mercredi 31 octobre 2012

TR: 26/10 - Point de presse du porte-paro​le du Quai d'Orsay

Point de presse du 26 octobre 2012

1-Séminaires du programme de mobilisation des francophones en faveur des
opérations de paix (Addis-Abeba, octobre 2012)
2-Syrie - Conseil de coopération franco-russe
3-France/Hongrie
4-France/Israël
5-Soudan/Israël
6-Mali
7-Algérie/Mali
8-Émirats Arabes Unis


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1. Séminaires du programme de mobilisation des francophones en faveur des
opérations de paix (Addis-Abeba, octobre 2012)

Le 28 octobre prochain s'ouvre à Addis-Abeba un cycle de quatre séminaires
consacrés aux enjeux et défis des opérations de maintien de la paix. Ces
séminaires s'inscrivent dans le cadre d'un programme de mobilisation des
francophones en faveur des opérations de paix. Ils sont organisés
conjointement par les ministères des affaires étrangères, de la défense,
l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et le Centre de
politique de sécurité de Genève.

Le premier séminaire, qui se tiendra les 28 et 29 octobre, aura pour thème
les défis opérationnels et politiques de la paix en Afrique. Il permettra
d'aborder, au-delà des opérations de maintien de la paix et les stratégies
de sorties de crises, les enjeux de la diversité linguistique et de la
coopération entre les Nations unies, l'Union africaine et les autres
organisations.

Au cours de ce séminaire sera officiellement présentée une nouvelle méthode
d'enseignement du français en milieu militaire, issue d'un partenariat entre
le ministère des affaires étrangères et l'OIF.

Le premier séminaire sera ouvert par M. Ramtame Lamamra, commissaire à la
paix et à la sécurité de l'Union africaine en présence de M. Hugo Sada,
délégué à la paix, à la démocratie et aux droits de l'Homme de l'OIF et
du général de corps d'armée Bruno Clément-Bollée, directeur de la
coopération de sécurité et de défense au ministère des affaires
étrangères.

Q - Puisqu'on parle de francophonie, est-ce que la Syrie est toujours membre de
la Francophonie ?

R - Elle est toujours membre, mais suspendue.

Q - Et le Qatar ?

R - Le Qatar est membre, comme État associé. Il en est devenu membre par une
décision prise à l'unanimité.

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2. Syrie - Conseil de coopération franco-russe

Q - Est-ce que le ministre va rencontrer M. Lavrov mercredi dans le cadre du
Conseil de coopération franco-russe sur les questions de sécurité ? Quelles
sont vos attentes de cette réunion ? Qu'est-ce que M. Fabius va discuter ?
Est-ce qu'il y a des attentes particulières sur la Syrie ?

R - Ce Conseil est une enceinte de coopération entre la France et la Russie
qui a été créée en 2002. Il regroupe les ministres des affaires
étrangères russe et français d'une part, et les ministres de la défense
russe et français d'autre part. Le ministre verra donc bien son homologue M.
Lavrov mercredi pour un entretien puis pour un déjeuner puis pour une
conférence de presse à 15h00. Vous y êtes bien évidemment invités si vous
souhaitez y participer.

Ce Conseil est une enceinte privilégiée pour la coopération et le dialogue
entre les deux pays, la Russie étant un partenaire de premier rang pour la
France. Ce sera l'occasion d'avoir un échange de vues au niveau ministériel
sur toutes les questions qui engagent la sécurité européenne et
internationale et sur la coopération bilatérale. Ce sera l'occasion aussi de
faire un tour d'horizon des grands sujets d'actualité, Syrie, Mali, Iran. Les
sujets ne manquent pas. Les quatre ministres participeront au point de presse,
dans la foulée du déjeuner.

Q - (inaudible) Il n'y aura pas une demande particulière concernant la Syrie
de la part de M. Fabius ?

R - C'est la suite des discussions que nous avons avec les Russes de manière
permanente. Là, elles se tiennent au niveau ministériel et l'une des
particularités, c'est d'avoir les quatre ministres ensemble. Pas de demande
particulière au sens que c'est la suite des discussions que nous avons par
ailleurs avec les Russes sur tous ces sujets. Sachant que sur certains d'entre
eux, nos positions sont convergentes, c'est le cas du Mali, comme l'a montré
l'adoption à l'unanimité de la résolution 2071 du Conseil de sécurité. Sur
d'autres sujets, nos positions divergent ou divergent encore, à la fois sur
l'analyse de la situation, je fais référence à la Syrie bien sûr, et sur
les conséquences que les uns et les autres en tirent. Pour nous, ce sera
l'occasion de poursuivre ces discussions et de les poursuivre dans ce
format-là.

Q - Les Russes n'arrêtent pas de déclarer leur attachement au communiqué de
Genève. Est-ce que l'un des objectifs de cette réunion pourrait être
d'essayer d'approcher la compréhension ou l'explication, l'interprétation des
clauses de ce communiqué ? Sur un point bien précis, les Russes disent que ce
communiqué en question n'appelle pas au départ du président syrien alors que
vous comprenez le contraire. Est-ce que, à cette occasion, vous allez essayer
de rapprocher votre compréhension de ce communiqué puis, au-delà, est-ce que
vous êtes toujours attachés à ce communiqué, à cette feuille de route
aujourd'hui ?

R - Un point de rappel parce que tout le monde parle du communiqué ou du
document de Genève, sans nécessairement l'avoir lu ou se souvenir de sa
formulation exacte. Première chose, il y avait autour de la table ce 30 juin
dernier, les 5 membres permanent du Conseil de sécurité, l'Irak au titre de
la présidence du sommet de la Ligue arabe, la Turquie, le Qatar en tant que
président du comité de suivi, le Koweït au titre de la présidence du
Conseil des ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe, Mme Ashton,
le secrétaire général des Nations unies, et le secrétaire général de la
Ligue arabe.

Le 30 juin, les participants à cette réunion tombent d'accord sur un document
qui, pour reprendre ses termes exacts, renvoie explicitement à la mise en
place d'un organe de gouvernement transitoire capable d'instaurer un climat de
neutralité dans lequel la transition pourra se faire. Ce gouvernement pourra
comprendre des membres de l'actuel gouvernement et de l'opposition ainsi que
d'autres groupes et sera formé sur la base du consentement mutuel. Quand on
parle du document de Genève, on parle très précisément de cela.

Si vous mettez bout à bout, je cite «le climat de neutralité» et «le
consentement mutuel», il nous semble sans faire de surinterprétation de ce
document, que cela rend impossible la participation de Bachar Al-Assad. J'irai
jusqu'à dire que la suite, il s'est passé des choses entre le 30 juin et le
26 octobre, a montré que M. Bachar Al-Assad n'inclinait pas à trouver une
solution qui permette cette transition politique, pour dire le moins. Bien au
contraire. Tout a montré qu'il continuait dans une politique de répression de
sa propre population. Je rappelle, là aussi parce que nous avons tendance à
avoir la mémoire un peu courte, que tout cela avait commencé par des
manifestations pacifiques.

Est-ce que ce document reste important ? Il l'est, ne serait-ce que pour une
raison : l'importance qui attache Lakhdar Brahimi dans ces efforts pour trouver
une solution à cette situation terrible qui est celle de la Syrie aujourd'hui.
Pour la suite, nous verrons puisque Lakhdar Brahimi, qui a déjà eu l'occasion
de rendre compte de ses récents déplacements au Conseil de sécurité, doit
revenir vers le Conseil. La suite dépendra également de ce qui va se passer
aujourd'hui et dans les jours qui viennent s'agissant du respect du
cessez-le-feu ou de la trêve, selon le nom qu'on lui donne.

Q - L'importance de ce document, pas seulement parce que M. Brahimi s'y appuie,
c'est que c'est le seul document sur lequel les cinq sont d'accord.

R - C'est pour cela que j'ai dit «ne serait-ce que». Oui, en effet, c'est le
seul sur la crise syrienne sur lequel le P5, les cinq membres permanents, sont
arrivés à se mettre d'accord. Mais encore une fois, c'est avec ce bémol, que
nous avons une divergence de fond dans l'interprétation de ce document.

Q - Donc, si je comprends bien le langage diplomatique, vous ne voyez pas un
moyen de rapprocher les deux compréhensions ?

R - Si votre question est «Est-ce qu'on parle de la Syrie ?», puisque nous
sommes partis au début de la conversation de la réunion de mercredi
après-midi avec les Russes, si la question est «Est-ce qu'on parle de la
Syrie ?», oui, «Est-ce qu'on parle notamment de ce document de Genève ?»,
oui, «Est-ce que votre position a changé ?», non, «Est-ce que pour autant
vous avez cessé d'en parler avec les Russes ?», non. Cela fait quatre
réponses à deux questions.

