TRIBUNE LIBRE DE FARID MNEBHI
Qui veut déstabiliser le Mali et la zone sahélo-saharienne ?
La grave situation prévalant au
Mali interpelle l’ensemble de la communauté internationale pour de
multiples raisons : sécuritaire, humanitaire et de protection des sites
religieux de Tombouctou et du Nord du pays inscrits au patrimoine
mondial.
Si on se réfère à la déclaration
du Président français, Monsieur François Hollande, en date du 11 juin
2012, une lourde menace d’installation de groupes terroristes au Nord du
Mali, aujourd’hui aux mains de séparatistes touaregs et d’islamistes,
est avérée.
Pour le Chef de l’Etat français,
cette menace est réelle et une main étrangère existe dans cette
opération de déstabilisation du Mali qui toucherait très certainement le
continent Africain et certainement l’Europe
Face à cette nouvelle donne, les
chefs d’Etat de Guinée et du Niger se sont déclarés favorables à une
intervention militaire visant à chasser les putschistes de Bamako et les
groupes armés touaregs et islamistes qui contrôlent le Nord du Mali.
Il est vrai, et tout la
communauté internationale s’accorde sur ce point, que c’est aux
Africains de saisir le Conseil de Sécurité des Nations Unies au
moyen d’une résolution qui sera présentée par la CEDEAO et appuyée par
l’Union Africaine.
Si l’intervention est décidée, il en reviendra aux seuls Africains de la mener avec l’appui de puissances internationales.
Il est entendu que l’option
militaire reste un dernier recours pour rétablir le Mali dans sa
souveraineté nationale et son intégrité territoriale.
Mais la question primordiale qui reste posée est : qui veut déstabiliser et dépecer le Mali ?
Les indices disponibles et
irréfutables signalent une présence de djihadistes afghans, pakistanais
et autres étrangers au Mali qui entraîneraient des groupes terroristes.
D’autres indices, également
impossible à démentir, confirment que les terroristes d’AQMI, d’Ansar
Dine et du MUJOA auraient reçu d’importantes aides financières du Qatar.
Ces indices, auraient été
confirmés par les services secrets français et le renseignement
militaire (DRM) dans des notes qui démontreraient un activisme
diplomatique du Qatar en faveur des islamistes et son implication dans
le financement des mouvements armés notamment au Nord du Mali.
Cet activisme du Qatar au Mali et
dans la zone sahélo-saharienne pourrait s’expliquer très facilement par
ses visées sur les richesses des sous-sols de cette région mais aussi
par des négociations discrètes entamées avec Total, le groupe pétrolier
français, pour une exploitation prochaine du pétrole de la région à
l’avenir
A cette fin, et selon plusieurs
informations dignes de foi, des centaines d’éléments de ces groupes
terroristes vadrouilleraient dans la région, aux frontières du Niger, du
Burkina-Faso et de l’Algérie.
Autre pays à inclure dans cette analyse la position de l’Algérie.
L’Algérie, qui se targue d’avoir
une armée professionnelle, qui de surcroît est surarmée, n’a pas daigné
intervenir pour nettoyer le terrorisme islamistes sur son territoire
dans les confins sahélo-sahariens et protéger par conséquence la
souveraineté malienne et empêcher une partition du Mali.
Cette attitude passive des
autorités algériennes qui, d’ailleurs, a été mise en exergue récemment
par le Ministre des Affaires Etrangères nigérien, répond essentiellement
à des impératifs d’hégémonie sur le plan continental et à sa volonté
d’avoir une main mise sur les richesses stratégiques renfermées par le
sous-sol du Nord Mali, notamment pétrolières, gazières mais aussi et
surtout la mine géante d’uranium d’Imouraren au Niger.
Cette dernière mine d’uranium
dImouranen intéresserait fortement l’Iran. Ce qui explique les multiples
rotations d’aéronefs iraniens chargés d’armements et de munitions dans
les aéroports du Nord du Mali au profit des islamistes.
Une menace qui a amené le Maroc à
se prononcer, le 11 juin 2012, pour la promotion du rôle et des outils
d’action de la CEN-SAD (Communauté des États sahélo-sahariens) de sorte à
ce qu’elle soit capable d’apporter des réponses efficaces aux
différentes situations et aux graves dérives sécuritaires dans la
région.
En effet, les autorités
marocaines ont appelé le conseil Exécutif de la CEN-SAD, réuni en
session extraordinaire à Rabat à ouvrir la voie à l’émergence d’une
organisation forte et moderne capable de trouver des solutions adaptées
pour la région “en proie à de graves dérives sécuritaires mettant en
péril l’ensemble de l’espace sahélo-saharien, notamment la prolifération
des réseaux criminels et terroristes transfrontaliers et les trafics
illicites d’armes et de drogue avec leur corollaire d’insécurité et
d’instabilité.
De plus le Maroc a jugé
insuffisantes les initiatives lancées jusqu’ici pour lutter contre le
terrorisme et le crime organisé car aujourd’hui dépassées par les
évènements.
Il est devenu impératif que les
pays membres du CEN-SAD agissent de concert pour assurer la stabilité
régionale, qui demeure une condition sine qua none pour le développement
durable, et mobiliser dans un élan de solidarité toutes les énergies.
Quant à la réponse posée dans le
titre je dirais simplement ceci : au regard de ce qui précède, il n’est
pas exclu d’affirmer que le Qatar, l’Algérie et l’Iran ont des visées
certaines sur les richesses du sous-sol du Sahel et déploieraient tous
les moyens pour déstabiliser les pays de cette région.
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