lundi 28 novembre 2011

Enlèvements d’otages Européens au Nord Mali : La rançon d’une bavure française

Enlèvements d’otages Européens au Nord Mali : La rançon d’une bavure française Le Prétoire, 28/11/2011 Commentaires [ 5 ] E-mail Imprimer Abou Zéid, patron d’AQMI s’est impatienté pour la rançon demandée contre la libération des quatre otages d’Arlit. Pour mieux se faire entendre et faire plier l’Elysée à ses quatre volontés, il a décidé de frapper cette fois ci plus fort. Il blesse un officier des renseignements français le mercredi, enlève deux autres agents de la DGSE sous fausses identités de géologues français sous le nez des forces spéciales françaises basées à Sévaré (quelques kilomètres du lieu d’enlèvement) le jeudi. Vendredi, il tue un allemand récalcitrant et enlève trois européens en plein jour et au centre ville de Tombouctou. Décryptage d’une opération audacieuse. Deux français ont été enlevés à Hombori (nord du mali) le jeudi 24 novembre, trois autres (un suédois, un néerlandais, et double national Sud Afrique et Grande Bretagne) ont été également emportés à Tombouctou première ville célèbre du Mali. Dans la même opération, un allemand a été abattu pour avoir osé fait de la résistance. Bilan total donc, en deux jours de suite, AQMI (même si elle n’a pas officiellement revendiqué l’attaque) a fait cinq nouveaux otages et traine avec un cadavre sur les bras. Pourquoi une telle opération au moment où les forces de sécurité estimaient avoir cerné le terrain avec un déploiement massif d’armes lourdes dans la zone ? Quel message Abou Zéid et ses éléments veulent ils envoyer à la France ? Pourquoi veut-il faire porter le chapeau aux ex combattants libyens sous le prétexte que ceux-ci chercheraient à venger la mort de leur mentor Kadhafi ? Abou Zéid, patron de la branche maghrébine d’ALQAÏDA, détient depuis plusieurs mois quatre otages français enlevées à Arlit au Niger. Il avait demandé à la France de lui verser une rançon de 90 millions d’Euros Sarkozy avait répondu que la France ne cédera pas à ce genre de chantage. Il est allé jusqu’à exclure le Mali des négociations soupçonnant les officiels maliens d’être de mèche avec les ravisseurs. L’implication des ses services secrets français et les dérapages En effet, depuis que les familles se sont fait entendre notre confrère français « Match » a, suite à une enquête, révélé qu’entre «voix officielle et voies parallèles, le message est brouillé.» Selon l’enquête de Patrick Forestier de « Paris Match » , tout commence en septembre 2010 à Arlit, le lendemain du rapt des sept employés des deux grands groupes français, Areva et Satom (filiale du groupe Vinci) par le commando de l’émir Abou Zeid, membre d’Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique). Chez Areva, c’est la stupeur. A l’Elysée et au Quai d’Orsay, la colère. Chacun accuse l’autre de négligences. Alors que les avions de reconnaissance français cherchent les 4 x 4 des ravisseurs, un homme, à Paris, est averti de leur passage dans le massif de l’Adrar des Iforas, le repaire du groupe d’Abou Zeid au Mali. Ce Français, que nous appellerons « le directeur », est un des dirigeants d’Air France. Depuis les années 80, il connaît tous les arcanes de l’Afrique, surtout celle de l’Ouest. A l’époque, il était un proche de Thomas Sankara, le jeune leader tiers-mondiste qui transforma la Haute-Volta en Burkina Faso, le « Pays des hommes intègres ». Au ­Comité catholique contre la faim, dans la compagnie aérienne Point Afrique ou auprès d’Edgard Pisani, conseiller de Mitterrand, il a connu de nombreux Africains qui aujourd’hui occupent des postes clés. A son arrivée à la direction d’Air France, Jean-Cyril Spinetta fait appel à cet homme discret, au carnet d’adresses bien rempli, pour régler les problèmes de sa compagnie en Afrique. Dès la prise d’otages, grâce à ses amis touareg maliens, le directeur « sait tout ». Il en informe son patron qui est aussi le président du conseil de surveillance d’Areva. Jean-Cyril Spinetta avertit Anne Lauvergeon, la dirigeante du groupe, et Claude Guéant. Le secrétaire général de l’Elysée encourage le spécialiste Afrique d’Air France à continuer à travailler à la libération des otages. A Bamako, le « directeur » est reçu par le président du Mali Amadou Toumani Touré, qu’il côtoie depuis ­longtemps. Sur le terrain, le directeur peut s’appuyer sur les anciens chefs de la rébellion touareg de 1990 et de 2006. Ils sont ­rentrés dans le rang mais restent très proches du mouvement Tamasheq dans la région de Kidal, la principale cité de la zone contrôlée par l’Aqmi. A Bamako, « ATT » suit les négociations en amont. Tout comme Blaise Campaoré. Le président du ­Burkina utilise son homme de confiance mauritanien, Moustapha Chafi. C’est lui qui a déjà négocié la libération d’otages canadiens et espagnols détenus par un autre émir de l’Aqmi, Mokhtar Belmokhtar, un trafiquant du désert devenu islamiste. Chafi a effectué une dizaine de séjours dans le repaire de Belmokhtar. Le directeur d’Air France le rencontre pour l’entretenir d’Al-Qaïda. Et Jean-Cyril Spinetta est reçu par les présidents du Mali et du Burkina. Les intermédiaires touaregs sont formels. Abou Zeid estime que la prise de deux otages africains est contre-productive pour l’image du mouvement sur le continent noir, et il ne sait pas quoi faire de Françoise Larribe. Dans son esprit, une femme ne compte pas. Ces trois-là étant « gratuits », seul Daniel, l’époux de Mme Larribe, a un prix. Il n’est pas encore dissocié du premier groupe sur le point d’être libéré. Première bourde Un autre Français est entré dans la ­négociation avec « de gros moyens » Le « tarif » coïncide avec les souhaits d’«ATT», qui insiste pour qu’on ne sorte pas de la « jurisprudence Chafi » : deux Espagnols pour 2,5 millions d’euros chacun. Le président malien est prêt à ­apporter un appui logistique en fournissant véhicules tout-­terrain, guides et chauffeurs, mais laisse aux Français le soin de régler leurs affaires par l’intermédiaire des Touareg qui, évidemment, lui rendent compte. Pour les quatre, la négociation paraît bouclée, jusqu’à ce que l’émissaire français sente comme une gêne chez ses interlocuteurs touareg. Un député du Nord, en particulier, très bien introduit, lui confie qu’un autre Français, se présentant comme un « ingénieur », est entré dans la ­négociation avec « de gros moyens » et, selon lui, la bénédiction de Paris. C’est « ATT » lui-même qui annonce au ­directeur que « l’ingénieur » est en fait un agent des services français. « Dans ce cas-là, on se retire. Ce genre de travail n’est pas notre métier. Laissons faire les professionnels de la République », annonce Spinetta à son collaborateur. A Bamako, le directeur fait dire à « l’ingénieur » qu’il est prêt à le rencontrer pour lui communiquer des informations. Sans succès. Il comprend qu’il doit s’arrêter. Commence alors une série de mésaventures dans la vie de l’agent d’Air France. L’agent de la DGSE est démasqué et interrogé sur Air Cocaïne Fin 2010, il est bizarrement interrogé à Paris à propos de paquets de drogue découverts dans un avion en provenance de Bamako. Un interrogatoire qui semble organisé pour l’impressionner. A Bamako, le véritable pedigree de « l’ingénieur » est rapidement connu. En octobre, « La lettre du continent », un bulletin très bien informé sur les réseaux africains, mentionnera l’existence de « l’ingénieur » sous le titre : « Les discrets émissaires auprès d’Aqmi. » Grâce à une société locale, « l’ingénieur » protège les chantiers de travaux publics de Satom, une filiale du groupe Vinci. Ancien élève de l’école d’officiers de Coëtquidan, il a servi la DGSE. Il aurait été envoyé en mission pendant la rébellion karen, en Birmanie, puis au Kosovo. Lieutenant-colonel sous l’uniforme de l’armée tchadienne, il fait preuve de courage à N’Djamena. Il est officiellement chargé de l’encadrement des hommes de la sécurité présidentielle. En fait, il conseille le président Idriss Déby, avec qui il noue des liens de confiance. Début février 2008, l’officier français est aux côtés du président tchadien dans le palais ­encerclé par les rebelles. A l’Elysée, Nicolas Sarkozy se marie avec Carla Bruni, mais il suit la situation heure par heure. Il aurait même pris le temps de lui parler au téléphone alors qu’il est dans la nasse avec d’autres militaires du 1er RPima. Mais son exfiltration se passe mal. Et ses relations avec l’attaché de ­Défense et l’ambassadeur de France vont ­devenir exécrables. Pire : son nom est cité par l’opposition dans la disparition d’un intellectuel qui aurait été en contact avec la rébellion, et il ­apparaît encore en mars 2010 dans un rapport d’audition de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale. Depuis, il a, du moins officiellement, quitté la DGSE. L’officier s’est ­reconverti dans le privé. On le voit en Côte d’Ivoire et en ­République centrafricaine auprès du président Bozizé, mais surtout au Sahel, sa terre de prédilection. Le montant de la rançon pour trois otages divise C’est lui qui aurait proposé aux autorités françaises un plan d’action pour libérer les otages. La proposition, en tout cas, semble avoir été acceptée. Est-ce que Paris, après avoir mené deux opérations commandos contre Al-Qaïda au Mali, ne veut pas apparaître dans une négociation de remise de rançon réglée par deux grands groupes industriels français ? Ou bien s’est-on souvenu en haut lieu du courage de l’officier à N’Djamena ? Fort d’un soutien plus ou moins avéré, « l’ingénieur » arbore désormais plusieurs casquettes. Au Niger, il offre à Areva, avec plusieurs associés, de sécuriser grâce à des supplétifs touareg le site d’Imouraren, la future plus grande mine d’uranium d’Afrique… déjà gardée par l’armée nigérienne et une société française. D’un autre côté, il poursuit ses négociations au Mali, sous l’œil très attentif d’« ATT ». En janvier dernier, le président malien apprend que les sommes proposées à l’Aqmi sont cinq fois plus élevées que celles qu’il a autorisées. L’émissaire d’Air France et les Maliens doutent que tout cet ­argent soit arrivé jusqu’au fin fond du désert. Une partie est larguée par avion, le reste, acheminé par voie terrestre. Les deux otages africains et Mme Larribe sont libérés le 24 février. Peu après, des médiateurs maliens annoncent que l’Aqmi ­demande 90 millions d’euros pour libérer les quatre derniers otages. Une somme extravagante ! Personne ne peut affirmer ce qui reviendra réellement aux preneurs d’otages. Pour le ­directeur d’Air France, les ennuis continuent. Il vit sous protection après s’être aperçu qu’il était suivi et photographié dans tous ses déplacements. Au cours de l’été, il porte plainte contre X au tribunal de Bobigny. Juste avant, il a raconté son histoire à son interlocuteur habituel, un diplomate à la cellule Afrique de la présidence de la République. Suite à cet entretien, il est appelé par un général de la DGSE au siège du boulevard Mortier. « Comment se fait-il que vous n’ayez jamais pris contact avec nous ? » lui demande l’officier. « Comment se fait-il que vous ne soyez pas au courant de ce qu’il m’arrive ? » rétorque le civil. Dans la conversation, il comprend qu’on le soupçonne de mettre des bâtons dans les roues à « l’ingénieur » dans le but d’obtenir une part de la rançon ! Afin d’apaiser le différend, l’officier organise un déjeuner dans un restaurant de la place de la République. L’ambiance est glaciale. « Est-ce vrai que vous êtes prêt à attenter à la sécurité de ce monsieur ? » demande le général. « Si c’était le cas, il ne serait pas là pour en parler », répond sèchement « l’ingénieur ». La situation au ­Sahel, péril pour les otages L’officier donne l’impression d’être impuissant devant des protagonistes qui, ­visiblement, bénéficient d’appuis importants. « Je connais Abou Zeid. On se comprend parce qu’on parle le même langage. Aussi Air France et Areva ont intérêt à travailler avec moi », lâche « l’ingénieur » avant de partir. Comme rien ne bouge au tribunal de Bobigny, le directeur se constitue partie civile en septembre. Depuis, ses ennuis ont recommencé, sans qu’il sache s’ils sont fortuits ou délibérés. Le 3 octobre, vers 21 heures, un véhicule le percute de plein fouet alors qu’il ­rentre de Roissy au volant de sa Nissan. Le conducteur est un Guinéen qui parle à peine français, sa compagne, une auxiliaire de police qui l’assiste opportunément pour le constat. Quelques jours plus tard un incendie ravage sa maison de ­campagne dans le Sud-Ouest. Puis c’est le bouchon de la ­vidange du liquide de refroidissement de sa vieille voiture qui, dévissé, entraîne l’arrêt du moteur. Depuis, des familles espèrent la libération des otages. Mais leur sort risque d’être lié à la situation au ­Sahel, qui ne fait que se compliquer depuis la chute de ­Kadhafi. L’Aqmi n’est pas seule à avoir récupéré des armes. Des milliers de combattants touareg sont rentrés de Libye ­suréquipés. A tel point que l’armée malienne renforce ses garnisons au Sahara par crainte d’une nouvelle rébellion. Ainsi, pour Niamey, la priorité n’est plus seulement l’Aqmi. Le Niger et le Burkina espèrent entamer des négociations avec les groupes islamistes. Le 29 juillet dernier, un haut responsable touareg d’Areva est envoyé en mission par le nouveau gouvernement nigérien chez l’émir Belmokhtar, responsable du rapt, en janvier dernier, de deux jeunes Français à ­Niamey, tués au cours d’une opération française. En clair donc comme l’a révèle une source officielle de la DST de France confirmait le weekend dernier sur France 24, la France a toujours payé les rançons. L’agent témoignait que le seul cas où aucune rançon n’a été versée est relatif au Britannique que les ravisseurs ont fini par tuer, fatigués d’attendre un geste de leur interlocuteur britannique qui préparait une opération musclée en vue de sauver son citoyen. La Grande Bretagne a maladroitement soupçonné les officiels maliens d’avoir organisé la fuite d’information sur leur opération. « Les ravisseurs ont bel et bien été informés que les forces spéciales britanniques s’apprêtaient à frapper » a laissé entendre à l’époque un diplomate britannique sous anonymat. Le malheureux malentendu issu des échanges entre les européens et les officiels de Bamako, na rien facilité. Pour le Mali qui a vu ses efforts anéantis et son image gratuitement ternie sur tous les plans, n’a plus aucun intérêt à dépenser ses énergies pour faire libérer des otages dont leurs pays d’origine semblent moins préoccupés. La veille de l’attaque de Hombori, un officier des services de renseignements français chargé du dossier des otages d’Arlit (était-ce l’ingénieur ?) avait été blessé dans des circonstances encore troubles. Il a même été transporté d’urgence en France pour recevoir des soins appropriés. Personne ne sait aujourd’hui ce que cette taupe et ses interlocuteurs ont eu concrètement comme échanges verbaux au point d’en arriver aux armes. En la matière, la France n’a jamais fait confiance à Bamako qu’elle accuse d’avoir une taupe opérant pour le compte d’AQMI en termes de renseignements. Dans une de ses récentes éditions, notre confrère, le très respectable « Jeune Afrique » nous avait déjà fait des confidences sur cet aspect. Pour plusieurs autres raisons, la France a privilégié la méthode forte comme lors de l’enlèvement à Niamey de jeunes français. Les forces spéciales françaises ont pilonné le convoi qui transportait les otages vers Gao dans le nord du Mali. Le résultat ne fut rien d’autre qu’une catastrophe. Les deux malheureux otages ont péri suite à cette opération. Mais l’autre curiosité dans cette affaire c’est qu’AQMI opère juste au lendemain où l’officier français (il s’agit du même ingénieur) a failli se faire tué. Hombori est une zone touristique bien fréquentée et qui n’a jamais souffert ni de l’irrédentisme touareg, ni de menace d’AQÏDA. C’est donc la première fois qu’elle pleure d’une attaque terroriste. Que faisaient les deux prétendus géologues sur les lieux ? Selon les premières informations données par RFI, ils travailleraient pour le compte d’une cimenterie. Peu après, la même chaine comme à son habitude revient pour nous faire croire qu’en réalité les deux malheureux otages étaient en rupture de banc. Qui sont ils donc ? Nous attendons la réponse. Mais il n’est pas difficile de deviner les raisons de l’audace des ravisseurs qui ont opéré ainsi. D’abord, Abou Zéid a trop longtemps attendu l’enveloppe qu’il a demandée pour les quatre otages d’Arlit, même si la France a entamé, le mercredi 19 octobre 2011, son retrait d’Afghanistan, conforment à une exigence des ravisseurs. Ce retrait est une des conditions posées par Aqmi pour la libération des otages. Un début de retrait qui pourrait peut-être convaincre Abou Zéid, chef du groupe d’Aqmi qui détient les otages, de relâcher les quatre captifs, très vraisemblablement retenus au Nord du Mali, dans la région montagneuse du Timétrine. Hélas ! Il sait qu’il ne peut pas les exécuter. Aujourd’hui, AQMI a plus que jamais besoin de renforcer sa logistique, et il lui faut de l’argent. Le désert malien est devenu depuis la chute de Kadhafi, une véritable poudrière où les armes les plus sophistiquées circulent sur le marché. Les ex combattants à court d’argents n’ont d’autres choix que de se débarrasser de leurs armes, (missiles, roquette, Douze sept, grenades de toute taille…) puis qu’ils sont sûrs de ne jamais pouvoir les utiliser. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ont besoin de liquidité pour se reconvertir dans le narco trafic, un secteur très prospère. Par ailleurs, certains d’entre eux sont devenus des mercenaires et veulent très rapidement un emploi. Les portes d’Abou Zéid sont largement ouvertes. AQMI a besoin de se venger des affres subis dans la forêt du Wagadou, nettoyée par les armées mauritanienne et malienne. Tout cela demande de l’argent beaucoup d’argents. Pour Abou Zéid qui ne manque pas de soutien dans la communauté multiraciale du nord du Mali, veut contraindre la France et toute l’Europe à payer le prix fort. Et une chose est claire à ses yeux : il n’a plus rien à perdre avec 9 otages. Dans toute cette histoire c’est notre pays qui paye le lourd tribut d’un conflit dont les intérêts se situent ailleurs. A travers les déclarations sur les chaines étrangères, notre pays passe à nouveau pour être un maillon faible. Pourtant, c’est garce à la très discrète mais efficace diplomatie que le chef de l’Etat Amadou Toumani Touré a réussi à faire libérer à chaque fois des otages pris sur d’autres territoires. En clair le Mali a été victime de sa bonne foi. Oubliant que ATT connait le nord du Mali comme la paume de sa main, certains s’étonnent de ses relations avec certains chefs de tribu (pas toujours saints) mais incontournables dans la politique de paix et de sécurité au Nord. Or, à chaque fois, il a su leur parler, les écouter, mais il sait également que la plupart d’entre eux ont des soutiens en Europe et pas des moindres. Il y’en a même qui sont introduits au sein du Parlement Européen et qui sont connus pour leurs activités subversives contre la sureté et la sécurité de l’Etat malien. Ces mêmes « sorciers du temple maudit », n’hésitent pas un instant à cracher dans leurs assiettes. Le monde doit comprendre que le Mali est une vielle civilisation, une nation de culture, de dignité. Le nord de notre pays n’est pas exclu de cet ensemble. Ceux qui sont révoltés aujourd’hui ont des enfants, des alliés culturels, donc une certaine identité. En utilisant ces canaux qui sont les plus appropriés, rien ne peut échapper à la diplomatie malienne. S’agissant de la politique du bâton, nous savons très bien qu’aucun pays n’a encore eu les moyens efficaces contre la nébuleuse AQÏDA. La plus grande puissance militaire et économique du monde, les Etats-Unis d’Amérique, n’a-t-elle pas été humiliée un 11 septembre ? Que peut –on attendre d’un pays en quête de pitances ? Rien ! Quand on sait que la lutte anti terroriste demande des investissements qu’aucun Etat n’a pu encore supporter tout seul. Le géant Nigérians ne vient il pas de solliciter l’assistance de la France pour lutter contre la mystérieuse BOKOHARAM ? D’ailleurs, la France a installé une base militaire à Sévaré, à quelques kilomètres seulement de Hombori. Qu’ont pu faire les forces spéciales françaises censées détenir la logistique nécessaire pour une telle opération ? Comprenons donc que personne n’est à l’abri d’ALQAÏDA. Personne ne sait ni quand, ni comment elle va frapper, mais elle vous tombe dessus toujours au moment où vous vous y attendiez le moins. Qui aurait pu imaginer que le Pentagone et la Maison Blanche (Quartiers les plus sécurisés du monde) pouvaient faire l’objet d’une menace terroriste ? Où étaient passées la CIA et la NSA le 11 septembre ? Aucun service de renseignement n’est donc infaillible. Le Mali ne doit donc faire l’objet d’aucune accusation. Il a été demandé à les touristes de ses signaler aux services de sécurités avant tout déplacement. Les 5 derniers otages ont désobéit à ce principe. Leur présence en zone classée rouge n’a jamais été signalée aux forces de sécurité. Abdoulaye Niangaly

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