Q - M. Laurent Fabius a dit, lors de sa conférence de presse, que, dans les
couloirs de cette rencontre de Genève, il y a eu la question sur «où Bachar
al-Assad pourrait aller se réfugier ?». Est-ce que la France est toujours
d'accord avec le principe que Bachar al-Assad pourrait se réfugier dans un
pays, ou bien est ce qu'il faut qu'il réponde de ses actes devant un tribunal
international ?

R - Avant d'en venir à décider où va M. Bachar al-Assad, il faut que nous
nous mettions d'accord sur le principe fondamental qu'il doit partir. Il n'y
aura pas de solution à la crise syrienne si Bachar al-Assad reste au pouvoir.
La première priorité, c'est celle là. C'est ce qui peut déclencher la
transition politique. Ensuite, le point de savoir où il va est une question
pour l'instant hypothétique. Il est sûr en revanche, cela nous l'avons
répété plusieurs fois, que lui et pas seulement lui, tous ceux qui ont
commis des crimes de guerre ou des crimes contre l'humanité, devront répondre
de ces crimes et devront en répondre devant la Cour pénale internationale. Il
ne peut pas y avoir d'impunité, en particulier pour des crimes d'une telle
gravité.

Je rappelle tout de même au passage, parce que certaines déclarations
d'officiels syriens relayées en début de semaine, accusaient la France de
soutenir des terroristes, que ce genre d'accusation est tout simplement
surréaliste. Ce serait simplement ridicule si on n'avait pas atteint ce niveau
d'atrocité et de gravité dans les crimes commis en Syrie. Donc aucune espèce
d'impunité. J'attire votre attention sur le fait que ces crimes ont été
qualifiés de crimes de guerre et de crime contre l'humanité par le Conseil
des droits de l'Homme. Ce n'est pas la France seulement qui le dit, c'est le
Conseil des droits de l'Homme.

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3. France/Hongrie

Q - À propos de l'entretien du ministre avec le ministre hongrois des affaires
étrangères, de quoi vont-ils parler ?

R - Les ministres parleront évidemment des enjeux européens, notamment de la
situation dans la zone euro, du projet d'union bancaire, des décisions actées
lors du dernier Conseil européen. Ils parleront également, parce que c'est
l'une des prochaines grandes échéances pour les 27, des négociations sur les
perspectives financières, c'est à dire le cadre financier 2014-2020.

Ils parleront également des grands sujets internationaux. J'en vois au moins
deux qui pourront intéresser très directement les Hongrois, c'est d'abord
l'Afghanistan, vous savez en effet que les Hongrois sont à nos côtés depuis
que nous avons pris, pour six mois, la direction de l'aéroport de Kaboul.

Un autre sujet pourra être le Mali, parce que, avec les Hongrois comme avec
tous les États membres de l'Union européenne, nous discutons en ce moment de
ce que l'Union européenne est susceptible de faire pour le Mali à la suite de
la résolution 2071.

Vous savez que certaines annonces ont été faites lors du dernier Conseil des
affaires étrangères le 15 octobre à Luxembourg et que d'autres sont
attendues pour le prochain qui aura lieu là la mi-novembre.

Donc les sujets européens, les grandes crises et puis également les sujets
bilatéraux, notamment tout ce qui touche à la coopération entre la France et
la Hongrie dans les domaines de l'agriculture et de l'éducation. Ils
évoqueront enfin l'évolution de contentieux commerciaux qui affectent
certaines entreprises françaises en Hongrie.

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6. Mali

Q - Vous disiez que dans l'entretien avec M. Lavrov, on examinera entre autres
la question du Mali, les prochaines échéances. Justement, quelles sont les
prochaines échéances ? C'est notamment le ministre de la Défense qui, il y a
quelques jours, avait dit que ce serait peut-être une question de semaines.
Qu'est-ce qu'on peut attendre sur la question du calendrier ?

R - La seule échéance qui soit sûre aujourd'hui, c'est celle qui a été
fixée par la résolution 2071 du Conseil de sécurité. C'est la seule
échéance qui soit fixe et qui s'impose à tous, parce que c'est une
résolution du Conseil de sécurité. Dans l'intervalle, le Mali et les États
africains de la CEDEAO et de l'Union africaine ont plusieurs choses à faire
qui touchent au dialogue politique d'une part, et qui touchent d'autre part à
la réorganisation de l'armée malienne pour une opération en direction du
Nord-Mali, en clair d'éradication d'AQMI au Nord-Mali. Le délai est
celui-là. Les sujets qui doivent être traités sont ceux-là. Les acteurs
sont ceux-là.

Sur ce dernier aspect, je rappelle qu'il s'agit d'une opération africaine,
c'est-à-dire malienne avec le soutien de la CEDEAO et de l'Union africaine. Ce
sont des messages d'ailleurs qui ressortent de la réunion de Bamako. Pour le
reste, et c'est un autre élément d'échéance qui concerne l'Union
européenne, une disponibilité de principe a été exprimée lors du dernier
Conseil à Luxembourg et sera précisée pour le prochain Conseil qui se
tiendra le 19 novembre.

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7. Algérie/Mali

Q - Vous avez réussi à mettre l'Algérie dans le train vers une intervention,
selon nos collègues de Reuters. Qu'avez-vous à dire là-dessus ?

R - Nous avons bien sûr des contacts permanents avec nos amis algériens et
cela à tous les niveaux. Je rappelle qu'il y a eu de nombreuses visites
ministérielles françaises en Algérie récemment, la dernière en date étant
celle de M. Valls. Il y en avait eu d'autres avant de Mme Bricq et de Mme
Yamina Benguigui également. Dialogue permanent aussi entre les ministres des
affaires étrangères. Ils se sont vus notamment à New York, en marge des
réunions de l'Assemblée générale des Nations unies et Laurent Fabius a
encore rencontré à Paris M. Messahel il y a quelques jours, de mémoire
c'était le 4 octobre. Donc, il y a un dialogue permanent sur tous les sujets
et notamment sur celui que vous mentionnez, le Mali. Nous avons toujours dit
que nos intérêts dans cette affaire étaient partagés, notamment lorsqu'on
pense en termes de lutte contre le terrorisme. S'il y a un pays qui a souffert
du terrorisme, c'est bien l'Algérie. Autre intérêt commun, c'est la
stabilité de cette région du Sahel de manière générale et, de manière
particulière, l'intégrité du Mali. C'est sur ce fond de grande proximité et
d'intérêts partagés, notamment en termes de sécurité, que nous discutons
avec les Algériens.

Pour le reste, je vous renvoie aux déclarations des autorités algériennes
elles-mêmes, à la suite de l'adoption de la résolution 2071. Je n'ai plus en
mémoire les termes exacts de ces déclarations mais elles se félicitaient de
l'adoption de cette résolution.

Q - Je n'ai pas en tête les propos de l'Algérie suite à l'adoption de cette
résolution. Néanmoins, l'Algérie est hésitante à s'embarquer dans une
intervention.

R - Ce que je relève, c'est que l'Algérie a participé à des efforts de
règlement de précédentes crises dans le nord du Mali, en 2006 notamment. Si
vous voulez une interprétation de la position algérienne, je vous renvoie aux
autorités algériennes. Je peux vous dire quelle est la position française,
je peux vous parler de nos contacts, je peux constater des faits comme des
déclarations officielles à la suite d'adoption de texte mais je ne peux pas
faire des supputations sur la position des autorités algériennes.

Q - Actuellement, il y a une délégation de Ansar Dine à Alger, êtes-vous
favorable au dialogue avec ce groupe ou pour vous c'est un groupe avec lequel
on ne peut pas discuter ?

R - Ce ne sont que des rumeurs de presse.

Q - Ce dialogue est-il possible pour vous ou est-ce un groupe à exclure ?

R - Il me semble que vous étiez à la conférence de presse qu'a donnée le
ministre ce mardi. Il a répondu au moins en partie à cette question. De
manière générale, la position française est qu'il doit y avoir un dialogue
politique au Mali si on veut une solution durable à cette crise. Ce dialogue
doit se nouer entre les autorités maliennes et les individus et groupes non
terroristes. C'est une position française de longue date et qui se trouve
avoir été reprise dans la résolution 2071 du Conseil de sécurité. Ceci
recouvre plusieurs choses, dont l'acceptation du principe de l'intégrité
territoriale du Mali. Pour Ansar Dine, je n'ai pas vu de prise de position en
ce sens de leur part. Il me semble en avoir vu de la part du MNLA -
«autodétermination sans séparatisme», de mémoire.

Q - Peut-on avoir une date plus précise concernant la visite du président en
Algérie ?

R La communication sur les déplacements du président se fait à l'Élysée.

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