vendredi 21 septembre 2012

Les chroniques iraniennes et/ou perses de Jafar : un empereur perse, Darius Ier.





Et bien plus qu’un simple empereur… Né aux alentours de l’an 550 avant Jésus-Christ et décédé en l’an 486 avant Jésus-Christ, Darius Ier dit « le Grand », son nom étant à l’origine étymologique du nom Dari, peut être considéré comme le fondateur de l’empire Perse. Empereur de la dynastie des Achéménides, bien que de sang royal il n’est pas le descendant direct de l’empereur. L’empereur Cambyse II, en 522 se trouve loin de son royaume, achevant lui-même la conquête de l’Egypte voyant son annexion à son empire. Cambyse II apprend que son frère, Bardiya, a usurpé sa place sur le trône, et décide donc de rentrer à Suse, la capitale, pour reprendre son trône. L’Egypte étant définitivement conquise il peut quitter cette nouvelle province sans encombre, mais il meurt d’une maladie en cours de route. Bardiya monte alors sur le trône, mais ne supportant pas sa trahison sept généraux perses issus de la dynastie, dont Darius, organisent un coup d’état et suite à une brève bataille, Bardiya est capturé puis assassiné.
Il faut alors désigner un successeur à Bardiya, ni ce dernier ni le défunt empereur légitime Cambyse II n’ayant d’enfants. Les 7 généraux discutent du nouveau système politique à organiser, certains souhaitant créer une « démocratie » de type athénienne, contemporaine de l’époque, alors que d’’autres souhaitaient conserver la monarchie. Ce furent ces derniers qui l’emportèrent, et Darius fut jugé le plus apte à porter le titre d’empereur en l’an 521 avant Jésus-Christ après quelques mois de discussions entre les sept protagonistes. L’heureux élu, très croyant et pratiquant de la religion zoroastrienne déclarera à moult reprise avoir agi et toujours agir dans le futur dans le principal but de servir Ahura Mazda. De caractère ambitieux et un brin mégalomaniaque, il souhaite faire de la civilisation Perse, jusqu’ici simple composante d’un empire en pleine croissance, une civilisation dominante au sein de l’empire et une puissance militaire et culturelle à l’échelle mondiale, rien que ça !
L’empire Perse était divisé en différentes provinces appelées satrapies. L’ensemble de ces satrapies vont se révolter mais l’armée de Darius le Grand, fin stratège militaire, saura mater l’ensemble de ces révoltes allant de l’Egypte à la Parthie. Il mènera son pouvoir dans l’adoration du feu et de son dieu Ahura Mazda. Religieux et militaire, il fut également un fin stratège politique. En effet, même si les satrapes (gouverneurs des satrapies) possédaient beaucoup de pouvoirs au sein de leurs satrapies, Darius intervenait toujours dans les différentes affaires des provinces afin d’être sûr que rien ne puisse échapper à son contrôle. La satrapie perse était la mieux lotie, puisque sa population était exemptée d’impôt, à l’inverse du reste de l’empire, qui pour rappel englobait la Turquie, l’Irak, l’Egypte ainsi que tout le Moyen-Orient actuel jusqu’à l’Arabie.
Dès la fin de l’année 521 avant Jésus-Christ les révoltes sont toutes écrasées, mais la satrapie de l’Elam tente en 519 avant Jésus-Christ une dernière révolte, à nouveau violemment matée. L’empereur peut ainsi se consacrer au projet dont il rêve depuis le début de son règne : la construction d’une nouvelle capitale.
Effectivement, en plus de la rénovation totale de Suse, capitale historique de l’empire depuis 3200 avant Jésus-Christ, Darius le Grand décide de construire une toute nouvelle capitale, afin de rendre hommage à la civilisation Perse et célébrer la création de cet empire enfin dirigé par la composante persane de sa population, Persépolis. Un palais magnifique y sera construit et les principaux textes religieux du zoroastrisme y seront déplacés. La ville est encore de nos jours un pur chef d’œuvre de l’archéologie persane. Il décidera également de faire rénover le Canal des pharaons de Nékao II (pharaon célèbre pour avoir infligé des défaites colossales aux hébreux) afin de relier le golfe de Suez et le Nil et fera graver sur une stèle (retrouvée au XIXème siècle) en Egypte : « Je suis un Perse. En dehors de la Perse, j’ai conquis l’Égypte. J’ai ordonné ce canal creusé depuis la rivière appelée Nil qui coule en Égypte à la mer qui commence en Perse. Quand ce canal a été creusé comme je l’ai ordonné, mes bateaux sont allés de l’Égypte jusqu’en Perse, comme je l’avais voulu. »
Cependant si Darius fut un célèbre constructeur, sa célébrité sur le continent européen oriental, notamment en Grèce est due à ses capacités militaires. Mater une rébellion n’est certes pas aisé, mais conquérir de nouveaux territoires est une autre paire de manches. La Libye est occupée en 513 avant Jésus-Christ après la prise de Cyrène, colonie grecque ayant pour foyer d’origine Sparte, proche de l’actuelle Benghazi. La même année, ses troupes arrivent en Thrace et atteignent le Danube. La Macédoine est conquise quelques mois plus tard. Les populations des îles ioniennes, sous protectorat perse, ont la mauvaise idée de se soulever en l’an 500 avant Jésus-Christ et seront reconquises sauvagement après une sanglante guerre de 6 ans. Dans la foulée Darius s’empare de la plupart des îles de la méditerranée orientale, et si ses troupes sont défaites en 490 à Marathon par l’armée grecque, Darius ne tentera pas d’insister plus que cela, préférant se consacrer à la conquête de Byzance, qu’il annihilera entièrement la même année.
Vers la fin de l’année 486 avant Jésus-Christ, Darius le Grand décède et son fils Xerxès Ier dit le Grand régnera les vingt années suivantes. Il sera enterré à Persépolis, et restera avant tout un des plus grands symboles de la civilisation Perse. En effet, Darius a été le maître d’œuvre des plus grandes conquêtes de son empire, et par ses goûts architecturaux est incontestablement un symbole culturel. Ayant instauré la culture Perse à la tête de l’empire, nous pouvons estimer qu’il fut le vrai fondateur de l’empire Perse. Aimant beaucoup son pays, il ne laissait jamais les puissances voisines, fussent-elles grecques où de la lointaine Rome, grignoter son territoire.
Je tiens à remercier mon frère de combat Allain Jules ainsi que la modératrice. Sauf catastrophe nucléaire je vous dis à tous à vendredi prochain et vous souhaite de passer une très bonne semaine.
Salaam ahlikoum !

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