BBC Afrique- Le président ougandais Yoweri Museveni a jugé "honteux" l'"attentisme" des pays africains au sujet de l'intervention militaire au Mali.
"C'est honteux pour les armées africaines de ne pouvoir défendre leur propre territoire", s'est offusqué le président ougandais dans une interview avec la BBC.
Il a vivement critiqué le fait que les Africains aient attendu l'intervention de l'armée française contre les islamistes avant de mobiliser leurs troupes.
"Le fait que les Africains ne puissent pas défendre leur propre territoire, je trouve cela honteux. C'est honteux qu'on doive faire appel aux Français ou autres. A quoi servent les armées africaines? Le Mali est indépendant depuis 50 ans, et le pays est dirigé par des hommes en uniforme. A quoi sert cette armée si elle ne peut pas défendre le pays?", a déclaré Yoweri Museveni.
"Si l'armée malienne ne peut pas", ajoute-t-il, "qu'en est-il des autres armées de la sous-région alors? Pourquoi n'ont-elle pas aidé?".
"Je remercie les Français, parce que eux au moins ont empêché que Bamako ne tombe".
Mahama explique le retard
En revanche, le président ghanéen John Dramani Mahama a estimé qu'il existait des raisons légitimes qui pourraient justifier le retard du déploiement des forces africaines au Mali.
"C'est le résultat de plusieurs facteurs", a déclaré John Dramani Mahama.
"Depuis de nombreuses années, tous nos pays ont réduit leurs budgets en matière de défense, et donc l'état de nos forces armées en termes d'équipement et de logistique n'est pas optimal. Vous ne pouvez pas blâmer nos pays.
"Avec les économies que nous avons, nous devions nous concentrer sur les dépenses sociales, pour donner accès à la santé, à l'éducation à nos peuples. Mais cela nous ramène à la réalité: oui, vous pouvez fournir des services sociaux, et vous pouvez avoir des gouvernements constitutionnels, mais en même temps, vous devez être préparés à faire ce qu'il faut pour maintenir la sécurité".
"Vous savez bien sûr qu'il y a des implications financières et des préparations logistique qui ne sont pas faciles", a ajouté le président du Ghana.
"Mais je suppose que ce qui se passe au Mali et ailleurs rend ceci d'autant plus urgent. La forme que cette force devrait voir, c'est ce sur quoi nous devons nous mettre d'accord à présent. Mais je pense qu'il y a une volonté politique dans ce sens, et avec les progrès que nous avons réalisés dans nos contextes sous régionaux et régionaux, je crois que cela deviendra une réalité dans un futur proche.
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