jeudi 28 février 2013

PLAIDOYER POUR DAVANTAGE DE SOLIDARITÉ ET DE CONVERGENCE EN AFRIQUE DE L’OUEST

Le chef de l’Etat ivoirien et président en exercice de la CEDEAO, Alassane Ouattara, s’est livré à un véritable plaidoyer pour davantage de solidarité et de convergence entre Etats d’Afrique de l’Ouest, au cours de la cérémonie d’ouverture, ce mercredi 27 février 2013 à Yamoussoukro, en Côte d’Ivoire, de la 42ème session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’organisation.
Dans un discours prononcé en présence de treize de ses pairs de la CEDEAO, ainsi que des chefs d’Etat du Tchad, du Burundi et de Mauritanie ainsi que du Premier ministre du Maroc, M. Ouattara a tiré le bilan de l’année qu’il vient de boucler à la tête de l’organisation en se félicitant notamment du soutien qui lui a été apporté par ses homologues dans la conduite de cette mission.
Après s’être réjoui de la «concertation permanente» entre Etats de la CEDEAO, de la solidarité et de la convergence des vues sur les différents dossiers mis en œuvre, il a souligné que «l’indispensable solidarité entre nos Etats est devenue une réalité palpable» et qu’elle «devra guider notre détermination à renforcer les institutions, la démocratie, l’Etat de droit et la bonne gouvernance dans chacun de nos pays».
Le président ivoirien a ensuite longuement insisté sur la situation au Mali et en Guinée-Bissau, pays au sujet desquels la CEDEAO s’est mobilisée onze mois durant pour y rétablir la paix et restaurer l’ordre constitutionnel à travers des processus de transition politique fiables en cours d’exécution et qui devront aboutir à l’organisation d’élections crédibles et au retour à la démocratie.
Parlant plus spécifiquement de la crise malienne, Alassane Ouattara a salué une fois de plus l’intervention de la France aux côtés de l’armée malienne, des troupes du Tchad et de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), qui a permis, a-t-il dit, «d’inverser la courbe dramatique des événements et de sauver la forme républicaine de l’Etat malien».
Il s’est félicité, à cet égard, de la libération de la quasi-totalité des villes du Nord malien ainsi que du soutien des partenaires qui a permis d’obtenir un accroissement des effectifs de la Misma à hauteur de 8 000 hommes, dont près de 73% des effectifs sont aujourd’hui présents au Mali, et de la mobilisation de fonds à hauteur de 455 millions de dollars.
Dans son discours à la suite de celui de M. Ouattara, le président de la Commission de la CEDEAO, Kadré Désiré Ouédraogo, a également insisté sur la paix, la sécurité et la stabilité dans l’espace régional qui conditionnent, a-t-il expliqué, la viabilité des Etats membres de l’organisation et constituent de ce fait un fondement solide pour tout développement.
Faisant le point sur les crises au Mali et en Guinée-Bissau, M. Ouédraogo a aussi longuement insisté sur les résultats obtenus par la CEDEAO dans leur résolution. Il a cependant ajouté qu’avec l’expiration de la période de transition telle qu’elle était fixée pour ces deux pays, les enjeux des élections prévues au cours de cette année sont donc importants pour la consécration définitive du retour à la normalité constitutionnelle.
Dans la même veine, le président de la Commission de la CEDEAO a relevé l’intérêt majeur que représentent les échéances électorales prévues au Togo et en Guinée pour non seulement la consolidation de la gouvernance démocratique interne à ces pays, mais aussi pour la stabilité de toute la région. Il a formulé l’espoir que tous ces scrutins attendus se déroulent dans un climat de paix.
A ce sujet, il s’était préalablement réjoui du caractère exemplaire des élections organisées l’année dernière dans deux Etats membres de l’organisation, saluant le degré de maturité et d’enracinement de la culture démocratique dans un pays comme le Ghana, ainsi que le sens élevé de patriotisme et de civisme dont ont fait montre les citoyens de Sierra Leone.
M. Ouédraogo n’a pas manqué de rendre un vibrant hommage au chef de l’Etat du Burkina Faso, médiateur de la CEDEAO pour la crise malienne, de même qu’au médiateur associé et président du groupe de contact régional sur la Guinée-Bissau, le président Goodluck Ebele Jonathan du Nigéria, pour les «résultats particulièrement probants» auxquels ils sont parvenus dans la conduite de leurs missions.
L’assemblée a ensuite écouté successivement une allocution du président Idriss Déby Itno du Tchad, ainsi que celles du Premier ministre du Maroc, Abdel-Ilah Benkiran, du commissaire de l’Union africaine à la Paix et à la Sécurité, Lamamra Ramtane, et du représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest, M. Saïd Djinnit.
Tous ces invités spéciaux ont réaffirmé la volonté de leurs pays et institutions respectives à poursuivre leur coopération et de travailler en étroite collaboration avec la CEDEAO dans ses différents domaines d’intervention, en particulier en matière de maintien de la paix et pour la promotion des idéaux démocratiques.
Le président Idriss Déby Itno, qui a dépêché plus de 2 000 soldats tchadiens en soutien à la Mission internationale de soutien au Mali, a réaffirmé sa détermination à accompagner le peuple malien «jusqu’à la libération totale» de son territoire, mais aussi et surtout pour «l’éradication totale de la menace terroriste de l’espace sahélo-saharien».
Estimant que «l’heure est grave, car le Mali est menacé dans ses fondements», il a invité les autorités de transition, les leaders politiques, la société civile et les dignitaires religieux du pays à privilégier le dialogue et à favoriser les conditions permettant une réconciliation nationale.
Aux soldats maliens, et dans une allusion à peine voilée aux auteurs du coup d’Etat perpétré en mars 2012 dans le pays, il a déclaré : «Votre place est au front pour accomplir la mission qui est la vôtre, c’est-à-dire défendre la souveraineté et l’intégrité du Mali. Nous vous attendons dans le Nord, aux confins de la frontière avec l’Algérie».
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Houleymatou DIALLO

Conseiller a la communication
Ambassade du Mali  en Cote d'Ivoire
Abidjan

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