mercredi 4 avril 2012

MALI:Contribution d'un malien du Kazakhstan

Combien de temps allons-nous encore palabrer et pleurnicher au Mali et sur Facebook ? Le réseau social Facebook pourrait bientôt changer d’appellation pour se transformer en nouvel océan rempli de larmes des Maliens, ou en lieu sacré de prières interminables… Se trompent ceux qui pensent que la CEDEAO va aider le Mali à trouver une sortie à la crise. Des tractations seraient déjà menées à l’ambassade de France à Bamako, et la CEDEAO ne fait que suivre cette directive car elle est comme toujours sous les bottes de Paris. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes pour sortir de cette crise, car c’est nous Maliens, et non la CEDEAO, qui l’avons créée en jetant ses bases par une gestion très calamiteuse et très irresponsable du pays, ce qui a débouché sur le coup de force du 22 mars. Le capitaine Sanogo ne doit pas être le seul à être accusé à présent. Car s’il est encore au pouvoir et qu’il ne veut pas le céder à la partie civile même contre amnistie, c’est qu’il y aurait bien des forces occultes derrière lui, qui le pousseraient à ne pas le faire. Sans soutien et sans moyens financiers, la junte ne tiendra pas un seul jour à Kati. Trois choses font penser que le capitaine n’est pas le seul dans le bateau malien que les eaux profondes du Djoliba sont en train d’emporter : Premièrement, il peut exister des forces extérieures qui encouragent le Capitaine à rester au pouvoir, dans le but d’enfoncer le Mali davantage, de mettre le pays complètement à terre pour pouvoir lui dicter après toutes sortes de conditions humiliantes tant sur le plan politique qu’économique et même sur le plan de sa gestion administrative et territoriale. Ces forces extérieures peuvent être africaines ou non, mais elles seraient intéressées à maintenir la panique au Mali et à mettre la pression sur le pays le moment venu pour tirer grand profit du jeu. Deuxièmement, il y a les forces intérieures qui créent la division surtout au sein de la classe politique, ce qui entrave la bonne marche du dialogue en vue de trouver un consensus. Elles sont composées d’’opportunistes et d’arrivistes de tous bords, qui guêtaient désespérément le moment opportun et pour lesquels le coup d’Etat est un cadeau providentiel qu’il ne faut jamais laisser partir des mains. La pléthore de partis politiques (172 au total sans compter les associations diverses!) est un terrain propice à la manifestation du caractère typique malien : trahison, intrigues, manigances et sales coups ; si ne n’est pas moi, ce n’est pas toi non plus ! Telle est la devise du Malien. La division du Mali se trouve au niveau même des partis politiques dont nous sommes en passe de détenir le record en Afrique sub-saharienne. Pour une population de 15 millions d’habitants, nous avons 172 partis, en raison d’un parti pour 87 mille Maliens ! Les USA que l’on donne comme la plus grande démocratie du monde et dont la population excède 300 millions de personnes n’en ont que deux ! Troisièmement, nous ne devons pas oublier que nous avons permis aux Islamistes de se proliférer dans notre pays, même dans le sud. Sans vouloir offenser l’opinion musulmane, il faut que la Mosquée soit EFFECTIVEMENT séparée de l’Etat malien si nous ne voulons pas nous réveiller demain avec un pays sans restaurants, sans cafés, sans même la télé et l’internet comme ce fut le cas en Afghanistan avec les Talibans, avec des femmes en voiles et des barbus dans toutes les rues. N’ayons pas peur des mots : la religion musulmane a pris des ampleurs effrayantes dans le pays ces derniers temps. Sans aucun contrôle de la part de l’Etat de qui fait quoi et de qui est qui. Au point qu’il est devenu difficile de faire la différence entre un Islam modéré et une secte religieuse qui est la fabrique par excellence de terroristes et de leurs complices. Il n’est pas à exclure que l’idée de la création d’un Etat islamique au Mali réjouisse très fort bien de nos imams, même si certains ne le disent pas haut. Ne soyons pas alors étonnés qu’Ancardine, le combattant pour l’islamisation du Mali, soit rejoint ou qu’il bénéfice de liaisons sombres même à Bamako ! La palabre et la pleurniche ne nous sortiront pas du gouffre. De même que la CEDEAO. Nous devons faire face à la réalité. Si la junte a annoncé la restauration de la Constitution du 25 février 1992, donc en cas d’empêchement du président de remplir ses fonctions, la direction du pays revient de jure au président de l’Assemblée nationale Dioncounda Traoré. Encore faudrait-il que le président ATT présente sa démission devant la Cour constitutionnelle du Mali. Les détracteurs de Dioncounda qui disent de lui qu’il n’a pas la compétence de diriger le pays nous enfoncent davantage dans les palabres. Je ne sais pas les capacités de l’homme ; ils ont peut-être raison de le dire. Mais nous ne devons pas oublier aussi qu’il y a la crainte que Dioncounda Traoré pourrait user de sa position de leader pour accorder une faveur à l’ADEMA qui gagnerait ainsi la présidentielle. Ce qui signifie pour beaucoup un retour à l’ATTcratie et à la perpétuation du système qui prévalait bien avant la crise. Si le problème réside là et que les palabres ne cessent déjà deux semaines (quel temps perdu pour la Nation malienne !), alors pourquoi ne pas entourer Dioncounda Traoré d’autres hommes issus des partis politiques et de la société civile sur la base d’un consensus, afin de prendre des mesures de contrepoids pour éviter tout abus? Toujours pour refuser la candidature de Dioncounda Traoré, il y a l’argument que son mandat finit le 8 juin 2012 et qu’à compter de cette date son pouvoir sera illégitime. Mais qui donc a voté pour le CNRDRE au Mali et quel est alors le délai de sa légitimité ? Néanmoins le coup d’Etat a été consommé ! Si la junte militaire est venue pas effraction, pourquoi ne pourra-t-on pas prolonger le mandat du président de l’Assemblée nationale s’il s’avère impossible de tenir les élections dans les délais impartis par la Constitution ? Ici encore, palabres, palabres et palabres… C’est le professeur, comme l’appellent ses partisans, qui doit diriger la Transition malienne, une fois que nous allons sur la base de la Loi fondamentale du 25 février 1992. C’est tout autre chose quant à l’entourer d’autres hommes pour maintenir le rapport de forces, pour tenir la balance en équilibre, en mettant des poids et des contrepoids. Sans les palabres inutiles et la division ; si la classe politique malienne est bien soucieuse de sortir le pays de la crise profonde qui le secoue, ce rapport de forces peut être mis sur l’échiquier politique du Mali. Ainsi donc, une fois Dioncounda installé et que la Transition est formée, cette dernière doit s’atteler le plus vite possible à la résolution de la crise au nord du pays, à la gestion des affaires publiques et au bon fonctionnement des organes étatiques. Parallèlement, une Conférence nationale regroupant toutes les forces vives de la nation doit être convoquée en vue de passer aux peignes fins tous les problèmes du pays, d’en analyser la genèse pour trouver les solutions qui permettront de les éradiquer ou d’en réduire l’effet néfaste, de faire des recommandations et des amendements nécessaires, de liquider les lacunes de nos Textes. Ces résolutions devront être votées par referendum au moment des élections. Et puisque la légitimité de Dioncounda termine le 8 juin, le professeur peut être reconduit ou il pourra démissionner de ses fonctions. Il serait sage de le reconduire avec tous les membres de sa Transition pour maintenir le rapport de forces, mais avec la réserve qu’une commission spéciale créée et formée de l’ensemble des partis politiques et associations se chargera de l’organisation des élections au Mali puisque le délai imparti est déjà passé. Ceci est mon point de vue personnel. Je ne suis pas un spécialiste et je n’ai nullement l’intention de discuter avec ceux qui sont orfèvres en la matière. Mais je dis cependant ceci : Maliens, arrêtons de critiquer, de paniquer et de pleurnicher ; Il n’y a jamais de problème sans solution. Mettons-nous plutôt au travail pour sauver la Patrie ! Sekou Diallo. Alma Ata, Kazakhstan.

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