jeudi 6 décembre 2012

Mon Pays!

Mon  Pays,
Mon pays n’est pas cette patrie aux miroirs brisés ;
Mon pays n’est pas cette nation aux cauris dévalués ;
Mon pays n’est pas cette vallée aux échos tendancieux ;
Mon pays n’est pas ce désert aux scorpions dangereux ;
 
Mon pays n’est pas cette avenue de soupçons ;
Mon pays n’est pas ce territoire en tronçons ;
Mon pays n’est pas cette tribune d’exclusion ;
Mon pays n’est pas cette macabre foire d’exposition ;
 
Mon pays n’est pas cette ville sans tambours ;
Mon pays n’est pas ce daka pillé en plein jour ;
Mon pays n’est pas cette jeunesse déchaînée ;
Mon pays n’est pas cette tribu exilée ;
 
Mon pays n’est pas cette chamelle égarée ;
Mon pays n’est pas ce patrimoine vandalisé ;
Mon pays n’est pas ce croyant sans pitié ;
Mon pays n’est pas cette jeune fille violée ;
 
Mon pays n’est pas ce mausolée détruit ;
Mon pays n’est pas cette plantation sans fruits ;
Mon pays n’est pas ce ganda en ruines ;
Mon pays n’est pas ce champ de mines ;
 
Mon pays n’est pas cette rizière de sang ;
Mon pays n’est pas cette dignité liée au rang ;
Mon pays n’est pas cette bourgoutière confisquée ;
Mon pays n’est pas cette République éclatée ;
 
Mon pays n’est pas cette population meurtrie ;
Mon pays n’est pas cette méfiance entre les ethnies ;
Mon pays n’est pas cette terre en deuil ;
Mon pays n’est pas cette bourse d’otages et de cercueils ;
 
Mon pays n’est pas ce triste office ;
Mon pays n’est pas ce laboratoire de milices ;
Mon pays n’est pas ce Mansa  qui tremble ;
Mon pays n’est pas cette adolescence qui s’effondre ;
 
Mon pays n’est pas cette armée qui s’égorge ;
Mon pays n’est pas cette main qui égorge ;
Mon pays n’est pas cet érudit qu’on égorge ;
Mon pays n’est pas ce partenaire opérant le couteau sur la gorge ;
 
Mon pays n’est pas cette administration aux abois ;
Mon pays n’est pas le parti de la mauvaise foi ;
Mon pays n’est pas cette lanterne d’un journaliste diviseur ;
Mon pays n’est pas la voix mensongère de cet obscur lecteur ;
 
Mon pays n’est pas cette jungle de vipères ;
Mon pays n’est pas cette rivière de malheurs ;
Mon pays n’est pas ce district de fractures ;
Mon pays n’est pas cette dune rose de factures ;
 
Mon pays n’est pas cette coordination qu’on accuse ;
Mon pays n’est pas ce manifeste de colère qu’on récuse ;
Mon pays n’est pas cette rue qui tue ;
Mon pays n’est pas cette haine raciale en crue ;
 
Mon pays n’est pas cet azalai sans chameliers ;
Mon pays n’est pas ce prolétariat de carnassiers ;
Mon pays n’est pas cette solidarité que l’on enterre ;
Mon pays n’est pas cette tendance à saborder l’honneur ;
 
Mon pays n’est pas ce couscous de vengeance ;
Mon pays n’est pas cette  Oumma sans conscience ;
Mon pays n’est pas cette oasis de sang où manque l’eau ;
Mon pays n’est pas ce  funeste nuage de corbeaux ;
 
Mon pays n’est pas cet embargo de la faim ;
Mon pays n’est pas cette combustion de saints ;
Mon pays n’est pas cet harmattan de tristesse ;
Mon pays n’est pas cette course d’opium et de vitesse ;
 
Mon pays n’est pas ce crime applaudi ;
Mon pays n’est pas  cette honte  subie ;
Mon pays n’est pas cette architecture somatique ;
Mon pays n’est pas ce sanctuaire fanatique ;
 
Mon pays n’est pas ce généreux peuple humilié ;
Mon pays n’est pas cette union nationale torpillée ;
Mon pays n’est pas cette écologie de la pourriture ;
Mon pays n’est pas ce comptoir d’injures ;
 
Mon pays n’est pas ce voile déchiré ;
Mon pays n’est pas ce but refusé ;
Mon pays n’est pas ce refrain de la mort ;
Mon pays n’est pas cet album de remords ;
 
Mon pays n’est pas cette communauté indexée ;
Mon pays n’est pas cette foi agressée ;
Mon pays n’est pas cette violence sans raison ;
Mon pays n’est pas ce refus obstiné du pardon ;
 
Mon pays n’est pas ce terroir de blancs brimés ;
Mon pays n’est pas ce kounda de noirs piétinés ;
Mon pays n’est pas cette Afrique en larmes ;
Mon pays n’est pas cette planète en armes ;
 
Mon pays est l’indivisible Mali ;
Mon pays est l’énigmatique tapis ;
Mon pays est  le chant d’espérance ;
Mon pays est le Ngoni de la tolérance.
 
 Zeidan  AG SIDALAMINE

Aucun commentaire: