mercredi 14 novembre 2012

NORD MALI : L’énigme d’une intervention africaine résultant d’un fait occidental



L'Azawad
L’Azawad
Sans vergogne, avec leur morgue habituelle, leur cynisme et leur mépris, les Occidentaux annoncent fièrement que ce sont les Africains qui doivent reconquérir le nord Mali, avec l’Europe qui pourrait leur apporter une soutien…logistique. Remarquez le conditionnel…Dans la foulée, comme des moutons de Panurge, quinze pays membres de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se réunissent et décident d’y envoyer des troupes. Ce qui est assez étonnant dans cette affaire, c’est le silence complice de ces dirigeants ouest-africains, sous l’égide du président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara. Pire, avec une injonction non moins voilée, on leur demande d’envoyer 3300 soldats africains qui doivent intervenir pendant…un an.
Les vrais panafricains, pas ceux autoproclamés mais demeurant dans un discours calqué sur l’Occident donc complètement aux antipodes des réalités africaines, ont le sentiment ou l’impression de devenir fous. Sans concertation, avec des expertises contradictoires quant à la future intervention africaine, ce qui étonne et détonne, chez les dirigeants africains, c’est ce pusillanime abscons. Aller combattre des groupes salafistes armés, alors que ce n’est pas de leur faute ? Ont-ils fourni des armes à ces hommes ? Non. Sont-ils de près ou de loin associés à cette partition de fait du Mali ? Non.
C’est de cette couardise que souffre l’Afrique et qui est à l’origine de son retard. La clique de trouillards ouest-africains n’est même pas capable de demander aux Occidentaux pourquoi ce sont les Africains qui doivent solutionner un problème créé par l’intervention atrabilaire contre la Libye, alors que tout pouvait se régler par la négociation et qu’ils ont été purement et simplement ignorés par ceux-là même qui veulent qu’ils remettent de l’ordre au Mali. Pourquoi sont-ils intervenus tous, sans exclusive en Libye et ne le font pas au Mali ?  Simplement parce que la zone nord du Mali reste vierge, il n’y a pas encore Eni, Total ou Exxon qui y sont implantés, alors, que les Africains se débrouillent. Hélas, sans réfléchir, voilà nos bonhommes prêts à en découdre avec ces salafistes, qui sont tout d’abord des Africains.
La tactique est rodée. Après avoir joué les  misanthropes de pacotille en Libye, avec une forte odeur du Dieu Mammon en sourdine, nos amis refusent de se mouiller au Mali. On peut noter que, pour les otages français sont déjà sacrifiés, au nom de la sacro-sainte cause de l’Afrikom de Barack Obama. C’est d’ailleurs, aujourd’hui, le dernier souci de Paris. Et dire que ces Africains détiennent un Afro-descendant qui a eu, sans doute, sur ce coup, le malheur d’avoir un passeport…français, il s’agit de l’otage Thierry Dol, qui se retrouve prisonnier dans le continent de ses ancêtres. Il est temps qu’il soit libéré, avec la dissociation de sa nationalité et de ses origines. Personne n’oublie les autres otages dont nous parlons toujours, Pierre Legrand, Daniel Larribe, et Marc Furrer.
Les forces qui occupent le septentrion malien, Ansar Eddine ou Aqmi, ont le particularité de connaître le désert et iront probablement se cacher dans celui ci, au lieu d’affronter les troupes ouest-africaines. Mais, leur capacité en matière de terrorisme risque de ne pas épargner le Mali, l’Afrique, et même l’Europe. En attendant que les Nations unies donnent leur feu vert à une intervention internationale fin novembre ou début décembre, les Africains ne comprennent toujours pas qu’ils sont perpétuellement victime d’enfumage…L’Afrique n’a pas besoin d’un conflit, les salafistes peuvent entendre raison, arrêter de martyriser les populations et d’aller aux élections s’ils croient vraiment que les Maliens adhèrent à leur idéologie ou à la charia…

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