6/06/2012 à 19h:09 Par Benjamin Roger
Le Qatar, « ami » de la France, mais pas seulement... Dans son édition du mercredi 6 juin, le Canard Enchaîné,
hebdomadaire satirique français, affirme que l'émirat du Qatar serait
un soutien financier de poids pour les différents groupes islamistes qui
ont pris le contrôle de l'Azawad au mois de mars dernier.
L'article, intitulé « "Notre ami du Qatar" finance les islamistes du Mali
», indique que la Direction du renseignement militaire (DRM, qui dépend
du chef d'état-major des armées françaises) a recueilli des
renseignements selon lesquels « les insurgés du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA indépendantiste et laïc), les mouvements Ansar Eddine, Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi)
et le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest
(Mujao) ont reçu une aide en dollars du Qatar ». Le montant de cette
aide financière n'est toutefois pas précisée.
Dans son édition du 26 mars dernier, le Canard avait déjà
cité des accusations sembables portées par des services de renseignement
français contre le petit émirat gazier. Le journal satirique affirme
aussi que les responsables français, au premier rang desquels le nouveau
ministre de la Défense, Jean-Yves le Drian, n'ignorent rien de la
stratégie qatarie au Mali.
Au début de l'année, la Direction générale de la sécurité extérieure
(DGSE) aurait transmis plusieurs notes à l'Élysée, informant la
présidence des « activités internationales » du Qatar. Apparemment sans
grand effet, le prince Hamad Ben Khalifa al-Thani étant un grand allié
de l'ancien président français Nicolas Sarkozy.
Tensions entre Alger et Doha
D'après les analystes de la DRM, le Nord-Mali serait par ailleurs
devenu un « immense sanctuaire terroriste ». Des Nigérians de la secte
nigériane Boko Haram et des instructeurs pakistanais fraîchement
débarqués de Somalie y seraient présents. Ces différents groupes armés vadrouilleraient dans la région, aux frontières du Niger, du Burkina-Faso et de l'Algérie.
Déjà tendues depuis le début des révolutions arabes, les relations
entre Alger et Doha ne risquent pas de s'améliorer avec la publication
de ces nouvelles allégations. Pour rappel, sept diplomates algériens,
capturés à Gao le 5 avril, sont toujours aux mains des djihadistes du Mujao.
À cela s'ajoute une concurrence féroce autour du pétrole sahélien.
Grand producteur d'hydrocarbures, l'Algérie voit d'un très mauvais oeil
les prétentions présumées du petit émirat qatari sur l'or noir du Sahel.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire