jeudi 7 février 2013

Des négociations avec le MNLA, positon du Mali au sein de l'OCI

Dans son interview que j'ai suivie dans son intégralité sur tv5/rfi, Mahamadou Issoufou a clairement dit (son interview semble avoir été modifiée) qu'il n'y avait rien à négocier avec le MNLA puisqu'il y'avait un cadre démocratique au Mali et la décentralisation qui permettaient à toutes les communautés sans exclusion aucune de s'exprimer sur toutes les questions et de participer activement au développement local. Le MNLA, dit-il, a imposé une rébellion injustifiée au Mali au nom de la communauté touareg qui avait des élus locaux et au sein de l'AN. "Du reste", poursuit-il "le MNLA n’est pas représentatif du peuple touareg […]. Le MNLA est minoritaire parmi les Touaregs. […]. "le MNLA doit absolument être désarmé. Je pense que ce serait contradictoire de ne pas désarmer le MNLA par rapport à l’objectif de restauration de l’intégrité du Mali". La position d'un dirigeant visionnaire ne doit souffrir d'aucune ambigüité dans des circonstances exceptionnelles. 
 
Cette position rejoint également celle du capitaine Sanogo dans son interview sur la RTS1 sénégalaise qui dit: "Si le MNLA veut négocier, il doit d'abord laisser les armes, enlever l'habit de rebelle, revêtir celui du malien et accepter de vivre comme tous les autres maliens". Je ne suis pas un des soutiens inconditionnels de Sanogo, mais là je lui reconnais un langage de vérité auquel j'adhère.
 
Ces deux prises de position tranchent avec celle de Dioncounda Traoré, pour qui, le MNLA seul est qualifié pour les négociations parce que devenu subitement fréquentable malgré qu'il ait collaboré avec Ansar Dine, AQMI, Mujao et Boko Haram dans tous les crimes perpétrés contre le Mali. Nous comptons sur sa bonne compréhension et sur celle de ses négociateurs attitrés ou circonstanciels pour ne pas, comme ATT et AOK, intégrer dans la république, des malfaisants qui récidiveront dans les 5 ou 10 années à venir aux termes des mandats présidentiels en vue de renégocier les avantages indus qui leurs sont accordés.
 
Je suis entièrement d'accord avec Mahamadou Issofou lorsqu'il dit que "si la France n’était pas intervenue après l’offensive des jihadistes sur Konna, ils seraient à Bamako. Cela veut dire que l’Etat malien serait devenu un Etat terroriste, menaçant les pays voisins". François Hollande (et l'armée française) est à saluer pour sa prompte intervention, même si celle-ci était par ailleurs motivée par la protection des intérêts d'Areva au Niger. La situation aurait été différente et probablement très grave à pire pour nous avec Nicolas Sarkozy qui n'aurait pas hésiter à jouer le pari du MNLA (avec ses alliés du Burkina, de la Mauritanie et de l'Algérie) contre le Mali.  
 
Cette gracieuse générosité divine de Hollande ne doit cependant pas nous empêcher de sortir de l'euphorie momentanée pour retrouver un moment de lucidité et analyser la situation froidement dans les perspectives de ces négociations que la France nous impose avec ses "amis touaregs" représentés par le MNLA.   
 
Qu'est ce qui peut bien expliquer cette amitié entre l'état français, pays de la démocratie, des libertés et des droits de l'homme, 5ème puissance économique et militaire du monde, et un groupuscule de criminels qui se dit représenter une communauté particulière dans l'un des pays les plus pauvres de la planète ?
 
Durant les périodes noires de l'occupation islamiste au nord, on nous informait de la déculottée du MNLA par ses alliés de circonstance dans toutes les zones occupées. Cette déconvenue a été confirmée par l'intéressé lui-même se justifiant de replis tactiques et/ou stratégiques qui l'avaient entrainé chez ses parrains du Burkina, de la Mauritanie et de l'Algérie. Lorsque l'opération "serval" décapita la tête du monstre à double tête (AQMI, Ansar Dine, Mujao, Boko haram) à Kona, Diabali, Leré, Gao et Tombouctou, il est remonté plus au nord se fondre dans la population kidaloise et une partie se serait retranchée dans les montagnes selon l'armée française qui s'est détachée de son encombrant "djatigui" de l'armée malienne dont l'entrée de Kidal est formellement interdite par le MLNA depuis la France (ce qui est étonnant, selon cette journaliste analyste politique de France24). Au même moment, ce même MNLA réclamait fièrement la prise de Kidal qu'il disputait avec l'autre groupuscule terroriste dans sa nième mutation en le MIA. Sans que l'on sache quel mystérieux moyen de transport il eu utilisé de ses lieux d'exil mauritaniens et burkinabés à Kidal. Même la rocambolesque histoire des soucoupes volantes à cinq dimensions que les sorciers utiliseraient pour la chasse nocturne des âmes humaines est plus vraisemblable. Quelqu'un se moque bien de quelqu'un dans cette histoire. Je crains que nous soyons entrain de perdre notre souveraineté sur cette partie du Mali d'où viendrait dans les années à venir la nième tentative de déstabilisation du pays. Mais peut-on parler de souveraineté lorsqu'on est incapable d'assurer sa propre sécurité. Nous avons misé sur des dirigeants couards et insensés dans nos élections démocratiques, nous ne pouvons que nous en prendre à nous-mêmes.   
 
Concernant l'organisation islamique qui semble avoir une curieuse vue de la morale, je suis d'accord avec ceux qui pensent que le Mali devrait reconsidérer sa position dans l'OCI. Le Mali, de part son histoire particulière avec l'islam qu'il hérita depuis le 7ème siècle, ne doit rien à personne (notre généreux empereur Mansa Moussa transporta la richesse aurifère du pays en aumône en Arabie saoudite) et n'a aucune leçon à recevoir de personne dans cette religion, doit demander des explications sur la position de l'OCI qui dénonçait l'intervention française tandis que les terroristes fonçaient, tous crocs dehors, sur Bamako. Alors que la même OCI n'a pas levé le petit doigt, lorsque ces terroristes violaient nos femmes, nos sœurs, nos enfants, amputaient des membres, flagellaient et décapitaient de pauvres gens à Gao et à Tombouctou au nom de l'islam en épargnant soigneusement Kidal, le fief du chef d'Ansar Dine. Les envoyés de Dieu et seigneurs de guerre responsables d'enlèvements d'êtres humains contre rançon sont également épargnés de ces punitions divines. Si des explications convaincantes ne sont pas données par cette organisation en rapport avec sa position initiale sur les évènements du Mali ou si elle ne s'excuse pas publiquement auprès des véritables victimes des atrocités du terrorisme soutenu par elle, alors notre pays, majoritairement musulman, devra reconsidérer sa position dans cette organisation. Lorsqu'on exprime clairement et avec force ses positions, les autres vous prennent au sérieux et vous respectent, c'est cela qui a manqué à nos dirigeants et à notre diplomatie. Parce que nous sommes des croyants sincères, n'est ce pas, mais non des manipulateurs de la vérité à des fins criminelles à l'image de ces terroristes. N'eut été les voix de courageux guides religieux musulmans authentiques et exclusivement maliens, qui, malgré les menaces reçus, restaient fidèles dans leur position nous enseignant que ces terroristes n'étaient que de vulgaires adeptes de pratiques sataniques qui ne rendent pas service à l'islam, ou condamnant le comportement de certains états criminels arabes couverts du manteau de l'islam, nombre d'entre nous aurait pu, à travers ces actes sataniques posés au nord au nom de l'islam, nous conforter dans nos convictions que l'islam ne peut-être qu'une manipulation grotesque de l'intelligence humaine à des fins criminelles. 
 
 
 
Kamano   

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