jeudi 5 avril 2012

LE CONSEIL DE SÉCURITÉ CONDAMNE FERMEMENT LES ATTAQUES ET LES PILLAGES DES REBELLES DANS LE NORD DU MALI

Le représentant du Mali demande au Conseil de sécurité d’aider son pays à trouver une « porte de sortie » à la crise Le Conseil de sécurité a fermement condamné, cet après-midi, dans une déclaration présidentielle, « les attaques et les pillages que continuent de mener des groupes rebelles dans le nord du Mali ». Il s’est également dit alarmé par la présence dans la région du groupe terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique, « qui pourrait entraîner une déstabilisation encore plus forte de la situation qui règne en matière de sécurité ». Le Conseil, dans ce texte lu, au nom de tous ses membres, par le représentant des États-Unis, M. Jeffrey Delaurentis, demande aux rebelles de « cesser immédiatement toute violence et exige de toutes les parties au Mali qu’elles s’emploient à trouver une solution pacifique grâce au dialogue politique ». Il demande en outre aux mutins de « garantir la sûreté et la sécurité de toutes les personnalités maliennes » et exige la « libération immédiate de celles qui sont détenues ». Le Conseil de sécurité réitère enfin son appel en faveur du rétablissement « immédiat » de l’ordre constitutionnel et du Gouvernement démocratiquement élu ainsi que la poursuite du processus électoral. Le représentant du Mali a, de son côté, appelé le Conseil de sécurité à aider son pays à trouver une porte de sortie à la crise dans laquelle il est plongé, grâce, notamment, au retour à l’ordre constitutionnel, à la tenue des élections et à la condamnation du coup d’État. « Il faut aider le Mali à se mettre debout », a-t-il plaidé. « Jamais le Mali n’a connu pire situation. Même dans les pires cauchemars, on ne pouvait imaginer ce qui nous arrive actuellement. Le Mali est au ban de la communauté internationale, comme un pays déchiré, sans statut et de surcroît sous embargo. » Le délégué a également affirmé que les chefs militaires qui ont commandité le coup d’État avaient l’intention de tenir une réunion, demain, avec les autorités gouvernementales et la société civile pour tenter de trouver un accord et aider le pays à sortir de la situation actuelle. Le représentant a par ailleurs dit comprendre les sanctions imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à l’encontre de son pays, mais s’est cependant interrogé sur le bien-fondé de la décision de fermer les frontières du pays et d’« assoiffer et affamer encore ce peuple » au moment même où l’on déplore des centaines de milliers de réfugiés et où l’intégrité territoriale du Mali est mise à rude épreuve. Déclaration présidentielle Le Conseil de sécurité condamne fermement une fois de plus le fait que certains éléments des forces armées maliennes aient pris par la force le pouvoir détenu par le Gouvernement malien démocratiquement élu et rappelle à ce sujet sa déclaration à la presse du 22 mars 2012 et celle de son président en date du 26 mars 2012. Il demande aux mutins de garantir la sûreté et la sécurité de toutes les personnalités maliennes et exige la libération immédiate de celles qui sont détenues. Il réitère son appel en faveur du rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et du Gouvernement démocratiquement élu ainsi que la poursuite du processus électoral. Le Conseil soutient l’action menée par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a émis des communiqués les 27 et 29 mars 2012, et salue les efforts déployés par le Président Blaise Compaoré, en sa qualité de médiateur nommé par la CEDEAO, pour favoriser le retour complet de l’autorité civile et le rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel au Mali. Le Conseil se félicite aussi des efforts déployés par le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest et l’Union africaine à cet égard et prend acte du fait que les mutins ont annoncé le rétablissement de l’ordre constitutionnel à compter du 1er avril 2012. Il compte que ces derniers prendront immédiatement des mesures pour donner effet à cet engagement et suivra de près l’évolution de la situation. Le Conseil condamne fermement les attaques et les pillages que continuent de mener des groupes rebelles dans le nord du Mali, ainsi que la prise de territoire, et exige l’arrêt immédiat des hostilités. Il est alarmé par la présence dans la région du groupe terroriste Al-Qaida au Maghreb islamique, qui pourrait entraîner une déstabilisation encore plus forte de la situation qui règne en matière de sécurité. Il demande aux rebelles de cesser immédiatement toute violence et exige de toutes les parties au Mali qu’elles s’emploient à trouver une solution pacifique grâce au dialogue politique. Il souligne l’importance que revêtent la sécurité des civils et le respect des droits de l’homme. Le Conseil réaffirme que la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale du Mali doivent être sauvegardées et respectées. Le Conseil redit la vive préoccupation que lui inspirent l’insécurité et l’aggravation rapide de la situation humanitaire dans la région du Sahel. Le Conseil rend hommage aux organisations humanitaires pour leur intervention et demande à toutes les parties au Mali de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire destinée aux civils qui en ont besoin, sans entrave ni retard et en toute sécurité, en application du droit international, y compris les dispositions applicables du droit international humanitaire, et dans le respect des principes qui régissent l’aide humanitaire d’urgence. Il réclame une mobilisation plus énergique de la communauté internationale pour appuyer les opérations humanitaires. Le Conseil exprime sa préoccupation face au risque que représentent les combats pour les sites maliens classés éléments du patrimoine mondial. Le Conseil prie le Secrétaire général de le tenir au courant de l’évolution de la situation au Mali, selon qu’il conviendra, et restera saisi de la question.

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