Des défections récentes indiquent qu'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) se fragilise en raison de la désintégration de sa structure interne au cours de ces derniers mois.
Abdul Hamid al-Ansari, spécialiste du terrorisme, explique à Magharebia que la décomposition d'AQMI diffère de celle des autres organisations."Dans la mesure où AQMI a mis très longtemps à prendre sa forme actuelle, le processus de sa désintégration sera similaire", ajoute-t-il. "Cela dans le cas où les choses poursuivront leur cours naturel, c'est-à-dire sans que le groupe ne subisse une attaque de grande envergure contre son noyau. Les membres de cette organisation devraient devenir, dans les années et les mois à venir, des gens normaux, chassés loin dans le désert".
Abdelkader Rouim, ancien émir du Groupe islamique armé (GIA), a confié le 16 décembre au quotidien El Khabar, qu'une "centaine d'hommes armés au Mali et dans d'autres régions sont prêts à rendre les armes et à retourner dans leurs patries s'ils devaient bénéficier d'une amnistie sans être poursuivis, ou s'ils obtenaient des garanties sérieuses en ce sens".
Rouim a été le bras droit de Mokhtar Belmokhtar, alias Laaouar, avant de profiter lui-même des dispositions algériennes contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.
"L'acquittement récent par le tribunal algérien d'Ouergla de six membres qui s'étaient repentis après avoir mené des activités dans la passé au sein de la brigade Moulathamin dirigée par le terroriste Laaouar a encouragé de nombreux insurgés présents dans le nord du Mali à envisager l'option du renoncement à la violence afin de bénéficier des dispositions de la réconciliation nationale", a ajouté Rouim.
Il a par ailleurs expliqué que des dizaines d'hommes armés dans le nord du Mali, au Niger et "dans d'autres zones situées dans les profondeurs du Sahara, dont certains leaders de la brigade Moulathamin, ont le courage nécessaire pour renoncer aux armes de façon permanente, ainsi que pour se repentir, mais ils ont peur des sanctions".
Il a exprimé l'espoir que ce processus puisse continuer.
En plus du désarmement volontaire de ses militants, le groupe terroriste est encore davantage affaibli par les morts et les arrestations.
"En fait, nous apprenons chaque semaine que des terroristes ont été tués lors d'affrontements avec les troupes algériennes, et nous avons également appris le démantèlement d'une cellule dormante au Maroc et l'arrestation d'autres terroristes en Mauritanie, au Mali et au Niger", a expliqué al-Ansari.
Selon El Khabar, le mois dernier, "les forces de sécurité conjointes opérant sur la frontière algéro-malienne sont parvenues à arrêter six terroristes dans le désert, à trente kilomètres de la région de Borj Badji Mokhtar. Ces arrestations sont survenues après qu'un avion militaire eut repéré les mouvements de ces hommes lors de leur entrée sur le territoire algérien à proximité de la Mauritanie, et alors qu'ils se dirigeaient vers le nord du Mali".
L'analyste social Mohamed Salem Ould Sharif a souligné de plus qu'AQMI "est liée à ses membres plus qu'à une idée spécifique".
"Une fois que ces individus mourront ou vieilliront, beaucoup de jeunes renonceront à cette idéologie. Les jeunes ne peuvent vivre une existence d'austérité, en se cachant dans les profondeurs d'un désert aride pendant longtemps", explique-t-il.
Il ajoute que la majorité de ces habitants du désert sont jeunes, et que seuls quelques-uns ont atteint la cinquantaine, comme c'est le cas d'Abdelhamid Abu Zeid. Les membres plus âgés auront éventuellement besoin de soins, tandis que les plus jeunes rêveront d'une existence plus normale, ce qui accélérera le retour d'un grand nombre d'entre eux au sein de la communauté.
Selon Ould Sharif, "ce phénomène commence déjà à apparaître à la lumière des entretiens concernant les Azaouadis, qui renoncent à leurs idées sous la pression internationale".
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott
Des défections récentes indiquent qu'al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) se fragilise en raison de la désintégration de sa structure interne au cours de ces derniers mois.
Abdul Hamid al-Ansari, spécialiste du terrorisme, explique à Magharebia que la décomposition d'AQMI diffère de celle des autres organisations."Dans la mesure où AQMI a mis très longtemps à prendre sa forme actuelle, le processus de sa désintégration sera similaire", ajoute-t-il. "Cela dans le cas où les choses poursuivront leur cours naturel, c'est-à-dire sans que le groupe ne subisse une attaque de grande envergure contre son noyau. Les membres de cette organisation devraient devenir, dans les années et les mois à venir, des gens normaux, chassés loin dans le désert".
Abdelkader Rouim, ancien émir du Groupe islamique armé (GIA), a confié le 16 décembre au quotidien El Khabar, qu'une "centaine d'hommes armés au Mali et dans d'autres régions sont prêts à rendre les armes et à retourner dans leurs patries s'ils devaient bénéficier d'une amnistie sans être poursuivis, ou s'ils obtenaient des garanties sérieuses en ce sens".
Rouim a été le bras droit de Mokhtar Belmokhtar, alias Laaouar, avant de profiter lui-même des dispositions algériennes contenues dans la Charte pour la paix et la réconciliation nationale.
"L'acquittement récent par le tribunal algérien d'Ouergla de six membres qui s'étaient repentis après avoir mené des activités dans la passé au sein de la brigade Moulathamin dirigée par le terroriste Laaouar a encouragé de nombreux insurgés présents dans le nord du Mali à envisager l'option du renoncement à la violence afin de bénéficier des dispositions de la réconciliation nationale", a ajouté Rouim.
Il a par ailleurs expliqué que des dizaines d'hommes armés dans le nord du Mali, au Niger et "dans d'autres zones situées dans les profondeurs du Sahara, dont certains leaders de la brigade Moulathamin, ont le courage nécessaire pour renoncer aux armes de façon permanente, ainsi que pour se repentir, mais ils ont peur des sanctions".
Il a exprimé l'espoir que ce processus puisse continuer.
En plus du désarmement volontaire de ses militants, le groupe terroriste est encore davantage affaibli par les morts et les arrestations.
"En fait, nous apprenons chaque semaine que des terroristes ont été tués lors d'affrontements avec les troupes algériennes, et nous avons également appris le démantèlement d'une cellule dormante au Maroc et l'arrestation d'autres terroristes en Mauritanie, au Mali et au Niger", a expliqué al-Ansari.
Selon El Khabar, le mois dernier, "les forces de sécurité conjointes opérant sur la frontière algéro-malienne sont parvenues à arrêter six terroristes dans le désert, à trente kilomètres de la région de Borj Badji Mokhtar. Ces arrestations sont survenues après qu'un avion militaire eut repéré les mouvements de ces hommes lors de leur entrée sur le territoire algérien à proximité de la Mauritanie, et alors qu'ils se dirigeaient vers le nord du Mali".
L'analyste social Mohamed Salem Ould Sharif a souligné de plus qu'AQMI "est liée à ses membres plus qu'à une idée spécifique".
"Une fois que ces individus mourront ou vieilliront, beaucoup de jeunes renonceront à cette idéologie. Les jeunes ne peuvent vivre une existence d'austérité, en se cachant dans les profondeurs d'un désert aride pendant longtemps", explique-t-il.
Il ajoute que la majorité de ces habitants du désert sont jeunes, et que seuls quelques-uns ont atteint la cinquantaine, comme c'est le cas d'Abdelhamid Abu Zeid. Les membres plus âgés auront éventuellement besoin de soins, tandis que les plus jeunes rêveront d'une existence plus normale, ce qui accélérera le retour d'un grand nombre d'entre eux au sein de la communauté.
Selon Ould Sharif, "ce phénomène commence déjà à apparaître à la lumière des entretiens concernant les Azaouadis, qui renoncent à leurs idées sous la pression internationale".
Par Jemal Oumar pour Magharebia à Nouakchott
Source: Magharebia
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire