A
la suite de la proclamation par les rebelles de l’indépendance des
Régions Nord du Mali, les Responsables Maliens protestent et réclament
un Mali « Un et Indivisible » ; mais ce qu’ils oublient, pour que cela
soit possible, il faut que la population soit « Une et Indivisible ».
Depuis
notre indépendance, la faute d’un Touareg ou d’un Arabe retombe sur
toute sa race sans distinction. Chaque fois qu’une minorité Touareg
venant de l’extérieur se rebelle contre l’Etat, la majorité vivant à
l’intérieur du Pays en subit les conséquences, les sévices, les mises à
l’index, les rejets, les provocations et intimidations, les arrestations
arbitraires et extra-judiciaires pleuvent et les obligent à fuir leur
propre pays ; les contraignant ainsi à devenir malgré eux-mêmes des
éternels réfugiés en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger, au Sénégal,
en Algérie ; et j’en passe.
Seuls les rebelles sont admis à
rester sur le territoire National, parce qu’ils sont armés ; et la plus
grande majorité de la population civile sans défense et protection, qui
n’a rien demandé pour mériter ce sort est bien sur comme d’habitude
livrée à elle même dans des camps de réfugiés.
Ces populations
refugiées oubliées de leur propre pays, ne bénéficient d’aucune
attention des dirigeants ni des medias Maliens comme en bénéficient
leurs homologues d’autres races du même pays et dans les mêmes
circonstances : Jugez en vous-mêmes ?
Seuls les Pays d’Accueil et
les Organisations Humanitaires auxquels qui nous adressons un hommage
mérité, ont respecté leurs engagements ratifiés en relation avec les
conventions
Internationales pour la protection des populations réfugiées. Ces
populations ont toujours été exclues des aides et des négociations en
provenance de leur propre pays, le Mali.
Si le Pays proclame la
Paix avec les rebelles, ceux-ci bénéficieront à eux seuls des dividendes
et avantages liés à la Paix et aux négociations. Par contre la
population humiliée et chassée, qui a tout perdu, dignité et biens ne
bénéficie d’aucun dédommagement.
Le Mali doit reconnaitre que
cette rébellion endémique qui a existé avant la colonisation et après
les indépendances, n’a jamais tenu compte des populations de l’intérieur
pourtant toujours restées fidèles.
La logique humaine et
démocratique ne peut admettre qu’un Etat qui exclut toujours une partie
de son peuple en raison de sa couleur et de sa passivité, demande
l’Unité Nationale. C’est la Nation même qui est responsable de cette
division en rejetant une
frange de sa population.
Peut-on récupérer le Nord du Mali sans ses habitants ?
C’est
une erreur d’attribuer la rébellion aux Touaregs. Elle vient d’ailleurs
et comptent plusieurs sensibilités et nationalités. L’antidote à cette
rébellion a bel et bien été anéantie à dessein. Les Maliens qui
pouvaient la contrer ont été bannis, ceux la même qui portaient
l’uniforme ont été écartés, intimidés, menacés, jetés en prison et même
éliminés tout simplement parce que gênants des intérets et objectifs
occultes.
Plusieurs jeunes ont du rejoindre la rébellion à cause
de leur statut de victimes innocentes ou tout simplement parce qu’ils
craignaient pour leur propre vie.
Les islamistes ont eu un
terrain vide et l’on occupé, tout simplement parce que les populations
musulmanes qui ont toujours défendues l’islam et qui pouvaient les en
empêcher, ont été chassées. Celles qui restent sur place
sont désarmées devant des forces d’occupation.
Beaucoup de
jeunes du Nord Mali toute race confondue ont rejoint la drogue,
l’endoctrinement islamique non pas par conviction, mais par nécessité
économique, ils ont faim. Pensez-y !
Le Mali compte le Nord dans
son territoire, mais ne l’a jamais compté dans ses programmes de
développement en réalité. Il y a discrimination en tout.
Même si
la paix vient par signature sur papier, elle ne sera jamais effective
sans le développement pour arracher la population du Nord de la misère,
donc des mains d’AQMI, de la drogue, etc.
Que le Mali prenne
l’exemple sur son voisin le Grand Sénégal qui subit une réalité
similaire plus de 30 ans sans persécutions, rejets, discriminations
aucune des populations non concernées qui y vivent.
Nous, Touaregs et Arabes fidèles au Mali et qui formons la grande majorité, n’optons pas pour la division du Mali, ni pour la
rébellion, encore moins pour l’intégrisme ou le fondamentalisme.
Nous
demandons et réclamons tout seulement le droit à la justice qui
consiste à attribuer la faute aux fautifs et non à la Race ; et qu’on
nous regarde en Maliens avec ce que cela comporte comme droits et
devoirs.
Notre pays le Grand Mali a honte aujourd’hui. Il lui
faut de Vrais Cadres Nationaux au dessus du racisme, de l’égocentrisme,
et qui sont capables de raisonner en inculquant au Peuple la notion
d’Amour reciproque, de Tolérance, de Pardon afin de placer l’Unité
Nationale au centre du débat, au lieu de le pousser à la haine et à
l’exclusion, pour des intérêts sordides qui ne peuvent que détruire
toute Nation.
Une telle discrimination, un tel égoïsme au 21e
siècle de la part d’un pays dit démocratique doivent interpeller toutes
les Nations Démocratiques du Monde.
Avant que la CEDEAO, l’Union
Africaine et les Nations
Unies ne chassent du Nord Mali la rébellion et l’Islamisme, ce qui est
tout à fait normal ; qu’ils s’occupent des problèmes des pauvres
populations refugiées victimes des machinations. C’est le rôle
primordial des Nations éprises de paix.
Ceci est une contribution à la paix d’un Malien Touareg affligé par le sort réservé à son cher Pays.
Mohamed Ahmed, Notable Touareg de Tombouctou au Sénégal.
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