vendredi 30 mars 2012
LE MOINDRE MAL POUR LE MALI
"Tant qu'un peuple est contraint d'obéir et qu'il obéit, il fait bien ; sitôt qu'il peut secouer le joug, et qu'il le secoue, il fait encore mieux : car, recouvrant sa liberté par le même droit qui la lui a ravie, ou il est fondé à la reprendre, ou on ne l'était point à la lui ôter". (Des principes du droit politique de Jean Jacques ROUSSEAU).
Evidemment, tous ces débats entamés au sujet du processus électoral (fichier, tenue des dates....), la rébellion Touareg, le coup d'état récent et le combat pour le retour à l'ordre constitutionnel visent le rétablissement d'un ordre social qui est un droit sacré, cher à tous car servant de base à tous les autres. Ce droit ne vient point de la nature, mais résulte d'une quête perpétuelle et de reformes successives fondées sur des conventions ou des lois dont l'ultime arbitre est la constitution du pays.
Au regard de cette constitution et à l'état actuel de l'évolution des actes posés (coup d'état militaire, institutions dissoutes, manifestations pour ou contre la junte....etc), le président ATT se trouve aujourd'hui dans un état d'empêchement absolu de diriger le pays. Soyons objectifs au delà de toutes courtisanneries ou opportunisme honteux!
Alors, c'est l'article qui dispose qu'en cas d'empêchement absolu du président de la république, c'est le président de l'Assemblée Nationale qui doit diriger les affaires de la nation en attendant de nouvelles élections.
Aujourd'hui, le scénario possible qui ferait le moindre mal à la république et aux citoyens, vu les sanctions et menaces qui planent dans les 72 heures contre le Mali est le retour du pouvoir aux civils, composant bien sûr avec les dirigenants de la junte! Evitons de faire supporter d'autres conséquences fâcheuses (économiques et financières) de cette crise par les paisibles citoyens (ouw ma minh ou ma bonw!).
En faisant diriger une période transitoire de quelques mois par le président de l'Assemblée Nationale, on sera à même de confèrer la légitimité nationale et internationale à cette nouvelle classe dirigeante qui sera nantie de pleins pouvoirs et reconnue par la communauté internationale (CEDEAO, UE, BM...).
Qu'importe les jugements de valeur sur le charisme ou les valeurs intrinsèques de Dioncounda TRAORE! Ce dernier se dit déjà prêt à se mettre au service de sa patrie au prix d'un renoncement à sa candidature.
Le fonctionnement normal ou la compétence d'une institution dépend moins d'une personne que de ses collaborateurs. ATT n'a jamais été bien conseillé, ou du moins n'a pas écouté ses conseillers. Il a été surtout courtisé. Il faut bien que la classe politique accepte de faire des concessions tendant à la mise en place d'une équipe dirigente composée de militaires, de la société civile (y compris des religieux surtout que de plus en plus ces derniers ont leurs mots à dire).
- Le grand questionnement est l'acceptation de ces propositions de sortie de crise par l'équipe militaire.
Le jeune capitaine SANOGHO, s'il est patriote sincère et s'il respecte sa parole donnée ne voulant pas s'éterniser au pouvoir (nul ne peut d'ailleurs) doit céder au bon sens et au nom de l'intérêt supérieur de la nation. Nul n'a le droit à l'état actuel d'écouter ses propres passions malgré tous les griefs adressés à juste titre à la communauté internationale dont la CEDEAO veut faire le porte-flambeau. Oû était-elle bien évidemment pendant ces deux mois passés quand les maliens s'entretuaient et continuent à le faire. Les chefs d'état de la CEDEAO agissent plus par instinct de précaution que par altruisme pour ATT ou pour le Mali. L'adage bambara dit ''quand un homme voit les charognards dévorant un cadavre humain, ne doit pas dire quitte ce cadavre, mais doit plutôt les chasser en disant: quittez mon cadavre!''
En définitive que la CEDEAO considère ATT comme "personae non gratta" à revenir encore prendre les reines du pouvoir au Mali. Dans l'interview qu'il a accordé à RFI, il dit personnellement qu'il ne souhaiterait pas que les maliens se tuent pour sa seule personne et ce qui compterait pour lui c'est le Mali et les institutions. Ne soyons pas plus royalistes que le roi. ATT a terminé son règne et d'ailleurs ce sont bien les politiciens maliens qui se battent aujourd'hui pour le retour à l'ordre constitutionnel qui clamaient haut et fort que s'il n'y a pas d'élection le 29 Avril, une transition se construira sans ATT. Ils lui reprochaient d'avoir oeuvrer pour retarder les élections afin de se maintenir encore plus longtemps.
La nécessité au sens dialectique du terme (fatalité) a abrégé ce règne, que peut encore l'être humain (cette créature faite d'eau et d'argile) contre la volonté d'ALLAH le Tout miséricordieux! The Almighty!
Rendons grâce à Dieu et prions encore tous ensemble pour la paix au Nord et la tolérance entre la classe politique et cette junte militaire. Le Mali est plus GRAND!
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