jeudi 20 décembre 2012

MALI:A quoi joue l'ONU ou qui manipule le Secrétaire général?

Tout le monde aura vu ces derniers temps les efforts intenses fournis par le Secrétaire général de l'ONU et certaines de ses institutions pour empêcher l'intervention militaire au Nord du Mali. L'accent est mis intempestivement sur les risques graves de dérapages des forces armées devant aider à libérer la zone et sur leurs conséquences humanitaires qui conduiraient à un déplacement de populations plus important que ce que les groupes armés auraient provoqué, selon les dernières déclarations/plaidoyer des responsables ONUsiens des affaires humanitaires. Si l'on s'adonne à un exercice rapide avec les chiffres donnés par les mêmes organismes depuis le début de l'agression dont est victime le Mali, le nombre de nos compatriotes déplacés à l'intérieur et exilés dans les pays voisins dépasserait aujourd'hui 650 000 personnes. Les chiffres du dernier recensement général de la population et de l'habitat (RGPH) 2009 donnent un total de 1 284 836 pour les 3 régions du Nord (Tombouctou 674 793, Gao 542 304 et Kidal 67 739)? Ceci voudrait dire, selon ces organisations onusiennes, que plus de la moitié de la population concernée a déjà quitté la zone, du fait des groupes armés qui y ont élu domicile depuis mars dernier. Comment et sur quelles bases ces mêmes structures peuvent affirmer aujourd'hui, sans sourcillier, qu'une intervention militaire pour libérer la zone occupée va provoquer des désastres humains plus graves, des exodes plus importants que ce que nous connaissons déjà? Exodes plus importants qu'aujourd'hui (donc plus de 650 000 personnes de plus) signifierait que l'ensemble du Nord (et même plus) sera vidé de sa population. Cela n'a pas de sens tout simplement, et est une méprise pour l'intelligence des membres du Conseil de sécurité. Et comme si, quelque part, ces structures se rendaient compte de l'énormité de leurs déclarations, on les a entendues avoir été surprises par la diminution de moitié du nombre de réfugiés maliens du camp principal de Mauritanie, sans pouvoir expliquer cette soudaine diminution. Sont-ils retournés au Mali ou déplacés ailleurs? Elles, spécialistes des décomptes, ne le savaient pas tout simplement. Cela me rappelle les équations chimiques qu'on nous demandait d'équilibrer à l'école.
 
 Le monde entier,  que ce soit les pays pris individuellement ou dans le cadre de regroupements sous-régionaux, régionaux et internationaux, a attesté et condamné l'agression barbare perpétrée contre le Mali par des bandes armées qui sévissent au Nord de notre pays. Des crimes graves et odieux (crimes de guerre, crimes contre l'humanité avec viols, atteintes à l'intégrité physique d'hommes et de femmes au motif d'application de la Chari'a) ont été commis et pleinement assumés dans un premier temps par les groupes (MNLA et Ançardine) dont les dirigeants sont des maliens bien identifiés et connus. La CPI, saisie officiellement, est entrain d'examiner la plainte déposée à son niveau sur ces crimes. Il n'empêche que ces violations se poursuivent. Je refuse encore de croire que le Secrétaire général de l'ONU, qui a, par ailleurs, eu à condamner ces actes d'un autre âge et sachant que des populations souffrent dans leur chair, veuille laisser celles-ci à la merci de la barbarie pendant encore 9 longs mois supplémentaires. Nous avons eu à suivre son changement de ton, à mesure qu'il devenait otage de la thèse algérienne  (naturellement défendue par le lobby algérien qui l'entoure, très officiellement en tant que ses représentants et envoyés spéciaux dans différentes crises). Même la super puissante Amérique s'est laissée attendrir par la thèse algérienne, par calcul j'imagine.
Nous ne sommes pas des va-t-en guerre, mais il faut être clair: la crise que nous vivons, provoquée et entretenue par les armes, sera résolue d'abord par les armes et ensuite, ensuite seulement par la négociation. Il faut cesser d'être naïf. Depuis le mois de mai, je l'ai dit et ne cesse de le rappeller dans ce même espace d'échange, la libération de notre Nord se fera par nous-mêmes et non par personne d'autre. Tout appui extérieur sera le bienvenu évidemment. D'autres viendront nous aider si nous entamons, sans attendre, le processus de reconquête. En ce sens, je répète: le Niger, qui a les mêmes menaces potentielles que nous, est prêt à nous aider; de même le Tchad et le Nigéria n'attendront d'autre feu vert que l'engagement de nos forces armées sur le théâtre des opérations. Personne ne prétextera que les forces armées nigériennes et tchadiennes connaissent mal ou pas du tout les zones désertiques, encore moins les troupes maliennes, même si elles ont sérieusement désorganisées ces temps-ci.
Le Doyen
Kalfa

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