mercredi 12 avril 2017

PETIT RAPPEL DE L'HISTOIRE DOULOUREUSE DU MALI


12 AVRIL 1591- 12 AVRIL 2016 : Il y a exactement 425 ans, commença le drame de la terre africaine du Mali avec les envahisseurs Arabo-musulmans. Ce texte raconte comment le souverain marocain Maulay Ahmed extorqua, sans vergogne, 100 000 pièces d’or et 1000 esclaves au Mali.
Le 12 avril 1591, une grande bataille a lieu sur les bords du fleuve Niger au Mali, précisément au village de Tondibi. Elle met aux prises une troupe d’envahisseurs marocains commandée par un eunuque aux yeux bleus originaire de Grenade. La troupe est composée essentiellement de mercenaires espagnols, "d'Andalous (musulmans réfugiés d'Espagne)" et des "Renégats (prisonniers chrétiens devenus musulmans)". La troupe est dirigée par le Pasha Jawdar/ Djouder. En face d’eux des dizaines de milliers de soldats songhaïs (Maliens). La défaite de ces derniers, face à des agresseurs dotés d'un armement à feu ravageur, signe la fin de l'Empire Songhaï.
Le village de Tondibi existe toujours au Mali. Les Maliens sont vraiment un peuple très ouvert, tolérant, vivant en harmonie avec tous habitants de leur territoire même après cette invasion arabo-musulmane. Car figurez-vous, à côté de Tondibi existe un village important appelé HA qui est en majorité peuplé par des descendants des conquérants venus du Maroc, mais aussi de l'Espagne et de la Grenade. Mais au Mali (pays par excellence de l’harmonie entre les humains) personne n’en fait un problème.
---------------------------- DÉTAILS DES FAITS --------------
" Les troupes marocaines atteignirent le Niger dans le voisinage du bourg de Karabara. Elles s’arrêtèrent en cet endroit où Djouder donna un grand repas pour célébrer leur heureuse arrivée au bord du Fleuve. Le fait que ces hommes étaient arrivés là sains et saufs faisait présager que l’entreprise réussirait et que le succès couronnerait les efforts de leur chef. Cet événement eut lieu le mercredi, 4 du mois de djomada II de l’année 999 de l’hégire (30 mars 1591) ainsi qu’il a été dit précédemment.
L’armée ne passa pas par la ville de Araouân, mais elle passa à l’est de cette localité. Sur sa route elle rencontra les chameaux de Abdallah-ben-Chaïn-El-Mahmoudi; Djouder prit de ces chameaux la quantité qui lui était nécessaire, puis Abdallah partit aussitôt pour le Maroc et se rendit à Merrakech auprès de Maulay Ahmed à qui il se plaignit de l’iniquité dont il avait été ainsi la victime. Ce fut lui qui annonça le premier l’arrivée de l’armée marocaine au bord du Niger. La première personne dont le prince lui demanda des nouvelles fut Ba-Hasen. «Ba-Hasen, répondit-il, est peut-être bien portant. » Ensuite le prince s’informa du caïd Ahmed-ben-El-Haddâd et du pacha Djouder. Puis il écrivit à ce dernier de payer la valeur des chameaux qu’il avait pris.
Les Marocains reprirent ensuite leur marche; ils se dirigèrent (m») vers la ville de Kâgho et rencontrèrent sur leur route le prince Askia-Ishâqà un endroit appelé fenkon dibo’o, près de Tonbodi. Le prince songhaï était à la tête de 12.500 cavaliers et 30.000 fantassins. La réunion de ces troupes ne s’était pas faite plus tôt parce que les gens du Songhaï ne pouvait croire à la nouvelle de l’expédition et qu’ils avaient attendu son arrivée sur les bords du Fleuve.
La bataille s’engagea le mardi, 17 du mois indiqué précédemment (12 avril). En un clin d’œil les troupes de l’Askia furent mises en déroute. Parmi les personnes notables qui périrent dans cette bataille, on cite parmi les cavaliers : le Fondoko Boubo-Meryama, l’ancien chef du Màsina révoqué; le Cha’-Farma Ali-Djâouenda ; le Binka-Farma ‘Otsmân-Dorfan-ben-Bokar-Kirin-Kirin, le fils du prince Askia-El-Hâdj-Mohamraed ; il était alors très âgé et Askia-lshâq l’avait nommé Binka-Farma lorsque le Binka-Farma Mohammed-Heika était mort, ainsi que nous l’avons dit, dans l’expédition de Nemnatako.
Il périt également ce jour-là un grand nombre de personnages parmi les fantassins. Quand l’armée fut défaite ils jetèrent leurs boucliers sur le sol et s’accroupirent sur ces sortes de sièges, attendant l’arrivée des troupes de Djouber qui les massacrèrent dans cette attitude sans qu’ils fissent résistance et cela parce qu’ils ne devaient point fuir en cas de déroute (Quelle dignité !). Les soldats marocains leur enlevèrent les bracelets d’or qu’ils avaient au bras.
Askia-Ishâq tourna bride et s’enfuit avec le reste de ses troupes; puis il manda aux gens de Kâgho de quitter la ville et de fuir de l’autre côté du Niger dans la direction du Gourma; il envoya également la même recommandation aux habitants de Tombouctou et, poursuivant sa route sans passer par Kâgho, il arriva en cet équipage à Koraï-Gourma.
Arrivé là, il y campa avec le reste de ses troupes, au milieu des pleurs et des lamentations. Ce fut au milieu de cris et de vociférations que l’on commença à grand’peine à traverser le Fleuve dans des barques. Dans la bousculade qui se produisit beaucoup de gens tombèrent dans le Fleuve et y périren; on perdit en outre une quantité de richesses telle que Dieu seul en connaît la valeur.
Quant aux gens de Tombouctou, il leur fut impossible de quitter la ville et de traverser le Niger à cause des obstacles qu’ils rencontrèrent et des difficultés de la situation. Seuls, le Tombouctou-Mondzo Yahya-ould-Bordam et les serviteurs de l’Askia qui se trouvaient là quittèrent la ville et allèrent camper à Elkif-Kindi, localité voisine de Ïouya.
Le pacha Djouder poursuivit sa route avec son armée jusqu’à Kâgho. Il ne restait plus personne dans cette ville sinon le khatib Mahmoud-Darâmi, vieillard âgé à cette époque, et les étudiants et négociants qui n’avaient pu sortir et prendre la fuite. Le khatib Mahmoud vint au-devant des Marocains; il leur souhaita la bienvenue, leur témoigna de la déférence et leur offrit une magnifique et large hospitalité. Il eut avec le pacha Djouder des conférences et de longs entretiens au cours desquels on lui témoigna les plus grands égards et la plus haute considération.
Djouder manifesta le désir de pénétrer dans le palais du prince Askia-Ishâq; il fit en conséquence venir des témoins et, quand ils furent là, il entra avec eux dans le palais; mais, après avoir tout visité et examiné de façon à s’en bien rendre compte, il lui parut que tout cela était bien misérable.
Le prince Askia-Ishâq envoya demander au pacha de traiter avec lui. Il s’engageait à faire remettre par Djouder au souverain marocain Maulay Ahmed 100.000 pièces d’or et 1.000 esclaves. En retour le pacha devait lui abandonner le pays et ramener son armée à Merrâkech. Djouder fit répondre qu’il n’était qu’un esclave docile et qu’il ne pouvait agir que sur l’ordre du souverain, son maître. Puis, d’accord avec les négociants de son pays, il écrivit en son nom et en celui du caïd Ahmed-ben-El-Haddâd pour transmettre ces propositions, après avoir eu soin de dire que la maison du chef des âniers au Maroc valait mieux que le palais de l’Askia qu’il avait visité. Cette lettre fut portée à destination par Ali-El-’Adjemi qui était bachoud à cette époque."
CONCLUSION :
La pratique africaine de la spiritualité est la liberté totale accordée à l’être humain de vivre sans guerre. Pas de dogmes, pas de prophète, pas d’invasion des autres. Tu ne peux pas imposer ta pratique religieuse à quelqu’un d’autre. D’ailleurs, dans l’histoire, aucun Chef religieux africain n’a imposé sa foi par la force ou par la ruse à un autre peuple. Voilà en quoi nous sommes les plus sages de la planète !