lundi 16 avril 2012
Les conclusions de la rencontres de Ouagadougou
La Conférence des Forces vives de la République du Mali, réunie à Ouagadougou, au Burkina Faso, sous l’égide de Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso, Médiateur de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la crise malienne ;
Saluant l’Accord cadre du 6 avril 2012 sur la mise en œuvre de l’engagement solennel du Président du Comité National de Redressement de la Démocratie et de la Restauration de l’Etat (CNRDRE) du 1er avril 2012 sur le retour à l’ordre constitutionnel ; Déterminée à contribuer à la mise en œuvre de l’Accord cadre du 6 avril 2012 par la mise en place des organes de transition ; Fermement engagée dans la recherche d’une solution durable au conflit dans le Nord du Mali, adopte la présente Déclaration dont la teneur suit :
1-Sur la situation au Nord du Mali
exige la restauration immédiate de l’intégrité territoriale de la République du Mali ;
lance un appel pressant à la CEDEAO et à la communauté internationale, pour apporter une aide humanitaire d’urgence aux populations du Nord du Mali, et les exhorte à leur fournir une assistance humanitaire accrue et à soutenir la création d’un fonds d’assistance humanitaire ;
recommande au Médiateur d’engager sans délais des pourparlers entre les groupes armés du Nord du Mali et les autorités de la transition dans le but de parvenir à une cessation des hostilités et au retour des réfugiés et des personnes déplacées ;
en appelle à l’implication de la CEDEAO, pour aider le Mali à restaurer son intégrité territoriale ;
lance un appel aux groupes armés du Nord du Mali à cesser immédiatement toute violence armée et toutes exactions et à rechercher plutôt les solutions à leurs préoccupations à travers les mécanismes républicains ;
rappelle aux groupes armés du Nord du Mali l’obligation de la protection des populations civiles et du strict respect des droits humains et les invite à arrêter immédiatement toutes les violences faites aux femmes et aux enfants ;
2 – Sur la gestion institutionnelle de la transition
recommande, au regard des circonstances exceptionnelles, et dans le souci, d’une part, de la mise en œuvre efficace des organes de la transition conformément à la Constitution du 25 février 1992 et à l’Accord cadre du 6 avril 2012, et d’autre part, de la stabilité des institutions, que la question du Président de la transition soit réglée conformément aux dispositions de l’Accord cadre ;
prenant acte de la démission du Premier Ministre, recommande la nomination d’un Premier Ministre conformément aux dispositions de l’Accord cadre du 6 avril 2012. L’acte formel de nomination sera pris par le Président de la République par intérim ;
recommande l’application stricte des dispositions de l’accord cadre du 6 avril 2012 ;
préconise, dans le cadre de la mise en place du gouvernement d’union nationale de mission prévu par l’Accord cadre du 6 avril 2012, la création de départements ministériels chargés des questions humanitaires et des questions spécifiques à la zone sahélo-saharienne ;
recommande que la durée de la transition soit déterminée par le Cadre de concertation des forces vives visé au point 3, en tenant compte de la restauration de l’intégrité territoriale et de l’évaluation technique du processus électoral ;
souligne la nécessité d’établir un fichier électoral sécurisé et accepté de tous, afin de garantir l’organisation d’élections libres, transparentes et démocratiques ;
recommande que les principaux acteurs de la transition (le Président de la transition, le Premier Ministre, les Membres du gouvernement et les Membres du CNRDRE) ne soient pas candidats à l’élection présidentielle ;
salue l’engagement renouvelé du CNRDRE à soutenir et à accompagner le processus de normalisation institutionnelle ;
souligne l’impérieuse nécessité de renforcer les capacités opérationnelles de l’armée pour lui permettre d’accomplir sa mission régalienne de défense du territoire national et de protection des personnes et de leurs biens ;
salue la contribution de la diaspora malienne aux efforts de recherche de la paix au Mali ;
3 – Sur le Mécanisme de suivi et d’évaluation
recommande la création d’un Cadre de concertation des forces vives du Mali, placé sous l’égide du Médiateur, et chargé de veiller à la mise en œuvre de l’Accord cadre du 6 avril 2012 et de la feuille de route de la transition, ainsi qu’au fonctionnement régulier des organes de la transition.
4 - Remerciements
La Conférence des Forces vives du Mali exprime sa profonde gratitude et sa haute reconnaissance à Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso et Médiateur de la CEDEAO dans la crise malienne, pour sa disponibilité, son hospitalité et pour ses efforts inlassables visant à ramener la paix au Mali et lui réitère ses encouragements pour la poursuite de ses efforts.
Elle adresse également ses sincères remerciements au Président en exercice de la CEDEAO, Son Excellence Monsieur Alassane OUATTARA, ainsi qu’à l’ensemble des Chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté pour leurs efforts continus en faveur de la paix au Mali.
Fait à Ouagadougou, le 15 avril 2012
LA CONFERENCE
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