jeudi 12 janvier 2012

La Chine en Afrique : intérêts et pratiques.

Après avoir tenté sans succès de convaincre la Chine à ne plus investir en Afrique, l'Union Européenne tente un nouveau coup de poker, en changeant de thèmes, tout aussi bidons que les précédents (Gouvernance et Environnement), mais en continuant d'insister que la Chine ne connait pas l'Afrique et les Africains et qu'elle est mieux placée pour aider la Chine à bien faire en Afrique. Question : les Africains qui continuent de critiquer la Chine comprennent-ils qu'ils relayent la propagande de l'Occident dont le but ultime est celui prouver aux chinois que les Africains n'ont pas le cerveau pour mériter un tel risque et donc décourager la Chine justement ? Lisez plutôt : La Chine en Afrique : intérêts et pratiques. Malgré quelques limites, le succès de la stratégie de la Chine en Afrique est indéniable. Face à... Malgré quelques limites, le succès de la stratégie de la Chine en Afrique est indéniable. Face à l’offensive chinoise et à ses succès, les autres partenaires du continent africain ont réagi. L’Union européenne a pris la décision de mettre en place des échanges de haut niveau avec les autorités chinoises. Les instances européennes parient sur le fait que la Chine a autant intérêt que l’Europe à un développement stable et durable du continent africain. Ce faisant, l’UE pense que, plus la Chine s’engagera sur le continent, plus elle sera contrainte à réviser ses positions en s’impliquant davantage sur les questions de gouvernance et d’assainissement de l’environnement des affaires. Bruxelles veut associer les autorités chinoises à ses réflexions et à ses actions en termes de développement. De son côté, la RPC est consciente de son manque d’expertise et de la nécessité d’adapter ses modèles aux contextes africains. Cette prise de conscience s’est trouvée renforcée par plusieurs facteurs. Les premiers revers sur le continent et les vagues de critiques africaines dénonçant le néocolonialisme chinois ont beaucoup marqué les autorités chinoises. De plus, la Chine cherche aujourd’hui à se présenter sur la scène internationale comme une puissance responsable. Bien que limitée, on observe une évolution des positions chinoises sur certains dossiers, notamment sur le Soudan. Une récente initiative vise à créer un dialogue tripartite Afrique-Chine-Union européenne. Ce dialogue doit s’insérer dans les nombreuses initiatives et dialogues déjà existants : dialogues sino-européens, sommets Chine-Afrique et sommets Union européenne-Afrique (doublés par les sommets France-Afrique, sommets de la Communauté des Pays de Langue Portugaise, Commonwealth, etc.). La Commission européenne a proposé une série de domaines où le dialogue tripartite pourrait rapidement conduire à des résultats concrets : la paix et la sécurité, le secteur des infrastructures, la gestion durable des ressources naturelles, l’agriculture et la sécurité alimentaire. Plusieurs sujets demeurent toutefois difficiles à aborder car ils touchent au fondement même des divergences idéologiques entre Pékin et les Européens. La RPC tend à refuser la définition de normes « universelles », en matière sociale et environnementale par exemple. Dans des secteurs précis (prêts bancaires, infrastructures), la Chine a aujourd’hui développé ses propres normes. L’Exim Bank, pour l’octroi de prêts, affirme ainsi appliquer ses propres standards, définis en accord avec la législation des pays concernés. Toutefois, l’échec de certains projets (au Nigeria, en Angola), l’apparition de listes noires d’entreprises chinoises auprès des bailleurs de fonds ou encore la faiblesse des ressources locales (humaines et matérielles) pour le développement de plans économiques sur le long terme vont nécessairement conduire les autorités et entreprises chinoises à exiger de plus en plus de conditionnalités et de garanties à leurs prêts ou projets d’investissements. On observe par ailleurs que les Etats disposant d’importantes ressources financières (Algérie, Angola, Nigeria) refusent de se laisser enfermer dans un tête-à-tête avec Pékin. Par ailleurs, la plupart des entreprises chinoises n’ont aucune expérience africaine. Elles ont souvent développé un modèle de développement de leurs activités qu’elles appliquent uniformément à travers le monde. Habituées à négocier des contrats avec les autorités du pays, elles se rendent peu à peu compte de la faiblesse de certains Etats africains. Les cercles des pouvoirs africains ont parfois du mal à obtenir que leur administration mette en application les accords signés. Face à la Chine, l’une des stratégies des grandes entreprises occidentales pourrait consister à afficher un plus grand respect des normes, notamment sociales et environnementales, qui répond aux attentes des populations africaines. C’est notamment l’exemple du projet « badge of excellence » proposé par de grandes entreprises minières occidentales auprès de l’ONU. Ce type d’initiative permet à la fois d’améliorer l’image de ces grandes compagnies occidentales ayant eu des relations parfois difficiles avec les pays africains, mais également d’exercer une pression sur la RPC confrontée à la nécessité à son tour de faire évoluer son système de normes, et par voie de conséquence, de tarification. La RPC est en effet dans la ligne de mire des ONG protectrices de l’environnement mais aussi sous la surveillance de plus en plus forte des sociétés civiles. La question de la pertinence du principe de conditionnalité doit être également posée. Du côté chinois, on met en avant un partenariat sans conditionnalité, à l’exception de la reconnaissance du principe de la Chine unique. Du côté occidental, le principe de conditionnalité a lié l'aide au développement à la satisfaction d'une série de conditions politiques (démocratisation) et économiques (bonne gouvernance, libéralisation des économies). Jusqu’au début des années 1990, la politique africaine de la France était plutôt caractérisée par un certain pragmatisme. Le discours de La Baule du président Mitterrand annonçait un changement de cap mais les résultats n’ont pas été concluants. La France est fréquemment prise à partie par les populations africaines à cause du décalage entre son discours officiel pro-démocratique et son soutien à certains régimes autocratiques. Alors que la conditionnalité démocratique est mise en avant, la France ne dispose d’aucune structure officielle pour assurer la promotion de valeurs démocratiques. Entre l’Union européenne et les pays ACP, le