jeudi 6 août 2015

l'Etat Malien: les paradoxes d'un éffondrement

Comment l’Etat malien, souvent présenté comme un modèle de démocratie en Afrique, s’est-il si facilement, si brutalement effondré en 2012 et 2013, au point de devoir faire appel à l’armée de l’ancienne puissance coloniale pour éviter l’occupation du pays par les djihadistes ? Sous la succession des événements, quelles fragilités structurelles, quels enjeux institutionnels et sociétaux ? Et quelles leçons en tirer pour aller de l’avant ? Etat malien : les paradoxes d’un effondrement Bamako, 21 mars 2012. Un groupe de soldats excédés par la gabegie qui désorganise l’armée décide de marcher sur le palais de Koulouba, siège de présidence de la République. Ils ne veulent pas être la chair à canon d’une guerre où près d’une centaine de militaires sans munitions viennent d’être égorgés par l’alliance éphémère d’irrédentistes touareg et de desperados salafistes. La jacquerie, rejointe par quelques officiers subalternes, n’a qu’une vague idée de ses objectifs. Celui dont elle a fait son chef, le capitaine Amadou Aya Sanogo, reconnait peu après le coup que les mutins ont décidé en cours de route d’en « profiter » pour prendre le pouvoir. Quelques semaine avant des élections où il ne se présentait pas, le président Amadou Toumani Touré est renversé. L’armée, désorganisée, cède devant les narco-djihadistes qui s’installent dans les grandes villes du Nord. En dépit de ses conséquences immédiates catastrophiques et des condamnations internationales qui pleuvent, l’équipée suscite une approbation populaire inquiète et mesurée, mais réelle. On déplore les pillages dont les putschistes se rendent coupables, mais on comprend les pillards, on les envie parfois. L’armée en fuite ? C’est un crève-cœur, mais pourquoi risquer sa peau quand l’absence de confiance dans l’institution donne à croire que le sacrifice est désespéré ? Depuis l’indépendance, les trois régions septentrionales du Mali, dont le territoire est très majoritairement désertique, connaissent des soubresauts. Beaucoup de Touaregs reprochent à l’Etat de délaisser le développement d’un territoire partagé avec des Sonraïs, des Peuls, des Arabes, des Bamanans. Plus que de discrimination ethnique, il s’agit d’un effet de l’éloignement conjugué à la corruption : plus le bénéficiaire officiel d’une « aide » est éloigné de sa source, moins les voraces postés sur la route en laissent à disposition. A cela s’ajoutent des considérations raciales. Longtemps, les Touaregs ont pratiqué la razzia, enlevant des habitants sédentaires du Sud pour en faire leurs esclaves. Jusqu’à présent, ce sont généralement les Bellah, descendants des captifs, qui assurent dans des conditions moralement et physiquement dégradantes les tâches subalternes. Les Bellahs ont la peau noire, celle de leurs maîtres est plus claire. Des préjugés vivaces entretiennent le mépris, le ressentiment, la méfiance. Durant les neuf premières années de la présidence d’Amadou Toumani Touré, les révoltes marquent le pas. C’est dû à une politique opiniâtre d’arrangements au coup par coup, de négociations au jour le jour, de complicités improbables qui, au Nord comme au Sud, sont la marque de fabrique d’un président expert en consensus. La zone devient un théâtre d’ombres où se mêlent trafic d’armes et de drogue, concentrations de narco-djihadistes, enlèvements d’otages, aide internationale, corruption, opérations de développement… Un équilibre s’établit, où chacun semble trouver son compte. Beaucoup d’argent circule, créant des cercles d’intérêt commun qui réunissent sans préjugés encombrants salafistes algériens, généraux de l’armée malienne, anciens rebelles touaregs, administrateurs corrompus, bandits de grands chemins… Ce que la répression d’Etat ou le culte de l’unité nationale étaient impuissants à réaliser, les arrangements l’ont fait. Jamais la zone n’a été aussi calme. Cette bonace est bouleversée par des événements en partie aléatoires. La chute du régime lybien de Mouamar Khadafi contraint ses mercenaires touaregs à rentrer au pays. A la faveur des troubles, ils se sont lourdement armés. Le rapport de force militaire en est ébranlé. Fidèle à lui-même, le président Amadou Toumani Touré tente bien de se concilier les nouveaux arrivants, qui reçoivent des subsides substantiels, sans même être désarmés. Cependant, la tentation de rebattre les cartes est trop forte. En janvier 2012, les petites localités sahariennes de Tessalit et Aguelhoc tombent aux mains des « Lybiens » du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA). A Bamako, l’improbable coup d’Etat d’un groupe de soldats en colère achève de désorganiser le montage arrangé au cours des ans. Yuruguyurugu : ce que le mot « corruption » ne dit pas Dans la langue bamanan (bambara), la plus parlée du Mali, les faits de corruption sont désignés par le vocable expressif de yuruguyurugu. Le mot français corruption évoque le pourrissement, ce qui suppose l’antériorité d’un corps sain. Yuruguyurugu signifie magouille, trafic, arrangement douteux. La différence des approches n’est pas fortuite. L’Etat administré et ce qui est présenté comme son aboutissement, l’Etat démocratique représentatif, sont enfants de l’histoire politique de l’Occident. Son Etat, tout naturellement, l’Occident y croit, souvent même le fétichise. Pas l’Afrique. Elle a des raisons pour cela. La première école ouverte par l’occupant français sur le territoire de l’actuel Mali est officiellement baptisée « école des otages ». On y scolarise de force les fils de chefs retenus en otages et que l’on compte substituer à leurs pères incommodes après quelques années de lavage de cerveau. A l’indépendance, le Mali ne compte qu’un seul lycée public d’enseignement général et quatre cents kilomètres de routes goudronnées. Les romans et les mémoires d’Amadou Hampaté Bah fourmillent d’anecdotes où l’on voit les sujets coloniaux ruser et tromper une administration vécue comme un corps étranger et qui ne songe même pas à se hisser, comme en métropole, sur les cothurnes de l’intérêt général. Face au pouvoir de l’occupant, le yuruguyurugu apparaît comme une forme de résistance. Les Maliens sont très attachés à la souveraineté de leur pays. Deux institutions – le drapeau, l’hymne national – sont passionnément honorés, au point qu’ils peuvent constituer le climax de concerts de rap ou de rencontres amicales. « Mali ! Mali ! Mali ! Mali ! » crient les habitants de Tombouctou et de Gao quand leurs villes sont libérées des psychopathes salafistes et des promoteurs de l’Azawad. La nation se constitue, mais l’Etat n’a jamais vraiment pris. Ce corps mort tombé des bivouacs coloniaux est une proie. Sama sogo, la viande de l’éléphant disent les bamanans. Le contraire d’un fétiche. Personne n’y croit, ni le fonctionnaire, ni l’administré. Dans un pays où la faim reste une hantise, d’une personne qui vient d’obtenir un bon poste, on dit qu’elle va pouvoir « bouffer ». Ce qui est surprenant n’est pas qu’un tel Etat se soit si rapidement écroulé, c’est plutôt que la société ait tenu malgré cet Etat. Deux facteurs assurent cette « tenue ». Comme une onde de fond invisible au monde extérieur, mais explicite dans l’entre soi des consciences, un certain nombre d’institutions endogènes vécues comme fiables et bénéfiques maintiennent une cohésion réelle et contrôlent les débordements. Ainsi, la fameuse « solidarité africaine » répond à des règles précises, instituées, intériorisées de vie collective auxquelles il est délicat de se soustraire. Et puis, avec une tonicité remarquable, au défaut d’institutions en charge de l’intérêt général se substitue un système généralisé d’arrangements privés, une négociation permanente et consentie qui établit une certaine stabilité, une certaine efficacité dans l’exercice des grandes fonctions sociales. Le yuruguyurugu est le versant trouble d’un système d’arrangements, qui sait aussi être efficace et de bon aloi. Ce que la corruption met en négociation, c’est la souveraineté de l’Etat. Les prérogatives publiques sont privatisées et mises sur le marché par ceux qui en sont les dépositaires. L’entreprise privée du policier véreux est le carrefour où il rançonne les usagers de la route. L’entreprise privée de la secrétaire administrative indélicate est la porte du directeur, qu’elle n’ouvre pas sans une obole. L’entreprise privée de l’enseignant intéressé est le passage dans la classe supérieure, celle du maire vorace l’attribution des terrains constructibles, celle du ministre cupide la souveraineté du pays sur ses ressources minières… Ce commerce est parasitaire. Il consiste à créer des entraves artificielles et à les lever moyennant finances. Mais il participe au système généralisé des arrangements qui « tient » la société. C’est grâce au yuruguyurugu que le douanier corrompu paye l’ordonnance de son cousin paysan et pallie ainsi l’absence d’assurance maladie. Charia : loi de Dieu, loi des armes ou loi du peuple ? Ce système d’arrangements n’empêche pas et sans doute protège pour une part une croissance soutenue, plutôt supérieure à la moyenne des pays environnants. La ville de Bamako se modernise d’année en année. Mais le yuruguyurugu, omniprésent, est source d’injustices, de blocages, de gâchis tels que la classe politique en est déconsidérée. Quelle issue ? La tentation des armes ? Une bonne dictature militaire ? Il y avait de ça dans la sourde approbation qui avait d’abord entouré l’équipée du capitaine Sanogo. La religion ? Son interventionnisme prend de l’ampleur. Quand les lois humaines se discréditent elles-mêmes, une nation très majoritairement croyante peut souhaiter le recours aux lois divines. L’action victorieusement menée en 2011 par les organisations islamiques contre un code du mariage voté par l’Assemblée nationale et qui consacrait l’égalité des époux avait été un coup de semonce, tout comme l’énorme meeting du 13 août 2012 rassemblé au stade bamakois du 26 mars par le Haut conseil islamique, présidé par un imam wahhabite plutôt compréhensif vis-à-vis des appels à l’instauration de la Charia sur toute l’étendue du pays et soucieux de placer la « transition » sous l’influence des mosquées. Mais la terreur salafiste sur les villes du Nord a mis dans l’embarras jusqu’aux plus ardents. Le sens et l’impact du mot arabe charia, que les bamanans emploient dans tous les usages du mot loi, mais auquel les prêcheurs donnent le sens coranique de préceptes divins en sortent brouillés. Le prêcheur le plus populaire du pays, le chérif Ousmane Madani Haïdara, puise son inspiration religieuse dans la tradition millénaire du soufisme, très ancrée au Mali, et affirme qu’appliquer les préceptes religieux est affaire de foi et non de loi. Ses prédications amorcent une théologie compatible avec la laïcité, dont il est explicitement partisan. Elles lui valent de remplir les stades et d’être menacé de mort par les djihadistes. Sur les réseaux sociaux et même dans les conversations, on voit poindre des opinions de libres penseurs qui hier se seraient autocensurés. Le principe de laïcité de l’Etat connaît un regain de popularité, même quand l’Etat laïc est méprisé. Ambivalence de la crise. Fadenya, badenya : la fraternitude d’Abel et Caïn Les Songhaïs, sédentaires du Nord, se désignent eux-mêmes comme « koyraborey » (gens des cités), une dénomination déformée par les habitants du sud qui les nomment koroboro. Les Touareg et leurs serviteurs bellah sont eux communément nommés dans la même langue gandjiborey (gens de la brousse). Alors que les djihadistes avancent vers le Sud, un jeune ami qui, sans instruction scolaire, a appris le français par raccroc et sur facebook, est pris dans une de ces conversations politiques que la crise a ravivées. Pour désigner les assaillants, il ne dit pas les islamistes, il ne dit pas les Touareg, ni les bandits armés, ni les djihadistes, il dit spontanément « les éleveurs ». Une attaque de l’éleveur Abel contre le cultivateur Caïn, des nomades Hébreux contre le Canaan des sédentaires ? En langue bamanan, deux vocables expriment la fraternité, ou plutôt la fraternitude, le lien concret qui relie des enfants du même sang. Badenya – le fait d’être enfants de la même mère – désigne l’affection fraternelle. Fadenya – le fait d’être enfants du même père – signifie « rivalité » par référence à la concurrence qui oppose souvent les fratries de familles polygames où chaque épouse veille jalousement au destin de sa couvée. La fadenya n’abolit pas le lien fraternel. Elle peut être un facteur de dépassement de soi. Si les frères rivaux sont à armes égales. Mais lorsque l’un d’eux est armé d’un AK 47 et l’autre de ses seuls poings, la peur, la haine, la destruction, la vengeance abolissent le lien du sang. Azawad : une chimère qui bouge à tout vent En octobre 2011, le régime du lybien Khadafi tombe sous les bombes occidentales et la révolte d’une partie du peuple. Le fantasque dictateur s’était entouré de combattants touaregs. Ceux-ci se retrouvent sans emploi, s’emparent des armes qu’ils peuvent dans les entrepôts éventrés, rentrent au pays. Leurs prétentions prennent la forme d’une chimère. Sous le nom d’Azawad, ils revendiquent la sécession, à leur main, des trois régions nord du Mali, où les Touaregs sont pourtant partout minoritaires. Même s’ils évoquent un hypothétique soutien des autres habitants de la zone, qui ne sont pas demandeurs, ils savent que leur Etat ethnique ne survivrait pas à une élection libre. Leurs cousins salafistes d’Ansar Dine ne s’y trompent d’ailleurs pas. Ils appellent de leurs vœux et de leurs armes, sur toute l’étendue du Mali, une tyrannie religieuse où leur interprétation furieuse de l’Islam et la loi des gangs de la drogue s’imposeront à tous. En janvier 2012, les uns et les autres, alors alliés, signent dans le sang l’ouverture des hostilités, égorgeant dans la petite localité saharienne d’Aguelhoc près d’une centaine de soldats maliens désarmés. Lorsqu’il s’empare de Gao, le MNLA y installe l’insécurité – pillage des banques et des administrations, vols, viols, arbitraire généralisé – ce qui, dans un premier temps, assure une certaine popularité aux narco-djihadistes du Mujao, leurs alliés d’hier, qui les en chassent. A chaque déconvenue militaire, à chaque ouverture politique potentielle, le MNLA change, parfois radicalement, d’objectif politique. Tantôt Azawadiens irréductibles, tantôt Maliens de raison. Tantôt alliés d’Ansar dine, groupe armé touareg fraichement converti au salafisme, tantôt supplétifs autoproclamés de l’armée française engagée « contre le terrorisme ». Déclencheur d’une crise qu’il ne maîtrisera jamais, le MNLA donne, à travers ces contorsions, une démonstration caricaturale de la façon dont le système des arrangements réagit aux variations du rapport de force. Cependant, les lance-roquettes lybiens ne règlent pas la question de fond : comment va recommencer à vivre ensemble une société où s’imbriquent des éleveurs nomades dont le savoir faire irremplaçable valorise une des zones les plus arides de la planète et des sédentaires urbains ou ruraux sans lesquels la vie pastorale manquerait de tout ? Concrètement impraticable, sauf à obtenir la soumission durable d’une grande majorité des habitants attachés au Mali, l’Etat ethnique de l’Azawad revendiqué par le MNLA est à l’image des « solutions » institutionnelles adoptées bon gré mal gré par les nations africaines : copier-coller d’un ordre politique – ici l’Etat national – inventé par d’autres dans un cadre historique et social d’une tout autre nature. Les appels à la négociation sont raisonnables. L’établissement de réseaux stables et fraternels sont en effet possibles et souhaitables. Ils impliqueront nécessairement les adversaires d’aujourd’hui. Depuis des siècles, les uns et les autres usent de processus institutionnels endogènes pour se retrouver après l’orage. L’histoire présente montre que ces chemins anciens ne suffisent plus. Ils indiquent cependant une voie plus féconde que le cauchemar d’un Etat par ethnie. Reste à en inventer les formes nouvelles. Nyangoya : l’esprit de défaite Quatre-vingts ans d’occupation coloniale, c’est long. Quatre-vingts ans où les générations fomentent et se transmettent les ruses de vaincus qui permettent de survivre. Quatre-vingts ans où s’intériorise un état de subordination auquel le colonialisme donne une interprétation raciale, naturelle, biologique. La nyangoya est un vice partout présent, partout mis en débat, partout condamné. La langue française n’a pas d’équivalent exact. Egoïsme ? Jalousie ? Bassesse ? Il y a quelques années, l’émission « A nous la citoyenneté » en a donné à la télévision nationale une figure qui en quelques jours s’est invitée dans tous les échanges. Un personnage du nom de Banyango supplie une divinité de le sortir de la misère. Le fétiche accepte, mais à une condition : tout ce qu’il lui accordera, il en donnera le double à son ami. Une villa à Banyengo, deux à son ami ; cent bœufs à Banyango, deux cents à son ami… Banyango réfléchit, réfléchit. Il répond : n’nyé kélén ci ! Crève-moi un œil ! On peut identifier ce réflexe très répandu, très bien identifié, comme un vice de vaincus : convaincu de ne pas être apte à la grandeur, je mets ma virtuosité dans la petitesse ; plutôt que de voir quelqu’un s’élever, même sans me nuire, je préfère provoquer sa chute et la mienne. Quand elle est actionnée avec la puissance que confèrent les prérogatives publiques, la nyangoya se transforme en pesant couvercle. Une situation nouvelle, qui n’est pas morale, ni directement politique, vient néanmoins perturber ces stratégies mortifères et bouillonne sous le couvercle : l’avènement de la cyber-génération. Le téléphone cellulaire relie désormais les campagnes les plus reculées au reste du monde, aux parents partis en émigration notamment, et Orange est le premier contribuable du Mali. Pour trois cents francs CFA (0,45 €), les « cybers » offrent une heure d’accès aux accrocs de Google et de facebook. L’attrait provoqué par ces nouveaux medias et la simplification orthographique qu’ils autorisent partout façonnent une nouvelle koïnè francophone où les jeunes Africains prennent toute leur place. On se demande parfois si le goût de se faire des « amis » sur facebook ne contribue pas davantage à l’apprentissage de la lecture et de l’écriture qu’une école en déshérence où un corps enseignant démoralisé et des organisations d’étudiants aux pratiques mafieuses lancent tour à tour des grèves qui peuvent durer six mois sous l’œil indifférent d’un Etat dont l’inertie garantit la tranquillité. Mali kura : génération décomplexée Ces jeunes dont les parents eux-mêmes n’ont pas connu la colonisation prennent ainsi la parole dans des conditions radicalement nouvelles. La figure d’un monde composé d’un centre et de ses périphéries perd de sa consistance. Dans les nouveaux réseaux, « le centre est partout et la circonférence nulle part ». Les nouvelles pratiques émoussent les réflexes d’attraction/répulsion, la tentation de se placer dans le désir de l’autre qui caractérisent le rapport du dominé au dominant. De plus en plus, on voit s’installer des relations décomplexées, claires, tranquilles, efficaces. La situation nouvelle ainsi créée colore et relativise la francophilie qui accompagne l’intervention armée décidée par François Hollande, intervention vécue comme salvatrice par l’écrasante majorité des Maliens. La reconnaissance vis-à-vis de la France et de son armée est sincère. Elle est vigilante aussi, fragile. Tout retour, même supposé, à l’arrogance impériale enflamme les réseaux, par exemple quand les événements donnent le sentiment que la France voudrait se réserver la gestion de la « question touareg ». La fin de la nyengoya ? En tout cas sa mise en cause et le sentiment que son sort est lié au poids de pratiques anciennes, qui parviennent encore à étouffer l’initiative, mais comme un couvercle à l’assise menacée par la marmite en ébullition. Cent exemples d’un Mali qui travaille et se prend en main, d’un Mali kura (Mali nouveau) entreprenant, talentueux, confiant en lui-même viennent contester, ronger, affaiblir, déconsidérer le système qui a « tenu » le pays durant les vingt dernières années. Kotèba : liberté d’expression à la malienne Les cadres de la première république, celle qui naît de l’indépendance, lisaient beaucoup. Les élites de la troisième regardent « Les feux de l’amour » sur leur écran plat. Il n’y a pas, sur toute l’étendue du Mali, une seule librairie qui tienne la comparaison avec une grosse maison de la presse à la française. Dans les années 1960, le régime socialiste de Modibo Keïta soutient une vie culturelle intense à laquelle il assigne, censure aidant, la mission de forger l’homme nouveau. Les militaires qui prennent le pouvoir le 19 novembre 1968 ne sont pas des intellectuels. Ils laissent s’épuiser d’elles-mêmes les formules mises en place par l’ancien régime sans trop s’en préoccuper. Le taux de scolarisation était passé de 7% à 23% durant les huit ans de présidence Modibo Keïta. Il retombe à 21% sous le régime militaire. Des années après le coup d’Etat, l’enseignement du marxisme-léninisme reste le programme officiel de la classe de philosophie et les journées du livre soviétique proposent toujours pour presque rien les classiques de la pensée et de la littérature « prolétarienne ». Mais le cœur n’y est pas. Le renouveau vient d’ailleurs. Le kotèba est une institution politico-culturelle qui prend la forme de saynètes où les tares de la société sont raillées sur le mode burlesque. Dans les années 1980, en pleine dictature militaire, des comédiens courageux adaptent cet art de village à la grande ville et montent des spectacles vigoureusement critiques, qui rencontrent une immense approbation populaire et sont jusqu’à présent identifiés comme un élément déclencheur de la révolte qui fera tomber le régime. Le cinéma lui aussi, en dépit des ruses derrière lesquelles il est contraint de se protéger, produit malgré la dictature des films fervents où les maux de la société sont crument décrits. La révolution de 1991 instaure une liberté d’expression, qui est sans doute un des acquis les plus positifs du nouveau régime, mais paradoxalement, la vie culturelle s’assoupit. Le cinéma se perd peu à peu, sans vraie résistance à l’effondrement du réseau de salles publiques et à l’envahissement télévisuel. Le kotèba se met au service de la publicité commerciale et des ONG humanitaires. Préférant le libre marché à la libre opinion, la presse libre se vend au plus offrant. Faire sa place dans le système des arrangements semble avoir bu toute énergie, polarisé toute faculté intellectuelle, annexé toute imagination. Horonya : inculturer la démocratie En octobre 2012, alors que le Mali est abaissé, humilié par la défaite de son armée, la compagnie théâtrale BlonBa présente au palais de la culture de Bamako un spectacle intitulé Tanyinibougou (la cité de « chacun sa poche »). Le personnage central est repris des kotèba libérateurs qui ont enflammé la fin de la dictature militaire. Malgré la crise, trois mille personnes, dont cinq ministres, font le déplacement. Une heure et demi de satire féroce et désopilante de la corruption. Personne n’est épargné. Du ministre au mendiant. Quand on est au fond du trou, l’autodérision est le premier pas vers la grandeur. Se placer au dessus de soi-même. En rire. La magie du kotèba opère une fois de plus. Ce n’est pas des opinions suspectes diffusées par la presse, ni des débats obscurs de l’Assemblée nationale qu’on attend la critique fiable dont le pays a besoin. C’est de l’antique institution politico-culturelle du kotèba et de ses fictions plus vraies que nature. La toute fin du spectacle évoque l’après-crise : ce qui a manqué à la démocratie, c’est la pratique de la horonya. Un personnage invite à transformer Tanyinibougou en Horonyabougou, la cité de la horonya. Applaudissements fournis. Gorges nouées. Quand on demande à un bamananphone comment dire « citoyenneté » dans sa langue, la première réaction est l’hésitation, car les langues, surtout quand elles disent des civilisations différentes, ne sont pas superposables. Dans le flot du récit théâtral, les auteurs de Tanyinibougou proposent audacieusement horonya. Le mot désigne le statut des hommes libres, de ceux qui disposent d’eux-mêmes, qui ont le droit de cité. La horonya s’accompagne de vertus chantées à chaque mariage, à chaque baptême : vaillance, respect de la parole donnée, libéralité… Dans la société bamanan d’autrefois, ce statut s’oppose à la condition subordonnée des hommes de caste ou des descendants de captifs. Mais le principe républicain l’ouvre à tous. La horonya républicaine s’acquiert sans distinction d’âge, de genre, de naissance ni de condition sociale. Y inviter les trois mille spectateurs de Tanyinibougou, associer ses vertus à la construction par tous de la patrie commune, c’est donner une signification vivante, repérable, désirable, ancrée dans l’imaginaire malien à une « citoyenneté » qui sinon participe à une « langue officielle » – le français – souvent utilisée par les élites pour intimider plutôt que pour se faire comprendre. Les promoteurs de la horonya républicaine rappellent que le logiciel capable de donner toute sa puissance aux particularités du disque dur de l’Afrique ne s’obtient pas par téléchargement. Ce logiciel, c’est la culture africaine vivante telle que l’imaginent les Africains libres d’aujourd’hui. Dans une Afrique en voie d’indépendance, ce que l’Occident nomme question culturelle est une urgence et un préalable politiques de premier rang. Et l’impérialisme dans tout ça ? L’intervention militaire française de l’hiver 2013 a sauvé le Mali d’un péril immédiat. Dans leur écrasante majorité, les Maliens lui en sont reconnaissants. Elle est également le symptôme du déséquilibre abyssal qui subsiste entre l’ancienne puissance coloniale et les pays africains qu’elle gouverna directement, puis influença pesamment depuis près d’un siècle et demi. Si l’armée française a été seule en mesure de réduire l’agression dont le Mali est victime, c’est aussi parce que la tutelle de l’ancienne puissance coloniale reste une donnée fondamentale. Pourtant, elle n’apparaît jusqu’ici dans ce texte qu’en fond d’écran, comme le paysage dans lequel s’inscrivent les événements et les tensions relatés et non comme leur ordonnatrice. C’est à dessein. Présenter l’impérialisme français comme le deus ex machina de tous les malheurs de l’Afrique est un parti-pris dépressif et quelque peu narcissique qui empêche de voir les modifications des rapports de force aujourd’hui à l’œuvre et d’agir efficacement sur eux, au Mali comme en France. Durant les deux mandats d’Amadou Toumani Touré, les permis de recherche pétrolière n’ont pas été accordés à Total, mais pour l’essentiel à la Sonatrach, une entreprise publique algérienne et dans une moindre part à des entreprises aux allures de prête-nom. Les mines d’or sont exploitées par des compagnies maliennes, sud-africaines, canadiennes, australiennes, et non pas françaises. Le pouvoir sarkozyste n’est jamais parvenu à faire signer au Mali un accord de rapatriement des immigrés expulsés. Le président Amadou Toumani Touré avait d’ailleurs malicieusement confié cette négociation à un ancien ouvrier longtemps émigré en région parisienne, militant notoire du parti communiste français. Le fameux discours de Nicolas Sarkozy à Dakar vécu comme une insulte faite à l’Afrique, les visas délivrés au compte-goutte et aux prix d’humiliations absurdes ont paradoxalement libéré les esprits : à l’agressivité inquiète, sœur de l’amour déçu, a peu à peu succédé une indifférence teintée de mépris. Avec la participation française à la libération du Nord, la donne a changé. Mais les cyclomoteurs Peugeot, remplacés par la marée des « Djakarta » chinoises, ne reviendront pas dans la circulation bamakoise. Quand elles ont besoin de soins complexes, les élites maliennes vont désormais se faire ausculter au Maroc, en Afrique du Sud, au Brésil ou dans les pays du Golfe. Tout comme la reconnaissance, somme toute assez rationnelle, dont bénéficie la France engagée contre les djihadistes, cette distance subjective prise avec l’ancienne tutelle est un élément du rapport de force, un fait politique. Les drapeaux français agités de bon cœur dans les rues de Tombouctou n’empêchent pas une vigilance sourcilleuse chaque fois qu’à tort ou à raison, Paris est soupçonné de vouloir se substituer aux autorités maliennes. Le pouvoir économique et politique de l’Occident n’a pas disparu, mais il est aujourd’hui en crise, contrebalancé par la vague des puissances « émergentes », avec lesquelles les questions de dépendance sont posées à nouveau frais. Les injonctions des institutions financières internationales, la dette, les politiques d’ajustement structurel témoignent de la pression que la conduite capitaliste et occidentale fait peser sur le monde. En imposant partout les formules institutionnelles consacrées par le libéralisme, elles bloquent et stérilisent la nécessaire invention d’une culture politique intériorisable par les peuples. Au Mali, l’obligation d’instaurer les formes occidentales de la propriété foncière, alors que les terrains « concédés » par l’Etat ou attribués par le chef de village conféraient naguère un droit d’usage quasi équivalent à celui d’un « titre foncier », produit spoliations (parfois massives dans le cas des terres agricoles), corruption, différends judiciaires qui alimentent le mépris de l’Etat et la méfiance entre citoyens. Mais l’impact de ces injonctions est brouillé par des réalités qui leur échappent. C’est d’un Etat privatisé par la corruption qu’on exige de privatiser « à l’occidentale » le train, le téléphone ou le commerce du coton. C’est à une société qui tient et se développe en grande partie par son secteur dit « informel » (comme si ce que l’empire n’a pas formé était sans forme) qu’on délivre les bons conseils de la régularité libérale. A contrario, ce brouillage touche aussi un altermondialisme d’inspiration socialiste et euro-sud-américaine, qui mord peu sur l’opinion malienne et dont les recettes souvent teintées d’étatisme peinent à convaincre dans un pays où les prérogatives publiques sont elles-mêmes mises sur le marché. Le Mali, l’Afrique sont condamnés à inventer les formes de leur développement, de leur solidarité sociale, de leur démocratie, de leur indépendance. La figure achevée sera nécessairement singulière et sans doute inattendue. [1] Deux ans et demi plus tard, le capital de sympathie accumulé lors de l’intervention militaire française est recouvert par le soupçon d’un soutien de la France au MNLA et les vieux griefs qui ne pourront s’éteindre qu’après avoir définitivement redressé les déséquilibres issus du colonialisme. de JL Sagot-Duvauroux Source : https://jlsagotduvauroux.wordpress.com/2015/07/13/quelques-traits-du-mali-en-crise-retour-sur-la-crise-de-2012-2013/

vendredi 19 juin 2015

LES ORIGINES DE LA CRISE MALIENNE (LA PASSIVITE DU PEUPLE)
Notre nation traverse une crise existentielle à laquelle nous devons faire face. Il se trouve, en revisitant notre histoire toute récente, que nous en sommes les véritables responsables. Et pourtant, matin, midi et soir, nous cherchons et recherchons des boucs émissaires à nos malheurs. Revisitons notre récente histoire !
En 2006, le Mali signe, dans l’indifférence quasi-générale, l’accord d’Alger qui démilitarise nos régions du Nord. Les Maliens, dans leur grande majorité, ne rechignent point. En 2009, Wikileaks délivre par hasard des informations diplomatiques transmises à Washington. L’armée du Mali est décrite en substance comme une armée de généraux, incapable, sous équipée, et mal entraînée. Notre ego n’est pas atteint et aucune remise en cause n’est effectuée. En 2010, la Mauritanie et l’Algérie trouvent que le Mali est le maillon faible de la lutte contre le jihadisme dans le Sahel. Encore une fois, zéro remise en cause.
Pour justifier la chute d’ATT, la bande à Sanogo disait que l’armée manquait de tout : armes, munitions, repas. Tout ce qui, à l’évidence, était faux. Sanogo le reconnaîtra sur youtube dans une vidéo encore disponible au titre » Sanogo en colère contre ses hommes à Konna’‘ Vous l’aurez remarqué, tous les errements et manquements évoqués plus haut sont l’œuvre de Maliens de souche.
La bêtise continue
Bizarrement, IBK, élu pour redonner espoir au peuple malien, excelle dans la fanfaronnade. Il est le président des surfacturations de l’avion et des équipements militaires. Et pourtant, aucun Malien n’est sorti pour manifester son mécontentement. La faute incombera ensuite aux autres. Nos fameux ennemis.
Le Végal vient de remettre son rapport 2013-2014. Plus de 153 milliards Fcfa de fraudes et/ou de manque à gagner, zéro Malien dehors pour dire : ça suffit IBK. On exige des sanctions. Pis, IBK se fout du peuple en parlant de philosophie et de morale pour sensibiliser les voleurs de la République. Mieux, Mohamed Aly Bathily qui essayait d’assainir la justice avec, il faut le reconnaître, une certaine publicité, fut débarqué et remplacé par un inexistant, invisible, incapable, inefficace ministre de la Justice. D’ailleurs comment s’appelle-t-il ?
Mme Jacqueline, ministre de l’Education qui commençait à se débarrasser des fraudeurs aux examens, fut débarquée. Pis, les fraudeurs ont presque tous regagné leur poste.  Tout cela, dans une indifférence presque générale de notre société civile et de nos grand-gueules altermondialistes, de nos patriotes de circonstance. Après, ça sera encore la faute aux autres. Nos fameux ennemis. Mais où est Aminata Dramane Traoré ? Il est plus facile de critiquer l’Occident démocratique que nos potentats locaux. Un contrôle fiscal arrive vite !
Examen de conscience
Tout ce qui nous arrive est et demeure notre faute. Probablement par inconscience, évidemment par cupidité. La peur de se faire détester par le prince du jour. Nos ennemis, si ennemis il y a, profitent de nos vices. De bonne guerre. Évitons de chercher des boucs émissaires. La corruption de notre élite politique, à commencer par Koulouba, est la racine de notre mal. Notre inaction aidant. Nous ne duperons personne. Le monde entier nous observe et sait aussi réfléchir. Commençons par balayer devant notre porte.
Le drame du Mali, c’est que le pouvoir d’IBK, bien que né d’une crise, est le pire des régimes que notre pays ait connus. C’est triste, mais hélas, c’est ainsi. Que voulez-vous ?

vendredi 22 mai 2015

ECHANGE INDIRECTE TRES ENRICHISSANT ENTRE DEUX DEMOCRATES MALIENS: TIEBILE/KAMANO (2ème Partie)




Notre culture du culte de la personnalité nous contraint à vouer une adoration divine pour ce genre d’invendus parvenus au sommet en pillant les maigres ressources publiques (souvent, après de criminels rites sacrificiels humains) ; tandis que de pauvres et affamés voleurs de coqs sont publiquement lynchés. Il y’a un adage, je crois indou, qui dit que chaque personne de façon individuelle et chaque peuple, de façon collective mérite son destin. Sans occulter la crise au nord (ou du nord) qui a failli emporter le pays entier et la sous-région avec, notre problème principal est la mal-gouvernance au sud.
 
Osons espérer que le Mali puisse compter sur des hommes et des femmes politiques comme Mr. Tiébilen Dramé, pour inventer une autre gouvernance politique, à l’image de celle de la modestie, de la morale et de l’efficacité des femmes et hommes politiques des pays scandinaves d'Europe, que celle de l’arrogance et du pillage systématique des ressources publiques au Mali.
 
Seulement, je ne partage pas sa proposition de dialoguer avec les djihadistes, car cela constituerait une fuite en avant inutile. Si seulement cela permettait de gagner du temps ! Mais l’erreur à ne pas commettre (comme ATT) est de donner une seconde, une minute ou une heure de temps à un djihadiste qui a plus de voies et plus de moyens qu’un état légal et faible pour s’organiser et s’équiper à travers le trafic de drogue et d’êtres humains ainsi que les immenses ressources en liquidité des organisations occultes parrainées par l’Arabie saoudite, le Qatar, la Turquie, etc., sans compter le soutien (par la mise à disposition de leur espace territorial) des mauvais voisins comme le Burkina Faso, la Mauritanie, l’Algérie, etc. Cela n’est pas une accusation fortuite pour remettre nos problèmes sur le dos des autres, mais une réelle donne avec laquelle il faut compter.  
 
Mais sans armée pour défendre les populations désarmées que faire ? Je pense que l’état malien a cessé d’exister en tant qu’état respectable et respecté depuis le régime de Modibo Kéita. Et ce malgré les impôts extorqués de force, sous le régime du GMT, aux pauvres paysans dont certains ont été contraints de vider leur grenier et de soumettre leur famille à la famine pendant toute une saison, voire une ou des années. Des hommes et des femmes, élèves et étudiants (sur ce, je n’apprends rien à Mr. Dramé), ont exposé ou sacrifié leur vie, pour que nous autres osions nous indigner du pillage systématique des ressources publiques, sous les régimes voyoucratiques du GMT, d’AOK, d’AHS, de DT et d’IBK. Il est donc prouvé que nos populations sont capables de sacrifices, jusqu’au suprême. Les indigents vietnamiens ont vaincus de la première puissance militaire du monde, laissons donc les djihadistes venir. De toutes les façons, n’avons-nous comme seule alternative que de négocier avec des djihadistes ? Dans l’affirmative, alors nous ne pourrions même plus compter sur Allah pour nous défendre. Car si jamais il a existé, il doit être plus djihadiste que malien.
 
Les grands progrès scientifiques et économiques sont en stagnation ou en arrêt dans les puissances occidentales (en crise) depuis que ces pays sont devenus de paresseux consommateurs dépendant du pétrole des pays arabo-musulmans, violents, instables et exportateurs de leur culture de violence et idéologie moyenâgeuse rétrograde à travers le monde, en particulier, dans les pays pauvres du tiers monde. Barack Obama l’a compris dès son arrivée au pouvoir et a donné une importance à l’exploitation du pétrole et gaz de schiste. C’est ce qui a entrainé la chute du prix du baril de pétrole. Il a clairement dit que la prochaine grande crise économique mondiale viendra de la dépendance énergétique du monde à ces pays, si une alternative n’est pas trouvée au pétrole.

Il appartient donc à l'Afrique, de savoir opérer le décrochage économique et surtout idéologique à ces pays qui ne nous ressemblent sur aucun plan. AQMI, Boko-haram, etc., sont des monstruosités nées de cette dépendance économique et idéologique. D'autres monstruosités naitront avec les crises à venir, sans avenir et sans repères pour les jeunes, alors même que les plus intellectuels en relative indépendance matérielle sont incapables de s'orienter par rapport à ces idéologies obscurantistes. 
 
Kamano
 


ECHANGE INDIRECTE TRES ENRICHISSANT ENTRE DEUX DEMOCRATES MALIENS: TIEBILE/KAMANO (1ère Partie)


Venons-en au fond des choses:

1- le Mali est dans un état d'extrême fragilité qui est sans précédent depuis l'indépendance: la rébellion déclenchée en 2012, l'effondrement de l'État consécutif au coup d'État de mars 2012, l'effondrement de l'armée, l'occupation terroriste, la défaite militaire et l'humiliation de la Nation suite à la visite de Mr Mara en mai 2014, la gestion chaotique du pays et du processus de paix et de réconciliation depuis septembre 2013 ont conduit le Mali dans une situation peu enviable qui est grosse de dangers pour l'existence même du pays.

2- Parmi les nouveaux phénomènes révélés par cette crise profonde, il y a la constitution, la présence et les activités de groupes djihadistes dans plusieurs régions du pays: Kidal, Ansongo/Ménaka, Ténenkou/Youwarou.

3- Une autre réalité malheureuse pour nous: à ce jour, nous n'avons pas été en mesure de re-fonder une armée capable de faire face aux graves défis de l'heure, d'assurer la sécurité du territoire et protéger les populations maliennes.
Nous ne pouvons compter que sur la présence étrangère (Barkane, MINUSMA ) pour dormir.....et là encore d'un seul œil.
Et nous ne sommes pas satisfaits de cette présence étrangère que nous soupçonnons et critiquons chaque matin et chaque soir.

4- Autre constante des temps actuels: nous soupçonnons et critiquons les autres mais  il apparaît clairement que nous avons cessé de compter sur nous mêmes. Nous avons abandonné notre sort aux autres que nous critiquons dans une inconséquence notoire. Nous n'avons aucune maîtrise du destin de notre pays. Ni dans la négociation, ni dans la restauration de la sécurité sur notre territoire.

5- Il est indispensable d'élaborer une stratégie nationale autonome pour la restauration de la paix et de la stabilité sur l'ensemble du territoire.
Dans le cadre de l'élaboration de cette stratégie, nous ne pouvons pas ignorer que des islamistes maliens partisans du djihad sont parmi ceux qui créent l'insécurité et l'instabilité.

6- Ne devons-nous pas agir avant qu'il ne soit pas trop tard? Devons-nous attendre d'être dépassés par les événements pour courir derrière les djihadistes comme Goodluck Jonathan l'a fait avant l'intervention tchado-nigérienne?

7- Avons-nous  une armée capable d'assurer la sécurité du territoire et du peuple?
Dialoguer avec les djihadistes pendant qu'il est temps pour stabiliser le pays et nous faire gagner un temps précieux afin de reconstruire notre outil de défense et de sécurité.
Chacun sait que la reconstruction de notre armée prendra plusieurs années ( entre cinq et dix ans au moins).

8- Mr Kamano sait-il que le pays s'embrase? Que les écoles (147) sont toutes fermées à Ténenkou et Youwarou. Sait-il que les chefs de villages et les imams dans tout le delta du Niger reçoivent quotidiennement des menaces et que certains ont été obligés de fuir leurs villages et se réfugier à Mopti et Bamako?
Ne faut-il pas parler, pendant qu'il est encore temps, avec le chef du mouvement du Macina, Hamadou Kouffa Diallo?
Quid de ceux qui sont dans la forêt dite de la Girafe?
Seule une stratégie nationale autonome de sécurité permettra au Mali de maîtriser le processus de restauration de la paix et de la stabilité.

9- Mr Kamano devrait avoir présent à la mémoire que Tiébilé Dramé s'est battu tout le long du processus de Ouagadougou afin que la forme laïque et républicaine de l'État soit inscrite parmi les grands principes de l'Accord préliminaire du 18 juin 2013. Donc, il ne devrait pas me faire le procès d'une complaisance avec les djihadistes.
Il s'agit d'un principe de réalité. 

10- Enfin sous d'autres cieux, l'on a discuté avec les djihadistes. Présentement les Américains discutent avec les Talibans. Pourquoi le Mali ne discute pas avec les djihadistes maliens?
Fatigués par les activités terroristes de Boko Haram, les Nigérians avaient cherché à discuter avec les chefs de cette dangereuse secte.

Salutations cordiales à tous le membres du forum, à M BAMBA et au redoutable polémiste qu'est Monsieur Kamano.



T DRAME

vendredi 8 mai 2015

Le nord du Mali est une région instable depuis plus de 50 ans. Arrêtons nous un peu sur les causes de cette instabilité chronique. On parle de ressources minières notamment de pétrole, d’eau, de zone d’observation stratégique (Tessalit).  Analysons objectivement ces différents facteurs ensemble.

Le mythe du pétrole du Nord du Mali :
Il est bon de savoir que : Le pétrole ce trouve dans les bassins sédimentaires dans des couches géologiques du Carbonifère (358,9  à 298,9 ± 0,2 millions d’années).  Il se trouve que le Mali a la chance d’avoir les deux : Un bassin de 800.000 km2   et la présence de roches du carbonifère prouvées. Pour qu’un bassin puisse contenir du pétrole ;  il faut qu’il soit non affecté par des intrusions de roches volcaniques qui risquent de le ‘‘bruler’’.
Le pétrole quand-il se forme dans les zones de haute pression génère deux hydrocarbures : 1. les Hydrocarbures légers qui sont le gaz (Comme le gaz de Barakebougou à Kati.) et 2.les hydrocarbures lourds comme le pétrole proprement-dit.  Donc le bassin doit demeurer intact et non remobilisé. La présence de gaz voudrait dire aussi que le pétrole est très proche,  genre c’est l’indice déterminant.
Puisque les géologues parlent un langage incompréhensible ; Je vais vous décortique tout ca, et vous dire la ou c’est un mythe,  que cette région  de l’Azawad fantoche a du pétrole.  Quand vous regardez la géologie du Mali les roches sont plus âgées au sud et plus jeune au nord. Cela voudrais dire que le bassins est plus intacte au sud qu’au nord. C’est d’ailleurs pourquoi on appelle le massif des Iforas la zone remobilisée rajeuni.
Pour plus simple,  imaginé deux enfants aveugles, à qui un boulanger a donné un pain, dont une partie est complètement grillée et l’autre partie frais intact. L’enfant qui détient la partie grillée crie au voleur et veut qu’on divise le pain. Celui qui détient la partie fraiche et qui ne le sait pas, désir plutôt qu’ils mangent le pain ensemble. Et bien c’est exactement ce qui se passe maintenant : La possibilité de trouver du pétrole dans la zone de Kidal est de l’ordre de 50/1000 (cinquante pour mille). Et la possibilité de trouver du pétrole dans le sud notamment dans le fossé de Nara est de l’ordre de plus de 50% (cinquante pour cent). D’autant plus que Petromas la société de Diallo vient de trouver du gaz à Barakebougou .Cela confirme que le sud tient le bon bout. Il n’y a pas de tel indice au nord.  Alors aller dormir en paix les amis. La géologie a parlé ….Le pétrole algérien n’est pas lié géologiquement au pétrole Malien. On est dans deux contextes géologiques différents. Tout autre débat ne serait que passionné. Même si il n’y eu que très peu de sondage d’exploration pétrolier (1/250 km2), les indices ont été décevants. La maturité du bassin est plus conséquente vers le sud que vers les régions du nord.  Alors imaginer, une autonomie des régions nord et une découverte au sud ? On reprendra le match ?
Le  mythe de l’eau.
L’identification des structures aquifères (ressources en eaux) au Mali, Sénégal et au Niger a fait l’objet d’un grand projet d’exploration, financé par L’agence internationale de l’énergie atomique. Les résultats de cette recherche que vous pouvez consulter en ligne par ce lien (http://www-naweb.iaea.org/napc/ih/documents/TECDOCS/TECDOC%200721%20Sahel%20RAF8012%201993.pdf)  , montre que le Mali avec ses nappes en creux multiples , est bien nanti en eau .Que ce soit au nord que au Sud . Alors ‘’on veut nous chasser pour vendre notre eau Puffff He Hoo !!! . Le plus hilarant est qu’on entend ce genre de propos de la part de personnes qui s’appellent intello ??
 Le mythe de la zone stratégique d’observation.
C’est le dogme le plus  tragicomique car elle ferai rire plus d’un,  si malheureusement pour de tels ‘’propos’’ des maliens ne seraient pas entrain de mourir.
Ecouter plutôt cet ancien ministre malien aujourd’hui azamerdien: il serait question que ‘’le Mali veut vendre Tessalit aux puissances étrangères pour qu’ils installent une base,  afin de  contrôler toute la région’’. Arrêtez de fumer du joint,  ’’ Come on’’ soyons sérieux : J’ai envi de dire à cet ancien ministre ceci : Il peut aller à n’importe quel endroit dans le désert du Mali. A un temps T : N’importe quel agent de renseignement occidental ou même africain ayant accès aux datas des satellites espions ; peut  lui dire le numéro de la plaque de sa voiture, la marque de son téléphone,  …et même s’il lui arrive de chier, de lui dire s’il a la diarrhée ou pas. Et la liste est encore  longue.  Ca s’appelle du ‘’remote sensing ‘’ ou la télédétection. Avec les analyses spectrales les possibilités sont énormes. Et le monde est déjà quadrillé 24/7 à 1 cm près. Alors sa théorie du complot LOL .
Quant à la présence des américains au nord. C’est facile à comprendre. Les américains sont les seuls a avoir divisé le monde en plus de 3 zones militaires : Il y’a afrika corps, South American corps etc… Donc quoi de plus normale qu’ils veulent s’installer en Afrique. Ils y sont déjà d‘ailleurs,  au cas ou vous ne le saurez pas,  et ca depuis des lustres. Et sachez que 90 % des capitaux des grandes mines d’or du Mali sont détenues par des investisseurs américains et canadiens …la France se contentant de (huiler ses lèvres) gérer les comptes d’opérations de l’état maliens, à travers les devises générées par ces mines (le FCFA est imprimé en France contre ces devises ne l’oublions pas… Mais ça c ‘est une autre histoire). Bientôt avec L’UEMOA  et la monnaie unique, ce dictat prendra fin aussi.
J’aurai envi de vous dire malien : arrêtez de paniquer, cet accord  d’Alger ne doit pas nous faire peur. Vous tenez le bon bout du bassin pétrolifère. Vous avez de l’eau. L’uranium c’est à Faléa (les réserves sont importantes et classées stratégiques),  c’est l’avenir énergétique plus que le pétrole même.
Grace à la stabilité au sud, le Mali  attire d’importants capitaux étrangers en matière d’exploration minière en Afrique de l’ouest. Vous avez une croissance de 7% .  Votre armée monte en puissance et il ne vous manque plus que l’aviation militaire pour être définitivement ‘’sorti d’affaire’’.

Chaque balle tirée par un rebelle fait reculer le développement de 5 ans dans sa propre zone natale. Leurs rêves de voir des esclaves servir leurs princes du riche état pétrolier de ‘’l’Azawad’’ ne se réalisera jamais car géologiquement impossible.  En plus dans le domaine minier la teneur de coupure économique tient compte des facteurs de stabilités …et bien ce facteur a été qualifié par les investisseurs  de ‘nuisible’, pour les 50 ans à venir pour cette zone. Pis encore avec la baisse du prix du pétrole … On peut dire qu’on est loin de lever des fonds pour explorer dans ce climat.

Le plus choquant c’est que la majorité des ces combattants du CMA , vivent à l’étrangers en Lybie, en Algérie en France… il n’y a qu’a voir leurs profiles Facebook. Les vraies natives du nord qui n’aspirent qu’à la paix sont ceux qui souffrent le plus de cette barbarie. C’est juste révoltant. Et dire que tout ces différents rebellions ayant plongé le nord du pays dans la misère ne sont basées que sur des mythes. Ce sous développement n’est due qu’a une seule chose : l’irrédentisme exacerbé de certains ‘’élites Touaregs ’’ (car le MNLA ne représente qu’une famille et ses vassales et non les Touaregs du Mali) qui ont imposé leurs dogmes et annihilé tout espoir de développement et de réconciliation pour les sans voies, et ce depuis plus de 50 ans.

ASLAN LOUKA
PHD Geologist.
Consultant in strategic minerales

mardi 5 mai 2015

14 PAYS AFRICAINS TOUJOURS CONTRAINTS PAR LA FRANCE À PAYER L’IMPÔT COLONIAL







Le saviez-vous ? 14 pays africains contraints par la France à payer l’impôt colonial pour les “avantages” de l’esclavage et de la colonisation




Photo : Foccart & Houphouet-Boigny, les pères fondateurs de la françafrique

Le saviez-vous? Aujourd’hui encore, beaucoup de pays africains continuent de payer un impôt colonial en France, et ce malgré l’indépendance !

Lorsque Sékou Touré de Guinée décida en 1958 de sortir de l’empire colonial français, et opta alors pour l’indépendance du pays, l’élite coloniale française à Paris était s’est indignée, et dans un acte de fureur historique, demanda à son administration alors en place en Guinée de détruire, dans tout le pays, ce qui représentait, à leur yeux, les avantages de la colonisation française.

Trois mille Français quittèrent le pays, en prenant tous leurs biens et détruisant tout ce qui ne pouvait être déplacé: les écoles, les crèches, les bâtiments de l’administration publique furent détruits, les voitures, les livres, les médicaments, les instruments de l’institut de recherche, les tracteurs ont été écrasés et sabotés; les chevaux, les vaches dans les fermes ont été tués, et les nourritures entreposées furent brûlées ou empoisonnée.

Le but de cet acte scandaleux était bien évidemment, d’envoyer un message clair à tous les autres colonies sur les conséquences du rejet de la France.

Le fait est que peu à peu, la peur s’empara des Élites Africaines, et après ces événements aucun autre pays ne trouva jamais le courage de suivre l’exemple de Sékou Touré, dont le slogan était “Nous préférons la liberté dans la pauvreté à l’opulence dans l’esclavage”.

Pour les pays nouvellement indépendant il fallut trouver des compromis avec la France. Sylvanus Olympio, le premier président de la République du Togo, un petit pays d’ Afrique de l’Ouest, trouva une solution susceptible de calmer les Français :

Ne voulant pas continuer à subir une domination française, il refusa de signer le pacte colonisation proposé par De Gaule, mais accepta en contrepartie de payer une dette annuelle à la France pour les soi-disant avantages obtenus lors de la colonisation française.

Ce furent les seules conditions de la France pour ne pas détruire le pays avant de partir. Toutefois, le montant estimé par la France était si grand que le remboursement de la soi-disant « dette coloniale » était proche de 40 % du budget du pays en 1963.

Dès lors, la situation financière du Togo tout juste indépendant fut très instable, et afin de se sortir de cette situation, Olympio décida de sortir du système monétaire mis en place par la France coloniale le FCFA ( franc des colonies françaises d’Afrique ), et créa la monnaie du pays.

Le 13 Janvier 1963, trois jours après , qu’il ai commencé à imprimer les nouveaux billets, une escouade de soldats (soutenus par la France) s’empara et tua le premier président élu de l’Afrique indépendante : Olympio fut exécuté par un ex Légionnaire français, le sergent de l’armée Etienne Gnassingbé qui, au passage, reçu à ce moment une prime de 612 dollars de l’ambassade française locale pour le succès de sa mission.

Le rêve de Olympio était de construire un pays indépendant et autonome. Mais l’idée ne correspondait pas aux volontés françaises.

Le 30 Juin 1962, Modiba Keita, le premier président de la République du Mali , décida également de se retirer du système monétaire FCFA ( imposé à 12 pays africains nouvellement indépendants ).

En effet, pour le président malien, qui se penchait plus vers une économie socialiste, il était clair que la colonisation qui perdurait avec ce pacte avec la France, devenait un piège, un fardeau pour le développement du pays.

Le 19 Novembre 1968, comme, Olympio, Keita sera victime d’ un coup d’état menée par un autre ex légionnaire français des Affaires étrangères, le lieutenant Moussa Traoré.

De fait, durant cette période turbulente où l’Afrique combattait à se libérer du joug de la colonisation européenne, la France usera à nombreuse reprises de mercenaire anciennement affiliés à la légion étrangère pour réaliser des opérations coup de poings contre les présidents nouvellement élus :

  • Au 1er Janvier 1966, Jean- Bedel Bokassa, ex légionnaire français, portait un coup d’état contre David Dacko, le premier président de la République centrafricaine.
  • Le 3 Janvier 1966, Maurice Yaméogo, le premier président de la République de Haute-Volta,  aujourd’hui appelé Burkina Faso, a été victime d’un coup porté par Aboubacar Sangoulé Lamizana, un ex légionnaire français qui a combattu avec les troupes françaises en Indonésie et en Algérie contre ces pays l’indépendance
  • Le 26 Octobre 1972 Mathieu Kérékou qui était un garde de sécurité au président Hubert Maga, le premier président de la République du Bénin, a porté un coup d’état contre le président, après avoir fréquenté les écoles militaires françaises de 1968 à 1970.
    En fait , au cours des 50 dernières années, un total de 67 coups état qui se sont passés dans 26 pays en Afrique, 16 de ces pays sont des ex- colonies françaises, ce qui signifie que 61 % des coups d’états en Afrique ont été initiés dans d’anciennes colonies françaises.
    Nombre de Coups en Afrique par pays

Ex colonies françaises
Autres pays africains
Pays
Nombre de coup d’état
Pays
Nombre de coup d’état
Togo
1
Egypte
1
Tunisia
1
Libye
1
Cote d’Ivoire
1
Equatorial Guinea
1
Madagascar
1
Guinea Bissau
2
Rwanda
1
Liberia
2
Algeria
2
Nigeria
3
Congo – RDC
2
Ethiopia
3
Mali
2
Ouganda
4
Guinea Conakry
2
Soudan
5
sous-TOTAL 1
13
Congo
3
Tchad
3
Burundi
4
Central Africa
4
Niger
4
Mauritania
4
Burkina Faso
5
Comores
5
sous-TOTAL 2
32
TOTAL (1 + 2)
45
TOTAL
22

 

Comme ces chiffres le démontrent, la France est tout à fait désespérée, mais active à conserver une forte emprise sur ses colonies peu importe comment, peu importe le prix.

En Mars 2008, l’ancien président français Jacques Chirac a déclaré:

«Sans l’Afrique, la France va glisser vers le bas dans le rang de troisième puissance [ du monde ] “

Le prédécesseur de Jacques Chirac François Mitterrand déjà prophétisé en 1957 que : «Sans l’Afrique, la France n’aura pas d’ histoire au 21e siècle”

En ce moment même où j’écris cet article , 14 pays africains sont obligés par la France , à travers le pacte colonial , de mettre 85% de leurs réserves à la banque centrale de France sous le contrôle du ministère des finances français. Jusqu’à maintenant , en 2014, le Togo et environ 13 autres pays africains doivent encore payer la dette coloniale en France . Les dirigeants africains qui refusent sont tués ou victimes de coup d’état . Ceux qui obéissent sont soutenus et récompensés par la France grâce à style de vie somptueux, tandis que leurs populations endurent la misère et le désespoir.

Un tel système maléfique, est dénoncé par l’Union européenne, mais la France n’est pas prête à se passer de ce système colonial qui lui offre une trésorerie d’environ 500 milliards de dollars en provenance de l’Afrique, et ce par année.

Nous accusons souvent les dirigeants africains de corruption et de servir les intérêts des nations occidentales, mais il y a une explication claire de ce comportement . Ils se comportent ainsi parce qu’ils ont peur d’être tués ou d’être la victime d’un coup d’état. Ils veulent s’allier à une nation puissante pour se sauvegarder en cas d’agression ou de difficultés. Mais, contrairement à une protection amicale, la protection de l’Ouest est souvent offert en échange du renoncement à servir leur propre peuple ou les intérêts des nations.

Les dirigeants africains travailleraient dans l’intérêt de leur peuple s’ils n’étaient pas constamment harcelés et intimidés par les pays coloniaux.

En 1958 , effrayé des conséquences de son choix d’indépendance face à la France , Léopold Sédar Senghor a déclaré: « Le choix du peuple sénégalais, c’est l’indépendance, ils veulent qu’elle ait lieu seulement dans l’amitié avec la France , pas en litige. “

Dès lors la France a accepté qu’une « indépendance sur le papier” pour ses colonies , mais a signé en parallèle des ” accords de coopération “, précisant la nature de leurs relations avec la France, en particulier les attaches envers la monnaie ( le Franc ), le système éducatif français, les ententes militaires et les préférences commerciales.

Voici les 11 principales composantes de la poursuite du pacte de colonisation depuis les années 1950 :

1 . La dette coloniale pour les avantages de la France colonisation

Les pays nouvellement «indépendants» doivent payer pour l’infrastructure construite par la France dans le pays pendant la colonisation.

Je dois encore trouver les détails sur les montants, l’évaluation des avantages coloniaux et les conditions de paiement imposées aux pays africains, mais nous y travaillons ( nous aider avec des informations ).

2 . Confiscation automatique des réserves nationales

Les pays africains doivent déposer leurs réserves monétaires nationales en France à la banque centrale.

La France a tenu des réserves nationales de quatorze pays africains depuis 1961 : Bénin, Burkina Faso, Guinée- Bissau, Côte-d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo, Cameroun, République centrafricaine, Tchad, Congo -Brazzaville, la Guinée équatoriale et le Gabon.

La politique monétaire régissant un tel regroupement diversifié de pays est simple car il est, géré par le Trésor français , sans en référer aux autorités fiscales centrales comme l’UEMOA ou de la CEMAC. Selon les termes de l’accord qui a été mis en place par la banque centrale du CFA, chaque Banque centrale de chaque pays africain est obligée de garder au moins 65 % de ses réserves de change dans un « compte d’opérations » tenu au Trésor français, ainsi qu’un autre 20 % pour couvrir les passifs financiers.

Les banques centrales CFA imposent aussi un plafond sur le crédit accordé à chaque pays membre à l’équivalent de 20 % des recettes publiques de ce pays sur l’année précédente. Même si la BEAC et la BCEAO ont une facilité de découvert auprès du Trésor français, les traites sur les facilités de découvert sont sous réserve du consentement du Trésor français. Le dernier mot est celui de la Trésorerie française qui a investi les réserves étrangères des pays africains en son propre nom à la Bourse de Paris.

En bref , plus de 80% des réserves de change de ces pays africains sont déposées dans les « comptes d’opérations » contrôlés par le Trésor français . Les deux banques CFA sont africaines de nom, mais n’ont pas de politiques monétaires propres. Les pays eux-mêmes ne savent pas, ne sont pas informés, à hauteur de combien la réserve de change détenues par le Trésor français leur appartient en tant que groupe ou individuellement.

Les gains de l’investissement de ces fonds du Trésor français sont censés être ajouté à la réserve de change, mais il n’y a pas de comptabilité transmise aux banques ou aux pays, ni les détails de ces modifications. « Seul un groupe restreint de hauts fonctionnaires du Trésor français connaissent les montants figurant dans les « comptes d’opérations » où ces fonds sont investis ; si il y a un bénéfice sur ces investissements ; ils ont interdiction de divulguer ces informations aux banques CFA ou aux banques centrales des états africains. ” écrit le Dr Gary K. Busch

Il est estimé que la France gère près de 500 milliards d’argent africain dans sa trésorerie, et ne fait rien pour mettre un peu de lumière sur ce côté sombre de l’ancien empire.

La finalité reste : Les pays africains n’ont pas accès à cet argent.

La France leur permet d’accéder à seulement 15 % de leur argent par an. S’ils ont besoin de plus, les pays africains doivent emprunter, à des taux commerciaux, sur les 65% de leur argents détenu au Trésor français.

Pour rendre les choses plus tragiques , la France impose un plafond sur le montant de l’argent que les pays peuvent emprunter à la réserve . Le plafond est fixé à 20 % de leurs recettes publiques de l’année précédente. Si les pays ont besoin d’emprunter plus de 20% de leur propre argent, la France a un droit de veto.

L’ancien président français Jacques Chirac a récemment parlé de l’argent des pays africains dans les banques en France. Voici une vidéo qui parle du système d’exploitation français. Voici une courte transcription de l’extrait : “Nous devons être honnêtes et reconnaître qu’une grande partie de l’argent dans nos banques viennent précisément de l’exploitation du continent africain”.

 

 

3 . Droit de priorité sur toute ressource brute ou naturel découvert dans le pays

La France a la priorité en matière d’achats de toutes les ressources naturelles de la terre de ses ex- colonies. C’est seulement un refus de celle-ci que les pays africains sont autorisés à chercher d’autres partenaires.

4 . Priorité aux intérêts et aux entreprises françaises dans les marchés publics et constructions publiques

Dans l’attribution des marchés publics , les entreprises françaises doivent être considérées en premier lieu, et seulement après les marché étrangers sont considérés. Le fait que les pays africains pourraient obtenir une meilleure offres financière ailleurs n’est pas prit en compte.

En conséquence, dans la plupart des ex- colonies françaises, toutes les plus grosses compagnies et acteurs économiques sont dans la main des expatriés français. En Côte d’Ivoire, par exemple, les entreprises françaises possèdent et contrôlent tous les grands services publics – eau, électricité, téléphone, transports, ports et les grandes banques. Idem dans le commerce, la construction et l’agriculture.

En fin de compte, comme je l’ai écrit dans un précédent article, les Africains vivent maintenant sur un continent possédé par les Européens !

5 . Droit exclusif de fournir des équipements militaires et de former les officiers militaires des pays

Grâce à un système sophistiqué de bourses, de subventions, et les « accords de défense » attachés au pacte colonial, les africains doivent envoyer leurs officiers supérieurs de formation en France ou dans des infrastructures militaires françaises.

La situation sur le continent est telle que la France a formé et nourris des centaines, voire des milliers de traîtres. Ils sont en sommeil tant qu’ils ne sont pas nécessaires, et activés en cas de besoin pour un coup d’état ou à d’autres fins !

6 . Droit pour la France de pré-déployer des troupes et intervenir militairement dans le pays pour défendre ses intérêts

Sous la dénomination « Accords de défense » attachés au pacte colonial. La France a le droit d’intervenir militairement dans les pays africains, et aussi de stationner des troupes en permanence dans des bases et installations militaires, entièrement géré par les Français.

 

Les bases militaires françaises en Afrique

 

 

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Lorsque le président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire a tenté de mettre fin à l’exploitation française du pays, la France a organisé un coup d’état. Durant le long processus pour chasser Gbagbo du pouvoir, les tanks français, les hélicoptères de combat et les forces spéciales sont intervenues directement dans le conflit, ont tiré sur des civils et tué beaucoup d’entre eux.

Pour ajouter l’injure à l’insulte, la France estime que la communauté d’affaires française a perdu alors plusieurs millions de dollars lors de la ruée pour quitter Abidjan en 2006 (où l’armée française a massacré 65 civils non armés et blessé 1200 autres.)

Après la réussite du coup d’état par la France, et le transfère de pouvoir à Alassane Ouattara, la France a demandé au gouvernement Ouattara de verser une indemnité à la communauté d’affaires française pour les pertes pendant la guerre civile.

Du fait, le gouvernement Ouattara leur a payé le double de ce qu’ils ont dit qu’ils avaient perdu en quittant.

7 . Obligation de faire du français la langue officielle du pays et de la langue pour l’éducation

Oui , monsieur. Vous Devez parler français, la langue de Molière ! La langue française et une organisation de la diffusion de la culture a été créé. Appelé «Francophonie» qui regroupe avec plusieurs branches et organisations affiliées toutes contrôlées par le ministre français des Affaires étrangères.

Comme démontré dans cet article, si le français est la seule langue que vous parlez, vous auriez accès à moins de 4% de la connaissance de l’humanité et des idées. C’est très limitant.

8 . Obligation d’utiliser la l’argent de la France coloniale le FCFA

C’est la véritable vache à lait pour la France, un tel système maléfique, est dénoncé par l’Union européenne, mais la France n’est pas prête à se passer de ce système colonial qui lui offre une trésorerie d’environ 500 milliards de dollars en provenance de l’Afrique, et ce par année.

Lors de l’introduction de la monnaie euro en Europe, d’autres pays européens ont découvert le système d’exploitation français . Beaucoup, en particulier les pays nordiques, ont été consternés et ont suggéré à la France se débarrasser du système, mais sans succès.

9 . Obligation d’envoyer le rapport annuel France du solde et de réserve

Sans le rapport, pas d’argent. Quoi qu’il en soit le secrétaire des banques centrales des ex- colonies, et le secrétaire de la réunion bi-annuelle des ministres des Finances des ex- colonies est effectué par la France banque centrale / du Trésor.

10 . Renonciation à entrer en alliance militaire avec tout autre pays , sauf autorisation par la France

Les Pays africains en général sont ceux avec le moins d’alliance militaires inter-etat. La plupart des pays ne disposent que d’alliances militaires avec leurs ex- colonisateurs ! ( drôle, mais vous ne pouvez pas faire mieux! ).

Dans les cas où ils souhaiteraient une autre alliance, la France les gardent bien de le faire.

11 . Obligation de s’allier avec la France en situation de guerre ou de crise mondiale

Plus d’un million de soldats africains se sont battus pour la défaite du nazisme et du fascisme pendant la seconde guerre mondiale.

Leur contribution est souvent ignorée ou minimisée, mais quand vous pensez que cela a pris seulement 6 semaines pour l’Allemagne pour vaincre la France en 1940, la France sait que les Africains pourraient être utiles pour conserver la « Grandeur de la France ” à l’avenir.

Il y a quelque chose de quasiment psychopathe dans la relation de la France avec l’Afrique.

Tout d’abord, la France est gravement accro au pillage et à l’exploitation de l’Afrique depuis l’époque de l’esclavage. Ensuite, il y a ce manque complet de la créativité et de l’imagination de l’élite française à penser au-delà du passé et de la tradition.

Enfin, la France dispose de 2 institutions qui sont complètement gelés dans le passé , habitées par des paranoïaques et psychopathes ” les hauts fonctionnaires ” qui répandent la crainte l’apocalypse si la France devait être amenée à changer, et dont la référence idéologique vient toujours du romantisme du 19ème siècle. Ils sont : le ministre de la Finances et du Budget de la France et le ministre des affaires étrangères de la France.

Ces deux institutions ne sont pas seulement une menace pour l’Afrique, mais pour les Français eux-mêmes.

C’est à nous que revient de libérer l’Afrique, sans demander la permission, parce que je ne peux toujours pas comprendre par exemple comment 450 soldats français en Côte d’Ivoire pourraient contrôler une population de 20 millions de personnes?

La première réaction des personnes lorsqu’ils apprennent l’existence de l’impôt colonial français est souvent une question: « Jusqu’à quand “

A titre de comparaison historique, la France a fait payer à Haïti l’équivalent moderne de 21 milliards de dollars de 1804 à 1947 ( près d’un siècle et demi ) pour les pertes causées aux marchands d’esclaves français suite à l’ abolition de l’esclavage et à la libération des esclaves haïtiens.

Les Pays africains paient la taxe coloniale depuis les 50 dernières années, donc je pense un siècle de paiement pourrait être de trop.

Mawuna  Remarque Koutonin


Traduit par l’équipe communication du Collectif Map