lundi 28 janvier 2013

MNLA : l'impostur​e touarègue

le talentueux Hammou HAIDARA qui bien que loin de la mère patrie, vit depuis l’OUGANDA la souffrance de ses frères et sœurs victimes violences aveugles des djihadistes.
Pour beaucoup de maliens, tout cela ne serait pas arrivé sans le MNLA qui a déclenché le processus macabre avec les exactions a Aguel hoc. N’oubliez pas que c’est a Aguel hoc qu’on a éventré des soldats maliens, qu’on a émasculé des soldats maliens et qu’on a égorgé des soldats maliens, tout cela après leur avoir attaché les mains dans le dos. Certains ont été purement et simplement fusillés avec une balle dans la tête. Ce sont d’ailleurs ces images atroces qui ont entrainé la marche des femmes des militaires de Kati révoltées par tant d’atrocités subies par leurs maris, fils et voisins de garnison. Cela entraina la mutinerie du 22 Mars qui s’est transformée en coup d’Etat. A l’époque le MNLA a gaillardement revendiqué l’attaque d’Aguel hoc. A cette époque personne n’a entendu les ONG dénoncé ces exactions. Nous avons diffusé ces images sur notre réseau et si besoin on va les rediffuser.
Cela ne justifie point qu’aujourd’hui, plus hier ou demain, des éléments de l’armée malienne commettent des exactions dans les zones libérées. On ne demande pas d’oublier, on demande de pardonner, car sans pardon il n’y a pas de vivre ensemble. Il faut éviter l’amalgame, le MNLA est loin de représenter la communauté touareg dont la majorité est hostile à leur velléité d’indépendance. Soutenu par un lobby puissant, les faits ont montré qu’il ne reste au MNLA que les micros des médias pour se faire entendre. Les faits sur le terrain ont démontré que leur puissance militaire reposait essentiellement sur le couple infernal ANSAR DINE- AQMI. Petit à petit, ce couple maléfique a confiné le MNLA dans les salons a Ouaga et Nouakchott, les couloirs et allées de certains parlements en Europe et les  studios de certains medias en Europe. Voilà la réalité. Leurs interlocuteurs dans ces lieux sont de bonne foi, manipulés qu’ils sont, ils analysent et agissent en fonction des informations tronquées qu’ils ont, voila pourquoi, il faut éviter de les juger, il faut tout simplement leur donner la bonne information. D’ailleurs, le théâtre des opérations, notamment la prise de Tombouctou a permis au Ministre Juppé( c’est lui qui l’a dit a Dakar) de voir les vrais rapports de force sur le terrain et de comprendre que le MNLA ne pesait rien sans AQMI et ANSAR DINE. Les faits par la suite ont démontré cela, car le MNLA a été chassé par Ansardine, le Mujao et AQMI  de Gao,  Menaka, Léré, Tombouctou. Dans ces conditions, supposons qu’on veuille leur donner une autonomie, ce serait sur quel territoire ? les studios et les salons ?
Il n’y a pas de honte a le reconnaitre, c’est l’occident qui nous a fait connaitre le concept actuellement universel de la démocratie. Dans ce concept, on nous a appris que le fait partisan( regroupement dans les partis politiques) évite de stigmatiser les minorités (ethniques, religieuses, raciales…). Car les gens se regroupent autour d’idées et de projets partagés. C’est grâce a ce concept que le 1er vice-président de l’assemblée Nationale actuelle du Mali est un Touaregs. Le fait qu’il soit dans le parti majoritaire explique son élection a ce poste. Alors dans un tel contexte, pourquoi prendre les armes ?  Tout simplement parce que contrairement a ce qui est véhiculé sur certains plateaux de télévision par des soit disant spécialistes du sahel, les réalistes sont plus complexes. Pour vous en rendre compte, découvrez ci-dessous, quelques extraits de l’intervention de l’excellent Jacques Gérard, expert international, fin connaisseur du Mali.  Si vous voulez en savoir plus, ou tout simplement si vous n’etes pas d’accord avec lui, venez participer du 13 au 16 Février 2013 a la 13e édition du forum de Bamako dont le thème est :<< L’Etat, les crises, la réconciliation nationale>> , les enjeux de la cohésion sociale et les défis de la gouvernance locale.
 
 
 
Dans le cas de l’actuelle révolte targuie, il importe d’identifier clairement quelle est la volonté réelle des parties directement en cause - chacune des tribus touareg dont on connaît la grande diversité et la complexité, ou indirectement en cause - d’une part, plus les autres populations (Maures, Kountas, Peuls, Songhaïs) des régions concernées (Tombouctou, Taoudénit, Kidal, Gao, Ménaka) qui subissent le conflit et, d’autre part, le reste de la population malienne.

5/ La démocratie peut-elle être autre chose que la dictature d’une majorité sur des minorités ou d’une minorité sur des majorités ?

Dans l’analyse de tout conflit, la dimension démographique est à prendre en compte. Pour le cas du Mali, notons que sur ses 16 millions d’habitants estimés fin 2012, les 5 Régions actuellement sous l’autorité des différents groupes rebelles représentent environ 9 % de la population totale du pays.
Faute de statistiques récentes pour chacune de ces 5 Régions, les 3 Régions antérieures pèsent ainsi : 3,8 % pour Gao (incluant Ménaka), 0,5 % pour Kidal et 4,8 % pour Tombouctou (incluant Taoudénit ?).
Je n’ai pu trouver qu’une étude détaillée permettant de reconstituer – même si ce genre de traitement statistique est toujours délicat avec des populations pour partie nomades -, plus précisément la population par ethnie et par région.
 
Source GREAT – Avril 2012 – Base recensement 2009 (ajouter 10 % pour 2012)
Enquête déclarative sur échantillon représentatif – décembre 2008
Ethnies en %
Tombouctou
Gao
Kidal
Totaux
%
Arabes
2
2
63
67
22,33
Bella
 
8
 
8
2,67
Malinké
 
2
 
2
0,67
Peul
3
2
 
5
1,67
Songhaï
69
73
12
154
51,33
Touareg
26
4
25
55
18,33
Haoussa
 
9
 
9
3,00
Autres
0
0
0
0
0,00
Totaux
100
100
100
300
100,00
Populations est.
770 000
605 000
77 000
1 452 000
 
%
53,03
41,67
5,30
100,00
 
Ethnies en Pop.
Tombouctou
Gao
Kidal
Totaux
%
Arabes
15 400
12 100
48 510
76 010
5,23
Bella
0
48 400
0
48 400
3,33
Malinké
0
12 100
0
12 100
0,83
Peul
23 100
12 100
0
35 200
2,42
Songhaï
531 300
441 650
9 240
982 190
67,64
Touareg
200 200
24 200
19 250
243 650
16,78
Haoussa
0
54 450
0
54 450
3,75
Autres
0
0
0
0
0,00
Totaux
770 000
605 000
77 000
1 452 000
100,00
Populations
770 000
605 000
77 000
1 452 000
 
%
53,03
41,67
5,30
100,00
 
 
La première moitié du tableau (10 lignes jusqu’à Totaux) reprend les données en % de l’enquête du GREAT. La deuxième traduit les résultats de la première en nombres d’habitants par ethnie et région.
Il en résulte que – à supposer même que tous les Touareg seraient d’accord avec les groupes rebelles, ce qui n’est pas du tout acquis -, cette ethnie n’est majoritaire dans aucune région : ce sont ceux qui se déclarent « Songhaïs » qui sont nettement majoritaires dans les Régions de Tombouctou (69 %) et de Gao (73 %) et « Arabes » (probablement des Maures pour l’essentiel) qui le sont largement dans la Région de Kidal (63 %).
Il en résulte également que, en prenant en compte les populations Touareg des Région de Mopti et de Ségou (1 % du total à chaque fois), ce groupe de pression représente environ 2 % du total de la population du Mali soit, fin 2012, environ 320.000 personnes sur environ 16 millions.
S’il faut – en bonne démocratie – admettre qu’une ethnie représentant 2 % de la population (et beaucoup moins encore en ne prenant en compte que les tribus mobilisées dans cette révolte) ne peut pas imposer ses volontés aux autres 98 %, non plus d’ailleurs en se limitant à des régions moins étendues où elle n’est majoritaire nulle part, doit-on pour autant en déduire que ce groupe – dont la culture et les traditions font partie de la richesse humaine et culturelle du Mali - : (i) ne puisse pas bénéficier des mêmes droits que toutes les autres ethnies et même, (ii) ne puisse pas bénéficier de mesures particulières corrigeant les insuffisances du passé ou même, de mesures spécifiques tenant compte de ses spécificités ? La réponse est clairement non si tous sont d’accord sur l’idée du « Vivre ensemble ».

6/ Mais, quelles sont les revendications des rebelles touareg ?

Après la question : (i) de l’indépendance (partiellement traitées au § 4 ci-dessus), il faut également envisager celles (ii) de l’application de la charia dans l’ensemble du Mali ou dans certaines Régions du Mali et, (iii) de l’accès aux mêmes droits que l’ensemble de la population malienne.
Sur la question de l’indépendance, l’étude déjà citée apporte des éléments de réflexion intéressants. Après la question « A quelle ethnie ou groupe culturel appartenez-vous » il a été demandé aux enquêtés : « Vous sentez-vous plus ou moins appartenir à la nation malienne ou à votre groupe ethnique ? ».
Les réponses ont été les suivantes :
Je me sens... %
Tombouctou
Gao
Kidal
Mali
Uniquement de mon groupe ethnique
4
 
 
8
Plus de mon groupe ethnique que malien
20
15
 
14
Sous-total "plus ethnique"
24
15
0
22
Autant malien que de mon groupe ethnique
30
43
25
28
Plus malien que de mon groupe ethnique
 
2
 
3
Uniquement malien
45
40
75
47
Sous-total "plus malien"
45
42
75
50
Ne sais pas
1
 
 
0
Totaux
100
100
100
100
Totaux "plus ethnique + 50 % de autant"
39,00
36,50
12,50
36,00
Totaux "plus malien + 50 % de autant"
60,00
63,50
87,50
64,00
 
Surprise… la Région de Kidal – où on parle à la maison à 63 % arabe, 12 % songhaï et 25 % Tamasheq - se distingue en étant la plus « malienne » de toutes les régions, celles de Tombouctou et de Gao étant légèrement en dessous de la moyenne nationale ! Celle de Kayes n’accorde que 44,5 % à « plus malien + 50 % de autant », celle de Koulikoro 70,5 %, celle de Sikasso 76 %, celle de Ségou 49 %, celle de Mopti 78 % et celle de Bamako 65 %.
Voilà qui pondère sérieusement la question de l’indépendance. Mais pour aller plus loin, il nous manque toutefois une étude du même type avec un marqueur ethnique.
Sur la question de la charia, il s’agit au fond de savoir si la population malienne, musulmane ou non, dans son ensemble et Région par Région, entend voir établir les pratiques barbares actuellement imposées par la terreur des djihadistes sur : (i) des musulmans majoritairement sunnites, soufis de rite malékite, connus pour leur tolérance, (ii) des croyants non-musulmans, (iii) des animistes et (iv) des non-croyants.
Sur la question de l’accès aux droits, il s’agit de dresser la liste des droits qui ont été ou qui sont mal reconnus ou mal mis en œuvre au bénéfice des Touareg – et pourquoi pas d’autres ethnies d’ailleurs – dans les domaines scolaire, sanitaire, judiciaire, économique, politique, militaire…
Des réponses sérieuses à ces différentes questions ne semblent pouvoir être apportées que par de nouvelles enquêtes, des referenda, ou des concertations nationales rigoureusement représentatives de toutes les ethnies et tribus concernées sous la forme d’Assises, de Conférences nationales ou de Chantiers de la Réconciliation et de de la Paix. 

7/ Les questions constitutionnelles et institutionnelles

Existe-t-il des formes d’organisation constitutionnelle et des modes d’organisation institutionnelles qui, mieux que d’autres, permettent de prévenir des revendications sous la forme de rébellions armées et d’entretenir le « Vivre ensemble » ?
La réponse est clairement oui.
Pour en savoir plus, soyez nombreux au 13e forum les 13,14 ;15 et 16 Février 2013. Ci-joint le programme provisoire. Le programme de la journée du 13 Février qui sera consacrée a : Genre, Paix et sécurité : rôle des femmes et des organisations féminines dans la prévention et la résolution des conflits.

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