vendredi 30 décembre 2011

Les morts de Côte d’Ivoire et de Libye créent le nouvel ordre mondial

de Jean-Paul Pougala(*) Jean-Paul Pougala En 1945 L’Organisation des Nations-Unies s’est créée après le choc de la deuxième Guerre Mondiale. Aujourd’hui, le nouvel ordre mondial est en train de se mettre en place après le lourd sacrifice de l’Afrique, après le choc des milliers de morts de Côte d’Ivoire dont les 1200 villageois de Duékoué et des dizaines de milliers de morts Libyens, même si l’Otan a décidé d’insulter notre intelligence en parlant de zero mort et ce, après 26.323 sorties, 9.658 raids de bombardement, 7.700 bombes et missiles tirés par l’OTAN sur la Libye, avec la complicité des Nation-Unies qui étaient censées les protéger. L’ONG britannique Stop the War Coalition a certifié l’utilisation par l’OTAN des armes de destruction massive en Libye à travers les bombes et missiles contenant le fameux DU (depleted uranium), c’est de l’uranium appauvri, pour tuer le plus de personnes possibles. Daniele Cardetta dans le journal italien Articolo3, avance le chiffre de 60.000 morts. C’est le journal italien Nibiru2012 qui conclut que 60.000 morts sur une population libyenne de 6 millions sont 1% de la population décimée par l’Otan en Libye et que cela équivaudrait en proportion à 3 millions d’américains que des puissances étrangères viendraient décimer avec des bombes non conventionnelles. Et au lieu de mener la moindre enquête, l’Onu a tourné la tête ailleurs, vers Abidjan pour le méchant désigné le Président Gbagbo. C’est contre tout cela que la Chine a décidé de prendre les devants et de mettre sur pied un nouvel ordre mondial. Voici comment : 1- LE YUAN CHINOIS REMPLACE LE DOLLAR La Chine ne peut pas prétendre diriger un nouvel ordre mondial crédible sans être la première puissance du monde. Il y a des spécialistes qui disent qu’il y a longtemps que la Chine est devenue première puissance mondiale. C’est vrai, mais ce qu’ils ne savent pas c’est que le seul fait que les Etats-Unis d’Amérique peuvent imprimer leur monnaie le Dollar pour servir toute la planète qui n’attend que cela pour payer leurs échanges, offre de facto un avantage financier inouï aux USA sur tout potentiel concurrent à son trône. Et au delà de son vrai poids économique, le positionnement stratégique de sa monnaie place ce pays au trône inconditionnel de la première puissance mondiale. La perversité potentielle du levier financier était sous-estimée par beaucoup depuis des années. Mais un élément est venu bouleverser la donne et ce sont les deux crises Ivoirienne et Libyenne alors quand les USA et leurs Alliés Européens ont joué sur le levier monétaire pour plier leurs ennemis du moment. En violant toutes les règles du droit international, ils ont unilatéralement gelé les avoirs bancaires de la Côte d’Ivoire d’abord et de la Libye ensuite que ces deux pays détenaient en Occident, allant jusqu’à fermer les succursales des banques privées européennes en Côte d’Ivoire, contre l’avis même du gouvernement en place. C’est cette technique de guerre inaugurée par les Occidentaux et testée deux fois en Afrique qui a alarmé la Chine qui a dès lors compris qu’elle ne pouvait plus attendre longtemps pour créer et guider le nouvel ordre mondial et que pour y parvenir, il fallait tout simplement signer la fin du Dollar américain comme monnaie de référence au niveau mondial. C’est en pleine guerre de l’Occident contre la Libye qu’elle réussit en Juin 2011 à convaincre la Russie de se passer du dollar et d’utiliser désormais la monnaie chinoise pour leurs échanges. Ce sera la même chose avec les pays africains où pour la plupart, après l’assassinat du Guide Libyen et le retardement de la monnaie commune africaine initialement prévue pour 2016, le Yuan chinois qui reste inconvertible, est en train de devenir la monnaie de change avec la Chine qui est depuis 2010, le premier partenaire économique du continent africain. En Amérique Latine, l’initiative chinoise est accueillie avec euphorie pour des pays qui n’en pouvaient plus de l’arrogance de leur puissant voisin du nord. Au Venezuela, c’est le président Hugo Chavez qui ira plus loin en vidant tout simplement les coffres des pays occidentaux de la réserve d’or que son pays y détenaient depuis la gouvernance de ses prédécesseurs. Mais le plus difficile restait à venir : convaincre un pays encore sous occupation militaire américaine depuis plus de 60 ans de rejoindre le nouvel ordre mondial que la Chine a décidé de créer. C’est finalement le jour de Noël, le 25/12/2011 durant la visite du Premier Ministre Japonais à Pékin qu’un accord est trouvé pour se passer du Dollar, c’est-à-dire que la deuxième et la troisième puissance économique du monde la Chine et le Japon vont désormais utiliser la monnaie chinoise pour leurs échanges. Le revirement de Tokyo s’explique par la faiblesse militaire de l’Occident mise à nu par la cacophonie et les difficultés surtout financières rencontrées lors de sa tentative pour faire plier Kadhafi pendant 7 longs mois. Ce qui a fait comprendre au Japon qu’en cas de conflit armé avec la Chine, les USA ne sont tout simplement pas en mesure de les aider, autant faire la paix tout de suite et se mettre sous l’ombrelle de Pékin. La Corée du Sud et l’Inde vont très bientôt rejoindre le Brésil pour faire partie de ce nouveau directoire. Après le vote de l’Afrique du Sud et du Nigeria en faveur d’une résolution des Nations Unies pour aller faire la guerre à un pays africain, ces deux pays sont-ils suffisamment crédibles pour faire partie de ce directoire mondial qui se forme sous le guide de la Chine ? 2- L’ALLIANCE STRATÉGIQUE AVEC LA RUSSIE On ne peut pas conduire le monde sans une alliance militaire forte. Il y a plusieurs années que les spécialistes parlaient d’une nouvelle gouvernance mondiale portée par les USA et la Chine dénommée G2. Pour l’Occident, c’était une solution de compromis qui aurait signifié qu’il n’avait pas perdu le train des bouleversements du 21ème siècle, puisque représenté dans ce G2 par l’un des leurs, les USA. Et patatras. A cause d’une guerre des plus maladroites contre la Libye tout cela est terminé. Cette guerre a permis la création du G2 oui, mais un nouveau G2 que personne n’avait prévu, un G2 militaire en construction entre la Chine et la Russie. Ces deux pays ont en effet, à cause de ce qu’ils appellent une agression injustifiée contre la Libye, décidé de renforcer leur collaboration dans toute une série de secteurs dits stratégiques avec l’objectif affiché de stopper l’Occident belliqueux ; La célébration des 10 ans d’amitié nouvelle entre les deux pays à Moscou du 16 au 18 juin 2011 dernier s’est transformée en Conseil de guerre pour le lancement du nouveau G2. L’Occident qui espérait s’emparer des ressources énergétiques africaines à commencer par celles libyennes pour tenter un diktat sur la politique économique chinoise devra revoir ses plans, puisque le nouveau G2 y a déjà trouvé une parade. Ainsi la Russie deviendra le premier fournisseur des produits énergétiques à la Chine, ceci permettant à cette dernière de relativiser le risque et le poids de l’Afrique dans ses approvisionnements et pour la Russie de pouvoir se passer de son plus gros client, l’Europe sans laquelle elle était incapable de disposer de ressources financières suffisantes pour son développement. Ainsi, la guerre contre la Libye est devenue pour l’Europe un vrai boomerang reçu à la figure : elle pensait utiliser des manœuvres souterraines inavouées pour contrôler à terme le pétrole et le gaz africain, elle se trouve au contraire sous le coup d’un chantage russe pour ses approvisionnements avec un robinet qui risque d’être fermé à tout début d’hiver par Moscou si elle n’est pas suffisamment docile. Les nouveaux accords avec la Chine permettent à Moscou de tenir ce robinet fermé pendant des mois sans que sa caisse en pâtisse outre mesure. Comme les autorités le répètent à volonté à Moscou, « avec les Chinois nous aurons le nécessaire pour nous émanciper de l’Europe » Par ailleurs après le nouvel accord signé par le président Chinois lors de cette visite, le premier consommateur des produits énergétiques des prochains 20-30 ans devient un concurrent incommode pour l’Europe qui désormais ne pourra plus négocier ses prix avec la Russe comme auparavant, elle doit donc se préparer à payer plus cher son gaz. Et après les accords récemment stipulés entre la Russie et l’Algérie, pour former un cartel du gaz, on peut s’attendre à un doublement des prix du gaz russe pompé vers l’Europe occidentale. On était parti pour voler le pétrole Libyen, on se retrouve à perdre le gaz russe, 100 fois plus important que la mise libyenne. Ils sont de vrais génies ces dirigeants européens ! Si nos éclaireurs européens ont fourni le même type de conseils aux dirigeants africains, on peut dès lors se demander pourquoi s’étonner qu’après 50 ans d’indépendance nourris de tels conseils, on ait fait du surplace en Afrique ou qu’on soit allé à reculons. L’histoire démarre le 18 Novembre 2009 lorsque l’agence de Presse russe Novotni écrit triomphalement ces quelques mots de titre : NIET, NIET, NIET ! pour décrire le « Non » chinois à la proposition Américaine formulée par monsieur Obama lors de sa première visite dans l’empire du Milieu de former avec la Chine ce fameux G2 pour répondre ensemble aux défis de la gouvernance des problèmes du 21ème siècle. Déjà alors,la Chine avait fait remarquer que sa vision du monde était diamétralement opposée à celle des Etats-Unis d’Amérique et qu’elle ne voyait aucune convergence de vue entre ces 2 pays sur plusieurs dossiers brûlants, de la crise avec l’Iran au problème avec la Corée du Nord. Pour les Américains, les bombes étaient les meilleurs remèdes aux problèmes de la planète alors que pour les Chinois, les bombes étaient la démonstration de la faillite de l’intelligence humaine à résoudre ses problèmes aussi compliqués qu’ils soient. La guerre en Libye nous a ainsi donné l’épilogue de cette réorganisation du monde pour le nouvel ordre mondial qui tarde à venir.La Chine et la Russie ont ainsi décidé de se concerter régulièrement et avoir une position commune sur tous les sujets importants de l’actualité mondiale privilégiant toujours et toujours le dialogue, encore le dialogue et toujours le dialogue. La guerre de l’Occident contre la Libye a définitivement tourné la page du 20ème siècle, le siècle des guerres cycliques de l’occident, le siècle des guerres coloniales en Afrique et en Asie et impérialistes en Amérique du Sud. Le double veto de la Chine et de la Russie aux Nations-Unies sur la crise Syrienne témoigne du sérieux de ce nouveau G2 à devenir un vrai contrepoids aux ambitions souvent suicidaires de l’Occident. Et le monde ne peut que s’en féliciter. 3- LA GUERRE EN LIBYE A POUSSE AU RÉARMEMENT DE LA RUSSIE 4 jours seulement après le déclenchement des bombardements contre la Libye, c’est par la voix du premier Ministre Russe Vladimir Poutine, que l’Occident a été informé le 23 Mars 2011 de la fin des accords du désarmement stratégiques à peine conclus entre les Etats-Unis et la Russie. Ce dernier s’indignait de ce qu’il avait décrit comme une « agression de type médiévale » en concluant que cela était en train de devenir une tendance de la politique extérieure de Washington : les bombes tirées par centaines en une seule nuit sur l’ennemi désigné du moment. Le pire vient toujours de la bouche du premier Ministre russe qui nous informe que les Américains ont utilisé des avions d’attaque nucléaire (même si avec des armes non-nucléaires) comme les bombardiers furtifs Stealth B-2 Spirit qui ont frappé des objectifs civils en Libye, un pays ami qui avait pourtant signé tous les accords internationaux voulus par Washington pour abandonner tout programme nucléaire, civil ou militaire ; une véritable lâcheté : on s’assure que tu sois sans défense avant de venir t’assommer ; et M. Poutine de conclure : « Cela confirme que la Russie fait bien de renforcer ses capacités de défense ». Le lendemain, c’est le Ministre de la défense russe qui nous annonçait lui aussi la mort des accords de désarmement à peine signés un an auparavant avec Washington. Ainsi, pour la période 2011-2020 la Russie dope son armement d’un budget de 665 milliards de dollars pour construire : 5 véhicules spatiaux, 21 systèmes de défense missilistiques, 35 bombardiers, 109 hélicoptères de combat, 3 sous-marins nucléaires pouvant lancer des missiles nucléaires à 10.000 km de distance. Ainsi, dès 2012, l’armée russe sera équipée de nouveaux missiles intercontinentaux et bénéficiera d’un investissement de 2,6 milliards de dollars pour en développer de nouveaux types plus sophistiqués d’ici 2013. Et comme nous confirme le journaliste Italien Manlio Dinucci, avec la première bombe lancée sur Tripoli l’après midi du 19 mars 2011, l’Occident a mis le stop à la nouvelle ère de l’entente cordiale entre la Russie et les Etats-Unis d’Amérique symbolisée le 8 Avril 2010 à Prague par la signature de ce fameux accord du désarment d’armes stratégiques et offensives dites START. Pourquoi ceci est une vraie mauvaise nouvelle pour l’Occident, parce qu’elle n’a plus d’argent. Le moindre dollar dépensé par Washington pour s’armer lui coûte en vérité le double puisqu’il doit l’emprunter sur les marchés et comme rien n’est prévu pour rembourser le capital, les seuls intérêts au bout de quelques années feront que ce 1 dollar coûtera en vérité 4 ou 5 alors que les 665 milliards de dollars de la Russie sont de l’argent frais de sa vente du gaz ou du pétrole. 4- UNE EUROPE ENCORE PLUS HORS JEU La décision la plus déraisonnée des leaders politiques de l’Union Européenne de ces 5 dernières années a été celle de tourner le dos à la Russie et de pousser cette dernière dans la nouvelle alliance avec la Chine. La Russie a clairement exprimé son opposition à la guerre contre la Libye, elle a dénoncé le projet d’assassinat du Guide Libyen, mais l’Europe l’a ignorée et a mis en sourdine ses préoccupations et les solutions qu’elle proposait pour la résolution de la crise libyenne, préférant l’alliance de fortune avec son ancien allié d’hier, mais son vrai ennemi aujourd’hui notamment sur les questions financières et monétaires. A partir du moment où pour apporter la paix en Europe, la Russie avait dissout le Pacte de Varsovie et n’avait opposé aucun véto pour l’entrée dans l’Union Européenne de certains de ses anciens pays satellites, la sagesse aurait dû guider les actions des dirigeants Européens en les amenant à exiger et obtenir des Américains la dissolution de l’OTAN, pour passer à la mise sur pied d’une vraie armée européenne inclusive de la Russie. Au lieu de cela, ils se sont contentés d’humilier la Russie et la contraindre à chercher plus à l’est de nouveaux partenariats où elle y a trouvé la Chine. La nouvelle alliance de ces deux géants fragilise encore un peu plus l’Europe qui est déjà un nain politique. La maladresse de la guerre en Libye a fait le reste. Ce ne sera pas la maigre consolation fêtée sur tous les médias européens d’une poignée de manifestants à Moscou qui changera le cours de l’histoire qui est en train de s’écrire sans l’Europe. L’autre consolation de séquestrer un président africain en exercice, Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire et l’exposer à l’humiliation populaire dans un cirque européen dénommé Cour Pénale Internationale (CPI), n’offrira en rien à l’Europe le sérieux nécessaire pour faire partie du directoire du nouveau monde parce qu’elle est fortement restée prisonnière d’une conception vétuste et dépassée d’un monde qui a déjà son barycentre déplacé vers l’Asie. Ce n’est pas pour rien que la Russie est en train de mettre une importance stratégique renouvelée à sa ville plus à l’est : Vladivostok. CONCLUSION L’Afrique doit-elle se réjouir de cette réorganisation du monde ? Lorsqu’on est couché par terre, on ne peut plus avoir peur de tomber. Dans le système résultant de l’organisation du monde de la fin de la seconde guerre mondiale, l’Afrique alors sous occupation européenne n’a cessé de l’être malgré les opérations de maquillage ici et là portant le nom tout aussi provocateur et mensonger : indépendance. L’Afrique n’a rien à perdre dans cette nouvelle configuration du monde. Il faut espérer que le plus grand financeur des différents projets de l’Union Africaine, l’Algérie rejoigne très bientôt ce nouveau cercle afin que l’un de nous puisse véritablement porter la voie de plus d’1 milliard d’africains pour exiger et faire finalement respecter la souveraineté de notre continent. Selon les croyances ancestrales africaines, les morts ne sont pas morts. Ils deviennent tous des divinités. Nos morts d’Abidjan, de Bouaké, de Duékoué, de Syrte, de Tripoli de Bani Walid, de Zliten etc. sont des dieux qui veillent sur nous. Leur sacrifice est en train d’offrir au monde entier un nouveau visage, une nouvelle gouvernance. La route est encore longue, mais le pas est déjà emboîté. Tant de douleur et de pleurs ont suivi et accompagné nos morts en 2011 vers leur place actuelle de divinité. Ce qui nous a donné la lucidité pour nous poser les bonnes questions sur nos partenariats et en déduire qui sont nos vrais amis qui sont fort heureusement ceux qui réorganisent le monde. Saurons-nous être suffisamment unis pour compter dans ce nouveau départ ? La jeunesse africaine est-elle suffisamment formée et avertie pour s’insérer demain la tête haute dans cette nouvelle donne qui se renforce toujours plus ? 2011 qui se termine a été une année tragique pour l’Afrique, mais les évènements, aussi détestables soient-ils ont eu le mérite de réveiller beaucoup d’Africains qui ronflaient encore de leur long sommeil dogmatique, tellement les mensonges de l’Occident étaient gros comme un éléphant. 29/12/2011 (*) Jean-Paul Pougala est un Camerounais, Directeur de l’Institut d’Etudes Géostratégiques de Genève en Suisse. www.pougala.org pougala@gmail.com

jeudi 29 décembre 2011

CODE DE LA FAMILLE MALI

Bonsoir ou bonjour (selon la situation géographique de chacun) Le code de la famille et de l’enfant devrait être intégré dans le projet de la nouvelle constitution à soumettre au vote du peuple par referendum après l’élection du futur président de la république en 2012. Comme le projet de constitution, le code de la famille est un projet trop sérieux pour être sacrifié à l’opportunisme des députés dont le seul souci est le fauteuil présidentiel pour certains et les autres qui ont bassement monnayé leurs voix, oubliant qu’ils agissaient au nom et pour l’intérêt de tout un peuple qui les a (ou qui les aurait) élu. Les populations doivent être suffisamment informées sur le sens du projet avant de pouvoir se prononcer par vote. Les campagnes de sensibilisation et d’information devront prendre le temps qu’il faut : un an, deux ans, trois ans…. pour que chaque malien et chaque malienne en âge de raisonner puisse avoir une idée claire sur ce projet du code de la famille qui décidera de son avenir. Car même sans avoir l’âge de voter, certain(e)s mineur(e)s pourront influencer le vote des adultes par leurs avis (la démocratie existe dans certaines familles d’Afrique depuis la nuit des temps). Le même temps de réflexion et d’étude devrait être accordé au projet de constitution réservé aux spécialistes et aux intellectuels émérites dont la preuve de l’honnêteté intellectuelle est prouvée. Des voyages d’étude dans certains pays occidentaux, particulièrement les pays scandinaves enviés des pays occidentaux, les pères des systèmes démocratiques, seront nécessaires pour la préparation et l’adoption du projet de constitution définitif à soumettre au peuple par referendum. Il est sincèrement triste que le référendum sur ce fameux projet de constitution, aussi important pour la nation et indigne d’un mauvais cirque, soit glissé sous l’élection du président de la république. Comme si, par cet acte, le pouvoir cherchait à tromper le peuple, en lui glissant une peau de banane sous les pieds. Il y’a ici une réelle intention de tromper. Voyez vous, le Mali ne se limite pas à Koulouba, à l’assemblée nationale ou dans les mosquées. Le Mali, c’est aussi ces hommes, ces femmes et ces enfants : musulmans, chrétiens ou mécréants (j’ai emprunté ce terme sans en connaitre le sens exact) très éloignés de tous ces enjeux politico-idéologiques, ne sachant rien de tout ce qui se trame sur leurs dos concernant leur vie et qui n’aspirent qu’à vivre heureux et en paix là où Dieu a décidé qu’ils doivent vivre quoi qu’il arrive. Ce qui est arrivé à la paisible population du nord, qui n’aspirait qu’à vivre en paix à l’instar de tous les peuples du globe terrestre, mais qui ne peut plus trouver un sommeil réparateur, parce que prise en otage pour des intérêts matériels criminels et politico-idéologique égoïste, peut hélas arriver à n’importe quelle partie du Mali (du sud, de l’est, de l’ouest comme du centre). Les politiques visionnaires (s’ils en existent encore au Mali) devront réfléchir sérieusement sur l’évolution des évènements politiques nés des printemps arabes en Tunisie, en Egypte, en Lybie et sur les tristes évènements récurrents au Nigéria (en particulier, dans sa partie nord qui se vide de sa population et de sa richesse du fait de ces évènements, au profit des zones sud chrétiennes plus paisibles, source rfi) pour penser l’avenir de nos états fragiles et instables. J’aimerais lire ou entendre l’avis des candidats à notre destinée sur ce projet de referendum constitutionnel (nous avons l’avis, sur ce sujet, du Dr. Soumana Sacko que je partage entièrement) et sur le code de la famille (merci pour la langue de bois). Ou du moins ceux d’entre eux qui veuillent bien se rabaisser pour cet exercice. Merci au Dr. Soumana Sacko et au jeune Maire Moussa Mara qui se sont déjà prêtés à cet exercice. Merci également au Pr. Dialla Konaté, même s’il n’est pas encore candidat mais qui accepte au quotidien de se prêter volontiers à nos réactions impulsives et abruptes. Qu’il veuille bien nous en excuser, nous ne sommes que de pauvres nègres dont l’absence de raison a été prouvée par le célèbre savant Senghor, un nègre sénégalais. Nous en serons reconnaissants le jour où Dieu nous donnera notre voix d’un peuple libre, digne, fière, débarrassé de tout complexe et de la caporalisation d’un Général hors-étoile. J’ai lu la première partie du programme du jeune candidat Moussa Mara, qui nous a fait l’honneur de nous soumettre son programme. Je ne l’ai pas encore lu en intégralité, faute de temps. J’ai cru comprendre qu’il rétablissait la peine de mort ou son applicabilité une fois élu. Ce qui est à mon sens, si ce n’est un simple slogan de campagne, une belle initiative révolutionnaire. L’africain ayant par nature la trouille de la mort et aimant la parade, le paraitre et la belle vie, une ou deux exécutions publiques dissuaderaient, j’en suis sûr, plus d’un à réfléchir à deux fois avant de mettre la main dans les caisses de l’Etat, à abuser impunément d’une femme ou à ôter une vie humaine du fait de sa puissance suprême. Mais seulement, l’application de la peine capitale n’est possible qu’après l’établissement d’un véritable état de droit (on ne peut établir une justice sur la base d’injustice. La justice des hommes, même imparfaite, n’est pas une affaire de bricolage). Ce que, je crois comprendre, ce candidat s’attèlerait également à faire dès son élection. Je crains hélas, que l’établissement d’une véritable justice en Afrique et donc d’un véritable Etat de droit, relève mathématiquement de l’impossibilité. Parce que la quasi-totalité des hommes et femmes au sommet de l’Etat sont dans le crime (jusqu’à preuve du contraire) économique et de sang mais ne sont pas soumis à la loi du commun des mortels. Sans être des spécialistes du droit, par peur ou par opportunisme (pour ceux d’entre nous qui ont acquis ces connaissances aux frais du contribuable), nous nous empressons de traiter ces cas de crimes, d’affaire d’état, mettant ainsi à l’abri tous ces criminels de droit commun. Merci pour la compréhension de ce long texte et sortant un peu du sujet. Bonne et heureuse année 2012 pour un Mali uni, stable et prospère. Kamano

Syrie – Bachar 1 Sarkozy 0 : Paris a-t-il un satellite à Damas ?

C’est l’hallali ! Obama et Assad Pas pour Damas, mais pour Paris. Jamais les pro-guerre, cachés dans leurs salons feutrés de Washington ou Paris ne se sont jamais aussi sentis humiliés. Avec leur science infuse, leurs préjugés et leur vision manichéenne de la société, ils sont dans les choux. Du coup, avec leurs yeux de lynx, leurs satellites, ces dieux vivants voient et savent ce qui se passe à Homs ou à Damas. C’est quand même fort mais pas du tout surprenant. Le coq chante, tel un laquais de Washington, hélas, les pieds comme toujours dans sa propre merde. Cocorico, cocorico ! claironne Paris et son chef du haut de ses talonnettes pour le compte du piètre président que les États-Unis aient jamais connu, Barack Obama. “Je vois des morts partout en Syrie” semble dire, que dis-je, dit la soi-disant “communauté internationale” et tutti quanti ! Trêve de plaisanterie, accepter tout et n’importe quoi peut conduire à ce genre d’hystérie collective. Non, ce n’est pas la Corée du Nord tout entière moquée parce qu’elle pleure celui que l’Occident nomme dictateur, son dirigeant Kim Jong-il, mais l’Occident qui chiale. Le mot d’ordre de Washington “Assad doit quitter le pouvoir !”, a du plomb dans l’aile. Par un coup de baguette magique, à Homs, Bachar al-Assad n’a pas seulement retiré ses chars, qui y étaient pour rétablir et maintenir l’ordre public face à des terroristes, mais a aussi, comme par enchantement, fait disparaître, par milliers, les morts. Qui peut vraiment encore croire à cette fable des obsèques journalières et grandioses qu’organisaient cette opposition syrienne ? Sorte de mise en scène macabre, je n’y crois plus. Je doute désormais que les fameux cercueils contenaient des corps. Mardi, les observateurs de la Ligue arabe, un peu groggy, n’en reviennent toujours pas. On m’aurait menti ? Déployés en Syrie depuis lundi dernier, ces observateurs ont vu les actions de la bête immonde à Damas, avec l’attentat qui a coûté plus de 40 morts. Après Homs, mardi, ils se sont rendus mercredi soir à Deraa, Hama, Idleb, trois foyers de contestation du régime de Bachar al-Assad. Les nouvelles ne sont toujours pas bonnes pour Paris. Du coup, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), petite mascarade qui n’a jamais préexisté à la révolte commandée par Washington récite la leçon venue de Paris. Eux, les seuls, détiennent la vérité. C’est quand même pathétique. Washington derrière la révolte syrienne, nous en parlions ici même sur ce blog, il y a déjà 8 mois [clic]. Mais, personne ne nous avait cru. TF1, France 2, France 24, al-Jazeera, al-Arabeya, CNN, Fox News, BBC et consorts sont dans leurs petits souliers. Si la Syrie n’avait pas eu le soutien de Beijing et de Moscou, probablement, le sort résevé à Mouammar Kadhafi allait déjà sceller celui de Bachar al-Assad, qui ne fait que défendre la souveraineté de son pays. Pourquoi ces médias ne dénoncent pas le fait que Belhadj, le gouverneur militaire de Tripoli, en Libye, est à la tête de la soi-disant armée libre syrienne ? Il a été reçu en grande pompe à Ankara. Ce n’est pas surprenant, n’oubliez jamais que la Turquie fait partie de l’OTAN, l’armée nazie qui veut détruire le monde au profit des multinationales. Il est surtout triste de voir des gens qui, pour leurs intérêts personnels, sont prêts à brader leur propre pays sous prétexte de liberté. Laquelle ? Celle de gouverner par procuration et de laisser son peuple mourir ? Ces énergumènes assoiffés de pouvoir n’ont jamais compris que travailler avec les monstres qui se cachent derrière la CIA, c’est signer sa propre condamnation à mort. Kadhafi, panafricain, anti-impérialiste et digne fils d’Afrique, en est l’exemple patent.

mercredi 28 décembre 2011

BONNE GOUVERNANCE ET CITOYENNETE : UN COUPLE LIE PAR LA CONFIANCE POUR UN MALI MEILLEUR PROPOSITIONS DU CANDIDAT MOUSSA MARA

BONNE GOUVERNANCE ET CITOYENNETE : UN COUPLE LIE PAR LA CONFIANCE POUR UN MALI MEILLEUR PROPOSITIONS DU CANDIDAT MOUSSA MARA 2 Notre Continent, en matière de gouvernance, a vécu plusieurs époques qui ont malheureusement été autant d’occasions ratées pour le faire entrer dans l’ère du partenariat et de la collaboration entre les populations et leurs élites ; collaboration et partenariat indispensables à l’édification d’une collectivité prospère et harmonieuse. Après une période coloniale traumatisante et déstructurante, nous sommes entrés dans l’époque des libérateurs, les présidents fondateurs, pères de la nation, leaders éclairés devant nous conduire vers des rivages de prospérité, d’unité et de bonheur. On sait ce qu’il en a été : culte de la personnalité, parti unique, pensée unique, leader incontesté et incontestable, parti pour durer car il est seul à savoir la vérité, celle qu’il nous faut. Dictature, pas d’opposition, fuite en avant et finalement Echec ! Nous avons ensuite vécu l’époque des militaires rédempteurs, les soldats de la prospérité, l’autorité personnifiée, souvent aussi dépourvus d’idées et de compétences que pourvus de férocité et d’autorité. On sait ce qu’il en a été : culte de la personnalité, pensée unique, leader incontesté et incontestable. Dictature, opposition bâillonnée, fuite en avant et finalement Echec ! Nous vivons l’époque dite démocratique avec selon le choix un pouvoir, celui du président fondateur ou du militaire rédempteur ou de l’opposant historique, qui martèle le même discours, celui de lendemain meilleur, à une population qui y croit de moins en moins à force d’y croire et d’être déçu. Une époque où la référence unique est devenue le matériel, l’argent, la possession dans un contexte où les moyens sont rares profitant de ce fait à une minorité de plus en plus restreinte face à une majorité de plus en plus grande. Un contexte qui nous amène vers la même conclusion Echec ! Notre pays illustre bien ces trois époques et les a, à peu près vécu. Ces trois époques qui ont le même dénominateur et qui partagent la même constante : le mépris du peuple, sa marginalisation finissant par faire de lui un spectateur de son propre destin. Méprisé et marginalisé par des idéologies appliquées en son nom qu’on n’a pas pris la peine de lui expliquer. Méprisé et marginalisé par la force brutale qui lui fait comprendre que le domaine public ne le concerne pas. Méprise et marginalisé par l’absence de culture politique qu’on encourage en lui. Méprisé et marginalisé par le mensonge, les promesses sans lendemain, l’achat de conscience ou encore la fraude. Il est temps, après cinquante ans d’échec, que notre pays et notre continent empruntent le chemin indispensable à tout progrès collectif : celui de la collaboration et du partenariat entre le peuple et ses leaders. Ce chemin n’a pas besoin d’homme providentiel ou de leader maxi mo mais de responsables normaux. Nous devons maintenant et enfin, après cette histoire tumultueuse, retrouver simplement et calmement le chemin de la normalité. Le Mali a besoin de normalité et nous allons lui en donner. Cette normalité sera celle d’hommes et de femmes exerçant simplement leur responsabilité, mus par l’intérêt collectif, travaillant main dans la main avec les citoyens qu’ils aideront à comprendre, à proposer et contester, à agir pour qu’ensemble nous avancions sur les sentiers du progrès. D’hommes et de femmes qui exercent leur responsabilité un temps et se retirent dans le cadre de réelles alternances permettant à d’autres de venir continuer leurs oeuvres. D’hommes et de femmes soutenant la transparence et toutes les forces de la société civile. 3 I UNE AUTRE GOUVERNANCE – UN AUTRE RAPPORT AVEC LE CITOYEN 11 PROMOTION DU LEADERSHIP Nous nous engageons à promouvoir le leadership constructif qui se caractérisera par la promotion de responsables de valeur agissant exclusivement dans la défense et la promotion de l’intérêt collectif. Nous engagerons certaines mesures permettant d’y arriver : - Promouvoir la morale et la conscience comme des valeurs intrinsèques du leadership, agir pour que les bonnes moeurs soient défendues par les leaders qui doivent les incarner : systématiser les enquêtes de moralité, les crédibiliser davantage, les étendre sur la plupart des leaders et les maintenir même après l’entrée en fonction des responsables ; - Encourager les leaders à s’ouvrir, dialoguer avec la société civile, accepter les débats et contradictions, s’employer à convaincre et à justifier les décisions de gestion pour convaincre et faire accepter les actes publics et donc susciter l’accompagnement de la population ; il sera instruit fermement à l’administration et à tous les responsables publics de travailler dans cette optique, aucun sujet ne doit être tabou surtout s’il porte sur la vie des citoyens, aucun questionnement ne doit rester sans réponse surtout s’il provient de la société civile ; - S’employer à ce que toutes les décisions de nominations soient logiques et justifiées pour soutenir la professionnalisation du leadership et obtenir des usagers et des citoyens un a priori positif face aux responsables publics ; que les décisions de nomination soient transparentes pour en vérifier l’équité ; - Engager tous les leaders à exercer un rôle communautaire à la base et à soutenir les initiatives de développement à la base dans les quartiers, villages…Chacun devra s’impliquer dans sa proximité où au niveau de son village d’origine à agir du mieux qu’il peut pour conseiller, orienter, accompagner, encadrer, soutenir…il faut arriver à rétablir le lien entre la base et les élites pour renforcer leur collaboration ; - Faire du respect du bien public une valeur cardinale du leadership, systématiser les déclarations de bien, les publier et assurer un contrôle strict de celles-ci, mieux surveiller le train de vie et le patrimoine des leaders publics, alourdir les sanctions à l’encontre de leaders convaincus d’atteinte aux biens publics ; - Amener les leaders à intégrer l’efficacité dans leurs choix de gestion et la création de richesse comme un élément fondamental de leur action publique : faire en sorte que l’évaluation des services et des agents tienne compte de ses dispositions, faire en sorte que les actes pris, les textes votés, les décisions publiques intègrent tous la notion de coût, d’économie, de ressources à générer, de richesse créée…Qu’il y ait de la publicité autour de ces notions pour que les citoyens les intègrent et apprécient la portée de certaines décisions afin de mieux les accepter et de les appliquer s’il y a lieu ; - Promouvoir le leadership dans la société et généraliser son enseignement à l’école. 4 12 SOCIETE DE L’ALTERNANCE ET DES CONTREPOUVOIRS L’Etat est une émanation de la société. Il fonctionne et est dirigé selon des codes et conventions édictés ou acceptés par la société. Les bons points attribués à l’action publique s’expliquent en partie par les bonnes résolutions de la société à les accepter et à les accompagner. Les aspects regrettables de l’administration trouvent eux aussi leur racine, au moins en partie, dans les propensions de la société à les favoriser, les accepter ou les laisser perdurer. Nous nous emploierons pour faire entrer dans les moeurs de notre société les notions d’alternance et de contrepouvoirs qui sont indispensables à un ancrage démocratique de notre pays mais surtout à l’édification d’une société civile forte capable de traiter d’égal à égal avec le pouvoir. L’alternance promue : L’alternance doit être intégrée par la société, appliquée par elle pour s’imposer à tous comme une donne naturelle et salvatrice de l’action publique, dans cette optique nous allons nous employer à promouvoir certains principes : - L’alternance sera enseignée à l’école et promue pour que nos enfants l’intègrent et grandissent avec en tant que valeur, principes et règle à respecter ; nous allons associer les leaders traditionnels, les autorités socio culturelles à accompagner l’Etat dans la vulgarisation des règles d’alternance au sein de la société ; - L’alternance sera érigée en principe de gestion dans l’administration publique : les postes devront changer de titulaire au bout d’une période plus ou moins longue en fonction de leurs spécificités, les responsables seront engagés à occuper plusieurs postes dans leur carrière ; - L’alternance sera soutenue au sein de nos organisations socio professionnelles, dans la société civile, au niveau des associations et partout où cela sera possible. Les contrepouvoirs informés et organisés : Nous allons défendre, protéger, soutenir, encourager, organiser et associer à la gestion tous les contrepouvoirs de notre société : - L’adversaire politique, l’opposition dans la droite ligne de ce qui est envisagé dans les reformes envisagées par les autorités du pays ; - Celui qui évalue et contrôle pour rendre compte à qui de droit : les contrôleurs, les vérificateurs, les évaluateurs techniques, les responsables de suivi travaillerons de manière indépendante et auront la possibilité de publier les résultats de leurs investigations en tenant compte quand il le faut des règles publiques notamment juridiques ; - Celui qui révèle, informe, jette une lumière sur une activité afin que le grand public en prenne conscience (les journalistes) sera encouragé à être indépendant, professionnel, organisé pour être plus efficace ; - L’usager, le consommateur, le client qui, en s’organisant, arrive à avoir un poids non négligeable pour le décideur pourra exercer sa fonction dans les meilleures conditions, les associations de consommateur sont à encourager ; - Le syndicat, l’association de défense, les associations professionnelles, les institutions consulaires et les autres formes d’organisation seront encouragés à travailler en toute indépendance avec l’Etat qui bannira à jamais toute velléité de vassalisation ou de noyautage qui ne peuvent que servir des individus mais pas le pays. 5 13 SOUTIEN A LA TRANSPARENCE La transparence n’est pas une figure imposée, loin de là. Encore moins un effet de mode. C’est simplement le ciment de l’édifice de la confiance. Cette confiance indispensable à toute construction collective, celle qui voit une élite dessinée et une masse à bâtir au bénéfice de la société. Il nous faut instaurer et faire respecter la transparence dans l’action publique pour que la confiance puisse avoir une chance de naître entre la base et le sommet. Nous allons nous y employer avec fermeté à travers certaines mesures : - Mieux encadrer le dispositif de reddition des comptes, mieux définir les notions d’objectifs à atteindre et des résultats vérifiables, imposer à chaque responsable public de publier ses résultats de manière périodique en y associant les usagers et la société civile ; - Ouvrir l’Etat à la société civile, multiplier les « journées portes ouvertes », imposer l’application systématique de la stratégie d’accès à l’information au sein de l’administration (la SAISA qui n’est que partiellement appliquée), mieux travailler avec la société civile dans les services, donner plus de poids aux médiateurs socio culturels et formels pour mieux intégrer les soucis des usagers ; - Mieux communiquer autour de la gestion publique : plus de publicité sur les recrutements, nominations et autres décisions publics, plus d’occasions d’échanges avec la presse, plus de réponses aux interpellations, plus d’informations sur les services, leurs fonctionnements, leurs actes ; - Transparence accrue sur les marchés publics : plus de publicité et élargissement du champ d’information, plus de recours des soumissionnaires, plus de sanctions des infractions à ce niveau, plus de contrôle notamment dans l’exécution, plus de responsabilité des structures de contrôle technique au niveau des infrastructures en particulier ; - Soutien à la presse, notamment vers la libéralisation du paysage audio visuelle et l’érection de grands groupes indépendants de communication dans un cadre où l’exercice des métiers de presse serait mieux réglementé, soumis à la régulation avec la participation des professionnels et où les délits ne seraient pas pénalisés comme envisagé par les autorités ; - Mettre en place un dispositif plus efficace de lutte contre les conflits d’intérêts et l’exercice d’activités incompatibles par les agents publics : préciser l’encadrement juridique de l’incompatibilité pour les agents publics à exercer notamment des activités commerciales, indiquer dans le détail la notion de parties liées (personnes liées au responsable public et qui ne peuvent avoir de relations commerciales avec son service), mettre en place un dispositif de déclaration des parties liées et un système de contrôle, renforcer le dispositif de sanction en cas d’infraction. 6 14 ACTIONS DE BONNE GOUVERNANCE LOCALE L’Etat s’emploiera à développer et à soutenir au niveau local des initiatives de bonne gouvernance afin que les collectivités territoriales s’engagent pleinement dans ce chantier. Elles seront encouragées à le faire et partout où le besoin se fera sentir, des règles seront établies pour assurer une mise en oeuvre cohérente des actions énoncées ci dessus. Les principes de bonne gouvernance seront plus facilement assimilés à la base. Nous agirons donc à la base pour que les acteurs de ce niveau jouent également leur partition dans le cadre d’un partenariat fécond avec les forces vives de la société civile. Les actions promues au niveau des localités seront centrées autour de certains axes de gouvernance que chacune adaptera selon le contexte. Gouvernance Responsable : - Créer des commissions spécialisées autour des élus et comportant des acteurs de la société civile comme personnes ressources ; - Affecter des tâches spécifiques à chaque commission et à chaque élu ; - Organiser la collectivité pour servir les populations ; - Mettre en oeuvre une charte de l’usager qui récapitulera l’ensemble des services de la collectivité, le coût et la durée de chaque service avec un engagement formel et public du personnel à le respecter; - Affecter des objectifs aux agents et vérifier l’atteinte de ces objectifs notamment en matière de satisfaction des usagers ; - Créer un fond de solidarité et de soutien aux initiatives de citoyenneté pouvant être abondé de manière volontaire par les indemnités des élus et soutenu en partie par la dotation globale de la décentralisation (3 millions de FCFA en moyenne par collectivité pour un coût global d’environ 2 milliards de FCFA par an) ; - Associer la société civile aux procédures d’acquisition des biens et services. Gouvernance Participative : - Promouvoir l’information et la communication et lancer au moins dans les grandes collectivités un journal d’information des populations, utiliser des moyens de communication accessible pour l’information ; - Organiser une journée semestrielle de porte ouverte à destination des populations pour mieux connaître les collectivités ; - Rendre publiques les sessions du conseil municipal et encourager la participation des notabilités par la prise en charge de leur déplacement; - Créer et maintenir un cadre de concertation avec les opérateurs économiques de la collectivité et de manière générale avec toutes les forces vives de la collectivité. Gouvernance Cohérente : - La collectivité sera encouragée à s’engager sur des bases solides et à ne prendre de décision compromettante pour l’avenir ; - Les différents partenaires de la société civile sont à associer aux décisions publiques et traités en responsables devant respecter leurs engagements et aucune erreur ne sera tolérée ; - Le recours aux sages, aux autorités religieuses et aux chefs de quartiers sera rendu systématique dans le règlement des litiges avec les différents partenaires de la collectivité. 7 Partenariat avec la société civile - La collaboration avec les forces vives de la population est à organiser et formaliser ; - La collaboration avec la société civile sera suivie paritairement dans la mesure du possible avec une attention significative accordée à la représentativité des acteurs de la société civile; - L’implication de la population sera effective dans la conception du budget de la collectivité, cette disposition sera formalisée dans les textes ; - La collectivité sera encouragée à solliciter l’implication des populations dans le domaine qui les concerne et les décisions prises dans chaque domaine le seront après consultation des acteurs concernés ; - Les collectivités seront encouragées à créer des axes de collaboration entre les organisations de la société civile et à s’impliquer dans le soutien et la satisfaction des besoins des acteurs de la société civile (besoins sécuritaires, besoins économiques…). 8 II UN CITOYEN PRET A JOUER SA PARTITION L’exemplarité du leader, la société de l’alternance et des contrepouvoirs, la transparence accrue dans la gestion publique induiront la confiance des citoyens. Ceux-ci auront également à faire des efforts et surtout devront être mieux organisés et mieux renforcés pour que cette confiance soit traduite en collaboration et en partenariat. Car c’est le partenariat et la collaboration qui permettront au couple dirigeant – dirigé d’être véritablement productif pour le pays. 21 PROMOTION DE LA CITOYENNETE - Généraliser l’enseignement de la citoyenneté à l’école, amener les enfants à accomplir régulièrement des actes de citoyenneté à l’école, les éveiller à la notion de patrie et d’esprit patriotique, les amener à connaître et aimer le pays et à se sacrifier pour lui ; - Assurer vers une plus grande implication des acteurs politiques sur le terrain de la sensibilisation citoyenne et de la promotion de la citoyenneté sur le terrain car c’est une partie substantielle de leur mission, les amener à former les militants, à les encadrer et les sensibiliser sur le sentier de la citoyenneté en y consacrant une part substantielle du financement public qui leur est accordé et en vérifiant le respect de ces indications ; - Instruire aux collectivités territoriales de faire de la promotion de la citoyenneté, du soutien à la société civile et de l’organisation de cette société civile des priorités essentielles de développement local par la prise en compte de ces priorités dans les programmes de développement économique et social, par l’inscription de ces activités dans les budgets communaux, par le soutien aux initiatives locales en la matière au moyen de subventions publiques et d’intervention des services de l’Etat (programmes, agences, administrations centrales ; - Au niveau central prendre des exemples d’organisation communautaire de développement et les citer en exemple, aux niveaux des collectivités territoriales prendre des initiatives locales et communautaires et en faire des exemples pour montrer que l’initiative des populations, par une bonne organisation et dans une bonne entente, est un complément indispensable aux actions des autorités publiques ; - Organiser chaque année, aussi bien par l’Etat que par les collectivités territoriales, des concours de la meilleure initiative de base, du meilleur acte de patriotisme, de la meilleure organisation de la société civile,….dans les différents domaines de la vie collective (éducation, santé, sport, culture…) et en assurer la promotion et la vulgarisation pour inspirer d’autres acteurs et susciter des vocations ; - Encourager les populations d’une même contrée (ceux vivant dans la localité, ceux vivant ailleurs au Mali particulièrement dans la capitale et ceux vivant à l’extérieur) à se connaître, à se rencontrer et à monter une chaîne de solidarité sans intervention de l’Etat pour mettre en oeuvre des projets de développement à la base au bénéfice de leurs terroirs : diffuser les informations, monter des sites Internet, se servir des ambassades, insérer des messages dans les journaux, utiliser les tournées des responsables…pour les amener à collaborer dans ce sens et soutenir les nombreuses initiatives déjà existantes en la matière ; 9 - Aussi bien aux niveaux de l’Etat que des collectivités territoriales, les décideurs seront invités à engager des politiques et stratégies visant à intéresser les citoyens à la chose publique. Les leviers seront les programmes scolaires, les actions de formation continue auprès des couches les plus éloignées avec l’aide de toutes les forces vives (associations, autorités religieuses, médias…), les cérémonies publiques, les regroupements populaires, les rencontres intercommunautaires et de manière générale toute occasion de rassemblement et/ou de rencontres entre les leaders et la base ; - Vers la jeunesse, mise en oeuvre d’une stratégie spécifique et ciblée associant toutes les organisations de jeunes, notamment le conseil national de la jeunesse pour mieux les organiser en associations, promouvoir leur conscientisation, leur sens civique, leur sens de l’intérêt collectif, de la solidarité et du bien public. Les amener à ne plus être indifférents et à contrôler le domaine public dans le cadre de nouveaux rapports avec les gouvernants ; - Refondre le dispositif national de promotion de la citoyenneté en réunissant les différents projets, programmes, agences et autres initiatives dans un cadre unique avec la mise en oeuvre par une structure unique pour limiter les duplications et les gaspillages dans un cadre où l’efficacité sera assurée ; cette structure sera l’actuel cellule d’appui au développement à la base (CADB) qui devra être renforcé considérablement pour ensuite l’orienter vers la promotion des initiatives communautaires, le soutien à la citoyenneté et à la société civile. 10 22 PARTENARIAT AVEC LA SOCIETE CIVILE - Soutenir les Organisations de la société civile dans leurs actions de promotion de la citoyenneté, leur venir en aide selon un procédé similaire à celui du financement public des partis politiques (environ 2 milliards de FCFA chaque année) ; - Soutenir le forum des organisations de la société civile afin de lui assurer un fonctionnement optimal notamment dans l’identification, l’encadrement et le suivi des organisations et des réseaux d’organisation (subvention de 100 millions de FCFA chaque année) ; - Simplifier les procédures de contractualisation avec les ONGs en les décentralisant et en raccourcissant les délais. Une ONG sera une association qui veut travailler dans le domaine public et qui souhaite informer l’Etat de ses activités et/ou solliciter son soutien; - Distinguer néanmoins les OSC actives et efficaces des entreprises privées déguisées par une identification plus détaillée, un suivi omniprésent, décentraliser le contrôle en impliquant les collectivités territoriales dans la chaîne de l’encadrement en partenariat avec la structure d’Etat de promotion des initiatives civiles (CADB) ; - Promouvoir la bonne gouvernance, la transparence, l’alternance et de manière générale les bonnes pratiques au sein des OSC pour accompagner la généralisation de ces bonnes pratiques au sein de l’Etat et dans la société ; - Impliquer les services déconcentrés techniques de l’Etat dans les relations avec les ONGs, et à partir d’un certain seuil leur astreindre à la tenue de comptabilité (budget de plus de 10 millions de FCFA) et à un audit (budget de plus de 50 millions de FCFA) ; - Inviter les bailleurs de fond à s’inscrire dans ce cadre unique et à travailler avec l’Etat pour que les structures qui travaillent avec eux soient d’abord référencées au niveau de l’Etat ; - Renforcer la participation des OSC aux instances étatiques et dans la gouvernance des organisations d’intermédiation, de contrôle, de suivi comme les autorités indépendantes (CRT, CREE, ARMP…).

mardi 27 décembre 2011

La Turquie, l’Occident et les arabes : Quand la perfidie et la cupidité dirige les consciences !

Sarkozy et Erdogan TRIBUNE LIBRE DE DJERRAD AMAR En critiquant la France qui compte pénaliser la « négation du génocide arménien », Erdogan doit comprendre qu’il s’est fait avoir sur tous les plans. Il ne trouve, comme réponse, que la contre-attaque par le « faire la lumière sur les génocides de la France en Algérie et au Rwanda ». Il n’a pas parlé de la participation de la France au récent génocide des libyens (entre 50 et 70 mille morts); parce qu’il a soutenu cette agression. Il s’active encore à le faire contre la Syrie. Se servir du génocide de la France en Algérie et au Rwanda comme riposte – alors qu’il ne l’a pas fait en temps de « paix » – est une attitude immorale, une perfidie qui montre le degré de vassalité de la Turquie à l’Empire. - Par sa cupidité, la Turquie d’Erdogan s’est laissée entraînée en jouant les faire-valoir de l’Empire. Une sorte de 2ème collège dont-on se sert pour dominer le MO. On ne l’autorise, temporairement, sur des choses (répression des Kurdes par exemple) que pour mieux l’utiliser contre la Syrie (pourtant son alliée) pour des pressions économiques voire militaires. On lui fait miroiter une possible intégration dans l’UE qu’il n’obtiendra jamais pour des raisons historiques et racistes. Pourtant, une déstabilisation de la région ne profite qu’aux Anglo-saxons et aux sionistes d’Israël ! Non seulement la Turquie n’entrera pas dans l’UE, mais elle prend le risque de perdre aussi certains de ses alliés arabes ; en premier la Syrie avec qui elle a de bonnes relations économiques et bien plus ! On ne voit aucun intérêt à s’aliéner des voisins pour des chimères. En permettant d’utiliser son territoire pour servir de base arrière aux terroristes – composés de mercenaires libyens, de quelques renégats syriens et d’islamistes à la solde des monarchies du Golfe – pour mener des attentats contre la Syrie, pour évincer le régime qui ne convient pas aux sionistes, est la chose la plus vile qui montre le degré de servitude et de déshonneur auquel est arrivée cette Turquie. Oui « déshonorée » tout en restant, comme on la qualifie déjà, d’« homme malade » de l’Europe. - A-t-elle été illusionnée, obnubilée par la proposition mielleuse empoisonnée d’Obama qui aurait appâté les dirigeants d’Ankara en répondant favorablement pour « sous-impérialisme néo-ottoman » contrôlé par Washington après les inquiétudes de la Turquie de la domination exercée au M.O par Israël et les USA ? Sûrement ! Raison suffisante de voir les arabes, dans ce cas, (y compris certaines monarchies) se détourner et de s’en méfier durablement. - A hypocrite, hypocrite et demi car, au même moment, l’opportuniste France sarkozienne passe à l’offensive contre la Turquie – comme pour lui rappeler son rang de sous-européen, de nation « utile » ou de « service » – en annonçant son projet que le porte-parole de l’ambassade de Turquie à Paris considère « acte hostile » en menaçant même de geler toute coopération et tous les projets communs. Est-ce parce que la Turquie s’apercevant, mais en retard, de la supercherie à son égard – suite à la grogne des Turcs contre leur gouvernement pour les effets néfastes qu’ils commencent à sentir et le rapport de force qui se dessine en sa défaveur – montre des réticences à une éventuelle opération militaire hasardeuse depuis son territoire que la France veut obstinément ? Certainement ! - En répliquant à la France par ses génocides en Algérie et au Rwanda – en semblant lui dire « et vous alors ? » – la Turquie reconnait implicitement ce qu’on lui reproche d’une part mais se trahie aussi en critiquant exactement ce qu’elle a soutenu pour la Libye d’autre part. Ainsi, Erdogan, fait preuve, comme ses maitres, d’hypocrisie. - Dès lors, les violentes réprimandes qu’il s’était permis à l’endroit de Président Israélien Shimon Peres, à Davos, au sujet des attaques contre Gaza ayant causé la mort de 1300 palestiniens innocents ou bien la volonté de la Turquie de se rapprocher du Monde arabe – avec objectif de se « réconcilier…et d’établir un langage politique et une attitude commune avec les pays arabes», selon Bülent Aring, représentant d’Erdogan lors du récent Forum arabo-turc qui s’est déroulé à Istanbul – apparaissent douteuses, trompeuses voire des tentatives de diversion. C’est ainsi qu’on le pressent lorsqu’on la voit, nous semble-t-il, ‘manger à tous les râteliers’ en obéissant aveuglément à l’Occident tout en lançant des clignements d’yeux aux arabes, aux islamistes et les voilà participer à l’agression de la Libye et de la Syrie en soutenant des forces antiarabes ! Rien que ça ! - En entreprenant de renforcer ses relations avec les pays arabes, la Turquie - qui se croit encore héritière de l’Empire ottoman – vise plus à s’en servir comme force d’appui et ‘pont’ pour se repositionner comme axe fort sur la scène internationale. A notre sens, la Turquie d’Erdogan est plutôt devenue la « fille dépravée de l’Europe » en défendant une chose et son contraire. Tantôt elle adopte les thèses occidentales dans l’espoir d’y être intégrée, tantôt elle feint s’y éloigner pour plaire aux arabes. Cette contradiction lui coûtera chère car, la conduisant à perdre des deux côtés. - DJERRAD Amar

40 ans du microprocesseur

A l’occasion de ses 40 ans du microprocesseur, Intel a organisé un grand raout en Irlande, sa tête de pont en Europe. Ils y avaient rassemblé leurs meilleurs chercheurs européens, et fait un point secteur par secteur sur l’état d’avancement de la recherche. Steve Pawlowski en a lui profité pour animer une conférence sur le thème : les 10 prédictions pour les 10 ans à venir ! N°1 : toujours plus fin ! On pense d’abord téléphone à ce sujet, mais ça vaudra pour tout. Les tablettes, les ordinateurs portables, les téléviseurs, et finalement tout ce qui se relie aussi à l’ordinateur. L’imprimante par exemple, gagnera également en encombrement. N°2 : + de sureté et de confidentialité ! Si les ordinateurs comme les téléphones courent encore après la puissance et la rapidité de calcul, demain les enjeux diffèreront. La sécurité de nos données et la bonne gestion de qui y a accès, ou non, prendront une importance croissante… et deviendront même peut-être à terme l’élément de choix n°1 de nos futurs appareils ! N°3 : de la 3D, oui, mais sans lunettes Il nous semblait naturel de voir des images en 2D sur nos écrans, couleur en plus (fut un temps elles étaient monochromes d’ailleurs). Nos enfants seront élevés en 3D, sans lunettes. Les lunettes actives et passives actuelles ne sont qu’un passage obligé, mais elles sont mal vécues, trop gênantes. Elles disparaîtront à coup sûr, et sous 10 ans. N°4 : les ordinateurs contribueront grandement à la recherche contre le cancer Entre le séquençage de l’ADN et la puissance démultipliée des processeurs utilisés dans les supercalculateurs, l’efficacité des traitements sera multipliée par 10. Toujours dans le médical, les supercalculateurs faciliteront considérablement les simulations d’opérations, et réduiront considérablement le coût de séquençage personnel. Avec ce but de pouvoir proposer des traitements plus adaptés à chacun à terme. N°5 : vers des e-Docteurs 50% des soins médicaux seront administrés soit par des applications en ligne, soir par des assistants personnels (une application sur smartphone par exemple), soit encore automatiquement depuis les résultats de capteurs que l’on posera soi-même. Cette évolution découle du constat que la population des + de 60 ans passera de 600 millions d’individus en l’an 2000 à 1,2 milliards en 2025, et plus de 2 milliards en 2050. Le maque de personnel médical, déjà constaté de nos jours, ne peut que s’accentuer ; des solutions plus ou moins automatiques doivent y palier. Ces solutions auront également l’avantage d’être moins onéreuses et de réduire les frais de remboursement liés aux actes prescrits. N°6 : des batteries bien plus endurantes Les batteries de demain seront bien plus endurantes, et se chargeront en bien moins de temps. N°7 : une crise du stockage en 2014 Entre la montée en puissance des pays émergents et celle des services mobiles partout à travers le monde, viendra forcément un moment où le stockage de nos données deviendra problématique. La demande de sauvegarde dépassera les capacités offertes ; le croisement des deux courbes devrait s’opérer aux alentours de 2014. Avant : pas de souci. Après : ce sera au plus offrant ? N°8 : une crise de l’eau Si de nos jours les émission de CO2 et la gestion d’énergie de nos produits sont au cœur de nos préoccupations « vertes », demain, l’accès à l’eau potable devra autrement plus crucial et problématique ! N°9 : des capteurs partout ! Notre quotidien est déjà envahi de capteurs divers et variés ? Habituez-vous y, car notre futur le sera plus encore. La star en la matière est la puce GPS, pour vous géolocaliser. Elle était dans nos outils de guidage routier, elle est arrivée dans les téléphones, les appareils photo… Juste derrière vient l’accéléromètre, puis le capteur sensitif, le gyroscope, celui pour la pression, etc. N°10 : la question toujours irrésolue… On n’aura toujours pas compris, dans 10 ans, à quoi tient la gravité…

vendredi 23 décembre 2011

Réflexions sur le Mali pré-électoral.Les marécages de la République

Les marécages de la République Notre pays s’achemine vers la fin réglementaire de l’administration qui le dirige depuis 2002. Dans un système démocratique, le moment du choix des dirigeants est le plus important de la vie publique. Ce moment peut se vivre dans la sérénité ou dans la gravite. Il n’il y a pas d’élections parfaites puisqu’il n’y a pas de système démocratique parfait. Lorsqu’on vit dans une république, la volonté des acteurs politiques, en particulier ceux qui sont au pouvoir, d’observer les vertus républicaines est une des assurances d’aller vers la sérénité. Autrement on va vers des terrains marécageux. Nous sommes contraints de considérer qu’en lieu de sérénité, c’est plutôt une grande confusion qui caractérise la situation sociale et politique prévalant au Mali. Pour bien introduire les marécages de la république dans lesquelles nous sommes, observons qu’est bien malin qui peut faire une liste claire des partis de la majorité d’un coté, et la liste de ceux de l’opposition, de l’autre. Dans une démocratie le vote du budget est la véritable occasion pour déterminer qui est dans la majorité et qui est dans l’opposition. Aux dernières nouvelles, la loi des finances pour 2012 y compris avec une augmentation non expliquée du budget de la présidence de 44,5% sur un an, aurait été votée sans grande opposition. Aux dernières nouvelles même les héroïques voix d’antan se seraient tues. Remarquons au passage qu’une augmentation de 44,5% en présence d’une croissance de 4,5% donne à la présidence, en une seule fois, dix fois ce que devrait être une augmentation « normale ». Aux dernières nouvelles, le Conseil des ministres aurait décidé une augmentation des revenus déclarés du Chef de l’Etat et des anciens chefs de l’Etat de 583,6%. Attention, je ne suis pas entrain de dire qu’un Chef de l’Etat du Mali en service ou à la retraite ne mérite pas des revenus élevés. Le fond de ma pensée est même de dire qu’il faut rémunérer un Chef d’Etat malien mieux qu’un Chef d’Etat européen afin d’attirer dans le rôle les meilleurs de nos concitoyens. Il s’agit d’une question d’opportunité et d’équité. Le chef d’une entreprise privée peut fixer son salaire à sa guise, son seul maitre en la matière ce sont les réalités économiques. Lorsqu’on est en charge de fonds publics, les choses doivent se passer différemment. En effet, comment le gouvernement du Mali peut-il refuser aux enseignants des salaires alignés sur ceux de leurs homologues de la région alors même qu’il aligne les salaires du chef de l’Etat et des anciens chefs de l’Etat sur ceux de leurs homologues européens ? Comment se fait-il que des travailleurs honnêtes ayant du mal à payer l’électricité, le loyer, à se déplacer, à envoyer leurs enfants à l’école, à trouver des emplois pour leurs enfants, à se connecter à Internet se voient-ils refuser des augmentations alors que des personnes qui ne paient ni électricité, ni téléphone, ni eau, ni frais de déplacement, des personnes qui ont envoyé leurs enfants à l’étranger, qui ont obtenu des emplois pour chacun de leurs enfants se voient accorder 584% d’augmentation ? Il semble que les chefs de l’Etat, présents ou passés, ne sont pas les seuls à avoir reçu des augmentations. On aurait « aménagé » des postes, souvent dans la précipitation, comme celui du Médiateur de la République en augmentant les salaires dans des proportions exceptionnelles. Je partage, avec beaucoup de compatriotes, la pénible impression que cette période de fin de régime nous présente les traits d’une armée en guerre mais où les soldats que sont les maliens ordinaires sont seuls abandonnés à eux-mêmes sur les lignes du front, tandis que les capitaines que sont les responsables des institutions de la république, restent derrière, bien au calme, seuls, avec le garde-manger. Cette image bien ternie de notre pays et de ses institutions ne me fait pourtant pas changer de point de vue sur la nécessité urgente de faire respecter les vertus de la république. En particulier, mon point de vue n’a pas changé par rapport ni à l’école, ni à mes collègues enseignants, ni à la place qui doit être celle de l’apprenant. Je continue à croire que les enseignants ont posé, posent des problèmes justes et légitimes mais que leur stratégie actuelle est inappropriée par rapport aux exigences actuelles du développement national. Je crois même qu’il sera inévitable de renvoyer, après évaluation, après des sessions de renforcement des capacités professionnelles individuelles, ceux des enseignants actuels qui ne satisferaient pas aux critères d’excellence et de bonne moralité de notre métier. Ce que je veux dire ici c’est que le comportement du gouvernement donne raison aux déviances et réhabilite, à posteriori, les comportements des mauvais citoyens y compris les mauvais enseignants qui pensent que leurs objectifs est d’obtenir de l’argent, plus d’argent et sans être contraints à des objectifs contractuels. Cependant, il n’est pas aisé, désormais, de les blâmer en notant la floraison de contrats juteux injustifiés qui se sont suivis ces dernières années et dont les bénéficiaires, légitimement enviés par les travailleurs honnêtes, se retrouvent invariablement dans un cercle très restreint de personnes clairement et facilement identifiables. En illustration de contrats passés, parmi bien d’autres et pour se limiter à une date fraiche, considérons le Liban. Ce pays est situé au cœur de cette partie du monde que le General de Gaulle appelait « L’Orient compliqué ». La vie politique de ce pays est l’une des plus ombrageuses du monde ; plongée qu’elle demeure dans les suites et les brumes des différentes guerres l’ayant agitée depuis 1975. Le Liban a longtemps été considéré comme le centre focal de bien de tourments de la vie civile (trafic de drogues, trafic d’armes, blanchiment d’argent, localisation de mouvements politiques violents, etc…). Ce pays qui n’est donc connu ni pour ses avancées technologiques ni par l’exemplarité, la sérénité de sa vie publique, ni par la transparence de ses activités internationales, ni par la qualité de ses relations avec le Mali ; aurait été choisi à travers une de ses entreprises pour fournir, de gré à gré, les matériaux des élections générales maliennes de 2012 pour un montant de plusieurs milliards!!! Je ne veux salir ni le Liban ni ses entreprises. Ce que je veux dire c’est ma grande méfiance à l’ endroit de ce choix des autorités maliennes. Rien dans ce choix n’est ni naturel ni évident. En tant que scientifique, l’esprit critique et l’esprit analytique me conduisent à me dire qu’il y a problème lorsque je vois un homme se gratter l’oreille droite avec la main gauche en la passant derrière la nuque. A présent, voyons spécifiquement certains autres aspects constitutifs des marécages de la république. La loi et le progrès social La succession effrénée de lois insuffisamment discutées, touchant à la fondation de l’Etat républicain et démocratique, peut causer de graves problèmes sociaux à l’ avenir. Des questions dont les réponses affecteront durablement et profondément la vie collective et individuelle de chaque malien doivent être discutées, jaugées avant d’être tranchées. En premier lieu de telles questions, il y a le code de la famille. Dire qu’il faut abaisser l’âge du mariage à 16 ans du fait que des filles de 16 ans tombent enceintes revient à confondre le malade et la maladie. Si des filles très jeunes, en age d’aller à l’école, tombent, en grand nombre, enceintes c’est que la société a échoué dans son projet éducatif. Ce qu’il faut alors mettre en cause c’est notre responsabilité collective et non ces pauvres filles qui sont, en réalité, des victimes. Lorsqu’un élu local justifie le mariage religieux du fait que dans sa circonscription tous les mariages se feraient de façon religieuse alors le problème c’est cet élu et non le mariage civil. Cet élu n’a pas rempli son engagement à l’endroit de la république qui consiste à informer et à éduquer les populations dont il assure la représentation, sur les valeurs de la république et de la démocratie. La république éduque au mariage civil. Dans le code actuel de la famille et concernant plusieurs questions, au lieu de combattre la maladie, on combat le malade. Dans ce mauvais combat, certains hommes politiques prennent prétexte de la religion pour amener le peuple malien à se diviser et à tourner le dos au progrès économique et social. Disons le, les femmes produisent seules ou sont significativement associées à la production de 80% de la richesse nationale. Poser des principes qui vont réduire la productivité de la femme, qui vont réduire l’accès de la femme à l’éducation c’est promettre à 8 maliens sur 10 qu’il peut arriver un jour où ils n’auront plus à manger. Combien de familles maliennes ne sont pas nourries par une femme ? Comme bien d’hommes maliens ne vivent pas de la main d’une femme ? Marier une fille à 16 ans c’est lui ôter la possibilité de s’instruire et donc de devenir pleinement la protectrice et l’éducatrice qu’elle est dans la société malienne. Je voudrais dire à mes frères chefs religieux que je ne suis pas certain, à titre personnel, que le mariage de la fille à 16 ans ou que le mariage religieux soient des combats urgents, déterminants, ici et maintenant, pour la marche du peuple malien vers le bien-être. Par contre je suis convaincu que lutter contre la corruption, lutter contre l’injustice sociale, lutter contre la criminalisation de l’économie, sont des combats beaucoup plus urgents. Mes freres chefs religieux, nous savons qu’au Mali 1% de nos compatriotes ont profité des responsabilités qui leur ont été confiées pour s’accaparer 98% des terres que nos ancêtres nous ont laissées en héritage et qui, en réalité, sont notre seul bien commun. Ce bien est la demeure où nous retournerons tous un jour ou l’autre. Cette terre qui est refusée à 99% de la population parce que vendue à des coûts fantaisistes et spéculatifs ayant peu à avoir avec la réalité du revenu du malien, est aujourd’hui menacée dans sa partie nord par tellement de menaces que personne ne peut plus dire quelle menace est la plus grave. Choisissez dans la liste (non exhaustive) : trafic de drogue, trafic d’armes, menaces contre les personnes et les biens, aggravation des divisions intercommunautaires, concentration internationale de hors-la-loi, etc… Chers frères religieux, chaque fois qu’un fonctionnaire malien mange deux fois, un des deux repas lui est offert gratuitement par l’aide extérieure. Pendant ce temps, certains fonctionnaires sont capables de construire des châteaux que même les étrangers qui leur donnent à manger ne peuvent s’offrir. Chers frères chefs religieux, tous les signaux nous préviennent que la famine est déjà à nos portes et qu’elle pourrait menacer la vie de nombreux maliens de nos campagnes dans les mois qui sont devant nous. Les conséquences de la sécheresse peuvent tuer des animaux en nombre élevé. Ces animaux sont les seules richesses que possèdent certains de nos compatriotes des campagnes. Ces femmes, ces hommes, leurs enfants pourraient tomber dans la misère la plus noire dans les mois qui viennent à moins que des mains extérieures ne viennent les secourir. Ne croyez-vous pas à ce que je dis ? Lisez le rapport de la CIA du mois de juillet 2010 qui a prévenu que notre pays est devenu un membre du très petit groupe des pays les plus inégalitaires au monde. Lisez le rapport de l’agence de notation Fitch qui, le 4 décembre 2009, a décidé de ne plus perdre son temps à évaluer les efforts du Mali. Fitch estime que les dirigeants de notre pays ont abdiqué toute volonté de construire un destin honorable à notre nation pour se consacrer à l’auto enrichissement. Lisez les appels successifs et récents de la FAO, du PAM, d’Oxfam, etc… sur la sécheresse et ses conséquences prévisibles sur les populations et leurs biens. Chers frères chefs religieux, ne nous trompons pas de combat. Nous avons des combats très urgents à mener pour notre dignité et non pour épouser nos propres filles à peine pubères. Oui c’est aussi un vrai et urgent combat de faire que la voix des chefs religieux de notre pays soit entendue et respectée. Mais pour cela, notre société doit leur reconnaitre un rôle. Pour ma part et à titre personnel je crois que la société malienne doit reconnaitre un rôle aux chefs religieux de toutes les confessions autant qu’aux communicateurs traditionnels qui s’engagent dans l’action sociale dans le cadre de la République et de ses lois. Je le répète depuis des années. De ce fait autant l’Etat accorde un financement aux partis et associations politiques, autant les structures religieuses représentatives jouant un rôle éducatif républicain méritent d’être prises en charge par la communauté toute entière. En second lieu, il y a la question de la révision constitutionnelle. Il n’est étranger à l’oreille d’aucun citoyen averti que le monde se débat dans une grave crise depuis maintenant plusieurs années. Cette crise s’est révélée sous la forme d’une crise financière en 2008. En réalité le monde est entré dans une phase instable, dangereuse, de redéfinition des règles, des alliances et des stratégies qui dirigent nos vies. Les pays qui ont les moyens sont partout entrain de réduire leurs dépenses de prestige, font des économies afin de faire face à un avenir incertain. Pendant ce temps, le Mali veut créer un Senat pour donner du travail à encore plus d’hommes politiques. C’est facile pour eux car il leur suffit de voter une loi, les yeux fermés. C’est plus hasardeux pour nous et notre nation car il s’agira d’ôter encore plus de ressources des mains de nos familles pour entretenir une institution législative de plus alors même que l’Assemblée Nationale se révèle être, dans son fonctionnement actuel, la structure la plus inutile de notre pays. Le Mali sans souveraineté En Afrique, ceux qui détiennent le pouvoir s’évertuent à évoquer la souveraineté de la nation même s’ils sont les premiers à avoir dévalué cette souveraineté. La souveraine est, en premier lieu, un contrat par lequel le peuple accepte de confier son pouvoir et ses attributs à des institutions. La traduction de la souverainte est donc, en premier lieu et de façon éminente, un contrat échangeant la volonté des citoyens d’obéir aux institutions et aux individus qui les matérialisent contre la compétence de ces derniers. Le reste du monde se contente de constater ce contrat et par des conventions décident de reconnaitre cette souveraineté nationale. Mais ce contrat s’évanouit sans appel si les autorités se montrent incompétentes à résoudre les problèmes essentiels qui se posent à ces populations. L’incivisme est une manifestation du refus d’obéir et donc un signe d’affaiblissement de la souveraineté. Les policiers, les juges sont au nombre de ceux qui détiennent la souveraineté. Le fait que personne, au Mali, ne respecte les policiers (en raison du mauvais comportement de nombre d’entre eux) est une preuve que la souveraineté nationale n’existe plus ou presque. Chacun observera, par exemple, que les premiers à ne pas respecter les règles de la circulation y compris l’arrêt au feu rouge, l’arrêt au stop ou la limitation de la vitesse sont des ministres, des députés, des porteurs d’uniformes et leurs ayants-droits, c’est-a-dire ceux qui, précisément, sont chargés de faire respecter la loi. Malgré l’existence de quelques juges d’une qualité remarquable, rares sont les citoyens faisant aujourd’hui foi à la justice malienne. Pire, l’effondrement du système éducatif fait dire que bientôt nous aurons des juges nantis de diplômes achetés. Les gendarmes et les juges ne sont pas les seuls à être atteints par l’invalidation de la souveraineté nationale. Au niveau international, des partenaires ont pris acte de cette invalidation pour ne plus avoir beaucoup de respect pour l’autorité publique du Mali. Cette perte de considération s’observe au nord du pays semaine après semaine. A l’intérieur du pays, on vient de voir les commerçants et les chauffeurs de taxi réussir une spectaculaire mobilisation de leurs militants contre l’avis du gouvernement associé aux autorités locales et aux syndicats !!! Si ceci n’est pas le début d’une révolution, cela lui ressemble. Bien entendu, on pourra acheter ou intimider un responsable syndical, mais la petite graine est plantée. Si les dirigeants du pays ne réveillent pas leurs intelligences pour répondre aux interpellations des populations alors cette petite graine germinera. Si ce n’est pas aujourd’hui ce sera demain. Cette graine a de la mémoire. Elle n’oubliera aucune offense faite au peuple et à ses espérances. En attendant, en raison de la multiplication des graves problèmes nationaux évoqués (éducation, sécurité publique, unité nationale, justice, économie, inégalité sociale, etc…), constatant l’incapacité des autorités à les résoudre, en vertu du contrat de souveraineté, dans un pays vraiment démocratique, le régime actuel devrait cesser d’exister. C’est ce qui s’est passé, par exemple, en France en 1958 lorsque le pouvoir de la 4eme République s’est avéré incompétent à résoudre les problèmes du peuple français (guerres coloniales, décolonisation, crise économique, instabilité gouvernementale, etc…). Alors le Président René Coty a mis un terme à ses propres fonctions et a transmis le pouvoir au « meilleur d’entre les français », le General de Gaulle. Faut-il alors demander la démission du régime actuel ? Je ne le crois pas car je ne vois pas par quoi le remplacer. Laissons-le aller à son terme naturel mais sachons éviter de renouveler ce qui n’est pas bon pour notre pays. Quel président demain? Face à cette situation et en allant vers les élections, regardons ces compatriotes candidats à l’élection présidentielle de 2012. J’espère qu’ils sont tous conscients des responsabilités qu’ils souhaitent prendre. Pour aider notre pays, nous devons les aider en posant, en nous posant, en leur posant de bonnes questions. Bien entendu la plus importante de ces questions est celle-ci : Que vont-ils faire une fois élus ? Les candidats devraient savoir que si pour se faire élire, au lieu de convaincre le peuple, ils recrutaient des « individus », alors ils seront obligés, demain, de rémunérer et récompenser ces « individus ». Le pire parmi ces « individus » ce sont les politiciens professionnels qui ne peuvent exister en dehors de la magouille politicienne et qui ont été mêlés, directement ou indirectement, à tous les vrais grands scandales financiers, publics ou non, de la république depuis 20 ans. Regardez bien, vous les verrez en personne ou en filigramme dans l’entourage de presque tous les « grands candidats » ; histoire d’avoir tous les fers au feu. Ils veulent être « gagnants » comme ils l’ont toujours été depuis 20 ans. Ils sont le poison le plus mortel pour la république et la démocratie. Ils ont été mêlés aux faux-diplômes, ils ont été mêlés aux détournements de fonds pour financer les partis et leurs dignitaires ; ils ont été mêlés à la spéculation foncière ; ils ont été mêlés à la marginalisation de la raison et de l’éducation. Ils ont détruit le mérite pour le remplacer par la cooptation et la promotion des médiocres. Ces « individus » seraient déjà, au premier rang (bien entendu) de certains comités de campagne. Ne fermons pas les yeux sur ces réalités. Les malfaisants ont entassé de l’argent dans leurs maisons et en feront usage pour rester du coté du pouvoir, il nous reste de travailler au rassemblement. Car, s’il y a une solution, c’est de rassembler les démocrates, les patriotes et les républicains. Le bon président pour le Mali sera une femme ou un homme qui saura rassembler les maliens et leurs talents pour le progrès humain, social et économique. C’est la seule et unique manière d’éviter à notre pays une révolution sociale violente. Avons-nous une oreille pour entendre l’alerte qui sonne ? Avons-nous des yeux pour voir le ciel assombri ? Il ne suffit pas d’entendre l’alerte et de voir le ciel se couvrir, il faut se lever et agir. L’Histoire dira ce que nous aurons fait, individuellement et collectivement, lorsque le peuple de notre pays a eu besoin de nous. Dialla Konaté Blacksburg 21 décembre 2011

Discours Hugo chavez à l'assemblée générale de l'ONU

Je m’adresse à l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies, à cette grande tribune où sont représentés tous les peuples de la Terre, pour réaffirmer aujourd’hui et en ce lieu l’appui total du Venezuela à la reconnaissance de l’État de Palestine, au droit de la Palestine de se convertir en un État libre, souverain et indépendant. Il s’agit là d’un acte de justice historique envers un peuple qui porte en soi depuis toujours toute la douleur et toute la souffrance du monde. Miraflores, le 17 septembre 2011 Le grand philosophe français Gilles Deleuze a dit, empruntant l’accent de la vérité, dans son ouvrage mémorable La grandeur de Yasser Arafat : La cause palestinienne est avant tout l’ensemble des injustices que ce peuple a subies et continue de subir. Elle est aussi – oserai-je ajouter – une volonté de résistance permanente et irréductible qui est d’ores et déjà inscrite dans la mémoire héroïque de la condition humaine. Une volonté de résistance qui sourd de l’amour pour la terre. Mahmoud Darwish, cette voix infinie de la Palestine possible, nous parle depuis le sentiment et la conscience de cet amour : Qu’avons-nous besoin du souvenir Le Carmel est en nous Et sur nos paupières pousse l’herbe de Galilée Ne dis pas : Que ne courrions-nous pas comme un fleuve pour le rejoindre Nous sommes dans la chair de notre pays Il est en nous. Contre ceux qui soutiennent à tort que ce que le peuple palestinien a souffert n’est pas un génocide, Deleuze soutient avec une lucidité implacable : « D’un bout à l’autre, il s’agira de faire comme si le peuple palestinien, non seulement ne devait plus être, mais n’avait jamais été. C’est là – comment dire ? – le degré zéro du génocide : décréter qu’un peuple n’existe pas ; lui nier le droit à l’existence. » À ce sujet, saluons la raison le grand écrivain espagnol Juan Goytisolo lorsqu’il affirme catégoriquement : « La promesse biblique de la terre de Judée et de Samarie aux tribus d’Israël n’est pas un contrat de propriété entériné par-devant notaire qui autorise à expulser de leur terre ceux qui y sont nés et qui y vivent. Aussi la solution du conflit du Moyen-Orient passe-t-elle forcément par la justice à rendre au peuple palestinien : telle est la seule voie si l’on veut conquérir la paix. » Nous souffrons et nous indignons en constatant que ceux qui ont subi l’un des pires génocides de l'Histoire se sont convertis en bourreaux du peuple palestinien ; nous souffrons et nous indignons en constatant que le legs de l’Holocauste est la Nakba. Il est simplement indignant de constater que le sionisme continue de recourir au chantage de l’antisémitisme contre ceux qui s’opposent à ses sévices et à ses crimes. Israël a instrumentalisé et instrumentalise d’une façon éhontée et vile la mémoire des victimes. Et il le fait pour pouvoir agir en toute impunité contre la Palestine. Il va sans dire, au passage, que l’antisémitisme est une plaie occidentale, européenne, dont les Arabes ne sont pas partie prenante. De plus, n’oublions pas que c’est le peuple sémite palestinien qui souffre de l’épuration ethnique pratiquée par l’État colonialiste israélien. Qu’on me comprenne bien : une chose est de refuser l’antisémitisme, autre chose, et une autre, très différente, est d’accepter passivement que la barbarie sioniste impose au peuple palestinien un régime d’apartheid. D’un point de vue éthique, quiconque refuse la première doit condamner la seconde. Qu’ils me soit permis une digression nécessaire : il est franchement abusif de confondre sionisme et judaïsme ; nombre d’intellectuels juifs, tels Albert Einstein et Erich Fromm, se sont chargés de nous le rappeler au fil du temps. Et, aujourd’hui, de plus en plus de citoyens conscients au sein même d’Israël, s’opposent ouvertement au sionisme et à ses pratiques terroristes et criminelles. Il faut le dire clairement : le sionisme, comme vision du monde, est foncièrement raciste. Ces affirmations de Golda Meir, d’un cynisme atterrant, en sont une preuve criante : « Comment pourrions-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre ! Ce qu’on l’on appelle les Palestiniens n’existe pas. Ce n’était pas comme s’il y avait eu un peuple en Palestine, qui se considérait comme le peuple palestinien, et que nous étions venus, les avions jetés dehors et leur avions enlevé leur pays. Ils n’existaient pas. » Rappelons-nous : c’est dès la fin du XIXe siècle que le sionisme a parlé du retour du peuple juif en Palestine et de la création d’un État national qui lui soit propre. Cette prise de position s’imbriquait parfaitement dans le colonialisme français et britannique, comme il ferait ensuite dans l’impérialisme yankee. L’Occident a, depuis toujours, appuyé et encouragé l’occupation sioniste de la Palestine par la voie militaire. Lisez et relisez donc ce document qui est connu historiquement comme la Déclaration de Balfour de 1917 : le gouvernement britannique s’arrogeait la faculté de promettre aux juifs un foyer national en Palestine, en dénigrant délibérément la présence et la volonté de de ses habitants. Et rappelons que chrétiens et musulmans ont vécu en paix, des siècles durant, en Terre sainte jusqu’à ce que le sionisme ait entrepris de la revendiquer comme sa propriété entière et exclusive. Rappelons encore que, dès la deuxième décennie du XXe siècle, le sionisme, profitant de l’occupation coloniale de la Palestine par la Grande-Bretagne, a commencé à développer son projet expansionniste. Et qu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le peuple palestinien verrait sa tragédie empirer par son expulsion à la fois de son territoire et de l’Histoire. La résolution 181 des Nations Unies – ignominieuse et illégale – recommanda en 1947 la partition de la Palestine en un État juif, en un État arabe et en une zone sous contrôle international (Jérusalem et Bethléem), concédant ainsi – quelle honte ! – 56% du territoire au sionisme pour qu’il y constitue son État. Cette Résolution violait de fait le droit international et bafouait d’une manière flagrante la volonté des grandes majorités arabes : le droit des peuples à l’autodétermination devenait lettre morte. De 1948 à nos jours, l’État sioniste a poursuivi sa stratégie criminelle contre le peuple palestinien. Pour ce faire, il a toujours pu compter sur un allié inconditionnel : les États-Unis d’Amérique. Et cette inconditionnalité se traduit par un fait bien concret : c’est Israël qui oriente et fixe la politique internationale étasunienne au Moyen-Orient. Edward Saïd, cette grande conscience palestinienne et universelle, soutenait avec force raison que tout accord de paix qui se construirait sur l’alliance avec les USA, loin d’amenuiser le pouvoir du sionisme, le confortera. Toutefois, contrairement à ce qu’Israël et les États-Unis prétendent faire croire au monde à travers les multinationales de la communication et de l’information, ce qui est arrivé et ce qu’il continue d’arriver en Palestine n’est pas – disons-le avec Saïd – un conflit religieux : c’est un conflit politique marqué du sceau du colonialisme et de l’impérialisme ; ce n’est pas un conflit millénaire : c’est un conflit contemporain ; ce n’est pas un conflit qui est né au Moyen-Orient : c’est un conflit qui est né en Europe. Quel était et quel est encore le nœud du conflit ? Le fait qu’on privilégie dans les discussions et les analyses la sécurité d’Israël, jamais celle de la Palestine. L’histoire récente le corrobore : il suffit de rappeler la nouvelle équipée génocidaire déclenchée à Gaza par Israël à travers l’opération Plomb durci. La sécurité de la Palestine ne peut se réduire à la simple reconnaissance d’un auto-gouvernement et d’un auto-contrôle policier limités dans ses « enclaves » de la Rive Ouest du Jourdain et de la bande de Gaza, tout en ignorant non seulement la création de l’État palestinien dans les frontières antérieures à 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, les droits de ses nationaux et le droit de son peuple à l’autodétermination, mais encore le droit à la compensation et le droit au retour de la moitié de la population palestinienne dispersée dans le monde entier, aux termes de la Résolution 194. Il n’est pas croyable qu’un pays, Israël, qui doit son existence à une résolution de l’Assemblée générale puisse mépriser à ce point les résolutions émanant des Nations Unies ! Voilà ce que dénonçait le père Miguel D’Escoto quand il réclamait la fin du massacre de la population de Gaza fin 2008 et début 2009. Monsieur le Secrétaire général ; Honorables représentants des peuples du monde, On ne saurait ignorer la crise des Nations Unies. Nous avons soutenu en 2005, devant cette même Assemblée générale, que le modèle des Nations Unies était épuisé. Le fait que le débat sur la question de la Palestine ait été ajourné et qu’on soit en train de le saboter ouvertement en est une nouvelle confirmation. Washington ne cesse de répéter depuis plusieurs jours qu’il opposera son veto, au Conseil de sécurité, à ce qui sera une résolution majoritaire de l’Assemblée générale : à la reconnaissance de la Palestine comme membre de plein droit de l’ONU. Nous avons d’ores et déjà déploré, aux côtés des nations sœurs qui constituent l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique (ALBA), dans la Déclaration de reconnaissance de l’État de Palestine, qu’une aspiration si juste soit bloquée par ce biais. L’Empire, nous le savons tous, prétend dans ce cas comme dans d’autres imposer un deux-poids-deux-mesures dans l’arène internationale : c’est là la double morale yankee qui, tout en violant le droit international en Libye, permet à Israël de faire ce qui lui chante, devenant ainsi le principal complice du génocide que la barbarie sioniste commet contre les Palestiniens. Je rappelle une phrase de Saïd qui met bien le doigt sur la plaie : « compte tenu des intérêts d’Israël aux États-Unis, la politique de ce pays au Moyen-Orient est donc israélocentriste. » Je voudrais conclure en faisant entendre la voix de Mahmoud Darwish dans son mémorable poème « Sur cette terre » : Il y a sur cette terre ce qui mérite de vivre Il y a sur cette terre, Le commencement des commencements, La fin des fins. On l’appelait Palestine et on l’appelle désormais Palestine. Madame, je mérite, parce que vous êtes ma dame, Je mérite de vivre.

Génocide arménien : la grande hypocrisie et les mensonges français

Lois mémorielles : capharnaüm politique et négation de la liberté de penser. Publié le 22 décembre 2011 par Parallax Juifs, Arméniens, Algériens, Rwandais, Camerounais et hop, une loi mémorielle ? La liberté de conscience et le droit de penser librement est inaliénable. Marre de la police de la pensée. Il n’appartient pas aux politiques de dire la vérité historique. Les députés français ont donc adopté, jeudi, la proposition de loi sur la négation des génocides, dont celui des Arméniens en 1915, malgré les menaces et l’indignation de la Turquie. Mais, il faut reconnaître que ce génocide existe. En revanche, ce n’est pas à la France d’en juger la portée ou de légiférer. Nicolas Sarkozy, du haut de ses talonnettes, parle de la repentance que la France ne fera jamais en faveur des Algériens mais l’exige de la part des Turques sur le sort Quand les politiques veulent faire de l’histoire, il y a toujours des dérives à but électoraliste. Il faut maintenant que les autres Gouvernements se penchent eux aussi sur les génocides perpétrés par la France, d’Afrique en Asie. Ce serait logique. Mais, comme je l’ai toujours dit, les lois mémorielles (loi Gayssot, loi Taubira) doivent être supprimé. Toutes les lois “mémorielles” représentent les sentiments d’un moment, à vocation idéologique ou purement opportuniste, sans aucun objet ni objectif historique quoi qu’en disent les politiques. Ce sont des atteintes à l’histoire comme les rêvent les dictatures les plus absolues, et effectivement la concrétisation d’une police de la pensée. C’est la porte ouverte à toutes les dérives imaginables, voire pire encore inimaginables devant la profonde bêtise humaine. C’est une folie absurde, criminelle, abjecte, injustifiable, liberticide. Il n’y a pas de mot assez fort pour qualifier la pénalisation d’une opinion ou d’une idée. Mais, ce qui est amusant, ce sont les réactions hypocrites de certains. Il ne peut n’y avoir de lois à géométrie variable. Les Arméniens doivent avoir leur loi mais, tous les autres aussi sinon, effectivement, c’est calculé, électoraliste. Mais, pas seulement. Les députés de gauche ont aussi voté. In fine, Sarkozy n’a pas de leçons à donner à la Turquie !

ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE THOMAS SANKARA

Ceci est une déclaration de l’Union pour la renaissance / Parti sankariste (UNIR/PS) à l’occasion du 62e anniversaire de la naissance du président Thomas Sankara. Le parti saisit l’occasion pour rappeler sa ligne idéologique et politique. Né le 21 Décembre 1949, le président Thomas Isidore Noël Sankara aurait pu fêter ses 62 ans ce jour 21 décembre 2011. Il avait seulement 38 ans quand il a été assassiné. L’UNIR/PS, continuateur de l’œuvre du camarade président, voudrait, à cette occasion de la date anniversaire de la naissance du père de la révolution, rappeler l’exemplarité de la vie de l’homme d’Etat dont l’action politique restera pour toute l’Afrique un modèle et un chemin à suivre pour le progrès et l’épanouissement des peuples opprimés. En effet, la pensée de Thomas Sankara et son parcours politique revisités en 2007 par les sankaristes du monde entier à l’occasion du symposium international tenu à Ouagadougou ont donné lieu à la naissance de l’UNIR/PS en tant que fusion des principales forces politiques sankaristes. Conscient que sa chute est inévitable avec l’unité des sankaristes, le pouvoir de Monsieur Blaise Compaoré qui, déjà en 2007, a tenté vainement de faire obstacle à la tenue du symposium international Thomas Sankara, a dû multiplier les intrigues, les tentatives de falsifications de l’histoire politique de notre pays, les dénigrements et les attaques directs et personnellement dirigés contre le président du parti. Ayant également lamentablement échoué sur ce terrain, il essaie une infiltration d’éléments pseudo-sankaristes dans les rangs de l’UNIR/PS. Démasqués et mis à l’écart aujourd’hui, l’UNIR/PS s’est renforcée dans sa cohésion et dans sa ligne politique dans le contexte d’une société en déconfiture sans moral et où les valeurs d’éthique et d’intégrité sont littéralement hypothéquées par des hommes politiques sans foi ni loi et où au plan international, la barbarie des puissances impérialistes est le reflet de la grave crise financière qui montre les limites du capitalisme sauvage. Cette situation, preuve d’un désarroi collectif, a fait naître légitimement dans la conscience de notre vaillant peuple l’idée selon laquelle un homme politique est a priori un vulgaire imposteur. Seul Thomas Sankara est cité comme l’unique cas d’exception dont l’intégrité, la probité, le courage, la charité et le don de soi ont fait que la postérité qui a inscrit son nom dans l’histoire retient de lui, comme ayant été le président des pauvres pour qui il a donné sa vie. C’est donc ce défi de perpétuer l’exemple atypique de l’action politique de l’homme que l’UNIR/PS a vu le jour avec la ferme conviction et la foi inébranlable que démocratiquement, le peuple burkinabè qui reste attaché aux idéaux de Thomas Sankara imprimera sa marche irréversible sur le rythme de son histoire qui est confisquée depuis bientôt un quart de siècle par des hommes qui font que la politique est devenue l’art du mensonge, de la tricherie, du marchandage, du clientélisme et au pire des cas, de l’arbitraire, de la répression et de l’injustice inhérente à toute dictature, faisant ainsi que la politique est une chose où peu de gens honnêtes osent encore s’y engager. Nombreux sont ceux qui préfèrent la fuir comme la peste. Tel est malheureusement le visage de la démocratie dans le pays dit émergent de Monsieur Blaise Compaoré avec les passe-droits, les marchés publics octroyés à la belle-famille et aux amis. L’insécurité sur tous les plans, le chômage, les injustices sociales, la gabégie, les marginalisations de toutes sortes, etc. avec pour conséquence, les crises à répétition obligeant nos braves populations désabusées à crier chaque jour leur ras-le-bol partout dans les secteurs et villages de tout le Burkina. De plus en plus, les citoyens veulent se faire justice et cela se constate dans tous les maillons de notre société, y compris le domaine du sport avec aussi des crises sans fair-play. Cette situation objectivement insurrectionnelle a mis en émoi tout un système qui ne lésinera pas sur les moyens même les plus cyniques et sauvages pour résister à l’aspiration d’un changement fondamental exigé par notre peuple. La preuve par exemple est donnée par les réformes politiques et institutionnelles annoncées à travers le Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP) dont l’échec cuisant a été en réalité le fait de la contre- offensive active des vrais démocrates et patriotes qui, à l’unisson ont dit non à la révision de l’article 37 de la Constitution. L’UNIR/PS voudrait ici féliciter et encourager cette société civile et cette opposition qui, avec lucidité, refusent courageusement de compromettre la démocratie au Burkina Faso. Notre parti les exhorte à converger leurs pertinentes positions en vue du renforcement des acquis de notre peuple. Que nous soyons alors taxés pour cela de parti radical, nous en assumerons la pleine et entière responsabilité devant notre peuple, mais plus que jamais, nous sommes déterminés à avancer avec ce peuple dans sa quête d’un bonheur pour tous. Voilà pourquoi l’UNIR/PS minimise les obstacles divers qui se dressent devant lui, pétri et nourri par la pensée de Thomas Sankara qui disait ceci devant ses bourreaux : « Tuez Sankara, des millions de Sankara naîtront ». En revanche, à l’UNIR/PS, notre credo est fondamentalement d’élever le niveau de conscience politique et idéologique de nos militants à travers les structures du parti. D’ores et déjà, le Secrétariat exécutif national a instruit tous les coordonnateurs régionaux d’organiser des assemblées générales dans les 45 provinces afin d’évaluer la fonctionnalité des structures de base. Ensuite, il est conçu un programme de formation des militants avec une équipe de cadres formateurs du parti et cela, en marge des rencontres d’échanges que le président du parti aura notamment avec les femmes, les jeunes et les coordinations régionales. Cette dynamique qui intervient après la totale restructuration du parti depuis son premier congrès constitutif de mars 2009 est une indication de la nature réelle de l’UNIR/PS qui est un parti, faut-il le rappeler, révolutionnaire de lutte de classes d’obédience sankariste dont les principes organisationnels excluent la trahison et l’indiscipline qui sont aux antipodes des valeurs de tolérance, de liberté et de démocratie. Forts des leçons que nous tirons de la traîtrise du 15 octobre 1987 et fortifiés par l’histoire de notre peuple, nous nous sommes aguerris également des luttes multiformes qui nous ont souvent révélé la face hideuse cachée de certains hommes. C’est pourquoi, la vie et l’œuvre du président Thomas Sankara sont notre bréviaire de tous les jours qui nous inspire et éclaire notre action politique au quotidien. En choisissant un 21 décembre pour fonder l’UNIR/PS, il est clair qu’au-delà du symbolisme, des sankaristes se sont engagés à faire du parti de l’œuf, le creuset de la convergence de toutes les luttes menées pour un Burkina Faso où le progrès n’est pas dans ces concepts creux et théoriques mais réside dans l’action concrète appuyée d’une volonté politique réelle qui ouvre au peuple une voie d’épanouissement, de liberté, de justice et de développement à travers une gouvernance qui avait fait de la chose publique la chose la mieux respectée sous la présidence du Camarade Thomas Sankara. Comme on ne peut pas tuer les idées, l’UNIR/PS, en perpétuant la mémoire de Thomas Sankara, se positionne aussi comme une force alternative avec un projet de société adapté aux mutations et aux exigences du moment qui sont désormais la lutte de notre peuple pour le changement et pour une démocratie réelle et effective qui passe par le démantèlement du régime de Blaise Compaoré. Fait à Ouagadougou, le 21 décembre 2011 Le Président Maître Bénéwendé S. SANKARA