mardi 28 mai 2013

MALI: Kidal et les élections


1-Kidal :
Soyons réaliste et conséquent. Le Mali, une république, une et indivisible avec l’exercice d’un Etat central sur toute l’étendue du territoire, de Kayes à Kidal relève désormais de l’histoire. Il ne sera plus d’actualité. Tous les analystes, même les plus médiocres, savent ce qu’a toujours représenter Kidal en terme d’intérêts géostratégiques pour la France et les USA mais surtout ce que représente le MNLA comme outil de manipulation efficace pour une maîtrise de cette région. L’affaiblissement drastique de l’Etat Central pendant le dernier mandant de ATT, l’implosion de notre système sociopolitique ont constitué une très bonne occasion pour lesvautours et leurs alliés, endogènes et exogènes, à ne pas manquer pour élire domicile là, de gré ou de force. Ils y sont maintenant et y resteront.
2-Elections :
L’Etat d’urgence prolongé  jusqu’au 06 juin n’avait rien d’anodin et on l’avait bien compris. Ce n’est pas grave et d’ailleurs c’est de bonnes guerres. Bizarrement  les activités politiques et culturelles de regroupement ont continué à être organisées, couvert par les chaines de télé…. Puisqu’il est constant, que la plupart des auteurs  de l’humiliation et du déshonneur que notre pays a connu et connait, sont ceux même qui concentrent le pouvoir entre leur main et qui continuent à prendre tout le pays en otage (Administration, économie, politique etc) il les fallait le temps nécessaires pour les tripatouillages et les colmatages afin de gagner les élections. Il n’y a pas meilleur couverture légale pour eux que l’Etat d’urgence…Ainsi la question fondamentale de l’élection est la sincérité. Ça, la Coalition Patriotique pour le Mali (CPM)  l’a dit il y a à peine 2 ans à travers ce qui suit :
« Nombre de protestations actuelles des partis politiques sont dirigées vers une discrimination à faire entre deux listes électorales, l’une appelée Race plus ancienne et l’autre, Ravec. L’une et l’autre reposent sur des statistiques officielles connues qui sont que la population malienne serait de 12,3millions (statistique de la Zone Franc pour l’année 2008) et le corps électoral d’environ 7 millions. Mais selon le « Africa Development Indicators » de la Banque Mondiale pour la même période (page 50), les élèves de l’enseignement primaire constituent à la même période 50,9% de la population malienne soit 6,26millions. Ceux-ci ne sont manifestement pas en âge de voter. Alors les personnes en âge de voter sontmoins de 6millions. Ainsi ces statistiques officielles permettent de fabriquer « automatiquement » un stock de votants fictifs de plus d’un (01million de personnes. Si on considère que les élections précédentes ont rarement mobilisé plus de 15% de la population en âge de voter alors le nombre total de votants potentiels est de 900.000 personnes soit moins que de votants fictifs. Dans ces conditions, si elle le voulait, l’administration pourra faire élire quiconque et dès le premier tour avec un score voulu à l’avance.
Si les chiffres statistiques de base restent les mêmes il n’y aura aucune différence entre les listes Race et Ravec, elles sont toutes les deux magiques et permettent d’élire quiconque si l’administration décidait d’interférer avec le processus électoral. La vraie question n’est donc pas celle de la liste mais celle de sa sincérité.
Ce que propose la CPM : au cas où la dispute continuerait, la solution serait de laisser de côté les deux listes et se ramener au recensement de la population de 2010. Alors l’effort sera de veiller à ce que soit assurée la sincérité du processus électoral. La seule façon d’assurer cette sincérité est que chaque parti renonce à la fraude et que de véritables sentinelles veillent sur le scrutin, la distribution des bulletins et aussi sur le dépouillement. » Dixit le Camarade Dialla.
 3-Ecole :
La violence universitaire bat son plein. L’AEEM continue à faire planer le spectre de l’intimidation sur l’administration universitaire. Les étudiants n’ont pas reçu de bourses depuis des mois. La perversité morale est au rendez-vous sur lescampus. L’Etat est impuissant et certains professeurs ont commencé à s’armer pour leur propre sécurité et sont prêts à en découdre avec le premier apprenant indiscipliné qui oserait les agresser, bref, l’université de Bamako est devenu un sanctuaire de vandalisme et d’indiscipline. Ces éléments ci-dessous évoqués par la CPM depuis Juillet 2011 sur la violence en milieu universitaire sontencore d’actualité.
 « La violence n’a pas cessé dans l’enceinte universitaire. Elle s’est simplement banalisée. Qu’un étudiant ou même un enseignant soit brutalisé au vu et au su de tout le monde est devenue une chose banale et acceptée. Cette tolérance de la violence est elle-même intolérable aux vrais citoyens. Le gouvernement doit en accepter l’entière responsabilité. Le gouvernement doit aussi abandonner sa position consistant à donner l’illusion qu’un groupe de jeunes apprenants peuvent et doivent définir la politique éducative d’une nation et qu’ensuite ce groupe doit figurer au-devant des principaux acteurs de son application.
Ce que propose la CPM : Nous pensons qu’une simple mesure de fermeture de l’université quel que soit la durée de cette fermeture si elle ne s’accompagnait pas de dispositions pratiques serait une catastrophe pire que de continuer avec lasituation antérieure. La CPM adhère entièrement aux résolutions prises par la rencontre citoyenne du 2 juillet 2011 et qui se résument ainsi : (1) dissolution de l’AEEM, (2) fermeture des établissements supérieurs et invalidation de l’année universitaire en cours, (3) retirer immédiatement la gestion des résidences universitaires aux étudiants et la remettre aux autorités officielles compétentes, (4) fermeture des résidences universitaires et le début de leur rénovation, (5) autonomie des établissements d’enseignements supérieurs, (6) mise en place d’un système d’assurance qualité de l’éducation, (7) création d’un fonds autonome et citoyen pour financer l’auto-emploi des diplômés. » Dixit le camarade président Dialla
 4- Conclusion :
Il n’y a que du flou et de la confusion qui entoure la question de Kidal. Les manœuvres politiques ne répondent point à l’attente des Maliens. Les élections pourraient être sources de conflits post  ou même de révolte. L'université est miné par des étudiants sans foi ni loi qui ne connaissent que la violence. Il y a vraiment  matière à s’inquiéter.
Bien à vous.
Fabou