Cherä,
cherä… Ce mot perse signifie « pourquoi », parfaitement approprié
lorsque l’on pense à Mohammad Mossadegh. Pourquoi une chute aussi
spectaculaire ? Pourquoi la condamnation de cet homme si brillant ?
Pourquoi en 1953 l’Iran est-il retombé sous le joug des impérialistes
alors que le pays était si proche de s’en défaire définitivement ? Cette
chronique est destinée à toutes les personnes jouant les vierges
effarouchées lorsque l’on évoque le fait que la CIA a pour habitude
d’organiser des coups d’état à travers le monde. Ah, l’Amérique, ce beau
pays, ce grand pays démocratique, la Constitution et caetera… Ne
rigolez pas, il existe encore en Europe bien des andouilles pour qui ce «
raisonnement » est incontestable et incontesté… Ce à quoi nous pouvons
rajouter la phrase pouvant achever de rire toute personne censée : « les
Israéliens, notre peuple ami qui souffre et que nous devons protéger… »
Bref. Fin de ce petit hors-sujet de quelques lignes nécessaire, ce
n’est pas sympathique de ridiculiser les raisonnements des gens
lobotomisés par les médias “mainstream”.
Aujourd’hui donc, nous parlerons
de Mohammad Mossadegh. Homme politique iranien né en 1882 et décédé en
1967. Il fut député, puis opposant à Reza Shah Pahvali (règne de 1925 à
1941, avant dernier Shah d’Iran) qui l’envoya notamment en exil. Il put
reprendre ses activités politiques en 1942, dans la période la plus dure
possible pour le pays. En effet, les américains et les britanniques
venaient d’envahir l’Iran afin de faciliter aux Russes le ravitaillement
par les lignes de chemin de fer iraniennes et suite au refus de Reza
Shah de ne pas rester neutre dans la seconde guerre mondiale. Ces deux
nations impérialistes se livreront comme ils en ont eu l’habitude dans
leur histoire, à des exactions de la population. Le sentiment
nationaliste du peuple iranien dans ce moment de douleur tripla, et un
parti politique nationaliste fut créé, avec à sa tête Mossadegh :
Jebhe Melli. Ce parti politique se veut avant tout nationaliste et
protecteur des intérêts du peuple iranien. Suite au départ des
occidentaux de l’Iran à la fin de la seconde guerre mondiale, le Shah
Mohammed Reza Shah Pahvali (règne de 1941 à 1979, dernier Shah d’Iran)
fait face à une forte opposition : du Jebhe Melli d’une part, du parti
communiste Toudeh d’autre part. L’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala
disait de ce sinistre personnage que l’on pouvait l’appeler le chien,
car « quand les occidentaux lui lançaient un os, il le rapportait
aussitôt ». Ce qui n’est pas dénué de vérité.
Le 29 avril 1951, le Shah se
retrouve obligé de nommer Mossadegh premier ministre. Son action la plus
rapide et importante fut de nationaliser l’ « anglo-iranian oil
company » ayant la main-mise sur le pétrole du pays, afin que le peuple
puisse bénéficier des rentes pétrolières. Quoi de plus normal aux yeux
de personnes éprises d’équité ? L’argent du pétrole du peuple appartient
au peuple et non aux requins en costume-cravate appelés patrons de
multinationales ! Mossadegh mena également une politique fortement
anti-britannique en expulsant tous les consulats de ce pays n’ayant
jamais cherché autre chose que de mettre, en vain, la mainmise totale
sur l’Iran. Le Shah tentera certes d’évincer son premier ministre, mais
suite à d’immenses manifestations populaires il se verra forcé de
rappeler Mossadegh 3 jours plus tard. Une humiliation qu’il ne digérera
pas. Le 15 août 1953 une arrestation de Mossadegh est ratée, et
Mohammed Reza Pahvali ayant peur d’assumer ses actes se réfugie
lâchement à Rome. C’est alors que les impérialistes en bottes de
cow-boys nommés américains et britanniques décidèrent que la situation
était allée trop loin, qu’un pays ne pouvait se défaire de leur joug
aussi facilement. Le digne peuple Perse debout et non soumis aux
occidentaux ? Impensable pour ces requins déguisés en poissons rouges
humanitaires ! Américains et Britanniques, conjointement, mettent en
place l’opération Ajax. Des manifestants sont payés pour protester
contre Mossadegh, le parti Toudeh est poussé par des membres infiltrés
de la CIA à faire de même. Finalement, la CIA encouragera le général
Zahedi, fidèle parmi les fidèles du Shah à prendre d’assaut le
parlement. Mossadegh se verra arrêté et le Shah reviendra de son bref
exil.
Mohammad Mossadegh sera condamné à
3 ans de prison, suivis d’une assignation à résidence à vie à
Ahmadabad. La nationalisation est annulée et les Américains récupèrent
40% des parts du pétrole iranien. Nous ne devons pas oublier que
Mossadegh, démocratiquement élu, fut renversé par les impérialistes ne
jurant que par les billets vert et refusant toute amélioration de la
condition de vie du peuple iranien. Mossadegh a payé sa volonté de voir
l’argent du pétrole du peuple au peuple, et restera un des premiers
symboles de la liberté arrachée par le peuple Perse aux Occidentaux
et/ou dents de requin. Souvenez-vous en tous, lorsque vous voyez les
rats de Benghazi où l’Armée (non) Syrienne (tout sauf) Libre ! Ceux
croyant encore que ces clowns ne sont pas des agents financés et
soutenus par l’occident vivent dans le monde des bisounours. Mossadegh,
de là ou il est, pourrait le confirmer…
Bonne continuation du jeûne
du Ramadan à tous ceux concernés, n’oubliez pas que remettre en cause
les informations des médias mainstream est essentiel afin de voir la
vérité dans l’actualité internationale, et ce, en partie, grâce à
l’analyse de l’histoire. Les Occidentaux ont eu Mossadegh et Gaddafi, ne
les laissont pas avoir Al-Assad et Ahmadinejad !
Rappelons en hors-sujet (que
je tiens néanmoins à préciser) que Mossadegh se prononce « Mossader »,
en effet le son « gh » se prononce « r » en langue perse et arabe. Les
rats libyens sont originaires de « Benrazi » et le pays à l’est de
l’Iran est l’ « Afranistan » en terme de prononciation. Chaque fois que
quelqu’un prononce ces noms à l’occidentale, un chaton meurt égorgé
quelque part dans le monde, ne l’oubliez pas avant de prononcer un nom
d’origine arabe où perse incluant un « gh »…
Je tiens à remercier mon frère de combat Allain Jules ainsi que la modératrice. Je vous dis à la semaine prochaine.
Salaam ahlikoum !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire