Lomé,
la capitale du Togo, sera en ébullition. Ce mardi est probablement le
jour le plus long pour le pouvoir togolais. Après moult hésitation, une
vague inconsidérée de forte répression, de bruit et de fureur, le
pouvoir togolais a lâché du lest, en permettant au peuple de pouvoir
enfin s’exprimer librement. Faure Gnassingbé, le « papa m’a dit » et
président togolais, s’en sortira-t-il avec la vague de protestations qui
grandit dans tout son pays le Togo ? Des manifestations pacifiques sont
organisées dans tout le pays, avec en toile de fond, des demandes
récurrentes de plus de liberté et d’alternance politique. L’opposition
togolaise est à la croisée des chemins, il ne suffira plus de critiquer
la mal gouvernance politique ou économique, mais de faire ses preuves,
dans la mobilisation d’abord, avec ensuite, la présentation d’un projet
de société viable, aux antipodes des incantations de certaines
oppositions africaines qui n’en sont pas…
Derrière
l’ambiance de carnaval résultant des dernières manifestations réprimées
par le pouvoir togolais, se cache une vraie volonté de changement, une
lutte légitime d’un peuple, qui veut prendre son destin en main. Oui,
l’homme togolais s’est réhabilité. Il a pris conscience de sa valeur, de
ses capacités morales et éthiques. Ceci, à travers des courants comme
le Collectif « Sauvons le Togo » (CST) ou encore la Coalition
Arc-en-ciel. Son
refus de demeurer dans sa déresponsabilisation perpétuelle orchestrée
par la volonté d’un régime violent, vient montrer que ce peuple-là,
sonne le glas, enfin, de cette petite dictature des tropiques.
Jamais mobilisation n’avait
atteint ce degré au pays de feu Gnassingbé Eyadema, le père de l’autre.
Sous un soleil d’aplomb, un peuple qui se veut souverain demande des
comptes. Il marche, altier, vindicatif. La légitimité de l’action, le
combat digne et chevaleresque résulte, aussi, de toutes ces exactions
passées, entre arrestations arbitraires, brimades, emprisonnements
abusifs et tutti quanti. Maintenant, le peuple togolais dit NON. Avec
fermeté et courage. Les forces sont appelées à désobéir aux ordres, le
peuple à la désobéissance civique, avec une cohorte de mesures telles le
refus de payer ses factures (eau, électricité).
Le
mouvement est en branle, et rien ni personne ne pourra l’arrêter. Les
revendications sont justes. La fébrilité du pouvoir se fait sentir de
plus en plus. Le pouvoir vacille et sera confronté à terme, à des
pourparlers. La situation est intenable et il ne peut plus ignorer les
revendications du peuple. Aucune répression ne peut venir à bout de
milliers de personnes qui luttent pour une cause juste.
Après
les précédentes marches, celle de ce mardi est probablement, la plus
importante. La mobilisation est générale. Les femmes s’y mettent aussi,
avec leur chef de file Isabelle Ameganvi qui a demandé l’abstinence
sexuelle aux femmes et aux hommes pendant 7 jours. Une
initiative qui paraît banale et dont les médias internationaux en ont
fait l’écho. Certaines veulent même marcher nues -sacrilège en Afrique-,
pour exiger la libération de leurs fils, maris ou frères, emprisonnés
sans jugement, entre autres. Quant aux hommes, avec le CST qui a comme
tête de pont Me Ata Messan Zeus Ajavon, les choses se précisent, et un
vent de liberté semble souffler sur le Togo. Néanmoins, la marche vers
la liberté sera encore très longue.
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