Cette chronique devrait paraître vendredi à minuit, soit la veille de l’anniversaire de l’assassinat macabre du Frère Guide Mouammar, le 20 octobre 2011. L’occasion de revenir sur les liens unissant Mouammar Gaddafi à l’Iran depuis son accession au pouvoir libyen le 1 septembre 1969.
Le 1er septembre 1969, le caporal Mouammar Gaddafi (qui prendra par la suite le titre de colonel) prend la tête de l’état libyen. L’Iran est, à cette époque, encore sous l’emprise du shah Mohammed Reza Pahvali et à seulement neuf années et quatre mois de la Révolution. Le shah n’est pas encore déstabilisé et les derniers troubles ayant eu lieu dans l’empire, en 1967, furent sévèrement réprimés. Autant le dire clairement, entre Mohammed Reza Pahvali et le Frère Guide Mouammar, ce n’est pas une grande histoire d’amour… En effet le shien shah d’Iran entretient des relations plus qu’amicales avec Israël et les États-Unis, hors ceci n’est pas vraiment en accord avec la politique libyenne de ces 42 derrière années, tout le monde en conviendra. Neuf années se déroulent cependant sans accrochage entre ces deux pays, jusqu’à ce terrible 31 août 1978.
Quelques jours plus tôt, l’Imam libanais chiite et leader de la milice Amal Moussa Sadr arrive à Tripoli pour y rencontrer le Frère Guide Mouammar afin de solliciter son aide financière et militaire en vue de la résistance à l’invasion du Sud-Liban déclenché par Israël 5 mois plus tôt. Mais alors qu’il était censé quitter la Libye le 31 août pour se rendre à Rome, Moussa Sadr disparaîtra mystérieusement. Cette disparition sans explications écornera fortement les relations libano-libyennes mais la population iranienne, à majorité chiite, se sentira également fortement affectée. Bien que le shah soit très loin d’être un homme de religion, ayant même lors de sa « révolution blanche » tenté d’interdire les ports de la barbe et du voile, ce n’est pas le cas de la population et le Guide Suprême Rouhollah Khomeiny demandera clairement des comptes au Frère Guide Mouammar vis-à-vis une fois arrivé au pouvoir.
Cependant Khomeiny n’aura pas vraiment le temps d’entrer en discorde avec son homologue libyen. En 1980 (voir chronique Iran-Irak) Saddam Hussein déclare la guerre à l’Iran avec l’appui de l’occident. Le plan des occidentaux, américains en tête, consistait à regrouper l’ensemble du monde derrière l’Irak afin de faire tomber le gouvernement iranien qui n’arrangeait certainement pas les impérialistes en bottes de cow-boys craignant quand même d’intervenir eux-mêmes en Iran, effectivement aux USA dégommer les villages pachtounes et daris sans défense avec un missile sol-air et derrière envoyer la cavalerie pour achever les restes de survivants, on veut bien, mais se frotter à une armée professionnelle pas question, pas fous quand même ! L’Irak se coltine donc le sale boulot et reçoit le soutien matériel et financier de tous les pays arabes sunnites sans exception… Tous ? Non ! Un pays aidera la République Islamique d’Iran à renflouer ses réserves en devises et dans l’approvisionnement en armes : la Grande Jamahiriya Libyenne Populaire et Socialiste. Je vous renvoie à la chronique Iran-Irak quant aux précisions sur la fin de cette guerre. Cependant elle aura également de graves répercussions dans les relations du Frère Guide avec les pays du Golfe : les pétros-monarchies, Arabie Saoudite et Qatar en tête, ne digéreront jamais cet affront que leur a imposé Gaddafi, pour avoir privilégié, entre un régime oppresseur arabe et sunnite et un oppressé perse et chiite, le camp de l’oppressé. Rappelons que la Libye a toujours soutenu la cause des opprimés à travers le monde, que ce soit en Iran, en Afrique du sud, au Venezuela où au Sahara Occidental. Pas au goût de la Ligue Atlantique Arabe qui ne sera qu’un instrument visant à nuire à la Libye.
Entre 1988 et 2011 Iran et Libye entretiennent des relations mi-figues-mi-raisins : pas vraiment amis, certainement pas ennemis, slalomant entre leur anti-impérialisme commun, leur lien lors de la guerre Iran-Irak et cette triste affaire Moussa Sadr. Les événements que tout le monde connaît ont débutés en février 2011… Inutile de parler de la « révolte » menée par les rats de Benghazi égorgeurs de noirs, soutenus par l’OTAN les galopins purent prendre le contrôle de la Libye et assassiner lâchement notre Frère Guide bien-aimé… Cependant, qu’a fait l’Iran pendant ce temps-là ? Bien qu’officiellement la République Islamique n’eue reconnue la « République libyenne » (le ballon en mousse, vite…) qu’après la prise de Tripoli fin août 2011, l’Iran n’a jamais soutenu Mouammar Gaddafi, étrange façon de le remercier pour 1980-1988… Mais pourquoi enfin ?
Première hypothèse : Seyyed Ali Khamenei et Mahmoud Ahmadinejad, sachant que les occidentaux ont déjà tentés de les éliminer en 2009 en tentant grossièrement de faire croire à un trucage lors des élections iraniennes, ont préférés la jouer profil bas et se concentrer sur leurs propres défenses, sachant que leur tour viendrait… Hypothèse à première vue crédible, mais en creusant un peu elle ne tient plus la route une seconde. La République Islamique n’a aucune intention de s’allier avec les extrémistes wahhabites considérant les chiites comme des apostats et sait parfaitement qu’une Libye devenant état sous-main de l’OTANazi serait évidemment ennemie de Téhéran. Ces fanatiques ne peuvent voir en un juif, chrétien, chiite ou sunnite tolérant qu’un mécréant, apostat, à éliminer d’urgence. Hors l’Iran pour consolider ses défenses ne doit surtout pas permettre la possibilité de se faire un nouvel état ennemi, cette hypothèse est donc impossible, vu le sérieux de la diplomatie iranienne peu habituée aux erreurs stratégiques.
Deuxième hypothèse : L’affaire Moussa Sadr, encore et toujours elle. La rancœur iranienne dans cette affaire non élucidée était-elle assez forte pour que le gouvernement iranien espère une chute de Gaddafi ? Le régime iranien étant très religieux la disparition de l’imam Sadr l’affecte beaucoup, l’Iran avait certes des raisons d’en vouloir à la Libye mais à ce point-là ? Tout comme pour la conclusion de l’affaire Sadr elle-même, on ne le saura probablement jamais.
Troisième hypothèse : l’Iran, fortement affecté par les lourdes sanctions internationales ne pouvait pas soutenir en même temps Gaddafi et Assad. Il a donc fallu faire un choix, et celui avec lequel le Guide Suprême possédait le plus d’affinités l’a emporté. Possible, et même probable. La République Islamique aurait plus lâchée la Jamahiriya pour des raisons de manque de moyens financiers et d’incapacité à gérer plusieurs conflits que pour des raisons de tensions hypothétiques. On n’en saura sûrement pas plus avant quelques dizaines d’années, mais aujourd’hui un fait est avéré : la liste des pays formant l’axe de résistance à l’impérialisme et au sionisme, mené par l’Iran et le Venezuela, ne comporte plus que la Syrie, l’Algérie, Cuba et dans une moindre mesure le Liban. Plus de Libye, meurtrie par la faute de ces rats de djihadistes… Bon courage à l’axe du bien qui aura beaucoup de travail dans ce siècle à venir pour résister au joug impérialiste.
Je tiens à remercier mon frère Allain Jules ainsi que la modératrice. Cette chronique est dédiée à l’équipe nationale de football iranienne, la Melli Team, pour sa victoire précieuse contre la Corée du sud en vue de la fin des qualifications pour la coupe du monde et, bien évidemment… à notre bien-aimé, regretté, pleuré, Frère Guide libyen, Frère Guide panafricain, Frère Guide du monde libre, Mouammar Gaddafi. Allah y rahmo cher Frère Guide, j’aurais tellement aimé que vous puissiez dédicacer mon exemplaire du Livre Vert, riche en enseignements… Jamais nous n’oublierons Mouammar Gaddafi !
Celui qui dans nos cœurs, sera toujours présentDans toutes les mémoires le cauchemar de l’OTAN
Combattant pour la paix et pour la liberté
Son légendaire courage et son immense piété
Nous réconfortent dans les moments de désarroi
Le souvenir du drapeau vert rempli d’effroi
Les traîtres et les vendus, menés par Obama.
Je vous souhaite à tous une bonne fin de semaine et vous dit à la semaine prochaine.
Allah, y rahmo, lion vert du désert !
Salaam ahlikoum !
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