renforcement de ces conditionnalités politiques s’est effectué à travers les négociations des accords de Lomé (III et IV notamment) et Cotonou. Le principe de conditionnalité était censé être universel, force est de constater qu’il ne concerne que des pays en position de faiblesse face aux négociateurs européens. Ce principe a été de fait abandonné dans les négociations avec d’autres régions ou pays du globe (pays du golfe persique, Chine, Russie, etc.). Pourtant, la nature de la présence chinoise en Afrique, et notamment l’absence de respect d’un niveau minimum de normes, en particulier sociales et environnementales, dépendent également beaucoup de la nature des différents régimes africains avec lesquels la Chine travaille. D’une manière générale, les progrès de la démocratie et l’existence d’une véritable société civile nuisent à la marge de manœuvre de Pékin ou des entreprises chinoises. Au niveau des conditionnalités économiques portées par les institutions financières internationales, les succès n’ont pas été flagrants. Les vagues de privatisation et de libéralisation imposées par les plans d’ajustements structurels ont contribué à l’affaiblissement des Etats africains. Ceux-ci ne disposent plus des moyens d’assurer leur autorité et leur rôle d’amortisseur de crises. Plusieurs rapports ont pointé du doigt le manque d’impact et l’irrationalité des conditionnalités imposées par le FMI et la Banque Mondiale. En avril 2006, le Royaume-Uni avait temporairement suspendu sa contribution à la Banque mondiale pour protester contre la faiblesse des réformes engagées par la Banque en ce qui concernait les conditionnalités. Le secrétaire britannique en charge du développement, Hillary Benn, remettait en cause le fait que les institutions financières internationales puissent s’ingérer dans les affaires intérieures des pays aidés. La crise économique mondiale de la fin 2008 et les réponses qui lui ont été apportées dans les pays du Nord et émergents ont provoqué un sentiment d’injustice parmi les populations africaines. Les pays occidentaux se sont octroyés des traitements de choc (nationalisation, dettes, plans de relance) qui avaient été refusés aux pays africains dans les années 1980-90. Les conditionnalités ont volé en éclat et le continent africain est frappé par ricochet (chute des cours de matières premières, baisse de l’aide au développement, baisse des investissements) par la crise d’un système financier mondialisé auquel il était très faiblement connecté. Tous ces évènements contribuent à créer un climat propice pour réellement repenser les conditionnalités de l’aide au développement. La Chine est très soucieuse de son insertion « pacifique » sur la scène internationale. Les autorités chinoises sont donc très sensibles à leurs relations avec les organismes internationaux et le poids qui leur est accordé en leur sein. L’émergence de la Chine comme un acteur international majeur, avec un système de normes et de références propres, provoque des réactions de méfiance de la part des autres acteurs qui attendent des gages de bonne volonté de la part de Pékin. La RPC essaie ainsi d’ouvrir un dialogue avec ses partenaires au sein des organismes internationaux. Il y a donc de réelles possibilités de dialoguer avec les autorités chinoises sur les questions de gouvernance et de normes. C’est également la perception de l’Afrique en Europe qui doit être revue. Le continent africain, notamment les pays de la zone francophone, traditionnellement partenaires de la France, est souvent perçu comme un fardeau économique. Cette image est véhiculée dans les médias depuis plusieurs décennies. Pourtant, depuis le début des années 2000, l’ensemble du continent a connu un cycle de croissance tiré entre autres par la hausse des prix des matières premières et le boom des télécommunications. Le continent africain reste le moins développé du monde mais dispose d’un grand potentiel. Les pays émergents ne s’y trompent pas puisqu’ils multiplient les accords économiques avec les pays africains. Le nombre de sommets impliquant l’Afrique s’est considérablement accru (Chine, Inde, Corée du Sud, Turquie, Japon, Brésil, Amérique latine, etc.). Cet intérêt généralisé a permis la mise en chantier d’un grand nombre de projets dans le secteur des infrastructures, qui ont eu des effets démultiplicateurs de croissance, mais également dans le secteur agricole. D’immenses espaces de terres arables sont encore disponibles en Afrique, qui excitent les convoitises de grands groupes agroalimentaires venus du monde entier, y compris chinois. La croissance démographique et l’urbanisation du continent sont aussi des éléments qui devraient intéresser les investisseurs par le potentiel de marché qu’ils représentent. L’environnement des affaires s’améliore lentement avec des signes positifs : la mise au point du code des affaires OHADA va dans la bonne direction. Pour la première fois, d’après le rapport de la Banque Mondiale Doing Business, c’est un pays africain qui a lancé le plus de réformes économiques en 2009 (le Rwanda). De plus, les gouvernements africains collaborent et s’organisent pour créer un environnement favorable à l’afflux d’investissements étrangers. Conscients des problèmes que pose le morcellement du continent par rapport à l’ampleur des chantiers à mener (infrastructures sous-développées, budgets nationaux réduits, marchés fragmentés), les organisations régionales prennent de plus en plus d’initiatives pour la gestion de l’environnement économique : UEMOA, COMESA, SADC. Il est dans l’intérêt des investisseurs chinois comme occidentaux que l’environnement des affaires dans les pays africains s’améliore. On note ainsi une multiplication de déclarations des autorités chinoises à l’attention de leurs entreprises, enjoignant à celles-ci de se convertir à des pratiques responsables. Toutefois, au-delà de la rhétorique, la prise de conscience de vraies difficultés est évidente. Les acteurs chinois se rendent compte de la faiblesse de la plupart des états africains, de leurs difficultés à faire respecter leurs engagements ou à étendre leur influence à l’ensemble de leurs territoires. Les questions de gouvernance seront donc certainement mieux prises en compte par Pékin, en partenariat avec d’autres acteurs. © copyright StarAfrica.com http://www.starafrica.com/fr/actualites/detail-news/view/la-chine-en-afrique-interets-et-prati-209955.html

lundi 9 janvier 2012

Libye – Vers l’inéluctable solution Seif Al-Islam comme Premier-ministre ?

