mardi 3 avril 2012
Mali: la France encourage ses ressortissants à quitter le pays après la chute de Tombouctou.
La France a mis en garde ses ressortissants au Mali ce lundi alors que les rebelles touaregs et des groupes armés islamistes progressent vers le sud du pays après avoir pris le contrôle de sa partie nord.
AFP.com/Issouf Sanogo
Les rebelles touaregs maliens ont pris dimanche le contrôle de Tombouctou dont la chute consacre leur mainmise sur la quasi-totalité du nord du Mali. Paris recommande aux quelque 5000 Français du Mali de quitter le pays.
La France conseille à ses ressortissants "dont la présence n'est pas indispensable de quitter provisoirement" le Mali, indique le ministère des Affaires étrangères sur son site internet "Conseils aux voyageurs".
"Compte tenu de l'instabilité de la situation sécuritaire qui prévaut actuellement dans le pays et notamment à Bamako, il est conseillé à nos compatriotes dont la présence n'est pas indispensable de quitter provisoirement le pays", précise une nouvelle recommandation à l'intention des quelque 5 000 Français se trouvant au Mali.
Cette mise en garde intervient alors que les rebelles touareg et des groupes armés islamistes progressent vers le sud du pays après avoir pris le contrôle de sa partie nord.
Sommet de la Cédéao
Ex-puissance coloniale, la France s'en remet jusqu'à présent dans la crise malienne à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) pour rétablir l'ordre constitutionnel et garantir l'intégrité du pays. Un sommet de la Cédéao, associant des représentants de la communauté internationale, est prévu ce lundi à Dakar en marge de l'investiture du nouveau président Macky Sall, à laquelle doit assister le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé.
La chute de Tombouctou
Les rebelles touareg maliens ont en effet pris dimanche le contrôle de Tombouctou dont la chute consacre leur mainmise sur la quasi-totalité du nord du Mali, suscitant une inquiétude croissante dans la région.
Impuissante à endiguer cette progression fulgurante, et sous pression des pays voisins, la junte militaire en place depuis moins de deux semaines à Bamako a promis le retour au pouvoir civil et un gouvernement de transition, sans pour autant fixer de calendrier. Confronté au double "défi malien" d'un putsch militaire et d'une insurrection touareg au nord du Mali, un pays membre de la Cédéao (Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest), le président en exercice de l'organisation, l'ivoirien Alassane Ouattara, a annoncé dimanche soir un nouveau sommet régional ce lundi à Dakar.
La junte a dépêché au moins un émissaire à Tombouctou pour négocier un cessez-le-feu avec les rebelles, a annoncé dimanche àson chef, le capitaine Amadou Haya Sanogo. Mohamed Ag Erlaf, un ancien ministre, a rencontré Mohamed Najim, l'un des responsables militaires du MNLA qui, selon lui, "a promis d'assurer la sécurité des populations". Avec Tombouctou, Kidal et Gao, les trois capitales administratives du Nord du pays, les rebelles contrôlent environ la moitié du territoire au terme d'une avancée foudroyante de trois jours.
C'est justement pour éviter ce scénario que la junte avait renversé le 22 mars le président Amadou Toumani Touré, l'accusant d'avoir été incapable d'endiguer l'offensive touareg depuis janvier. Malgré le putsch, l'avancée des Touareg, dont beaucoup sont rentrés lourdement armés de Libye où ils avaient soutenu le régime Kadhafi, s'est amplifiée sans rencontrer de vraie résistance ces derniers jours, bénéficiant même des défections, comme celle du colonel Elhadj Ag Gamou, le chef de la garnison de Kidal, lui-même Touareg. Les rebelles s'étaient emparés dans la nuit de dimanche à lundi de Gao, ville de 90 000 habitants abritant l'état-major militaire pour toute la région Nord.
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