Oui, vous ne rêvez pas, c’est bien l’ONU. Or, qui dit ONU dit Etats-Unis. Alors, la semaine prochaine, L’Union internationale des télécommunications (UIT, ou en anglais International Telecommunication Union ou ITU), organisme de l’ONU dont le siège est à Genève, en Suisse, se réunira à Dubaï, un des pays des Émirats arabes unis, pour plancher sur les moyens adéquats menant au contrôle de l’Internet. Les représentants de 193 pays participeront à cette réunion de près de deux semaines, selon la presse.
Le Secrétaire général de l’ITU, le malien Hamadoun Touré, a-t-il eu l’idée d’organiser cette conférence de négociation à Dubaï ? C’est moins sûr. Ce que l’on sait pour l’instant, c’est que les participants veulent plancher pour un nouveau traité en matière de communications en s’appuyant, semble-t-il, sur des… résolutions du Congrès américain qui, clairement, veut de la manière la plus brutale, censurer l’Internet. The Wall Street Journal a dit son inquiétude car, pour lui, ces gens-là, avec leurs propositions, ignorent comment fonctionne véritablement Internet. C’est une lapalissade.
Quand des bureaucrates veulent repenser Internet pour leurs intérêts, de peur que leurs mensonges ne soient révélés, chacun pouvant aujourd’hui se faire une certaine idée de l’information, ça déménage. C’est comme donner à un gorille de jouer sur un Stradivarius, tout comme la marche noble d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. Internet c’est quand même 40.000 réseaux d’interconnexion entre 425.000 itinéraires mondiaux, ce qui permet à plus de deux milliards de personnes à travers le monde, de diffuser des messages et autres contenus numériques. Internet c’est aujourd’hui, près de 500.000 nouveaux utilisateurs par jour…Excusez du peu.
Le document sur lequel les participants à cette réunion discuteront comprend plus de 200 pages. Le contenu n’a pas encore été dévoilé, mais quelques fuites indiquent que, il y aura des propositions aussi saugrenues les unes que les autres. Il s’agira entre autres, d’appliquer à l’Internet semble-t-il, les règles de l’ITU en matière téléphonique longue distance. C’est à dire que l’Internet deviendrait payant, pour un utilisateur Français qui veut accéder à un site américain, ou un Africain qui veut accéder à un site français et vive-versa. Ensuite, une proposition serait la taxation dite « efficace » des réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Tumblr etc. et plus exactement, aussi, Google. Rien que ça.
Or, selon de nombreux observateurs, l’idée en elle-même est techniquement impossible parce que, contrairement au téléphone, l’Internet ne connaît pas de frontières nationales. Google a déjà pris position contre l’ITU, faisant savoir qu’il ne se laissera pas marcher sur les pieds en expliquant que: »Seuls les gouvernements ont une voix à l’ITU. Cela inclut les gouvernements qui ne supportent pas un Internet libre et ouvert. En revanche, les ingénieurs, les sociétés et des personnes qui construisent ou utilisent le Web n’ont pas voix au chapitre. »
Ainsi va le monde du mensonge étatique, qu’on veut préserver par tous les moyens.
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