La République centrafricaine se retrouve aujourd’hui dans une situation qu’elle a toujours connu après le règne de « Papa Bok », dit affectueusement pour l’ancien président puis empereur Jean Bedel Bokassa. Les rebelles centrafricains, qui ont pris les armes le 10 décembre dernier ont continué leur offensive éclair et se trouvent aux portes de Bangui. C’est la panique, du km5 en passant par Lakouanga ou Sika (1 et 2), les quartiers de Bangui qui se sont vidés de leurs habitants. Cette matinée de vendredi, la coalition rebelle Séléka – « Alliance » en langue sango a positionné ses colonnes armées à Damara, à une soixantaine de kilomètres au nord de la capitale Bangui, ainsi qu’à 30 kilomètres à l’est, le long du fleuve Oubangui. Ce qui veut dire qu’elle peut prendre la capitale aujourd’hui. Et là, que fait François Bozizé le président centrafricain, il lance un SOS à la France et aux Etats-Unis. Quelle humiliation !
Séléka contrôle désormais un tiers du territoire centrafricain. Après avoir conquis trois villes clés du centre – Bria, Bambari et Kaga Bandoro – ses combattants se trouvent désormais aux portes de Bangui, la capitale, protégée par des militaires tchadiens et les militaires de la Force multinationale d’Afrique centrale (Fomac). Mais, ces présidents arrivés au pouvoir par la force comme François Bozizé ont tellement peur des militaires qu’ils passent souvent leur temps à ne rien faire pour l’armée de peur d’un coup de force. C’est ainsi que l’armée centrafricaine est la moins équipée de toute l’Afrique centrale. Mais, acculé François Bozizé a trouvé utile d’envoyer ses sbires agresser l’Ambassade de France, et faire un sit-in devant l’ambassade américaine et quelques heures après, il mendie honteusement leur soutien. Quelle folie ! Quémander le soutien de ceux qui soutiennent des jihadistes extrémistes tueurs d’enfants en Syrie ? M. Bozizé, il fallait armer vos militaires, envoyer en formation les meilleurs éléments et s’occuper des Centrafricains. Bien sûr, ici, nous n’apportons aucun soutien aux rebelles…
Les Etats-Unis ont annoncé jeudi soir avoir fermé leur ambassade en Centrafrique pour des raisons de sécurité. Leur ambassadeur et son équipe ont quitté le pays. Paris a indiqué qu’elle n’interviendrait pas. La coalition rebelle du Séléka réclame « le respect » d’accords de paix conclus entre 2007 et 2011, auquel le pouvoir centrafricain ne s’est pas plié. En deux semaines, elle s’est emparée de villes stratégiques, s’approchant dangereusement de Bangui. Néanmoins, la coalition rebelle a décidé de ne pas donner d’assaut sur Bangui, voulant que le pouvoir en place s’éclipse. Les négociations sont donc inéluctables. La défaite militaire est effective.
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