Honni soit qui Mali pense !
Le divin enfant, le libérateur aura un accueil festif, joyeux et haut en couleurs avec en cadeau un dromadaire. Comme nous l’annoncions avant tout le monde, le président François Hollande s’est donc rendu au Mali. Son avion a atterri à Savaré (300 km de Tombouctou), et il se rendra à Tombouctou vers 10h30. Il faut tirer un grand bénéfice de l’image présidentielle avec cette visite éclair. Bien sûr, seuls les journalistes « embedded » (embarqués), c’est à dire accompagnant l’armée pourront savoir réellement tout ce qui va se passer. La campagne soldatesque contre les djihadistes du Nord-Mali dite légitime, n’a pas été une rude épreuve. Et pour cause.
Comme nous l’avons toujours dit, les terroristes-djihadistes sont les idiots utiles de l’Occident. Mais, face à la propagande médiatique, dans le cas du Mali, avec la débâcle de l’armée qui n’avait que besoin d’armes pour tenir la dragée haute aux salafo-terroristes, tout le monde est tombé dans les panneaux. Croyez-vous sincèrement que 5000 hommes pouvaient imposer leur loi aux 15 millions de Maliens ? Parce que dans l’imagerie populaire, et à entendre les maliens dans leur grande majorité, Bamako (1 809 106 habitants), serait déjà entre leurs mains. Que nenni. Parce que, pour ce faire, ce sont tous les groupes qui allaient être obligés de faire cet effort de guerre et par conséquent, ils allaient « libérer » le Nord-Mali, vu leur nombre.
Quand Le Figaro titre, hier, que, »François Hollande va prêcher la concorde à Bamako », il faut être autiste pour ne pas comprendre le message. Il faut comprendre que les choses sont claires car, après trois semaines d’une guerre éclair, l’opération Serval préparait en sourdine « l’avenir du Mali » qui dépend du dialogue entre noirs et touaregs, certes, mais aussi des intérêts français. Hier, le libérateur et nouveau roi de la Françafrique a fait cette déclaration pas anodine pour un sou.
Mais, la négociation obligatoire avec les touaregs imposée par Paris au Gouvernement intérimaire malien, va définitivement faire comprendre aux Maliens racistes que, les touaregs font partie intégrante du Mali. Paris ne tient donc pas vraiment en compte leur alliance avec les djihadistes ni la rancoeur des noirs à leur encontre. Il veut simplement un Mali en paix pour la sécurisation de ses affaires, et non pour les beaux yeux des Maliens. Ces derniers qui ont épousé comme des bleus le langage belliciste européen pour désigner ceux qui leur ont fait souffrir le martyr avec la complicité occidentale au Nord-Mali, ne doivent avoir que leurs larmes pour pleurer. Après l’euphorie, la tristesse.
Le 27 janvier dernier, dans un billet intitulé « Guerre au Mali : La re-colonisation et l’incroyable arnaque France-CEDEAO-djihadistes« , voici ce que nous disions:
Les Maliens savent-ils que le rêve secret de la France réside dans l’espoir d’obtenir des autorités maliennes… illégitimes, la base de Tessalit dans l’Azawad, hautement stratégique au plan économique et militaire ? Or, l’ex Président malien Amadou Toumani Touré (ATT) ne voulait pas en entendre parler. Si la France était l’ami du Mali, elle n’allait jamais accepter ce coup d’Etat et allait exiger le rétablissement sans conditions de la légalité constitutionnelle…Mais bon, il est parfois utile de le dire, redire et re-redire, même si parfois, on a l’impression de prêcher dans le désert, vu le rapport de force.
Donc, dans ses bagages, le président français a un plan d’autonomie du…Nord-Mali. Croyez-vous vraiment que Dioncounda Traoré, le président par intérim pourra refuser de signer ce document secret ?
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