Le coup de tonnerre de Praia, capitale du Cap-Vert, où, les Lions domptés (indomptables) du Cameroun ont livré l’une des plus pitoyables rencontres de mémoire de Camerounais, n’en est, en réalité, pas un. Battu 2-0, samedi dernier, 8 septembre 2012, lors du match aller du dernier tour des éliminatoires pour la CAN 2013, l’entraîneur accuse plutôt ses joueurs… Le Cameroun devra éviter une crise interne après un tel score inattendu et garder toutes ses forces pour le match retour.
L’orgueil des Camerounais est touché au vif. Aucun Camerounais ne connaît le nom d’un joueur cap-verdien, c’est dire la détresse qui s’est emparée des amoureux de football au pays de Roger Albert Miller dit Milla et de Samuel Eto’o Fils, le joueur le mieux payé au monde. Au Cameroun, le ballon rond est comme une religion. Traitement homéopathique d’une société en manque de repère, les anciens succès des Lions bénéficiaient aux politiques qui surfaient dessus pour faire oublier la misère généralisée. Aujourd’hui, au-delà des Lions, il faut repenser la société toute entière.
L’alerte avait déjà été donnée avec la défaite des Lions face à la Libye. “Comment peut-on perdre un match face à un pays en guerre dont nous ne connaissons même pas les joueurs” se demandaient les amoureux du football ? La scoumoune qui s’abat sur les Lions qui viennent aussi d’apprendre, le sélectionneur Denis Lavagne et ses hommes, que, la Fédération égyptienne de football a décidé d’annuler le match amical qui devait les opposer aux Pharaons, demain mardi à Alexandrie. Raison évoquée: problème de sécurité. Mais, selon nos informations, il s’agit de l’absence de Samuel Eto’o, qui a décidé de ne plus porter le maillot des Lions pour l’instant, dit-il.
Le Cameroun est-il incapable de se passer de Samuel Eto’o ? Selon Iya Mohammed le président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et l’entraîneur Denis Lavagne, c’est oui. Mais, en réalité, depuis la retraite des anciens cadres comme Song ou Mboma, partenaires en équipe nationale du goléador et capitaine de l’Anzhi Makachkala Samuel Eto’o, ce dernier n’a en réalité rien remporté avec les Lions. Passons.
La réalité est ailleurs, elle réside dans le fait que l’ancien capitaine des Lions n’a dénoncé les travers du football camerounais que lorsqu’il s’est retrouvé en difficulté à savoir, suspension et perte de son brassard de capitaine. Mais, bien avant Samuel Eto’o, qui n’est vraiment pas le problème, il faut lorgner du côté de la Fédération où, une navigation à vue est le mode de fonctionnement. Il n’est donc pas étonnant que les forces de l’ordre se soient déployées autour du siège de la fédération, dans le quartier de Tsinga à Yaoundé, la capitale camerounaise, après la défaite de Praia.
La Fécafoot a fait montre d’un manque total d’ambition en faisant confiance à un homme sans réelle carrure ni vrai palmarès. Après avoir roulé sa bosse en France en étant toujours adjoint dans des clubs pas prestigieux et donc sans palmarès, Denis Lavagne s’est exilé dans le Golfe arabo-persique, pour enfin se retrouver en Afrique, d’abord au Maroc puis au Cameroun. Il avait pris en main l’équipe de Coton Sport de Garoua, remportant deux championnats camerounais et parvenant à une finale intercontinentale. Ce n’est pas suffisant pour entraîner une équipe dont le prestige n’est pas encore terni, malgré les déconfitures de ces derniers temps.
Le football camerounais a besoin d’un coup de balai salutaire. Une solution radicale. Il faut dissoudre la Fécafoot, qualification ou pas, et recruter un entraîneur charismatique ayant un palmarès conséquent…
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire