Je vous invite à jeter un regard historique
pour mieux comprendre pourquoi le Mali d’aujourd’hui, anciennement appelé
Soudan Français a connu des cycles de conquête,
de gloire et d’expansion. De l’empire de Ghana, a succédé l’empire du
manding qui donna son nom : Le Mali. Après l’apogée de l’empire de Ghana
en 1203, il ya eu la formation de trois royaumes indépendants : Diara,
Sosso et Galam. Puis le royaume Songhoi a suivi en 1473. A cette époque, le
Mali fut le carrefour de plusieurs civilisations, de peuples, de différentes
ethnies et de religions qui y laissèrent leur empreinte. Des « Soninkés
de Ghana, les songhoi de Gao, les Marocains de Djouder, les Touaregs de l’Adrar
des Iforas, de l’Air, des Touaregs Oulliminden, les Bambaras de Ségou, les
Peuhls du Macina », etc. Le Mali fut leur passage, et tous ont été transportés
par les vagues de l’histoire.
Les vélléités sécessionnistes des Touaregs du
MNLA, qui revendiquent l’indépendance du territoire de L’Azawad, en utilisant
des moyens d’actions violentes, ne doivent pas surprendre. Lorsqu’on parle de
l’Azawad, on ne parle pas de territoire mais d’un simple lieu de pâturage, qui jadis!
ne saurait constituer un Etat selon les historiens maliens.
D’après nos historiens, il s’agit d’ une
zone, qui se trouve entre Araoune et la ville de Tombouctou, qui a été occupée
par plusieurs ethnies, les Soninkés, les Toucouleurs, les Berbères, les
Touaregs, a expliqué Pr. Kamian. Et de dénoncer l’affrontement entre les
militaires et la faillite des politiques dans la gestion du pays avant
d’inviter les autorités d’agir vite pour « éviter la disparition du
Mali ».
C’est ce nom que les rebelles Touaregs du MNLA
veulent donner aujourd’hui à un présumé Etat indépendant. Le mouvement de rébellion
Touareg a débuté durant la période pré
coloniale et ils se sont illustrés dans des exactions et pillages depuis cette
période lorsque des Touaregs pillèrent aux XVIIIe et XIXe siècle faisant déjà
souffler le vent de la terreur historique dont ils ont fait preuve. Portez un
regard furtif sur les événements du Nord : enlèvement et séquestration,
Rançonnement, trafic d’armes et de drogues, viols et massacres, soumission des
Bellas à l’esclavage etc.
Tombouctou qu’ils ont annexés et qu’ils
occupent aujourd’hui, était une ville soumise au pouvoir Touareg durant la
période précoloniale. Les habitants qui souffraient de cette domination,
auraient demandé discrètement le protectorat de la France en 1893.
PERIODE PRE-COLONIALE
ET MOUVEMENT DE REBELLION TOUAREG :
Affrontement au Soudan des Français contre les
Touaregs (1893-1916)
Les
Français voulurent se rendre à Tombouctou en descendant le cours du fleuve
Niger en 1883. Le lieutenant de vaisseau Caron partit de Koulikoro sur une
canonnière et descendit le Niger jusqu’aux approches de Tombouctou en 1887.
Mais les Touaregs lui interdirent l’entrée de la ville.
Tandis que la colonne Joffre devait atteindre
Tombouctou en passant par Goundam, la colonne Bonnier descendit le Niger depuis
Mopti. Les officiers de marine Boiteux et Aube marchaient à l’avant-garde, ils
atteignirent Kabara le 14 décembre 1893. Boiteux entra à Tombouctou sans
combattre.
Le 28 décembre, n’ayant pas de nouvelles de
Boiteux pendant qu’il était à Kabara, Aube était inquiet et croyait que son
camarade serait en danger. C’est ainsi qu’il décida de lancer une expédition sur Tombouctou avec son
équipe de laptots armés. Ils seraient passés à , travers la brousse, à
mi-chemin de Ouroumeyrou, Soudainement ils seront assaillis et massacrés par
les Touaregs.
Quelques jours plus tard, la colonne de Bonnier
à son tour, fera son entrée à Tombouctou. Comme ce dernier voulait châtier les
Touaregs, il partit à la rencontre de la colonne Joffre. Mais dans la nuit du
14 Janvier 1894, le détachement conduit par Bonnier, aurait également été attaqué
et massacré, lorsqu’ils ont été surpris par les Touaregs à Tacoubao
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H Jaunet et J. Barry, Histoire de l’Afrique
Occidentale Française, Fernand Nathan, P 137-141,
Paris, 1949.
La revanche fut implacable, lorsque le commandant Joffre envoya son renfort à Niafunké pour combattre les Touaregs qui ont été vaincus. Ensuite il entra à Tombouctou et fit fortifier la ville.
L’histoire nous apprend également qu’en 1896,
la mission conduite par Hourst, descendit le fleuve Niger jusqu’à Gao oû elle
fut accueillie par Madidou, chef des
Touaregs Oulliminden. La même année, d’autres tribus, aidées par les
Oulliminden, pillèrent les campements aux abords de Tombouctou. En 1897, une
opération de chasse contre les pillards fut organisée. Une colonne commandée par les lieutenants de
Chevigné et de Latour fut déployée, mais elle fut vaincue à son tour et
massacrée par les Touaregs sur le bord du fleuve entre Tombouctou et Bamba. En
1898, les Touaregs chassés des bords du fleuve oû ils venaient
s’approvisionner, furent menacés par la famine. Ce qui aurait poussé plusieurs
tribus à la soumission, sauf les Oulliminden qui ont poursuivi leurs actes de pillages. Mais à plusieurs reprises en 1903
ils furent battu par les Français mais à chaque fois ils firent semblant de se
soumettre. Firhoun qui était Aménokal des Touaregs Oulliminden, serait venu à
Gao signer sa soumission. Malgré cet accord signé en 1903, une nouvelle révolte
éclata (1914-1916). Firhoun était soupçonné de soutenir en
cachette tous les mouvements de révolte.
En 1914, Firhoun aurait profité de la guerre
Franco-Allemande pour déclencher une révolte générale des Touaregs contre les
Français. Il fut arrêté et emprisonné à Tombouctou, mais il réussit à tromper
la confiance et s’évader. Il regagna ses
campements et reprit la lutte(1915).
Les Français décidèrent d’abattre Firhoun et
surprirent les Touaregs Oulliminden à Andéramboukane avant de leur infliger une
défaite écrasante (1916). Mais au cours de ce combat, Firhoun réussit encore à
s’enfuir. Un mois après, des Touaregs Hoggar firent un rezzou dans le campement
des Oulliminden et tuèrent Firhoun sans le savoir.
MOUVEMENT DE REBELLION TOUAREG AU MALI ET
ACCORDS DE PAIX
Au Mali, les années 1963 et 1964 sont marquées
par un autre mouvement de rébellion contre le pouvoir central, il s’agit des
Kel Adrar, des tribus Touaregs issues d’une des 9 confédérations traditionnelles.
Ce mouvement est durement réprimé par l’armée nationale malienne et plusieurs
Touaregs ont fui pour se refugier en Libye.
A partir de 1976, le colonel Kadhafi leur accorde le statut de
« refugiés politiques » et en 1980, il ouvre des camps d’entraînement
militaire à leur intention. Par la suite plusieurs sont enrôlés dans des
opérations. C’est dans ce contexte que certains Touaregs ont combattu à ses
côtés durant la crise Libyenne.
Le MPLA (mouvement populaire de libération de
l’Azawad) fondé en 1988 par des jeunes Touaregs entraînés en Libye, déclenche
une insurrection en 1990. Des massacres auraient été commis entraînant l’afflux
de plus de 100 000 refugiés en Algérie et en Mauritanie. Un cessez-le-feu
est conclu en 1991(Accord de Tamanrasset) qui aboutit en 1992, à la signature
du « Pacte National » lequel prévoit une plus grande décentralisation
et l’intégration de combattants rebelles dans les forces armées régulières et
autres corps de sécurité. En 2006, une seconde rébellion force l’Etat Malien à
de nouvelles négociations avec les Touaregs, lesquelles ont conduit à l’accord
d’Alger du 4 Juillet 2006.
D’après certaines évaluations, la chute du
régime de Khadafi a provoqué le retour massif d’environ 1000 à 4000 Touaregs
d’origine malienne et nigérienne lourdement armés. La plupart sont des refugiés
des années 1990 ou émigrés récents ayant combattu en Libye. Le 16 octobre 2011,
deux mouvements Touaregs du Mali dont : le MTNM ( mouvement Touareg du
Nord du Mali) et le MNA (mouvement National de l’Azawad) ont fusionné pour
donner naissance au MNLA ( mouvement national de libération de l’Azawad). En
Novembre 2011, un nouveau mouvement de rébellion éclata et cette organisation
entreprena des actions et meurtrières contre le pouvoir établi. Le 17 Janvier
2012, Ils ont poursuivi leurs attaques contre les positions des forces
régulières. Cette opération qui avait l’allure d’une coallition, s’est faite
conjointement avec d’autres groupes armés comme AQMI, Ansar Eddine avec
l’objectif de morceler le territoire malien. Cette atteinte à l’intégrité
territoriale a eu comme conséquence, plusieurs
exactions et crimes contre des populations civiles. Il y’a eu l’exode de milliers de populations civiles qui ce sont refugiées en Mauritanie, Niger,
Burkina Faso.
Face à la supériorité de leurs armements,
l’armée malienne a été mis en déroute. Cette situation leur a permis de
s’emparer de plusieurs villes dont Aguelhok oû des soldats de l’armée malienne
ont été massacrés et égorgés. Après ces
forfaits, ils ont proclamé l’indépendance de l’Azawad.
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Rapport d’information no. 4431, déposé par
Conclusion :
La défaite des Touaregs Oulliminden a marqué la
fin des luttes pour la conquête du Soudan. Depuis 1916, les Tribus Touaregs
vivent en paix et l’entente avec les Français semblait avoir été réalisée sauf
avec le rebondissement des prises d’otages Français et de citoyens occidentaux
par le MNLA, AQMI et les autres groupes de malfaiteurs associés.
Paradoxalement, le MNLA comme mouvement terroriste aurait-il réussi à obtenir
un bureau de représentation à Nouakchott et Paris avec une bonne audience
auprès des médias? Le remord de la conscience historique justifie- t- il cette
décision politique? C’est ainsi que le MNLA a entrepris une campagne
d’intoxication contre le Mali en se faisant passer pour une minorité
victimisée. Force est de reconnaître également que depuis la période
précoloniale jusqu’à la signature des accords d’Alger en Juillet 2006, le respect des engagements ne semble pas être
intégrée dans la culture des groupes rebelles Touaregs qui n’ont pas d’autres
réflexes de cohabitation que l’aventure de l’affrontement armé. Si les autres
groupes ethniques du Mali se comportaient comme eux, le Mali n’aurait jamais
existé. Comme dirait un adage : « quand l’oubli ensevelit la gloire,
la mémoire des hommes s’engourdit ». Malgré l’armada que les groupes
rebelles ont usurpé en Libye, ils doivent se référer à l’histoire du Mali, un
carrefour de conquête oû plusieurs peuples et cultures ce sont toujours
entrecroisés sans que le pays ne soit comme une trace de caravanes qui s’efface
sur le sable. Selon un adage : « il ya des pays (de passage pour ceux
et celles qui n’ont pas l’amour de la paix, qui veulent être des éternels
guerriers pour déstabiliser les sociétés) doivent garder à l’esprit que les
vagues de l’histoire ont toujours déposé, les uns après les autres, les peuples
et les civilisations avant qu’un vent ne les saisisse et les porte plus
loin ». Nous constatons que tout le long de l’histoire, les groupes
rebelles Touaregs ont démontré un comportement belliqueux dans leur
cohabitation depuis la période précoloniale jusqu’à l’avènement du Mali
indépendant. Ils refusent le dialogue et n’arrivent pas à s’imposer comme des
interlocuteurs sérieux et crédibles. Comment un Etat organisé peut leur faire
confiance dans leur logique d’extrémisme. Les crimes qui ont été commis ne
doivent pas rester impunis et l’Etat malien qui est signataire du statut de
Rome doit saisir la Cour Pénale
Internationale sans perdre du temps.
Boubacar Touré
Montréal
Canada
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