Seif Al-Islam Kadhafi TRIPOLI – Une rumeur grandissante fait état de discussions très avancées entre les Gouvernement occidentaux et le CNT avec le fils du frère guide Mouammar Kadhafi, Seif, qui jouit encore d’une très grande popularité. Non seulement sur sa libération, mais aussi sur l’éventualité de sa nomination comme Premier-ministre libyen. La violence persistante, le chaos qui s’installe peu à peu et l’insécurité font craindre le pire. C’est ainsi qu’on a appris qu’un suspect a été arrêté après le meurtre d’un français travaillant pour une société de BTP dans son appartement. En réalité, il s’agit d’un ex rebelle du Djebel Nefoussa du prénom de Salah, qui ensuite, a volé le téléphone portable et le véhicule du Français. Gêné aux entournures, le CNT a déclaré que ledit Salah n’est qu’un toxicomane. Seif Al-Islam avait déclaré dernièrement que dans les prochains jours, il y aura des surprises. Blanchi par les tribunaux traditionnels, sa détention actuelle n’est que politique. L’enquête sur sa personne ayant accouchée d’une souris puisqu’il était soupçonné -souvenez-vous-, d’avoir recruté des mercenaires. Mais, avec les forces maléfiques qui ont détruit la Libye, cette volte-face, nonobstant le fait que c’est un aveu de faiblesse, ne cache-t-il pas une ruse pour démobiliser l’armée de libération de la Libye et plus encore ? Coincé, complètement perdu, incapable de gérer la situation, le CNT aurait demandé à Seif Al-Islam d’accepter en Libye, l’implantation tous azimuts des sociétés de barbouzeries dans le style Blackwater pour la sécurité. Un autre axe non négligeable concerne une réunion du CNT en milieu de semaine dernière dont le maître mot fut l’examen des avoirs libyens en Afrique. Nous avions, pour la chaîne qatarie Al-Jazeera, réalisé une étude à propos. Seif Al-Islam est le mieux à même d’identifier ces investissements. Un coup dur et une mauvaise nouvelle pour certains chefs d’Etat africains qui s’étaient empressés de reconnaître le CNT avec en ligne de mire, probablement, la spoliation de ces biens libyens. Il s’agit notamment du fantasque Yahya Jammeh de Gambie et du grabataire de 85 ans et ami du président français Nicolas Sarkozy qui s’accroche au pouvoir au Sénégal, Abdoulaye Wade. D’un autre côté, si l’information se confirme, après la récupération de ces avoirs et la stabilisation du pouvoir avec la restauration de la paix sous l’impulsion de Seif, ne sera-t-il pas ensuite assassiné ? Un traitre ne trahit pas seulement une seule fois mais tout le temps.

Iran vs Etats-Unis : Hugo Chavez tacle encore Barack Obama

Ahmadinejad et Chavez Avec le même aplomb et le mépris qui va avec, les Etats-Unis ont annoncé que si l’Iran bloque le détroit d’Ormuz, ils réagiront par la force. Téhéran, qui fournit environ 450.000 barils par jour aux Etats membres de l’UE, a menacé de fermer le détroit d’Ormuz à la navigation si les puissances occidentales décrétaient un embargo sur ses exportations de pétrole. 35%, c’est le pourcentage de pétrole brut transporté par voie maritime dans le monde qui transite par le détroit d’Ormuz. Alors que le président iranien a entamé dès dimanche au Venezuela, une visite régionale qui le mènera également à Cuba, en Equateur et au Nicaragua, Washington menace. Livia Acosta Noguera, porte-parole du département d’Etat a déclaré qu’il n’était pas convenable qu’un pays quel qu’il soit se rapproche de l’Iran. Chavez, quant à lui, a déclaré à la télévision que ces sorties américaines le faisait “rire”. M. Ahmadinejad commence par une réunion, ce midi avec son homologue vénézuélien. Il est accompagné d’une forte délégation de 100 personnes. Ce grand groupe comprend les ministres des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, du Commerce, d’Industrie et des Mines, Mehdi Gazanfari, de l’Énergie, Majid Namju, et de l’Économie, Seyed Hosseini Shamsedin. Les travaux porteront sur le renforcement de la coopération bilatérale. Des accords sont prévus dans le secteur touristique, commercial, scientifique, énergétique, environnemental, industriel, automobile et du logement… Hugo Chavez a ajouté: «Ils ne pourront pas dominer le monde. Oubliez-ça, Obama, oubliez-ça. Vous devriez plutôt vous concentrer sur les problèmes de votre pays, qui sont nombreux». N’a-t-il pas raison ? Il a poursuivi sa diatribe en arguant : «Nous sommes libres. Les peuples d’Amérique latine ne se mettront plus jamais à genoux sous la domination des impérialistes yankee». Ahmadinajad a quant à lui déclaré: “Nos relations avec les pays latino-américains sont très bonnes et doivent se développer. La culture des peuples de cette région et ses revendications historiques sont similaires aux exigences du peuple iranien “ Chavez, accusé par une certaine presse comme étant un guignol conspirationniste, ou encore comme un fou dont les “envolées tribuniciennes” sont ridicules, dérange. Quant la presse occidentale diabolise une personne, sachez que cette dernière compte, est dans le vrai. Considéré par ces papiers à choux comme “dictateur”, que peut-on dire de ceux qui veulent mettre le monde entier à leur pied, obéissant sans rechigner à leur diktat ? Ce sont eux les vrais dictateurs.

vendredi 6 janvier 2012

LE RÔNIER DE KOULOUBA (ATT) : LE DÉBUT DE LA FIN !

Ahmadou Kourouma écrit : « il n’y a pas de marche qui un jour ne finit pas. » Oui chaque chose a une fin comme l’a chanté notre très chère regrettée Tara Bouaré : « SANOU NEKE NI YO YARI NEKE NI YO MOKO BI Y KILE KE KA MOKO KELE KILE TE DIEN LA BAN » traduction (chaque homme fait son temps mais personne n’est éternelle). Pendant deux mandatures (de 2002 à 2012) le peuple combattant du Mali a fait confiance à ATT pour mener son bateau vers les meilleures eaux du Djoliba, il arrimera bientôt. Oh ! Que la traversée à été longue et éprouvante pour le bas peuple ! Dix(10) ans après la pilule est amère à avaler. Un cauchemar est en marche comme le démontrent les aléas Maliens. Avec son slogan « retrouvons ce qui nous unit », ATT, ce témoin et acteur majeur des transformations politiques, économiques, sociales et morales de notre société a bénéficié de la générosité vitale et spontanée de notre peuple en 2002. Cet homme des symboles avec une prétention pharaonique s’est fait passé avec notre commune indulgence comme le meilleur rempart possible contre toutes les turpitudes. L’imposture n’a jamais de limites …. Et pourtant Nikita Khrouchtchev nous avait prévenu en disant que : « Les politiciens sont les mêmes partout. Ils promettent de construire un pont même lorsqu’il n’y a pas de fleuve. » Sans risque de se tromper nous pouvons dire aujourd’hui que le règne d’ATT a été le commencement d’une période sombre pour le Mali, car les espoirs et espérances placés en « l’homme de réserve de la République, du 26 mars 1991, au messie » pour réaliser nos rêves de grand Mali ont été déçus. Il s’agissait de lutter contre la pauvreté, la corruption, l’insécurité en restaurant l’autorité de l’État, faire des reformes institutionnelles et administratives, mettre en place une école qui éduque et qui forme, mettre en place une vraie politique de santé, donner de l’emploi aux jeunes et organiser une alternance démocratique en organisant des élections transparentes et crédibles . A part son slogan « retrouvons ce qui nous unit », son PDES (Programme de Développement Économique et Social), son double langage et quelques infrastructures et logements sociaux (ATTbougou) que lui-même a magnifié dans son dernier discours pendant 45 minutes lors de ses vœux du nouvel an, que pourrions-nous retenir des mandats d’ATT ? Cet homme portait en lui et dans ses programmes la notion de la grandeur du Mali. Une notion qui est la marque des grands dirigeants mais il a fini par brouiller le message et tout le dispositif en abusant de sa position dominante avec l’ingratitude pathétique qu’on lui connait. Ce pays doué et inventif se trouve depuis dix(10) ans vilipendé, menacé, tripoté, humilié et violenté de toutes parts. Au Nord AQMI le caresse, le griffe ou le mord en rêvant de l’avaler. De l’autre côté l’Occident fait tout pour le punir de son laxisme et de ses indécisions à cause du harcèlement des islamistes. Car ATT à une aversion instinctive pour toute prise de décision. Le nord devient ainsi le champ clos d’une séquelle abominable de prises d’otages, de trafic et de crimes de tout genre. Au Mali on retrouve de la honte et du sang sur le tapis rouge, ôtant ainsi aux maliens l’estime d’eux-mêmes. Le Mali arrive tard à tout. La complaisance d’ATT à l’égard de la situation a toujours été stupéfiante surtout lorsqu’il prétend incarner la morale, la bonne conscience, la bonne gouvernance, les droits de l’homme, de la femme et de l’enfant. A croire qu’il suffit de sortir à la télé aux côtés des enfants et des jeunes pour dire être leurs amis et les laisser après dans la disgrâce, l’infortune et la déchéance avec autant de mépris et de haine viscérale. Avec l’humanisme d’ATT et l’activisme de sa fondation, 33 enfants de moins de 4 ans sont morts de malnutrition à la Pouponnière de Bamako, entre Août 2010 et Février 2011, une honte pour tout le Mali. Pendant dix(10) ans, la jeunesse malienne a été laissée pour compte sans emplois, sans éducation, sans promotion, sans perspectives réelles pour l’avenir avec son corollaire de violences et d’accidents de la route. Comme disait Jean Paul Sartre : « pour aimer les hommes, il faut détester fortement ce qui les opprime. » Le candidat des pauvres et des démunis crédité d’une sympathie réelle a retourné sa veste en laissant se goinfrer à ses côtés tous les prédateurs de notre économie. Ce qui devrait être une avancée pour le pays est devenue un recul énorme. L’homme providentiel est devenu l’homme de l’amertume et des déceptions car entre mauvaise conscience et realpolitik, il essaye de se ressaisir pour améliorer la gouvernance mais l’ingratitude du temps et les aléas de la mode ne jouent pas à sa faveur. De toute façon le mal est fait car les maux pour lesquels il a sollicité le suffrage du peuple malien existent toujours et se sont mêmes aggravés. En ce début de la fin de son mandat le Mali est à l’intersection du banal, du sublime et de l’effroyable à cause du manque d’autorité et la désinvolture du chef, le Mali est devenu un pays sans vision, ni gouvernance. Malgré son habilité tactique, la méfiance s’est installée entre les acteurs politiques par rapport au choix du fichier électoral et fait planer sur le pays la menace du retour de l’instabilité et de velléités putschistes. Il a transformé la République en une agence de publicité pour sa gloriole personnelle, au lieu d’avoir le souci de l’intérêt général et de la pacification du pays. Comme disait Aimé Césaire : « on n’en peut plus de tant de mensonges, de tant d’abominations. » Eh ! SABU N’YUMA NA DONI TA EN KA WA DIEN KO YO KO LABAN YO BE LA ! Traduction : Eh ! Bonne chance porte nous le fardeau et partons chaque chose à une fin ! « OUAHI » ! Que le fardeau de l’indifférence, de l’inaction, de l’injustice, de l’inculte, de l’insécurité, du népotisme, de la corruption, de la faim, de la médiocrité, de la démagogie … est lourd à porter ! Courage ! Le peuple … Alors pour clore cette variante inédite de la paranoïa politique, cette parenthèse de notre histoire contemporaine, la seule question qui vaille aujourd’hui est de savoir : Comment construire une société réconciliée, juste, respectueuse des identités, des mémoires et du droit à la vie de chacun ? A mon avis pour répondre à cette question, les différents candidats à la magistrature suprême doivent nous proposer un nouvel ordre, un nouveau contrat social, car le contrat social est au fondement de la nation. Lui seul libère l’homme de l’esclavage, de la dépendance, de l’arbitraire. Le contrat social lie tous les citoyens, quelques soient leur origine ethnique, leurs croyances, leur couleur de peau. Nous savons que beaucoup de nos compatriotes considèrent les élections comme des opérations boursières, où ils cherchent à maximiser leur profit dans un temps court mais nous devons aujourd’hui sonner le tocsin de l’indifférence et de l’inaction. Rarement dans l’histoire de notre pays les hommes politiques ont témoigné d’un tel aveuglement, d’un tel détachement, d’un tel cynisme qu’aujourd’hui. Leur ignorance des réalités est impressionnante, leurs yeux ne voient pas, leur cœur ne sent rien. Or tous les êtres humains aspirent à la santé, à l’éducation, au savoir, à une existence sûre, à un emploi stable, à un revenu régulier, à mettre leur famille à l’abri des humiliations, à exercer pleinement leurs responsabilités politiques et civiles, loin de tout système d’arbitraire, protégés des malheurs qui offensent leur dignité. Nous devons faire la nécessaire reconstitution mémorielle, travailler et de cesser d’invoquer sans cesse un glorieux passé pour mieux dissimuler les turpitudes du présent. Oui notre pays et notre démocratie font figure de modèle dans les manuels d’histoire, qui rappellent à raison notre héritage commun, mais si nous laissons sans solution des conflits et de graves problèmes actuels, qui pourtant, engagent, à l’occasion la survie même de notre pays. Oui « l’avenir à un long passé » selon Talmud de Babylone surtout dans notre pays où l’engagement et le militantisme sont disqualifiés, où les privilégiés sont régulièrement parachutés dans le champ politique, il faut une clause de non discrimination, beaucoup de doses de tolérance, de la réciprocité, de la justice et du droit pour ne pas encore humilier d’avantage ce peuple appauvri et sans secours. Aujourd’hui nos hommes politiques doivent ne pas confisquer à leur seul profit « l’humanité » en laissant la majorité silencieuse dans l’exclusion et l’angoisse du lendemain. En faisant encore du jeu politique de notre pays la somme des humiliants et des humiliés, ils risquent même de menacer à l’occasion la survie de l’espèce. Car une longue humiliation, une trop cruelle souffrance peuvent jeter les peuples dans les bras des pires démagogues. Faisons en sorte que le jour et la date du 8 juin 2012 soient le début d’une nouvelle ère pour le Mali. Mr. Mariko Bakary. France.

mercredi 4 janvier 2012

POURQUOI LES AFRICAINS ONT-IL HONTE DU CULTE DE LEURS ANCETRES ? de Jean-Paul Pougala

POURQUOI LES AFRICAINS ONT-IL HONTE DU CULTE DE LEURS ANCETRES ? de Jean-Paul Pougala L'Afrique est le berceau de l'humanité. C'est-à-dire que les Africains sont les géniteurs de tous les 7 milliards d'hommes et de femmes qui peuplent la planète terre. Sur le plan scientifique, ceci est prouvé notamment par l'ADN. La conséquence de ce lien entre l'Afrique et ses enfants éparpillés partout dans le monde est l'exportation de la pratique religieuse africaine sur toute la planète. C'est en effet la seule véritable religion universelle du monde qui n'a eu besoin d'aucun pasteur, d'aucun missionnaire, d'aucun imam pour être présente ici ou là. C'est la seule religion qui s'est rependue sur tous les continents sans un seul mot, sans une phrase de prosélytisme ou de propagande à la recherche de convertis, sans un mort, sans la moindre violence ? La religion africaine est dès lors la mère de toutes les religions, non seulement parce qu'elle est la plus ancienne, mais aussi et surtout parce que c'est celle qui résiste le mieux au temps, à l'espace et à la virulence des nouvelles religions qui ont tout fait pour l'effacer. Mais pourquoi les Africains eux-mêmes donnent-ils la fâcheuse impression d'avoir honte des croyances de leurs ancêtres ? A- LA FAUTE DES INTELLECTUELS AFRICAINS Dans sa pièce de théâtre publiée en 1946 intitulée: Malatesta, Henry de Montherlant (1895-1972) a écrit : "Vivent mes ennemis ! Eux du moins, ne peuvent pas me trahir". Et Bernard Werber de renchérir disant : "Seuls vos vrais amis savent où vous frapper pour que ça fasse mal". Le peuple africain a été trahi par ses propres intellectuels. La religion africaine a été bradée pour un bout de pain mal garni par ses propres fils présumés éclairés, supposés la protéger. Alors que l'Afrique était encore sous occupation européenne, la plupart des intellectuels africains ont mis tous leur talent à aider à pérenniser sa mise sous tutelle. Le plus illustre d'entre eux s'appelait Léopold Sédar Senghor. Voici ce qu'il conseille en 1945 aux missionnaires catholiques pour dompter son peuple; il cite son mythe, il cite la phrase d'une circulaire écrite un siècle plutôt (1847) par le prêtre Libermann à ses missionnaires envoyés en Afrique : "soyez nègres avec les nègres afin de les gagner à Jésus-Christ". Cette phrase des plus humiliantes et grotesques se passe de commentaire. Mais Senghor ne va pas s'arrêter en si bon chemin. Il va ajouter : " Le rôle du catholicisme est de dégager plus nettement la personne de la famille, Dieu des ancêtres ; (...) Par le Christ, Dieu fait chair, qui empêche ainsi le Catholicisme de tomber dans l'abstraction formaliste. M. Griaule me dira que je parle en croyant et il n'aura pas tort." Alléluia. En d'autres termes, pour Senghor, l'individualisme et l'égoïsme européens doivent remplacer la solidarité et la générosité africaine, doivent se substituer à la "famille africaine" qu'il juge comme une abstraction formaliste, c'est-à-dire une illusion, une utopie entretenue par la tradition, par le conformisme. Pour lui, un frère doit être un vrai frère biologique, un cousin doit être un vrai fils biologique de l'oncle direct ou de la tante et non cette "abstraction formaliste" africaine qu'il déteste. Mais le plus grave c'est ce qui suit "dégager Dieu des Ancêtres" surtout lorsqu'on le met en relation avec la citation précédente de Libermann "être nègre avec les nègres". Senghor est un homme très intelligent. Il réussit là où les missionnaires avaient toujours échoué : en prônant de dégager le Dieu chrétien des ancêtres, son idée est de faire émerger cette figure monothéiste pour remplacer en tout et pour tout, la religion des africains par celle des Européens. Il sait très bien que pour les Africains, il n'y a pas de Dieu. Les ancêtres sont leurs divinités, sont leurs Dieux. et c'est à eux qu'ils vouent leur culte. Offrir un Dieu aux Africains c'est déchoir leurs ancêtres de leur position de divinité. C'est couper la relation fusionnelle qui lie un africain avec son mort; C'est le tuer, puisqu'il cesse désormais d'être lui-même. Les Africains cessent d'être eux-mêmes sans savoir exactement ce qu'ils sont devenus. La seule chose certaine est qu'ils sont devenus dès lors très vulnérables parce qu'ils doivent attendre que le nouveau maître leur explique ce qu'ils sont, ce qu'ils seront. C'est ce rôle que d'aucuns qualifient de "traitre", d'autres de "bon nègre", d'autres encore de "suppôt colonial", ou même de "sous-préfet de la France", que la très grande majorité d'intellectuels africains a décidé d'adopter, vue la très forte récompense que Senghor a obtenu en son temps : Président de la République. L'épilogue de la crise ivoirienne en 2011 n'est pas là pour les démentir. Ce qui fait froid dans le dos c'est d'imaginer qu'à la même époque plusieurs intellectuels africains s'étaient retrouvés à Dakar au Sénégal pour étudier comme le Docteur Félix Moumié du Cameroun de 1945 à 1947 et très probablement communiquaient avec leur frère aîné Senghor (député du Sénégal à l'Assemblée Nationale Française) sur les voies et moyens pour obliger la France à reconnaître l'indépendance des pays africains. On connait la fin de l'histoire : assassinat de ces africains trop idéalistes peut-être trop naïfs de simplement rêver d'une Afrique libre. (Dr. Moumié meurt, empoisonné par la France à l'âge de 35 ans). Les intellectuels qui sont ceux qui partout dessinent l'architecture et l'agencement des croyances religieuses en écrivant par exemple des livres saints devant servir de référence aux croyants, en Afrique, ont démissionné de leurs responsabilités. Ce sont eux les premiers qui se sont engouffrés dans les offres religieuses élaborées par leurs collègues des autres continents. Ces déserteurs d'un nouveau genre, souvent très instruits ont laissé derrière eux un champ de ruine à la merci des idées venues d'ailleurs, des croyances importées et qui se battent férocement pour avoir ce territoire abandonné, d'où les violences islamistes et chrétiennes de noël 2011 et les jours suivants au Nigéria. B- RELIGION ET SOUVERAINETE : LE CAS DU JAPON Peut-on être réellement indépendant en adoptant des religions imposées avec de la violence et accompagnée par de la soumission et l'esclavage ? Le Japon, a érigé la religion d'origine africaine du culte des morts, au rang de religion d'état en 1868, les prêtres shintoïstes payés par l'état, chaque habitant devant s'inscrire comme membre d'un sanctuaire non loin de son domicile. Tout ceci a limité fortement l'installation du christianisme au Japon. Au 5ème siècle de notre ère, les Japonais sont culturellement très complexés par rapport à leurs voisins Chinois qui ont une religion très forte et structurée : le Confucianisme depuis déjà plus de 8 siècles alors que les Japonais pratiquent encore la religion d'origine africaine non structurée. Chaque village japonais pratique le culte des morts, sans qu'il y ait une synergie entre eux, avec des rites très différents. Pour éviter que le peuple japonais se convertisse en masse dans cette nouvelle religion venue d'ailleurs, les intellectuels japonais se réunissent et posent très clairement la question : "peut-on se développer et devenir un pays fort et puissant en cédant sur l'essentiel, sur la spiritualité venue d'ailleurs? peut-on se dire patriote et avoir honte des pratiques religieuses de ses propres ancêtres ? La réponse à ces deux questions est NON. Mais comment faire ? Le peuple a besoin de croire et est toujours plus naïvement séduit par l'offre toujours alléchante venue d'ailleurs. La réponse est toute trouvée : regrouper et harmoniser le culte des ancêtres des différents villages, pour ne plus laisser à chaque communauté de continuer seul et sans orientation dans une jungle religieuse où elles sont une proie trop facile pour les lucioles des croyances importées. C'est cette harmonisation qui prend le nom de Shintoïsme. Le mont Fuji est désigné et devient sur le plan national, le mont sacré de référence pour la nouvelle religion. Au 21ème siècle, les Japonais de Tokyo sont même allés plus loin dans leur pratique religieuse, en dédiant une chambre entière dans leurs maisons pour ceux qui en ont les moyens, au culte des ancêtres à qui on fait des offrandes, de la viande, de l'eau, du pain. Le Japonais dialogue au quotidien avec son mort, avec ses ancêtres. La conséquence est qu'il est en paix avec lui-même et avec les autres. Le pays est la troisième puissance du monde sans la grande violence, qu'on retrouve dans les pays occidentaux. C- ET L'AFRIQUE ? Le christianisme et l'Islam sont des religions introduites en Afrique avec la violence. La religion africaine a démontré d'être une religion de la paix, son fondement est l'harmonie entre les membres de la société. C'est une religion de dialogue et de pardon. C'est ce qui explique que malgré les torts causé par les Européens aux autochtones d'Amérique, aux Africains, aux autochtones d'Australie ou de Papouasie, aucun de ces peuples n'a jamais développé le moindre sentiment de vengeance et même pas de haine à long terme. La religion africaine ne professe pas l'éthique, elle est éthique et morale. ses adeptes, convaincus qu'ils deviennent des divinités après la mort, prennent de la hauteur dans leurs comportements au quotidien. La jeunesse africaine doit se préparer à reprendre son destin en main, parce que leurs aînés ont lamentablement failli même là où on n'avait pas besoin de cerveau pour avancer : la religion. Pour éviter les scénarios de terrorisme chrétien et musulman sur le sol africain, il existe une seule solution durable, à mon humble avis, l'Afrique doit débuter sa déconstruction des vérités venues d'ailleurs sans aucune prise sur son environnement, et cesser d'avoir honte de ses croyances ancestrales, se livrant de temps en temps en cachette à des pratiques grotesques qu'il croit être la religion africaine, mais qui au font, ne sont plus que la caricature de l'original. Les gouvernements doivent avoir le courage de mettre les spécialistes au travail pour reformuler en l'adaptant au contexte moderne notre propre religion. D- LA RELIGION AFRICAIN EST-ELLE RETROGRADE ? La religion est plutôt en avance par rapport aux religions monothéistes, telle l'islam et le christianisme parce qu'elle a réussi à exorciser complètement la peur de la mort. Le fait que les morts deviennent une divinité permet une sorte de régulation des débordements possibles, garantissant ainsi la sécurité et la sérénité de la communauté. Car chacun est porté à s'auto réguler et éviter la radicalisation dès lors qu'il sait que son père, sa mère, son grand-père etc. doit devenir très bientôt une divinité. Les bombes des chrétiens et des musulmans deviennent une inutilité et une probabilité nulle dès lors qu'on sait que celui qu'on fera passer de la vie à la mort deviendra une divinité capable de nous punir sur nos actions mauvaises, ou alors de nous protéger de tous les maux, que nous récitons et promettons dans nos recueillements de ne jamais les commettre. En d'autres termes, dans la religion africaine, le croyant ne peut pas demander la protection d'un mal qu'il a pu commettre, ce qui le décourage d'emblée d'y recourir comme raccourci pour résoudre ses problèmes. Ceci contraste avec l'Islam et le christianisme qui au contraire promettent à ceux qui commettent du mal aux autres une impunité totale, basée sur le pardon inconditionnel, il suffit de quelques prières et le mal est lavé. On peut donc recommencer son forfait. La religion qui à priori est une question anodine et intime, est pourtant décisive pour l'affirmation des peuples. La Pape Jean-Paul II s'était battu afin que le christianisme soit inscrit dans le traité européen comme le fondement de l'identité culturel européenne. On ne peut que lui donner raison, puisqu'il rendait ainsi hommage aux croyances de ses ancêtres et le revendiquait. La vraie question était plutôt de savoir quelle place dans cette identité culturelle de l'Europe les Africains chrétiens y trouvaient-ils ? La honte qu'ont certains africains de leurs ancêtres a transformé ce qui reste de leurs croyances en folklore pour charlatans à la recherche de quelques âmes naïves à arnaquer avec des prétendues révélations tout aussi bidon sur l'avenir. Les Etats doivent reprendre la main en Afrique pour fixer la ligne rouge marquant la différence entre les effets bénéfiques de la mythologie religieuse de nos ancêtres et la course au fric qui envahit toutes les couches de la société africaine dite traditionnelle avec la prétendue sorcellerie dans toutes les sauces et les injustes accusations des ennemis choisis pour porter le chapeau sur tout malheur qui peut subvenir. E- EN AFRIQUE COMME AU JAPON Comme exprimé plus haut, le Shintoïsme Japonais est une des variantes de la religion africaine La différence entre le Japon et l'Afrique est que la bas, les intellectuels n'ont pas eu honte de leurs croyances. C'est un rapport, un dialogue direct avec son mort que rien ne peut remplacer. Le japonais prend sa sérénité de son mort à qui il voue un culte quotidien, avec qui il dialogue et se sent en paix d'abord avec lui-même et ensuite avec la société entière. c'est le même scénario que nous retrouvons dans la plupart des villages africains où la chambre des morts est remplacée par la foret sacrée, par l'arbre sacré en dessous duquel les sacrifices sont déposés, de l'huile de palme versée à même le sol ou de morceau de viande de chèvre que les fourmis en feront un vrai festin. F- QUELLE RELIGION AFRICAINE AU 21ème SIECLE ? Au moment où on assiste à la plus forte urbanisation de l'Afrique, avec des villages qui sont en passe de devenir des villes, les états africains devraient se concerter pour harmoniser l'offre religieuse africaine, avec la création dans toutes les villes africaines, d'une sorte de jardin botanique d'un genre nouveau, devant servir au recueillement et aux sacrifices que les croyants africains et les convertis d'autres continents pourront venir trouver un moment de paix en écoutant bruit des oiseaux ou tout simplement le ruissèlement de la rivière artificielle si importante dans les croyances africaines comme instrument de purification. Si au contraire rien n'est fait, le désarrois religieux des populations africaines continuera à créer cette espèce de no man's land, la terre de personne, une sorte de supermarché des âmes où tous les chacals du monde viendront à la chasse de leurs proies pour alimenter d'abord leurs caisses et leurs gloires avec des conséquences souvent fâcheuses entre les prédateurs comme les événements tristes de Abuja au Nigéria le jour de noël et les jours suivants pour la vengeance. L'Afrique n'a rien à voir dans des batailles de conquête et de positionnement des religions importées. Sans la religion de nos ancêtres, le nomadisme spirituel dans lequel vivent les Africains depuis trop longtemps sera toujours un élément de déséquilibre sociétal et de déchéance culturelle. Plus l'état cède sa place aux religions importées qu'elle ne peut pas maîtriser et plus il descend en enfer pour la gestion courante de la vie de ses citoyens. G- QUELLE MODEL DE SOCIETE POUR UNE AFRIQUE BIENTOT PROSPERE L'Afrique deviendra dans les prochaines années une des principales puissances économiques du monde. La religion que nous adopterons formatera la société dans laquelle nous voulons vivre. Les deux principales religions importées ont des choses en commun, contraires à nos intérêts : - le fatalisme : les africains qui ont subit le travail forcé ont tendance à associer au travail l'explication de punition, de soumission. Si une religion peut le consoler en attribuant toutes les causes à un dieu. Il n'en reste pas moins que notre priorité est de mettre les personnes au travail, c'est d'amener les jeunes à aimer le travail. C'est d'encourager les jeunes à créer le travail afin d'être maîtres de leurs destins. Pour l'Afrique, le fatalisme de ces deux religion est plutôt nocif. - triomphe de l'individu sur la société, sur la communauté. La richesse la plus insolente du monde peut côtoyer la misère la plus criante sans gêner personne à New-York ou à Dubai. La pauvreté est même vantée comme une vertu. Ainsi, Dieu ne préfère-t-il pas les pauvres aux riches ? Dans tous les cas, ces deux religions ont besoin qu'il y ait des pauvres afin que le riche puisse avoir l'opportunité de laver sa conscience en donnant quelques miettes. Notre objectif en Afrique est de fuir la pauvreté à vitesse grand V. - Manque de patriotisme : Les dettes de l'état japonais sont totalement absorbées par les entreprises japonaises qui dans le Shintoïsme, évite que ce soit quelqu'un en dehors du groupe à venir résoudre les problèmes financiers de leur état, au moment où en Occident, ce sont des individus qui spéculent sur le chute de leur gouvernement, qui parient sur leur déclin à eux tous. Le jour où ils ont compris qu'ils pouvaient gagner quelques dollars en plus en déplaçant les usines vers la Chine, ils se sont tous précipités à fermer les entreprises en Occident sans se préoccuper des dommages que cela pouvait créer à la société qui leur avait donné tant de chance et de fortune. Le plus ridicule est que mêmes les Etats s'y sont mis. On a ainsi vu l'Etat Français actionnaire dans une grande compagnie, délocaliser les parties administratives et comptables vers l'Inde en mettant au chômage des centaines de ménages de Français. Est-ce le genre de modèle de développement que nous voulons pour l'Afrique ? Je ne pense pas. Nous devons revenir au culte de nos ancêtres afin de retrouver cette solidarité ancestrale qui a fait notre force et garanti l'équilibre de notre société même durant les dures périodes de l'oppression et de l'humiliation de l'occupation européenne. La prospérité du continent africain ne sera effective et stable que si elle impliquera tout le monde, comme tout un village. Arrêtons de singer des modèles de développement que nous ne maitrisons pas et surtout, des modèles que même celui qui nous l'a apporté ne le maitrise pas lui-même, vue la crise profonde dans laquelle lui-même se trouve, afin de réinventer notre propre modèle de développement humain en partant de nos villages, en commençant par faire de nos campagnes le premier cercle de production et de distribution de la richesse. Nos villes ne pourront que suivre la vague ainsi créée et maîtrisée. Si nous ne revenons pas à nos fondamentaux, le déséquilibre entre l'économie florissante et une poche de miséreux sera inévitable. L'individualisme et l'égoïsme des religions monothéistes dans lesquelles personne n'a de compte à rendre à personne d'autre qu'à Dieu ont fabriqué le Dieu Argent. H- CONCLUSION Les Africains qui vivent en Europe ont entendu au moins une fois cette phrase "tu n'es pas comme les autres, tu es plus intelligent" La plupart de ceux qui sont chrétiens ou musulmans réagissent comment ? Ils se sentent flattés. Ils se sentent élus et très souvent, ils en rajoutent. Par contre ceux qui pratiquent le culte des morts réagissent par l'indignation. Parce que ces autres jugés peu-intelligents c'est une partie de nous-mêmes, c'est nous mêmes qu'on insulte. car selon nos croyances, nous ne sommes rien dans notre groupe, nous avons beau exceller dans le monde entier, mais tant que notre peuple est piétiné, c'est nous-mêmes qui sommes piétinés. Les prisons européennes sont pleines à craquer d'Africains qui ont commis un seul tort, celui dit de "l'immigration clandestine" et les autres africains qui sont en règle ou qui ont la nationalité dans ces pays sont convaincus que cela ne les regarde pas. Erreur. Nous devons à chaque fois faire un retour aux sources dans nos propres racines, dans nos propres traditions et croyances pour chercher à interpréter tout ce qui nous arrive. On comprendrait alors très vite que ces sans-papiers incarcérés sont une partie de nous-mêmes. Qui sommes-nous ? Nous sommes ce qu'est notre famille. Nous sommes ce qu'est notre pays. Nous sommes ce qu'est notre continent. S'il est pauvre, c'est nous qui sommes pauvres. S'il est humilié, c'est nous tous qui le sommes. Lorsqu'on trahit la mémoire de ses ancêtres on peut tout trahir. Lorsqu'on trahit ses propres morts on ne peut reculer devant rien pour ses intérêts personnels. Ceux qui ont honte de nos ancêtres sont une indication de ceux sur qui nous ne pouvons baser l'espoir de la renaissance africaine. L'Afrique fera bientôt partie de ceux qui comptent dans le monde. Se présentera-t-il à ce rendez-vous en revendiquant fièrement son authenticité ou en singeant les autres? Les langues africaines feront-elles partie de cette fierté ? Mais existera-t-il une Afrique digne sans sa religion ?