Pour l'intervention française au Mali. Dans un communiqué publié aujourd'hui à Nouakchott, les principales organisations mauritaniennes de défense des droits de l'homme se prononcent en faveur de l'intervention de l'armée française au Nord Mali.
Appel à la solidarité des mauritaniens avec les peuples du Mali.
Vendredi 11 janvier 2013, alors que les groupes salafistes rompaient la trêve entretenue depuis le début de l’année 2012, débutait l’intervention française au Mali, par un engagement aérien, prélude à une intervention de troupes au sol, pour recouvrer l’intégrité territoriale du pays.
Très vite, l’avancée de l’envahisseur est stoppée ; les populations du Sud respirent et celles du Nord et du Centre entrevoient l’espoir d’une libération prochaine. La communauté internationale a salué le geste salutaire de la France et requis le déploiement rapide d’une coalition mondiale, avec, en première ligne, des troupes de soldats du Continent, notamment celles de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et du Tchad.
Bien davantage qu’une guerre d’éradication du terrorisme, la bataille du Mali constitue l’acte de résistance fondateur des populations noires devant la tentative de changer leur mode de vie, par la force brute.
Derrière le projet salafiste en Afrique subsaharienne, se profile une vision du monde et de l’Islam, rigoriste, puritaine et réductrice de toute différenciation ; il s’agit d’uniformiser la vie, d’y tuer toute capacité de réflexion et d’innovation ; ici, il n’y a pas de place pour l’égalité de sexes, l’art, la joie de vivre et l’esprit critique.
La cité idéale que promeuvent les combattants du néo-wahhabisme ne prospérerait que sur la ruine, totale, des traditions et de la culture africaine, par un processus d’arabisation insidieuse que caractérisent la terreur de masse et le déracinement ; des conséquences pratiques du dessein de dépersonnalisation en cours d’exécution, découlent l’infantilisation de la femme et son exclusion de l’espace public, le recours quasi systématique à l’usage de la peine de mort et la banalisation des amputations.
Bien au-delà du Mali, le devenir de cette représentation de l’existence humaine sur terre, aboutirait, à l’instauration d’un totalitarisme sans précédent dans l’histoire de l’Islam. Pour l’intégrité des musulmans et la paix universelle, il n’y pas, encore à ce jour, de menace plus substantielle et crédible. Il en découle le devoir de la combattre, sans hésitation ni faiblesse.
A l'intérieur même de la Mauritanie, l'extrémisme religieux s'est infiltré à tous les niveaux de la société d'où la visibilité accrue du voile intégral, un vêtement jusqu'ici exotique; la profusion, dans la rue, des femmes couvertes de noir, se conjugue à leur activisme prosélyte auprès de leurs compatriotes, lors d'assemblées séparées qui se tiennent au grand jour.
Les autorités, notamment les services de sécurité, ont laissé entrer les activistes de la haine, en connaissance de cause, impunément; la connivence n'épargne plus aucune structure de l'Etat, pas même la télévision nationale; en quelques années, la propagande islamiste, a fini de soumettre les esprits, par le matraquage et la culpabilité.
L’affaire de l’incinération, en 2012, des livres de jurisconsultes musulmans qui légitimaient l’esclavage, a démontré la puissance, la cohésion et l’influence de ces milieux. Leurs véritables visées, apparues alors, dévoilaient une idéologie d’essence discriminatoire, en somme vouées à la conservation d’une féodalité de type ethno-théocratique.
Le salafisme - qu’il soit sunnite malékite ou sunnite wahhabite - s’avère l’ultime avatar d’une volonté d’hégémonie qui avance, masquée, sous couvert de la foi. Le péril est au seuil de nos demeures!
Ainsi, nous organisations signataires :
- Dénonçons, avec vigueur, les prêches de certaines mosquées de Mauritanie où l’apologie du terrorisme salafiste s’est exprimée, y compris sur des média officiels ;
- Nous indignons du racisme tacite qui suinte des déclarations d’hommes politiques et de prétendues Fatwas de leaders religieux, osant appeler les croyants, à soutenir les groupes armées, contre la « croisade française» ;
- Appelons le gouvernement mauritanien à apporter, aux troupes de la coalition internationale, assistance et pleine coopération, dans la conduite de l’expédition militaire, en vue de réaliser l’unité du Mali et de préserver ses institutions démocratiques et laïques ;
- Mettons en garde contre les exactions et violences de représailles, sur les populations Arabe et Touarègue, à la faveur de la reconquête.
- Incitons, vivement, les mauritaniens, à constituer, dès à présent, dans les quartiers, les villages et les campements, des groupes d’auto-défense, pour endiguer, voire prévenir l’infiltration wahhabite, à la fois liberticide et source d’appauvrissement intellectuel.
- Invitons les mauritaniens, à se réapproprier les outils de l’authenticité culturelle – poésie, chants, danses, folklore, habilement traditionnel - comme contre-culture de la libération, en réponse à la dissémination du cimetière salafiste sur la surface de la terre.
Nouakchott, le 27 janvier 2013
Signataires :
- IRA-Mauritanie : Biram Ould Dah Ould Abeïd, Président
- SOS-Esclaves : Boubacar Messaoud, Président
- AMDH : Me Fatimata M'Baye, Présidente
- AFCF : Aminetou Mint Ely, Présidente
- Conscience et Résistance : Hacen Ould Lebatt, porte-parole
- LMDH : Me Mine Ould Abdallah, Président
- CSVVDH : Lala Aïcha Ouédrago SY, Présidente
- FONADH : Mamadou Moctar Sarr, Secrétaire Exécutif
- SOS-Esclaves : Boubacar Messaoud, Président
- AMDH : Me Fatimata M'Baye, Présidente
- AFCF : Aminetou Mint Ely, Présidente
- Conscience et Résistance : Hacen Ould Lebatt, porte-parole
- LMDH : Me Mine Ould Abdallah, Président
- CSVVDH : Lala Aïcha Ouédrago SY, Présidente
- FONADH : Mamadou Moctar Sarr, Secrétaire Exécutif
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