jeudi 1 décembre 2011
Superbe réponse du ministre brésilien de l'Education interrogé
Sujet : Internationalisation de la foret Amazonienne !?
Discours du ministre brésilien de l'Éducation aux Etats-Unis.
Pendant un débat dans une université aux Etats-Unis, le ministre de
l'Éducation Cristovao Buarque, fut interrogé sur ce qu'il pensait
au sujet de l'internationalisation de l'Amazonie.
Le jeune étudiant américain commença sa question en affirmant qu'il
espérait une réponse d'un humaniste et non d'un Brésilien.
Voici la réponse de M. Cristovao Buarque.
En effet, en tant que Brésilien, je m'élèverais tout simplement contre
l'internationalisation de l'Amazonie.
Quelle que soit l'insuffisance de l'attention de nos gouvernements
pour ce patrimoine, il est nôtre.
En tant qu'humaniste, conscient du risque de dégradation du milieu
ambiant dont souffre l'Amazonie, je peux imaginer quel'Amazonie soit
internationalisée, comme du reste tout ce qui a de l'importance pour
toute l'humanité.
Si, au nom d'une éthique humaniste, nous devions internationaliser
l'Amazonie, alors nous devrions internationaliser les réserves de
pétrole du monde entier.
Le pétrole est aussi important pour le bien-être de l'humanité que
l'Amazonie l'est pour notre avenir. Et malgré cela, les maîtres
desréserves de pétrole se sentent le droit d'augmenter ou de diminuer
l'extraction de pétrole, comme d'augmenter ou non son prix.
De la même manière, on devrait internationaliser le capital financier
des pays riches. Si l'Amazonie est une réserve pour tous leshommes,
elle ne peut être brûlée par la volonté de son propriétaire, ou d'un
pays.
Brûler l'Amazonie, c'est aussi grave que le chômage provoqué par les
décisions arbitraires des spéculateurs de l'économie globale.
Nous ne pouvons pas laisser les réserves financières brûler des pays
entiers pour le bon plaisir de la spéculation.
Avant l'Amazonie, j'aimerai assister à l'internationalisation de tous
les grands musées du monde. Le Louvre ne doit pas appartenir à la
seule France. Chaque musée du monde est le gardien des plus belles
œuvres produites par le génie humain.
On ne peut pas laisser ce patrimoine culturel, au même titre que le
patrimoine naturel de l'Amazonie, être manipulé et détruit selon la
fantaisie d'un seul propriétaire ou d'un seul pays.
Il y a quelque temps, un millionnaire japonais a décidé d'enterrer
avec lui le tableau d'un grand maître. Avant que cela n'arrive, il
faudrait internationaliser ce tableau.
Pendant que cette rencontre se déroule, les Nations unies organisent
le Forum du Millénaire, mais certains Présidents de pays ont eu des
difficultés pour y assister, à cause de difficultés aux frontières des
Etats-Unis. Je crois donc qu'il faudrait que New York, lieu du siège
des Nations unies, soit internationalisé.
Au moins Manhattan devrait appartenir à toute l'humanité. Comme du
reste Paris, Venise, Rome, Londres, Rio de Janeiro, Brasília, Recife,
chaque ville avec sa beauté particulière, et son histoire du monde
devraient appartenir au monde entier.
Si les Etats-Unis veulent internationaliser l'Amazonie, à cause du
risque que fait courir le fait de la laisser entre les mains des
Brésiliens, alors internationalisons aussi tout l'arsenal nucléaire
des Etats-Unis. Ne serait-ce que par ce qu'ils sont capables
d'utiliser de telles armes, ce qui provoquerait une destruction mille
fois plus vaste que les déplorables incendies des forêts Brésiliennes.
Au cours de leurs débats, les actuels candidats à la Présidence des
Etats-Unis ont soutenu l'idée d'une internationalisation des réserves
florestales du monde en échange d'un effacement de la dette.
Commençons donc par utiliser cette dette pour s'assurer que tous les
enfants du monde aient la possibilité de manger et d'aller à l'école.
Internationalisons les enfants, en les traitant, où qu'ils naissent,
comme un patrimoine qui mérite l'attention du monde entier.
Davantage encore que l'Amazonie.
Quand les dirigeants du monde traiteront les enfants pauvres du monde
comme un Patrimoine de l'Humanité, ils ne les laisseront pas
travailler alors qu'ils devraient aller à l'école; ils ne les
laisseront pas mourir alors qu'ils devraient vivre.
En tant qu'humaniste, j'accepte de défendre l'idée d'une
internationalisation du monde. Mais tant que le monde me traitera
comme un Brésilien, je lutterai pour que l'Amazonie soit à nous. Et
seulement à nous!
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire